mardi 6 septembre 2022

Moine Nektarios Prodromitis (1808-1903)

 







Il naquit dans la ville de Husi en Roumanie en 1808, de parents craignant Dieu. Déjà enfant, c'était un merveilleux chanteur, avec ses connaissances profondes et sa voix vraiment douce. Jeune homme, influencé par son frère, le moine Alexandre, il a pris l'habit monastique au monastère de Ciolanu, Buzau. Par la suite, les deux frères se rendirent en pèlerinage au Mont Athos et à Jérusalem. Enfin, Nektarios fut tonsuré moine au monastère de Neamţ en Moldavie.

En 1845, les deux frères s'installèrent dans une kellie appartenant à la Grande Laure, dans la région de Vigla, où ils y restèrent pendant seize ans. L'ascétisme de Nektarios était prodigieux. Il ne quittait pas du tout sa kellie pendant toute la semaine, la seule exception étant les dimanches et les jours de fête, quand il allait, avec son frère, à la skite du Précureur, pour chanter comme un ange dans la chair. Pendant toute le Grand Carême, il restait enfermé, ne vivant que de haricots trempés. Il avait le don des larmes ainsi que celui de la prière incessante de Jésus.

Il se distinguait dans l'art de la psalmodie, dont il était était passé maître. Sur l'Athos, il était connu sous le nom de « Koukouzelis le jeune » et « le rossignol du mont Athos ». Les Roumains l'appelaient « le rossignol de Moldavie ». Tous s'émerveillait de son incroyable talent. Il les poussait à la componction. Lui-même fut toujours humble. Ils venaient de loin pour l'écouter chanter. Son chant était en effet plus beau que celui de n'importe qui d'autre. Il transposa un grand nombre de mélodies du grec pour les adapter aux textes roumains.

À partir de 1862, il s'installa dans la skite dde l'honourable Précurseur. Il y travailla volontairement et dans l'obéissance pendant quarante ans. Il était, entre autres choses, sculpteur sur bois qualifié, fabricant de filets de pêche, et il savait tricoter des chaussettes. Il était toujours sérieux, pieux et plein de componction. Il ne riait ou ne plaisantait jamais . Ses larmes ferventes coulaient à flots, à la fois dans l'église et dans sa kellie. Il avait une grande dévotion envers la Mère de Dieu. Ses plus belles compositions et hymnes­­ étaient pour le merveilleux "Axion Esti" [Il est digne]. Il estimait que la Vierge Sainte était son aide dans l'apprentissage à la foisde l'art de la psalmodie et de la prière du cœur. Elle le sauva d'une multitude de tentations causées par des gens envieux.

Il était doux, silencieux, bon et aimait les offices religieux. Rien de ce monde ne l'intéressait. Son esprit était toujours tourné vers les choses d'en Haut, vers les tabernacles célestes. Il enseignait aux autres par sa présence et son exemple. Les démons le détestaient et lui firent la guerre. Notre-Dame du précurseur [la skite roumaine], son grand amour et le sujet de ses hymnes, les chassaient. À l'été 1903, après un accident dans les bois, le protopsalte Nektarios partit vers les lieux célestes.

A. Moraitidis a écrit à son sujet que les pèlerins allaient à sa skite « pour entendre les mélodies - douces comme un rossignol - de ce célèbre vallaque, Nektarios, le plus grand professeur de musique du Mont Athos. Cependant, la vieillesse et la cécité firent que pendant des années, il cessa de chanter. Il y a quatre mois [ en août 2021], il s'endormit dans le Seigneur, après avoir répandu la muse byzantine dans les monastères et en particulier à la Grande Laure, qui était à une demi-heure de route, où presque tous les moines, de l'higoumène, le staretz Kosmas au plus récent novice, avaient appris la musique d'Église en tant qu'apprentis du valaque.

Il passa 75 ans, sur sa durée de vie de 95 ans, dans l'honorable habit monastique. Ses os furent déposés dans l'ossuaire de la skite du Précurseur, pour attendre la résurrection des morts. Son âme chante devant le trône du roi de tous, le Dieu Omnipotent, et de Sa mère, la reine de tous.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


Bibliographie :

A. Moraïtidis, Με του βορηά τα κύματα, Athens 1927, p. 69

Hieromonk Ioannikios Balan, Ρουμανικό Γεροντικό, Thessaloniki 1985, pp. 309-15

Archimandrite Ioannikios Kotsonis, Αθωνικόν Γεροντικόν, Koufalia Thessaloniki 1999, pp. 191, 443.

Source : Monk Moïsis the Athonite, Μέγα Γεροντικό εναρέτων αγιορειτών � 1, 1900-1955, Mygdonia Publications, 1ère éd., septembre 2011.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire