vendredi 14 mai 2021

Père VASILE TUDORA : Effrayé par la confession: surmonter la honte

Effrayé par la confession: surmonter la honte
 
Sur un banc à côté de John‚ Mary est également plongée dans ses pensées. «Hum… je pense que je commence à comprendre pourquoi je devrais aller à la confession. Mais qu'est-ce que je dis quand j'y arrive? Je sais que j'ai fait des choses dont je ne suis pas fière, mais voici une pensée effrayante: comment puis-je dire tout cela à une autre personne‚ en particulier à un homme? Il va me juger et ne me regardera probablement plus jamais avec les mêmes yeux. De plus, comment puis-je savoir qu'il ne le dira à personne? Je ne pense pas que je pourrais surmonter cette honte.

La honte est un sentiment commun à quiconque se prépare à la confession, surtout au début. Il est cependant important que nous le surmontions comme le conseille saint Jean Chrysostome: «N'ayez pas honte d'entrer dans l'Église (pour vous confesser). Ayez honte quand vous péchez mais pas quand vous vous repentez. Le péché est une maladie de l'âme qui doit être guérie comme toute maladie du corps. Au fur et à mesure que le médecin pose des questions et s'enquiert des détails sur l'état du corps, le prêtre s'enquiert de l'état de l'âme. Tous deux essaient d'atteindre le même objectif: trouver la maladie et la guérir.

Pour aider à surmonter notre culpabilité ‚dans la tradition grecque‚ le rôle du prêtre change pendant le sacrement de la confession. Au début, c'est un frère dans la douleur qui peut se rapporter à la réalité du péché à travers l'expérience personnelle. Avant d'écouter la confession, il dit: Mon frère / ma sœur n'aie pas honte de raconter à Dieu devant moi tout ce que tu es venu dire parce que tu ne me dis pas cela, mais tu le dis à Dieu devant qui tu es. 

«Il commence comme un proche parent‚ comme quelqu'un qui est piqué par la même douleur‚ ce qui rend tellement plus facile pour le pénitent de lui ouvrir son âme. Cependant, après avoir entendu la Confession, il passe de Frère à Père aimant, nous donnant le pardon que nous recherchons par la puissance du Christ. " Mon enfant spirituel qui a fait ta confession à mon humble personne, je n'ai aucun pouvoir de pardonner les péchés‚ seul Dieu peut le faire».

Ce n'est encore rien de nouveau. Le Christ l'a fait en premier. Il est venu dans le monde comme l'un de nous, dépouillé volontairement de sa gloire céleste et a traversé les mêmes tribulations de la vie que n'importe quel être humain. Mais quand le temps fut venu, Il révéla sa vraie nature divine en libérant le monde entier du lien du péché. La même chose se produit pendant la confession à un niveau personnel par la médiation du prêtre.

La plupart des gens ont honte parce qu'ils considèrent le sacrement de la confession comme une interaction imparfaite avec un autre être humain. Dans ce cas, la honte, la suspicion et la méfiance s'ajoutent facilement au problème. La vérité est que le prêtre ne fait rien par sa propre autorité et en son propre nom‚ mais il guérit au Nom du Christ qu'il représente pendant le sacrement. Ceci est très clairement indiqué tout au long des prières de la Sainte-Cène: « Je ne suis qu'un témoin‚ témoignant devant Lui de tout ce que tu as à me dire ». Le prêtre n'est pas là pour juger mais pour créer un lien entre le pénitent et le Christ à travers le mystère de la repentance. La confession transcende les interactions humaines et devient un acte de synergie entre Dieu et l'homme.

En fin de compte, la confession doit être comprise comme l'œuvre de Dieu, et non comme l'œuvre du Père Confesseur, aussi habile soit-il. Le prêtre reconnaît même son humble rôle dans la prière de pardon «Je n'ai aucun pouvoir de pardonner les péchés, seul Dieu peut le faire.» Le prêtre‚ comme le fait remarquer l'évêque Kallistos Ware‚ « n'est rien de plus que l'huissier de Dieu‚ nous introduisant à la Présence divine ». Tous les autres signes physiques qui nous entourent: l'icône du Christ, la Croix‚ l'Epitrachelion soulignent tous pour nous la même Présence du Christ dans le Sacrement.

La peur de la confession ne commence à s'estomper que lorsque nous avons dépassé le point de comprendre la confession comme une interaction humaine et que nous la reconnaissons comme un acte du Christ. Nous pouvons encore ressentir des remords et verser des larmes de repentance pour nos péchés mais nous savons aussi maintenant que la rencontre n'est pas seulement avec un être humain imparfait, mais nous arrivons principalement à rencontrer un Dieu aimant qui nous attend comme le Père du Fils prodigue, connaissant non seulement l'apparence extérieure, mais le noyau intime de nos problèmes. Il n'y a pas de honte à cela‚ seulement l'amour éternel.

Version française Claude Lopez-Ginisty

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