dimanche 27 novembre 2022

24e DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE


Nous commémorons aujourd'hui le saint apôtre Philippe qui, comme les apôtres Pierre et André, était originaire de Bethsaïda. Il n'eut aucune hésitation lorsqu'il fut appelé par le Seigneur. En effet, il amena Nathanaël au Christ avec les paroles mémorables "Viens et vois", alors que Nathanaël exprimait initialement des doutes. Selon une tradition plus tardive, saint Philippe prêcha l'Évangile en Phrygie et fut martyrisé, par crucifixion, à Hiérapolis en l'an 86.

On commémore aujourd'hui saint Justinien le Grand, le bâtisseur de la cathédrale Sainte-Sophie de Constantinople. Né en 482, il était le neveu de l'empereur Justin Ier, auquel il succéda en 527. Le contexte historique est que, deux siècles plus tôt, Constantin avait déplacé la capitale de l'Empire romain vers l'est, à Byzance. Un siècle plus tôt, la partie occidentale de l'empire s'était effondrée. L'ambition de Justinien était la "restauration de l'empire". Il remporta de nombreux succès dans ses campagnes militaires visant à récupérer les terres tombées aux mains des barbares. Il était également un administrateur compétent, améliorant considérablement la situation économique de l'empire et codifiant le système juridique. De plus, Justinien était un chrétien orthodoxe enthousiaste et il a introduit des lois pour contrôler les activités des païens et des hérétiques. Il est né au Ciel en ce jour de l'année 565.


L'un des plus grands saints du Pays de Galles était un contemporain de saint Justinien. Il s'agit de saint Dyfrig, (son nom est latinisé en Dubricius). Il naquit à Madley, dans le Herefordshire, fils illégitime d'Efrddyl, vers l'an 465. Son grand-père avait jeté Efrddyl dans la rivière Wye lorsqu'il avait découvert qu'elle était enceinte, mais il n'avait pas réussi à la noyer. La mère de Dyfrig et lui se réconcilièrent lorsque l'enfant le toucha et le guérit de sa lèpre. Dyfrig était connu pour ses capacités intellectuelles, devenant un érudit sérieux et le maître de nombreux saints gallois, dont Teilo et Samson. Sa piété ascétique l'attira dans la vie monastique et il fonda des monastères à Hentland, Moccas et dans de nombreux autres endroits. Plus tard, en tant qu'évêque de ce qui est aujourd'hui Glamorgan et Gwent, saint Dyfrig ordonna Samson à l'épiscopat et ils travaillèrent ensemble pour établir le monachisme sur des bases solides avant que Samson ne parte à Dol en Bretagne pour y poursuivre son ministère apostolique. Saint Dyfrig assista au synode de Llanddewi Brefi en 545. Après cela, Dyfrig, le "Père du monachisme gallois", se retira pour mener une vie solitaire sur l'île de Bardsey où il reposa en 550. Il y fut enterré, mais en 1120, ses reliques furent transférées à la cathédrale de Llandaff. 

Tropaire Ton 1

Tu es dignement honoré comme Père du monachisme gallois, ô Hiérarque Dyfrig, travaillant à établir un véritable ascétisme avec ton frère dans la foi, Samson de Dol, que tu élevas à la dignité de l'épiscopat. Dans ton amour pastoral, ô saint, prie pour nous, afin que, malgré nos vies peu spirituelles, le Christ notre Dieu nous accorde une grande miséricorde. 

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Aujourd'hui, la lecture de l'Évangile du dimanche (Luc 10, 25-37) est la parabole du bon Samaritain. Nous retrouvons ici un schéma familier. Dans ce cas, un avocat cherche à tromper le Seigneur en lui posant une question tendancieuse. Le Christ savait clairement ce que l'homme avait en tête et Il lui donna l'occasion de montrer son savoir. On nous montre que les êtres humains sont composés de divers attributs. Ceux-ci sont illustrés par les phrases utilisées. On nous dit d'aimer Dieu de tout notre cœur, ce qui fait référence aux aspects physiques, organiques. Ensuite, de toute notre âme, car l'âme est l'aspect éternel, et de toute notre pensée, qui fait référence à l'intellect humain. De toutes tes forces nous rappelle qu'il ne faut pas se laisser abattre. Ces termes sont tirés de l'ancienne loi et ils incluent le principe du prochain comme soi-même. Cependant, ce n'est pas le conseil de perfection que le Christ enseigna, car il va plus loin lorsqu'il dit : "Il n'y a pas de plus grand amour que celui par lequel un homme donne sa vie pour ses amis" (Jean 15:13). Le Christ a dit au juriste qu'il avait répondu correctement, mais seulement parce que la compréhension de cet homme était encore conforme à l'ancienne loi.

Nous voyons l'orgueil du juriste qui pense avoir marqué un point et qui poursuit avec ce qu'il croit être une réponse intelligente : Et qui est mon prochain ?  Ici, nous devons nous rappeler l'état d'esprit du juriste qui se considérait comme juste. Il aurait donc pris soin de ne pas être contaminé par le contact avec les publicains et les pécheurs. Il ne s'associait qu'avec d'autres personnes "justes". Ce sont les personnes qu'il considérerait comme prochains. 

Le Christ raconte ensuite l'histoire dans laquelle le héros, le bon prochain, est un Samaritain méprisé, membre de la secte qui faisait de lui un paria du point de vue de l'avocat. 

Le Christ démontre ainsi que nous recevons tous de Dieu notre nature humaine. Il y a aussi un symbolisme dans le fait que le voyageur descendait de Jérusalem à Jéricho. Jérusalem (vision de paix) était un lieu honoré, mais Jéricho, point bas dans le paysage, n'avait pas cette réputation. Ainsi, en raison de notre nature déchue, nous sommes toujours susceptibles d'effectuer un voyage vers le bas. Après la parabole, le Christ pose la question simple que nous connaissons tous. Même le juriste comprit le sens du Seigneur. Le commandement qui suit ne s'adresse pas seulement au juriste, mais à nous tous : "Va et fais de même".


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND

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