.Cet amiral russe 18e siècle [Théodore Oushakov] est un saint populaire

Il a vécu une vie de piété et de service.

 

Nous avons déjà écrit dans Global Orthodox sur la tradition orthodoxe des saints guerriers, en particulier dans la tradition russe. Ce saint populaire n'a vécu qu'il y a quelques siècles et on sait beaucoup de choses sur sa vie et son époque.

Théodore [Fyodor] Fyodorovich Oushakov naquit en 1745 dans une humble famille de la noblesse mineure près de Rybinsk, dans l'oblast de Yaroslavl, en Russie. Son père avait servi dans les gardes impériales, mais la famille n'était toujours pas inscrite au registre de la noblesse. Ce n'est qu'en 1798 qu'Oushakov, alors vice-amiral, demandera et se verra accorder des armoiries et une reconnaissance pour sa famille.

Comme son père avant lui, le jeune Théodore choisit une carrière militaire. Il rejoignit la marine russe à St. Pétersbourg en 1761. Il participa pour la première fois à une action concrête en 1768 pendant la guerre russo-turque. Plus tard, il commanda le yacht personnel de Catherine II et défendit la navigation russe contre les intrusions de la marine royale britannique pendant la guerre d'Indépendance américaine et la guerre anglo-française qui suivit.

Après la conquête de la Crimée par les Tatars, il supervisa la construction de la base navale de Sébastopol et des docks à Kherson, des noms qui sont une fois de plus sur le bout de nombreuses langues. Au cours de la deuxième guerre russo-turque, il remporta de grandes victoires à Fidonisi (1788), dans le détroit de Kertch (1790), à Tendra (1790) et au cap Kaliakra (1791).

Il est intéressant de noter qu'il a ensuite été promu amiral et mis à la tête d'une flotte combinée russo-turque pour mettre à mal les exploitations françaises en Méditerranée pendant la guerre de la deuxième coalition contre la France.

Malgré le fait qu'au cours de 43 batailles navales sous son commandement, il n'ait pas perdu un seul navire et n'ait jamais perdu une bataille, lorsque le Tsar Alexandre Ier monta sur le trône, Oushakov  tomba en disgrâce et ses nombreuses grandes réalisations furent passées sous silence. Il démissionna en 1807 et entra dans le monastère de Sanaksar à Temnikov. Il mourut à l'âge de 72 ans en 1817.

Il était bien connu pour ses nouvelles tactiques navales innovantes qui lui apportèrent toujours la victoire ainsi que pour sa foi inébranlable :

Après chaque victoire, il organisait un service dans l'église pour remercier le Seigneur pour une autre victoire qui lui avait été accordée. Même les navires d'Oushakov portaient les noms des saints - "Saint Pierre", "Saint Paul", "La Nativité de la Mère de Dieu", etc. Selon le témoignage des contemporains, malgré un horaire extrêmement chargé, Ushakov se rendait quotidiennement aux offices religieux et n'entreprenait jamais  d'activité importante sans avoir d'abord assisté à la Liturgie.

 

 

Après sa mort, sa légende ne fit que croître, et même l'URSS athée  créa des médailles et des décorations militaires portant le nom du célèbre marin, et deux films lui furent consacrés dans les années 1950.

Déclaré saint par l'Église orthodoxe russe en 2001, l'amiral Saint Théodore [Oushakov] est maintenant le saint patron de la marine et des bombardiers stratégiques nucléaires. 

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Gobal Orthodox