mardi 5 janvier 2021

Saint Jean [Maximovitch] de Tobolsk: Le Tournesol (R)

 


Saint John Maximovitch, métropolitain de Tobolsk
Commémoré le 10 juin

Saint Jean, Métropolite de Tobolsk et de toute la Sibérie, le Thaumaturge, dans le monde fut nommé Jean Maximovitch, et il naquit dans la ville de Nejino en 1651. Son père Maxime Vasilievitch et sa mère Euphrosyne avaient sept fils, dont Jean était l'aîné. 

A la fin de ses études au Collège de Kiev-Mogilyansk (après l'Académie spirituelle de Kiev), le futur hiérarque en sortit en tant que professeur de langue latine. Par la suite, en 1680, il accepta le monachisme au monastère des Grottes de Kiev et s'absorba dans une activité spirituelle intérieure. 

Avec le consentement général des frères, le jeune moine reçut l'obédience de la prédication. A partir de cette période, il fit preuve d'une éloquence exceptionnelle. Il attachait une importance particulière à la connaissance religieuse intérieure. Le thème principal de sa vie peut être défini comme suit : "Comment l'homme doit-il conformer sa volonté à celle de Dieu ?" Il développa ce thème dans ses prédications et dans son service missionnaire ultérieur. En réponse à cela apparut l'ouvrage, publié vers la fin de sa longue vie ascétique, et intitulé "Héliotropion" ou "Tournesol" ou "Conformer la volonté humaine à la volonté divine". Parmi les nombreuses œuvres des saints Pères de l'Église orthodoxe, cet ouvrage apporte une réponse très complète à cette grande question de la sotériologie chrétienne.

En 1658, on l'envoya en mission à Moscou. Il y fut nommé vicaire du monastère de Briansk-Svensk par le Patriarche Joachim (1674-1690), qui était alors à la Laure des Grottes de Kiev.

Saint Théodose, archevêque de Tchernigov, en 1695, peu avant sa propre mort (5 février), nomma Hiéromoine Jean archimandrite du monastère de Tchernigov Eletsk, et le désigna comme son successeur. (Saint Jean vénérait la mémoire de saint Théodose, croyant en la puissance de son intercession priante devant le Seigneur. Grâce à sa foi, il fut guéri d'une grave maladie par les prières de saint Théodose. Au plus fort de la maladie, saint Théodose lui apparut et lui dit : "Sers demain, tu iras mieux." Le lendemain, saint Jean, complètement guéri et à la stupéfaction de tous, servit la Divine Liturgie. Ce miracle de guérison de saint Jean marqua le début de la vénération de saint Théodose comme un saint de Dieu porteur de Grâce.)

Le 10 janvier 1697, le patriarche Adrien de Moscou et de toutes les Russies (1690-1700) consacra l'archimandritJean comme évêque de Tchernigov, dans la cathédrale de Dormition du Kremlin à Moscou.

En entrant dans l'administration du diocèse, Vladyka Jean créa un collège près de la cathédrale de l'archevêque, semblable à l'Académie de Kiev, que le saint voulait servir d'"Athènes à Tchernigov", une école de pieuse illuimination.

En raison de son haut niveau d'éducation et de formation en théologie, l'école de saint Jean jouissait d'une grande renommée. Il s'agissait essentiellement du premier séminaire en Russie. Des séminaires sur le modèle de celui-ci commencèrent à s'ouvrir dans d'autres diocèses de l'Église russe.

Le saint ouvrit plus tard une imprimerie, dans laquelle lui et ses successeurs publièrent de nombreux ouvrages à contenu spirituel et moral.

La vie de saint Jean fut illuminée par de nobles vertus, et surtout par l'humilité. Elle se reflète aussi dans ses œuvres, "Le Réflecteur Moral-Didactique" (Tchernigov, 1703 et 1707) ; "L'Alphabet, avec rimes ajoutées" (1705) ; "La Vierge Mère de Dieu" (1707) ; "Le Théâtre, ou Déshonneur Moral-Didactique" (1708) ; "Commentaire du Psaume 50" (Tchernigov, 1708) ; "Commentaire du "Notre Père" et les "Huit Béatitudes évangéliques" (1709) ; "Le chemin royal de la Croix" (Tchernigov, 1709) ; "Pensées sur Dieu au profit de la croyance véritable" (1710 et 1711) ; "Synaxaire: Commémoration de la victoire de Poltava" (1710) ; "Le Pèlerin" (manuscrit) ; "Pensées spirituelles" (Moscou, 1782).

C'est à Tchernigov, en 1714, que le saint publia pour la première fois son œuvre principale, écrite en langue latine. C'était une particularité des diplômés de l'école de Kiev était qu'ils écrivaient leurs œuvres en latin classique. En 1888, le professeur I. A. Maximovitch traduisit l'"Héliotropion" [Tournesol] en russe moderne et le publia d'abord en partie dans la "Lettre diocésaine de Tchernigov", puis dans un autre livre (Kiev, 1896). A son nom est lié aussi "Le Lexique Latin-Grec-Russe."

On savait que saint Jean avait des liens avec le Mont Athos. Il s'intéressait particulièrement au sort des habitants russes de la Sainte Montagne et leur envoyait une aide matérielle substantielle durant ces années difficiles. Sa gramota archiépiscopale au monastère russe de Saint Panteleimon a été conservée, et elle témoigne de son intérêt pour les moines du Mont Athos.

Le 14 août 1711, après son élévation à la dignité de métropolite, saint Jean arriva au siège de Tobolsk et de toute la Sibérie. Le saint se préoccupa constamment de l'illumination de son diocèse. Là, il continua son œuvre, commencée à Tchernigov. Il améliora l'école qui avait été ouverte par son prédécesseur, le célèbre missionnaire Métropolite Philothée (Leschinsky, + 1727), et il continua la prédication apostolique parmi les païens de Sibérie, en convertissant plusieurs milliers à Christ. 

En 1714, saint Jean se rendit à Pékin pour diriger une mission avec l'archimandrite Hilarion (Lezhaisky). À Tobolsk, il reprit l'activité d'édition, en utilisant la presse à imprimerie qu'il avait mis en place à Tchernigov. A cette époque appartient aussi la publication par le Métropolite Jean de "L'Héliotropion" [Tournesol] en langue russe (1714), afin que les Sibériens puissent aussi le comprendre.

Le chroniqueur décrit la vie du saint en Sibérie : "Il était calme et sans prétention, aimable et prévenant, compatissant envers les pauvres et miséricordieux." 

Il aidait souvent les gens secrètement, et parfois en tenue de simple moine, il apportait des aumônes généreuses aux maisons des nécessiteux en disant : "Acceptez ceci au nom de Jésus-Christ". 

Sa maison à Tobolsk était toujours ouverte à tous ceux qui avaient besoin d'aide ou d'une parole de réconfort. Même le jour de sa mort, le 10 juin 1715, après la Divine Liturgie, saint Jean avait installé un réfectoire chez lui pour le clergé et les pauvres, et il servait lui-même à table. Plus tard, après s'être retiré de tous, le saint se retira dans son cabinet de travail. Quand les cloches de l'église sonnèrent pour les vêpres, il mourut à genoux en prière. Le saint fut enterré dans la chapelle de saint Jean Chrysostome de la cathédrale de la Dormition/-Sophia à Tobolsk

Saint Jean est vénéré depuis longtemps en Sibérie. À la lumière de nombreux miracles et de la vénération locale de longue date de saint Jean, l'Église établit en 1916 la célébration du saint dans toute la Russie le 10 juin, jour de sa dormition.

La mémoire de saint Jean est gardée avec ferveur par les Sibériens et par tout le peuple russe croyant. Il repose actuellement dans la cathédrale de la Protection de la Mère de Dieu de Tobolsk. Le service qui a été composé pour lui a été réédité, avec la bénédiction de Sa Sainteté le Patriarche Alexis Ier, par le métropolite Bartholomée (Gorodtsov) en 1947 à Novossibirsk.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après 

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Le Tournesol

"Que notre amour pour le Soleil, 
la volonté de Dieu, 
soit aussi fort 
que celui du tournesol, 
afin que, 
même dans les jours de détresse 
et de tristesse, 
nous continuions 
à naviguer infailliblement 
sur la mer de la vie, 
suivant les indications 
du baromètre 
et de la boussole 
de la volonté de Dieu 
qui nous conduit 
au havre sûr de l'éternité.

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Note: 
Saint Jean de Tobolsk était un lointain ancêtre de saint Jean [Maximovitch] de Changhaï

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