dimanche 28 mai 2023

DIMANCHE APRÈS L'ASCENSION

C'est le 7e dimanche après Pâques et c'est aussi le jour où nous commémorons les 318 Pères du premier concile œcuménique qui s'est tenu à Nicée en 325.

Tropaire Ton 8

Tu es glorifié par-dessus tout, ô Christ notre Dieu, Toi qui as établi sur terre nos Pères, comme des luminaires, et qui, par eux, nous a tous conduits à la vraie foi. Ô Plein de miséricorde, gloire à Toi !

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Saint Pacôme le Grand

Aujourd'hui encore, le calendrier des saints nous offre une liste considérable de noms. Le premier et le plus important est Saint Pacôme le Grand. Il naquit en 292 après J.-C. de parents païens dans la Thébaïde égyptienne (près de l'actuelle Louxor). À l'âge de 21 ans, il fut enrôlé dans l'armée romaine, avec un groupe d'autres jeunes hommes. Ils furent embarqués sur un navire et emmenés à Thèbes, où les chrétiens locaux avaient pris l'habitude de donner de la nourriture et du réconfort aux nouveaux conscrits. Cela fit une profonde impression sur Pacôme, qui se promit d'approfondir sa connaissance du christianisme lorsqu'il quitterait l'armée. Il fut baptisé en 314 et trois ans plus tard, il rencontra un ermite nommé Palaemon. Pacôme resta avec l'ermite pendant sept ans. 

À l'époque, la vie monastique était essentiellement solitaire, mais Pacôme eut l'idée d'instaurer une vie cénobitique (communautaire), où les frères les plus faibles bénéficieraient d'un soutien. Il fonda le premier monastère à Tabennisi, en Égypte, où il fut rejoint par son frère Jean. Bientôt, plus d'une centaine d'autres personnes les rejoignirent. Pacôme était connu sous le nom d'Abba, ce qui signifie Père. C'est de là que vient le mot abbé ou abbesse, qui désigne le supérieur d'une communauté monastique. Pacôme rédigea la première règle monastique, qui inspira saint Basile de Césarée. 

Dans leur humilité, ni Pacôme lui-même, ni aucun de ses moines ne furent ordonnés prêtres. Lorsque, en 333, saint Athanase d'Alexandrie lui rendit visite et lui proposa l'ordination, Pacôme s'enfuit. Pacôme ne connaissait ni le grec ni le latin, mais sa règle fut traduite en latin et inspira plus tard saint Benoît de Nursie pour la création de sa règle monastique. À sa mort, Pacôme avait fondé huit monastères et plusieurs centaines de moines suivaient ses conseils. En l'espace d'une génération, ses principes cénobitiques furent adoptés en Palestine et dans le désert de Judée, en Syrie et en Afrique du Nord. Ce grand ascète et homme de prière amena de nombreuses personnes à la foi en Christ et on lui attribue l'utilisation du chapelet dans les dévotions privées.

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Saint Barbaros le Myrrhoblyte

Un autre nom qui figure sur la liste d'aujourd'hui est celui de saint Barbaros, le myrrhoblyte. Malgré sa vie criminelle de voleur et d'assassin, il naquit dans une famille grecque chrétienne au IXe siècle. Nous ne savons pas pourquoi il s'égara et, vraisemblablement, son nom de baptême n'a pas non plus été enregistré puisqu'on se souvient de lui sous le sobriquet de Barbare. 

Un jour, alors qu'il se trouvait dans une grotte et qu'il examinait les nombreux objets volés en sa possession, la Grâce de Dieu toucha son cœur. La Grâce de Dieu toucha son cœur et lui rappela l'inéluctabilité de la mort et de son jugement devant Dieu. Il fut affligé par la multitude de ses mauvaises actions et fut poussé à commencer sa repentance en disant : "Le Seigneur n'a pas méprisé la prière du brigand suspendu à côté de lui. Qu'il m'épargne par Sa miséricorde ineffable." Barbaros se rendit à l'église la plus proche et confessa toutes ses fautes au prêtre. Il resta avec le prêtre, mais vécut et mangea avec les animaux, se considérant indigne d'être appelé homme. Après avoir été absous, il s'imposa comme pénitence d'aller vivre dans la forêt sans vêtements ni abri pour se protéger des éléments. 

Au bout de douze ans, son corps était sale et noirci sur toute sa surface. Enfin, il reçut un signe du Ciel lui annonçant qu'il était pardonné et qu'il mourrait en martyr. Des voyageurs passèrent près de l'endroit où il se trouvait et, voyant quelque chose bouger dans les hautes herbes, ils tirèrent des flèches, pensant qu'il s'agissait d'un animal sauvage. En s'approchant, ils constatèrent avec effroi qu'ils avaient blessé mortellement un homme et non une bête. Dans son dernier souffle, Barbare les pria de ne pas s'affliger, mais d'appeler le prêtre, qui avait accepté son repentir. Le prêtre vint et trouva son corps resplendissant de la lumière céleste ; il enterra donc le bienheureux pénitent là où il était mort. Par la suite, on découvrit que de la myrrhe, aux vertus curatives, s'échappait de la tombe. Ses reliques se trouvent dans le monastère de Kellios, près de Larissa.  

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La lecture apostolique est Actes 20 : 16-18. 28-36 et nous donne un aperçu de l'activité missionnaire de saint Paul. Il se rendit à Éphèse, qui était un point de rencontre culturel entre l'Orient et l'Occident, et mit en garde la communauté ecclésiale contre le danger que représentaient les hérétiques ou les loups dangereux, comme il les appelait. Ces ennemis de la vérité pouvaient venir de l'extérieur de l'Église ou surgir de ses propres rangs. Le saint apôtre conclut en rappelant l'avertissement du Seigneur selon lequel il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir.  

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La lecture de l'Évangile d'aujourd'hui est Jean 17, 1 - 13, qui fait partie de la très longue première lecture de l'office des Douze Évangiles (Matines du Vendredi saint). 

Saint Jean le Théologien

Dans ce passage, saint Jean est le plus théologique, ce qui le rend difficile à résumer car le commentaire est beaucoup plus long que le texte de ces versets dans l'Évangile. On peut se demander pourquoi, si le Christ est Dieu, Il a besoin de prier. La même question peut être posée à propos de Son baptême. Tout au long de Son ministère terrestre, le Christ enseigne, mais pas seulement avec des mots. Dans certains domaines, il enseigne par l'exemple, c'est-à-dire qu'étant pleinement humain, il fait ce qu'il veut que nous imitions. Cependant, certains mots sont profondément significatifs : "Tout ce qui est à moi est à toi et tout ce qui est à toi est à moi". Il se réfère aux disciples d'une manière qui explique Sa divinité et l'égalité des personnes de la Trinité. Théophylacte dit : "Si le Fils était moins que le Père, il n'oserait pas dire : "Tout ce qui est à toi est à moi". Le maître possède tout ce que possède son serviteur, tandis que le serviteur ne possède rien de ce que possède son maître. Ici, au contraire, ce que le Père a appartient au Fils. Et ce que le Fils a appartient au Père. Ainsi le Fils est "glorifié" dans tous ceux qui appartiennent au Père, car l'autorité du Fils sur toute la création est égale à celle du Père.

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LE 1er CONCILE OECUMÉNIQUE

Saints Pères du 1er Concile Œcuménique

Au cours du premier millénaire de l'Église, il y a eu sept conciles généraux. Ils sont appelés conciles œcuméniques parce qu'ils ont été acceptés, comme exprimant la vraie foi, par l'ensemble de l'Église, tant en Orient qu'en Occident. C'était, bien sûr, avant le Grand Schisme de 1054 qui a divisé l'Occident de l'Orthodoxie.

Ce premier concile général, auquel ont participé 318 évêques, s'est tenu dans la ville grecque de Nicée. La raison principale de la convocation du concile était de traiter le problème de l'hérésie arienne qui troublait l'Église au début du 4e siècle. Arius était un prêtre de la ville d'Alexandrie. Afin de comprendre le problème qu'il  causa, nous devons nous rappeler les références des livres de culte orthodoxes. Dans l'office de la vigile du jour de Noël, nous chantons "Aujourd'hui, la Vierge donne naissance au Créateur de tous". Et dans un autre hymne, en référence au Malin, "mais maintenant il voit une femme devenir la Mère du Créateur". 

Les trois personnes de la Sainte Trinité sont toutes également Dieu. Cela signifie un seul Dieu, et non trois dieux. Jésus-Christ est le Dieu incarné. Arius enseignait que la deuxième personne de la Trinité, le Fils, est inférieure à Dieu le Père. En effet, il plaçait le Fils parmi les êtres créés, comme les humains ordinaires. Cela dévalorise le Christ, car ce n'est que s'il est vraiment Dieu qu'il peut nous unir à Dieu. 

Ce concile a également commencé à formuler le Credo. Dans le Credo, nous lisons l'enseignement de l'Église sur le Christ, qui est implicitement une condamnation de l'hérésie, de la fausse doctrine enseignée par Arius. La deuxième clause du Credo déclare que nous croyons "en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, engendré par le Père avant tous les siècles, Lumière de la Lumière, Vrai Dieu du Vrai Dieu" engendré et non pas créé, d'une seule essence avec le Père........" 

Vous vous dites probablement que tout cela est très académique et concerne une controverse qui s'est déroulée il y a plusieurs siècles, alors pourquoi y penser aujourd'hui ? Par ailleurs, il existe une attitude contemporaine populaire à l'égard des questions de croyance, qui prétend que chacun a droit à sa propre opinion. Cela suggère que les doctrines sur Dieu ne sont que des opinions humaines. L'Église n'exprime pas d'opinions. Elle enseigne plutôt la Vérité révélée et objective.

Un incident survenu dans la vie d'un moine du désert égyptien, le père Agathon, permet de comprendre pourquoi l'hérésie est un sujet de préoccupation sérieux. 

Un jour, il reçut la visite d'autres moines qui lui posèrent un certain nombre de questions. Ces questions étaient les suivantes : "Es-tu le père Agathon, le voleur ?". À cette question, il répondit "oui". Es-tu le père Agathon, l'adultère ?" Il répondit : "Oui". "Es-vous le père Agathon, le meurtrier ? Il a répondu : "Oui". "Êtes-tu le père Agathon, l'hérétique ?". Il répondit : "Non". Les visiteurs étaient perplexes, et ils demandèrent comment il pouvait plaider coupable de choses qu'ils étaient certains que le père Agathon n'avait pas faites, et pourtant réfuter la dernière question. Le père Agathon répondit que les premières questions concernaient des péchés dont un homme pouvait se repentir et se réconcilier avec Dieu, mais que l'hérésie était la seule chose qui le séparait de Dieu. 

Ainsi, vous voyez que l'hérésie est destructrice de l'âme et destructrive. Elle est une barrière entre nous et Dieu. C'est pourquoi l'Église a contesté les hérésies au cours des siècles. En effet, les six autres conciles généraux ont été appelés à réfuter les hérésies qui étaient enseignées à l'époque. C'est pourquoi nous devons veiller à apprendre tout ce que nous pouvons sur notre foi chrétienne orthodoxe et être sur nos gardes face aux faux enseignements des autres.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND

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