« Dans quelle mesure les pensées pécheresses diffèrent-elles des péchés réellement commis ? Je ne fais rien de mal, mais parfois j'ai une sorte de malveillance en moi. C'est pourquoi c'est effrayant pour moi d'aller me confesser. Et en général, avec quel péché cela ne vaut-il même pas la peine d'aller se confesser ou de faire appel à l'église ? » L'archiprêtre Victor Potapov de la cathédrale Saint Jean-Baptiste de Washington, DC répond à cette question importante dans le numéro de juillet de Parish Life.
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Un tel péché n'existe pas dans la nature. Dans l'Évangile, Pierre demanda : « Seigneur ! Combien de fois mon frère péchera-t-il contre moi, et combien de fois lui pardonnerai-je ? Jusqu'à sept fois ? » Le Christ répondit : « Jusqu'à septante fois sept fois » (Matthieu 18:21-22), c'est-à-dire autant de fois qu'il demande pardon. Ailleurs, il est dit que « toutes sortes de péchés et de blasphèmes seront pardonnés aux hommes, mais le blasphème contre le Saint-Esprit ne sera pas pardonné aux hommes » (Matthieu 12:31), c'est-à-dire que, dans la pratique, il n'y a qu'un seul péché [impardonnable].
Mais qu'est-ce qui se cache derrière cette question ? C'est de la méfiance envers Dieu. Quand une personne prend une telle position, cela signifie qu'une tragédie s'est déjà produite en elle : à un moment donné, elle a cessé de faire confiance à la miséricorde de Dieu, elle a cessé de croire que l'amour de Dieu est bien au-dessus de tout ce que nous pouvons accomplir tous ensemble. La question à se poser n'est pas « Avec quel péché ne peut-on pas aller à la confession ? » Nous devrions nous demander : « Quel genre de cœur ne peut pas aller [à la confession] ? Si le cœur est repentant, s'il a confiance en Dieu, s'il Le cherche, il n'y a rien qui ait du pouvoir sur nous qui ne le perde. Mais si son cœur est rempli d'égoïsme, d'égocentrisme, il n'est peut-être même pas nécessaire d'aller à la confession, car on ne va plus vers Dieu, mais vers soi-même, en essayant de s'éloigner de soi-même, mais on se tourne vers soi-même.
Quant aux pensées, sauf dans le cas de personnes particulièrement saintes, elles viennent à l'esprit de tous. Bien qu'il soit écrit dans les Patericons que la majeure partie de l'humanité sera attaquée par de mauvais désirs et pensées jusqu'à la fin de la vie, ce n'est pas ce qui est important ici. Ce qui importe, c'est si j'ai accepté ces pensées et ces désirs. En bref, la pensée que je n'ai pas acceptée comme une norme, comme une cause d'action admissible, ne devrait pas m'être attribuée ; je devrais l'oublier dès que possible. Si je suis déjà d'accord avec la pensée, qu'elle ait été mise en action humaine concrète ou non, le péché s'est déjà produit, car le cœur a été empoisonné, et selon le Seigneur, c'est du cœur que tout vient.
L'action physique extérieure est l'expression de ce qui s'est déjà passé à l'intérieur. D'autant plus que d'autres péchés, par exemple la vanité - la peur que les autres vous jugent, de vous dévaloriser - peuvent limiter la manifestation extérieure d'un péché donné.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Parish Life
July 2022 Issue
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