dimanche 5 juin 2022

Christophe Hill: IL N'Y A PAS D'ÉTRANGERS POUR DIEU

Photo: flickr.com 

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Homélie pour le dimanche de la Samaritaine     

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

Le Christ est ressuscité !

Nous avons entendu aujourd'hui dans l'Évangile de saint Jean, une histoire assez longue qui a un contenu théologique très profond: la rencontre au puits de Jacob entre notre Seigneur Jésus-Christ et la femme de Samarie.

Nous ne connaissons pas le nom de cette femme, mais nous savons que les Juifs et les Samaritains ne communiquaient pas entre eux ; ils ne se voyaient pas comme leurs semblables; ils ne voyaient pas l'humanité l'un de l'autre dans leurs peuples séparés.

Parmi toutes les autres choses que nous pouvons dire à propos de cette histoire particulière, c'est sur cet aspect que j'aimerais m'attarder - « l'autre ». Qu'est-ce que cela signifie pour nous ?

Jésus-Christ tend la main à l'autre, la Samaritaine, et Il sait tout d'elle ; Il l'accepte et elle se rend compte qu'en Lui se trouve le Vrai Fils de Dieu vivant devant lequel tout être humain doit se prosterner. Cela nous invite à examiner notre propre relation avec l'autre.

Souvent, nous rencontrons des gens qui nous sont complètement étrangers - étrangers pour nous, mais pas pour Dieu. Dieu n'a pas d'étrangers. Car tout être humain est fait à l'image de Dieu. Chaque être humain a en lui l'étincelle Divine. Chaque être humain a la capacité de faire partie de Dieu, parce que Dieu est plus qu'une partie de lui - Il est pleinement avec lui, même s'il ne s'en rend pas compte.

« Viens voir un Homme qui m'a tout dit sur moi » (cf. Jn. 4:29) dit la Samaritaine à son propre peuple. Seul Dieu connaît tout ce qui est en nous. Nous ne pouvons pas tout savoir sur une autre personne. C'est impossible. Aucun philosophe, aucun psychanalyste, aucun psychologue ne peut jamais atteindre les profondeurs de la nature humaine. Seul Dieu peut le faire parce que Dieu Lui-même S'est fait homme, est devenu l'un de nous.

Nous ne connaissons pas le nom de naissance de la Samaritaine, mais il y a une tradition selon laquelle son nom était en fait Photinie. En russe, c'est Svetlana ; en français - Clara ; en anglais - Claire ; et de même en langues celtiques - Fiona, c'est-à-dire « lumière ». Elle avait elle-même rencontré la Lumière, et elle s'est alors rendu compte qu'elle portait sur elle-même la responsabilité d'être un vase pour cette Lumière, un abri et un réceptacle pour la Lumière de Dieu qui vient dans le monde.

Dieu s'incarne, et cet aspect de Son incarnation signifie que nous devons reconnaître, connaître et vénérer Dieu en chacun de nous. Et pourtant, à quelle distance nous en sommes. Au lieu de la révérence, nous trouvons le dédain ; au lieu de la courtoisie, nous trouvons la grossièreté ; au lieu de l'amour, nous trouvons la haine ; et hélas, dans nos jours tristes, au lieu de la paix, nous trouvons la guerre.

Prenons donc un exemple de cette rencontre particulière. Dieu, en la personne de Jésus-Christ, rencontre la Samaritaine et, dans un certain sens, toute la race humaine, car le Christ Logos est la figure profonde du monde créé. Il sait tout sur elle et, par extension, tout sur nous. Nous ne pouvons pas tout savoir sur Dieu, et encore moins les uns sur les autres. Mais nous devons nous efforcer. Nous devrions rechercher le Divin dans l'humain, et ce n'est qu'alors que nous pourrons former le seul Corps du Christ que Dieu nous appelle à être, c'est-à-dire Son Église, dont nous célébrerons bientôt la formation en la fête de la Pentecôte, dans quelques semaines. Amen.

Le Christ ressuscité !


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

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