samedi 9 janvier 2021

Témoignage d'un élève d'Athoniada sur le mont Athos concernant une apparition de Saint Nicephore le lépreux




Je m'appelle Léon Georgios, j'ai 22 ans et je suis diplômé de l'Académie Ecclésiastique Athoniada de la Sainte Montagne de l'Athos.

Je voulais vous parler, avec la crainte de Dieu, d'un événement miraculeux qui m'est arrivé il n'y a pas longtemps avec le très vénérable Nicéphore.

Un soir, alors que j'allais faire ma règle de prière dans l'église de l'École, alors que j'offrais la vénération, j'ai vu dans une stalle un moine qui priait avec un très grand chapelet.

Après avoir fait le signe de croix, je m'approchai de lui, et m'étant prosterné, je lui dis:

"Ta bénédiction, Père."

Il répondit:

"Le Seigneur te bénisse, mon enfant."

A ce moment, il se leva avec un sourire calme et me regarda dans les yeux. Je ne peux pas vous dire quel étrange sentiment j'ai ressenti en moi. J'ai commencé à poser des questions au staretz. J'ai demandé:

«Père, quel est ton nom?

Il m'a répondu:

"Je m'appelle Nicéphore, mon enfant, et je suis aux Saints Anargyres."

Puis il commença à me donner des réponses à certaines choses qui me dérangeaient. Il connaissait même mes pensées. J'ai été surpris par ce qu'il m'a dit. Il m'a également conseillé de toujours dire la prière «Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi pécheur», d'obéir à mon père spirituel et de pratiquer l'humilité et la patience.

Alors je lui ai demandé si j'aurais la chance de le rencontrer à un moment donné, et il dit:

"Oui, mon enfant, viens. Je t'attendrai avec une grande joie, pour me saluer. Sache que je prierai toujours pour toi."

Après m'avoir béni sur la tête, il m'a donné une bénédiction:

"La Toute Sainte Mère de Dieu soit avec toi. Et n'aie pas peur, mon enfant. Affronte les tentations avec foi et patience et je serai à tes côtés."

Je me suis prosterné, je l'ai remercié les larmes aux yeux et, après m'avoir serré dans ses bras, il a dit:

"Ne pleure pas, car je serai toujours à tes côtés."

J'ai quitté l'église en croyant que c'était quelqu'un que notre maître d'école connaissait. Au bout d'une demi-heure, quelque chose me ramena dans l'église.

Dès que j'entrai, tout ce qui restait là était un parfum très fort. Je n'ai rien dit à personne.

Quelques jours plus tard, un moine m'a offert un livre.

Dès que j'ai vu la photo et le nom sur la couverture, j'ai fondu en larmes, car la personne représentée était saint Nicéphore.

Je remercie Dieu, qui m'a trouvé digne de voir ce saint. Depuis, je l'aime et le vénère beaucoup. Plusieurs fois, je sens sa présence vivante près de moi.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

MYSTAGOGY

vendredi 8 janvier 2021

"Pourquoi j'ai quitté l'Église grecque pour l'Église russe" - explique un prêtre orthodoxe


Dans la vidéo suivante, le Père Ioannis Fortomas explique les raisons pour lesquelles il a quitté l'Église orthodoxe grecque et rejoint l'Église orthodoxe russe. Une transcription [ en langue française]est disponible ci-dessous.



TRANSCRIPTION:

Bonsoir à tous. Cela fait environ 24 heures que je vous ai annoncé sur les réseaux sociaux que j'ai rejoint l'Église orthodoxe russe. C'est donc une bénédiction pour moi et pour mon sacerdoce que son Eminence, l'archevêque Gabriel de Montréal au Canada, m'ait reçu plus tôt ce mois-ci dans son diocèse. 

Beaucoup d'entre vous m'ont posé des questions depuis que j'ai annoncé ce changement très important dans ma vie, beaucoup d'entre vous m'ont posé des questions différentes, qui si vous les rassemblez, se résument toutes àla question suivante: pourquoi un prêtre orthodoxe grec se joindrait-il l'Eglise orthodoxe russe?

Donc, cette vidéo est une tentative de ma part de répondre à cette question très importante et fondamentale, et le début de la réponse à cette question commence vraiment dans un pays qui n'est ni la Grèce ni le Canada. Il s'appelle l'Ukraine. Maintenant, une série d'événements très intéressante s'est produite en Ukraine qui a affecté toutes nos vies au cours des deux dernières années, en particulier à partir de 2018, et c'est ce qui suit:

En 2018, le patriarcat de Constantinople a accordé une légitimité à deux ou trois groupes de schismatiques en Ukraine et les a déclarés église autocéphale. Une "église autocéphale canonique" avec beaucoup de guillements. Beaucoup d'entre vous se pose la question demandent peut-être qu'est-ce qu'est le schisme? Qu'est-ce qu'une Eglise autocéphale. Donc vraiment, cela nécessite une très brève explication sur ce qu'est l'Eglise orthodoxe, comment est-elle dirigée?

Oui, comme nous le confessons dans le credo, l'Église orthodoxe est une. C'est l'Église une, sainte, catholique et apostolique. Donc, que ce soit l'Eglise orthodoxe serbe, ou l'Eglise orthodoxe grecque, ou l'Eglise orthodoxe roumaine, elles font toutes partie de l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique - ce sont des parties distinctes d'une seule Eglise. Vous pourriez aussi dire que l'Eglise unique n'est pas divisée, mais qu'elle est - un meilleur terme - organisée. Elle est organisé en une famille de 14 foyers différents, que nous appelons patriarcats et Eglises autocéphales.

Maintenant, sans entrer dans les détails, vous savez, qui sont ces 14 Eglises, beaucoup d'entre vous savent que cette information se trouve facilement sur Internet. Je n'entrerai pas en détails dans tout cela. Mais je dirai brièvement que le patriarcat de Constantinople, de retour en Ukraine, a décidé en 2018 d'accorder le statut d'autocéphale à un groupe de schismatiques en Ukraine. Il les éleva et les inclua dans cette famille d'Eglises sans l'assentiment des autres, et plus important encore, au-delà de cela, il le fit aux dépens de l'Eglise canonique d'Ukraine dirigée par sa Béatitude, le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine.

L'Église canonique d'Ukraine est une église autonome au sein du Patriarcat de Moscou. Ainsi, le patriarcat de Constantinople a non seulement légitimé les schismatiques, mais il l'a fait aux dépens de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique, à laquelle appartiennent la majorité des croyants en Ukraine, et cela a déclenché une série d'événements très malheureux. Vous connaissez des événements où, par exemple - et cela se vérifie facilement sur les réseaux sociaux ou simplement en effectuant une recherche rapide sur Google - où les schismatiques se sont emparé d'une paroisse, c'est-à-dire l'ont occupée, et ils ont battu les prêtres, battu les croyants, souvent les réduisant en bouillie, et souvent devant la police qui fermait les yeux tout comme les autorités de l'État.

Ainsi, un comportement très, très antichrétien, contraire à l'Évangile, a été adopté en Ukraine et a été effectivement approuvé par le patriarcat de Constantinople.

Alors, vous me direz, vous me demanderez: "Eh bien, qu'est-ce que cela a à voir avec vous, et qu'est-ce que cela a à voir avec nous?" Lorsqu'un membre du Corps du Christ souffre, les autres membres souffrent aussi, et à un moment donné, quelqu'un doit se lever et dire "Arrêtez!" à cause des résultats du schisme. Et le schisme, comme je viens de le dire, n'apporte rien de bon à tous ceux qui sont impliqués. 

Les résultats du schisme se répandent aujourd'hui au sein de l'Orthodoxie grecque, et je voudrais simplement dire à ce stade, que bien sûr, il n'y a pas d'Eglise orthodoxe grecque unifiée. Vous savez, vous avez le patriarcat de Constantinople, vous avez le patriarcat d'Alexandrie, le patriarcat de Jérusalem, l'église de Grèce, l'église de Chypre, différentes unités administratives, mais une à une, elles soutiennent toutes le patriarcat de Constantinople (à l'exception du Patriarcat de Jérusalem). 

Les effets du schisme ont maintenant pleinement imprégné le monde orthodoxe grec, et il y a des questions qui existent bien sûr, comme la validité des sacrements de ceux qui sont dans le schisme. La réponse courte est que non, leurs sacrements ne sont pas valides , mais si nous devions aller plus loin, nous découvririons que ces personnes n'ont même pas de succession apostolique , qu'elles tiennent leur «sacerdoce» entre guillemets de personnes qui sont le clergé, qui sont auto-consacrés, auto-consacrés au sacerdoce. (L'archiprêtre Vasyl [Basile]Lypkivsky a été «consacré» à «l'épiscopat» par le clergé et les laïcs lors d'un concile de voleurs à Kiev le 23 octobre 1921 lorsque «l'Église ukrainienne autocéphale» a vu le jour.) 

Donc en effet, c'est la légitimation d'une imposture totale , d'une imposture totale, et à ce stade, je le pense, elle trahit, un franchissement total d'une ligne rouge très, très réelle dans l'Eglise concernant les canons de l'Eglise et le dogmes et l’ordre général de l’Église orthodoxe.

J'ai donc pris la décision de rejoindre l'Église orthodoxe russe sur cette base. Et de plus, ceci n'est pas basé sur la base d'idées abstraites sur ce qui se passe ailleurs. 

J'ai vu les résultats du schisme en Ukraine jouer sous mes yeux à l'époque où j'étais prêtre en Hongrie, prêté au Patriarcat œcuménique. J'ai vu les résultats du schisme, et j'en suis arrivé à un point où je ne pouvais pas avec une conscience propre, je ne pouvais pas servir le patriarcat de Constantinople après qu'il ait avancé et commis de tels actes contre l'Évangile, et contre la tradition canonique de l'Église orthodoxe, s'érigeant plus ou moins comme un type de papauté orientale.

Donc personnellement, j'en suis arrivé à un point où je ne me sentais plus capable de célébrer la Liturgie, en servant dans ces conditions. Et chaque Liturgie, croyez-moi, était une torture. C'était de la torture, une torture littérale, pour essayer de passer outre. Et j'en suis arrivé à un point où je ne pouvais plus servir dans ces conditions. Cependant, dans le même temps, l'attitude des évêques grecs orthodoxes à mon égard a changé, car ils ont réalisé les opinions que j'avais. C'est donc une décision très naturelle de rejoindre l'Eglise orthodoxe russe. Et ce faisant, Son Eminence Mgr Gabriel a été très généreux envers moi, en me bénissant pour continuer à servir en grec. Cela signifie bien sûr que je ne me sers pas moi-même, mais vous, le peuple fidèle de Dieu.

Ce n'est pas la première fois que des religieux orthodoxes grecs rejoignent l'Église orthodoxe russe, en particulier dans des périodes d'histoire tumultueuses et controversées, et je pense spécifiquement à deux hommes. Evienos Vulgaris en est un. Il était métropolite de Gerson dans ce qui est aujourd'hui l'Ukraine, et l'autre était Nikiforos Theotokis.

Donc, en effet, ce n'est pas la première fois que l'Eglise orthodoxe russe aide les chrétiens orthodoxes grecs. Il y a de nombreux exemples au cours de l'histoire récente où cela a été fait et où cela leur a permis de vivre librement leur foi orthodoxe grecque, sans aucune pression extérieure ou même sans aucune demande, je suis donc très reconnaissant de cette opportunité.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

jeudi 7 janvier 2021

Bonne et sainte fête de la Nativité du Seigneur!


AU SUJET DE LA PARAMONIE DE LA FÊTE DE LA NATIVITÉ

[Le] 6 janvier, c’est la Liturgie de S. Basile le Grand qui sera célébrée. Contrairement aux idées reçues, cette liturgie ne revêt pas un caractère pénitentiel : c’est la Liturgie la plus solennelle qui existe, puisqu’elle est célébrée le Jeudi Saint, jour de l’institution de l’Eucharistie. Les vêpres précéderont la Liturgie, qui sera suivie du chant, au milieu de l’église du tropaire et du kondakion de la Nativité du Christ, devant un cierge allumé. Ce cierge placé au milieu de l’église signifie la venue parmi les hommes de « la Lumière de Vérité », « le Soleil de Justice », annoncé par l’étoile. La veille de la Nativité, l’Église appelle ses enfants à jeûner strictement afin de se préparer à venir à la rencontre du Seigneur qui descend des cieux, et à Le recevoir dignement. Nous publions ci-après, sous forme abrégée, un article du grand liturgiste russe Skaballanovitch († 1931) sur la signification de la paramonie.

Tandis qu’à certains moments, l’Église allège le carême de la Nativité en raison d’une grande fête (par exemple la fête de l’Entrée au Temple), elle le renforce au contraire durant ses derniers jours, à savoir la période de l’avant-fête, du 20 au 24 décembre (soit du 2 au 6 janvier du calendrier civil). Durant ladite période, on ne doit pas même manger de poisson le samedi et le dimanche. La raison n’en est pas la conclusion de ce carême, mais les événements qui sont alors commémorés et qui sont parallèles à ceux de la Semaine Sainte, comme cela sera évoqué plus bas. Le dernier jour du carême de la Nativité est appelé en russe « Sotchelnik », dont l’origine est le mot « sotchivo » qui, probablement, désignait un brouet de céréales sèches (par exemple de l’orge) qui se rapproche des collybes (1) , c’est-à-dire un brouet sucré fait de blé ou d’autres céréales. Il y a des raisons profondes pour consommer ce type de nourriture lors de la veille de la Nativité du Christ. Si, comme nous l’avons démontré de façon quasi certaine, le brouet servi à cette occasion correspond aux collybes, cela rapproche ce jour de ceux lors desquels on mange celles-ci. Or, elles sont prévues par le Typicon le jour des martyrs et d’autres saints, ainsi que le jour de commémoration des défunts. Lors de la veille de la Nativité, par conséquent, on mange ces collybes en l’honneur du plus Saint que tous les saints, dont les mages avaient perçu dès la naissance qu’Il serait mort durant trois jours (2) . Le Sauveur est venu sur terre, y est né dans la chair, dans le but principal de nous racheter de nos péchés par Sa mort. Pour cette raison, la veille de la Nativité, les hirmi du canon des matines sont inspirés de ceux du Samedi Saint (3). En relation avec tout cela, il convient de mentionner que, lors de la paramonie de la Nativité, est lu parfois (4) l’évangile relatant la parabole du grain de blé qui tombe en terre (« Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jean 12,24). Ainsi, ladite lecture évangélique explique bien les collybes en ce jour. 

Notes: 

(1) Ce mot est d’origine hébraïque (« koli »), mentionné dans le livre de Ruth 2,14 : « on lui donna du grain rôti » et dans le premier livre des Règnes 17,17 (selon les Septante) : « prends donc pour tes frères un oiphi de ce gruau d’orge ».
(2) Les mages offrirent au Dieu-enfant « de l’or, de l’encens et de la myrrhe » (Matth. 2,11). Comme il est dit dans l’office, les mages offrirent au Seigneur « des dons précieux : de l’or pur comme au Roi des siècles ; de l’encens, comme au Dieu de tout ; et de la myrrhe, à Lui, l’Immortel, comme à un mort de trois jours ».


(3) Par exemple : « Que les cieux frémissent d’effroi… car le Dieu du ciel est compté parmi les morts et loge en l’étroitesse du tombeau… » (hirmos de la 8è ode du canon des matines du Samedi Saint) et « Que les cieux frémissent d’effroi… car Celui qui tient en main l’univers est entouré de langes, et la petite crèche Lui sert d’hôtellerie » (hirmos de la 8è ode du canon des matines du 24 décembre). 


(4) Cet évangile n’est lu lors de la paramonie, que lorsque les vêpres sont célébrées séparément de la Liturgie, à savoir le samedi ou le dimanche. Dans cette dernière occurrence, il y a possibilité de lire deux évangiles, l’un à la Liturgie et l’autre à vêpres. Par conséquent, ce n’est que pour cette raison « pratique » que ledit Évangile n’est pas toujours lu.


Texte & traduction fournis 
par Bernard Le Caro 
que nous remercions vivement


 

mercredi 6 janvier 2021

Saints Isaac le Syrien: Perles (R)





Notre père parmi les saints Isaac le Syrien naquit au Qatar. Assoiffé de Dieu, il entra très jeune au monastère avec son frère. Il fut très vite renommé pour son ascèse et fut remarqué par le Catholicos Georges, qui l'ordonna évêque de Ninive. Après cinq mois il résigna sa charge et partit dans le désert du Mont Matout, refuge d'anachorètes. Il vécut là une vie ascétique solitaire, ne mangeant que quelques légumes crus et trois pains par semaine. L'étude constante de la Divine Ecriture abîma ses yeux et finalement la cécité et le grand âge le forcèrent de se retirer au monastère de Chabar où il mourut et fut enseveli. 

° Ce qu'est le sel pour la nourriture, l'humilité l'est pour toute vertu: Pour l'acquérir, l'homme doit toujours penser à lui-même avec contrition, s'abaisser et se juger. Mais si nous l'acquerrons, elle fera de nous des fils de Dieu.

°Aimons le silence jusqu'à ce que le monde en vienne à mourir en nos cœurs. Souvenons-nous toujours de la mort et dans cette pensée, rapprochons-nous de Dieu dans notre cœur, et les plaisirs de ce monde n'auront que notre mépris.

° Cheminez devant Dieu avec simplicité et non dans les subtilités de votre intellect. La simplicité apporte la foi, mais les spéculations subtiles et compliquées n'apportent que la suffisance et celle-ci amène la séparation d'avec Dieu.

° Un homme dont la tête est sous l'eau ne peut inhaler de l'air pur, ainsi un homme dont les pensées sont plongées dans les soucis du monde ne peut pas absorber les sensations du Monde à venir.

° C'est un don spirituel de Dieu pour l'homme que de percevoir ses péchés.

° L'aise et l'oisiveté sont la destruction de l'âme et elles la blessent plus que ne le font les démons.

° Une vie d'efforts spirituels est mère de sainteté; d'elle nait la première perception des mystères du Christ- ce que l'on appelle le stage premier de la connaissance spirituelle.

° Avoir de la rancune et prier revient à semer des graines sur la mer et à s'attendre qu'il y ait une moisson.

° Une discipline modeste mais continue est une grande force: une goutte d'eau molle tombant avec persistance, perce finalement un grand rocher.

° L'apathie (absence de passion) ne signifie pas que l'homme ne ressente pas de passions, mais qu'il n'accepte aucune d'entre elles.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après la revue

mardi 5 janvier 2021

Saint Jean [Maximovitch] de Tobolsk: Le Tournesol (R)

 


Saint John Maximovitch, métropolitain de Tobolsk
Commémoré le 10 juin

Saint Jean, Métropolite de Tobolsk et de toute la Sibérie, le Thaumaturge, dans le monde fut nommé Jean Maximovitch, et il naquit dans la ville de Nejino en 1651. Son père Maxime Vasilievitch et sa mère Euphrosyne avaient sept fils, dont Jean était l'aîné. 

A la fin de ses études au Collège de Kiev-Mogilyansk (après l'Académie spirituelle de Kiev), le futur hiérarque en sortit en tant que professeur de langue latine. Par la suite, en 1680, il accepta le monachisme au monastère des Grottes de Kiev et s'absorba dans une activité spirituelle intérieure. 

Avec le consentement général des frères, le jeune moine reçut l'obédience de la prédication. A partir de cette période, il fit preuve d'une éloquence exceptionnelle. Il attachait une importance particulière à la connaissance religieuse intérieure. Le thème principal de sa vie peut être défini comme suit : "Comment l'homme doit-il conformer sa volonté à celle de Dieu ?" Il développa ce thème dans ses prédications et dans son service missionnaire ultérieur. En réponse à cela apparut l'ouvrage, publié vers la fin de sa longue vie ascétique, et intitulé "Héliotropion" ou "Tournesol" ou "Conformer la volonté humaine à la volonté divine". Parmi les nombreuses œuvres des saints Pères de l'Église orthodoxe, cet ouvrage apporte une réponse très complète à cette grande question de la sotériologie chrétienne.

En 1658, on l'envoya en mission à Moscou. Il y fut nommé vicaire du monastère de Briansk-Svensk par le Patriarche Joachim (1674-1690), qui était alors à la Laure des Grottes de Kiev.

Saint Théodose, archevêque de Tchernigov, en 1695, peu avant sa propre mort (5 février), nomma Hiéromoine Jean archimandrite du monastère de Tchernigov Eletsk, et le désigna comme son successeur. (Saint Jean vénérait la mémoire de saint Théodose, croyant en la puissance de son intercession priante devant le Seigneur. Grâce à sa foi, il fut guéri d'une grave maladie par les prières de saint Théodose. Au plus fort de la maladie, saint Théodose lui apparut et lui dit : "Sers demain, tu iras mieux." Le lendemain, saint Jean, complètement guéri et à la stupéfaction de tous, servit la Divine Liturgie. Ce miracle de guérison de saint Jean marqua le début de la vénération de saint Théodose comme un saint de Dieu porteur de Grâce.)

Le 10 janvier 1697, le patriarche Adrien de Moscou et de toutes les Russies (1690-1700) consacra l'archimandritJean comme évêque de Tchernigov, dans la cathédrale de Dormition du Kremlin à Moscou.

En entrant dans l'administration du diocèse, Vladyka Jean créa un collège près de la cathédrale de l'archevêque, semblable à l'Académie de Kiev, que le saint voulait servir d'"Athènes à Tchernigov", une école de pieuse illuimination.

En raison de son haut niveau d'éducation et de formation en théologie, l'école de saint Jean jouissait d'une grande renommée. Il s'agissait essentiellement du premier séminaire en Russie. Des séminaires sur le modèle de celui-ci commencèrent à s'ouvrir dans d'autres diocèses de l'Église russe.

Le saint ouvrit plus tard une imprimerie, dans laquelle lui et ses successeurs publièrent de nombreux ouvrages à contenu spirituel et moral.

La vie de saint Jean fut illuminée par de nobles vertus, et surtout par l'humilité. Elle se reflète aussi dans ses œuvres, "Le Réflecteur Moral-Didactique" (Tchernigov, 1703 et 1707) ; "L'Alphabet, avec rimes ajoutées" (1705) ; "La Vierge Mère de Dieu" (1707) ; "Le Théâtre, ou Déshonneur Moral-Didactique" (1708) ; "Commentaire du Psaume 50" (Tchernigov, 1708) ; "Commentaire du "Notre Père" et les "Huit Béatitudes évangéliques" (1709) ; "Le chemin royal de la Croix" (Tchernigov, 1709) ; "Pensées sur Dieu au profit de la croyance véritable" (1710 et 1711) ; "Synaxaire: Commémoration de la victoire de Poltava" (1710) ; "Le Pèlerin" (manuscrit) ; "Pensées spirituelles" (Moscou, 1782).

C'est à Tchernigov, en 1714, que le saint publia pour la première fois son œuvre principale, écrite en langue latine. C'était une particularité des diplômés de l'école de Kiev était qu'ils écrivaient leurs œuvres en latin classique. En 1888, le professeur I. A. Maximovitch traduisit l'"Héliotropion" [Tournesol] en russe moderne et le publia d'abord en partie dans la "Lettre diocésaine de Tchernigov", puis dans un autre livre (Kiev, 1896). A son nom est lié aussi "Le Lexique Latin-Grec-Russe."

On savait que saint Jean avait des liens avec le Mont Athos. Il s'intéressait particulièrement au sort des habitants russes de la Sainte Montagne et leur envoyait une aide matérielle substantielle durant ces années difficiles. Sa gramota archiépiscopale au monastère russe de Saint Panteleimon a été conservée, et elle témoigne de son intérêt pour les moines du Mont Athos.

Le 14 août 1711, après son élévation à la dignité de métropolite, saint Jean arriva au siège de Tobolsk et de toute la Sibérie. Le saint se préoccupa constamment de l'illumination de son diocèse. Là, il continua son œuvre, commencée à Tchernigov. Il améliora l'école qui avait été ouverte par son prédécesseur, le célèbre missionnaire Métropolite Philothée (Leschinsky, + 1727), et il continua la prédication apostolique parmi les païens de Sibérie, en convertissant plusieurs milliers à Christ. 

En 1714, saint Jean se rendit à Pékin pour diriger une mission avec l'archimandrite Hilarion (Lezhaisky). À Tobolsk, il reprit l'activité d'édition, en utilisant la presse à imprimerie qu'il avait mis en place à Tchernigov. A cette époque appartient aussi la publication par le Métropolite Jean de "L'Héliotropion" [Tournesol] en langue russe (1714), afin que les Sibériens puissent aussi le comprendre.

Le chroniqueur décrit la vie du saint en Sibérie : "Il était calme et sans prétention, aimable et prévenant, compatissant envers les pauvres et miséricordieux." 

Il aidait souvent les gens secrètement, et parfois en tenue de simple moine, il apportait des aumônes généreuses aux maisons des nécessiteux en disant : "Acceptez ceci au nom de Jésus-Christ". 

Sa maison à Tobolsk était toujours ouverte à tous ceux qui avaient besoin d'aide ou d'une parole de réconfort. Même le jour de sa mort, le 10 juin 1715, après la Divine Liturgie, saint Jean avait installé un réfectoire chez lui pour le clergé et les pauvres, et il servait lui-même à table. Plus tard, après s'être retiré de tous, le saint se retira dans son cabinet de travail. Quand les cloches de l'église sonnèrent pour les vêpres, il mourut à genoux en prière. Le saint fut enterré dans la chapelle de saint Jean Chrysostome de la cathédrale de la Dormition/-Sophia à Tobolsk

Saint Jean est vénéré depuis longtemps en Sibérie. À la lumière de nombreux miracles et de la vénération locale de longue date de saint Jean, l'Église établit en 1916 la célébration du saint dans toute la Russie le 10 juin, jour de sa dormition.

La mémoire de saint Jean est gardée avec ferveur par les Sibériens et par tout le peuple russe croyant. Il repose actuellement dans la cathédrale de la Protection de la Mère de Dieu de Tobolsk. Le service qui a été composé pour lui a été réédité, avec la bénédiction de Sa Sainteté le Patriarche Alexis Ier, par le métropolite Bartholomée (Gorodtsov) en 1947 à Novossibirsk.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après 

***

Le Tournesol

"Que notre amour pour le Soleil, 
la volonté de Dieu, 
soit aussi fort 
que celui du tournesol, 
afin que, 
même dans les jours de détresse 
et de tristesse, 
nous continuions 
à naviguer infailliblement 
sur la mer de la vie, 
suivant les indications 
du baromètre 
et de la boussole 
de la volonté de Dieu 
qui nous conduit 
au havre sûr de l'éternité.

***

Note: 
Saint Jean de Tobolsk était un lointain ancêtre de saint Jean [Maximovitch] de Changhaï

lundi 4 janvier 2021

Saint Syméon le Nouveau Théologien: notre martyre en temps de paix




Dans le passé, lorsque les hérésies prévalurent, beaucoup choisirent la mort par le martyre et diverses tortures. Maintenant, que nous, par la Grâce du Christ vivons en temps de paix profonde et parfaite, nous apprenons à coup sûr que la Croix et la mort ne consistent en rien d'autre qu'en une complète mise à mort de notre volonté propre. 

Celui qui poursuit sa propre volonté, même légèrement, ne sera jamais en mesure d'observer la loi du Christ Sauveur. (Discours 20,1)

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

dimanche 3 janvier 2021

Dimitri Panagopoulos, prédicateur grec (1916-1982): "Le dernier vêtement!"

Saint Grégoire le Théologien a dit:


Un homme avec ses passions et ses faiblesses est comme celui qui porte de nombreux vêtements. Commençant à mener une guerre spirituelle, il enlève progressivement un vêtement pécheur après l'autre. 

Il enlève l'habit de la fornication, des mensonges, de la condamnation, etc.

Enfin, il reste le dernier - le vêtement de l'égoïsme. 

Il repose si étroitement sur une personne qu'il "grandit" littéralement avec lui et il est retiré très douloureusement, se déchirant avec la peau. 

C'est pourquoi beaucoup de gens ne s'en sont toujours pas débarrassés...

Version française Claude Lopez-Ginisty