Souffrant, de façon insupportable, physiquement et
moralement, il cherche du soutien et de la consolation chez ses proches, mais,
hélas, il ne trouve aucune aide en la personne de son épouse, qui l’a quitté,
lui conseillant de « maudire Dieu et mourir », et pas non plus chez
ses amis qui l’accusaient et le couvraient d’opprobres, au lieu de lui donner
des paroles de consolation.
À un certain moment, Job pensa que
Dieu Lui-même s’était détourné de lui, qu’Il avait oublié son existence, ses
souffrances, restait sourd à ses demandes. Il ne comprenait pas pourquoi un tel
chagrin l’avait atteint : il était un homme intègre, juste et craignant
Dieu, il s’éloignait du mal. En quoi résidait sa faute, en quoi était-il
coupable envers Dieu ? Qu’est-ce qui donnait lieu à ces outrages à Job,
ces souffrances non méritées ?
Ces lignes du Psaume 6 répètent en quelque sorte les
gémissements de Job : « Seigneur, ne me reprends pas dans Ta colère,
et ne me châtie pas dans Ton irritation. Aie pitié de moi, Seigneur, car je
suis sans force ; guéris-moi, Seigneur, car mes os sont troublés, et mon
âme aussi est dans un grand trouble ; mais Toi, Seigneur, jusques à
quand ? Reviens, Seigneur, délivre mon âme, sauve-moi à cause de Ta
miséricorde ; car dans la mort, nul ne se souvient de Toi, et dans les
enfers, qui Te confessera ? Je me suis fatigué à gémir ; de mes
larmes, chaque nuit, je baigne ma couche, de mes pleurs, j’inonde mon lit. Ta
colère a troublé mon œil, j’ai vieilli parmi tous mes adversaires ».
Ces lignes sont un cri de douleur, une lamentation de l’âme.
Elles viennent d’un cœur contrit, qui éprouve l’horreur, le désarroi et de
terribles souffrances.
Et tout comme Job n’a pas trahi Dieu, n’a pas commencé à Le
blasphémer, de même notre âme, dans les minutes les plus terribles, doit se
frayer un passage à travers les ténèbres, la souffrance, les tourments et
l’affliction, puis renaître, sortir vers la lumière et la foi inébranlable dans
le Seigneur.
Il est incroyablement difficile à tout homme de parvenir à
comprendre le sens des souffrances, surtout si elles ne sont pas méritées. Nous
n’arriverons jamais à deviner complètement ce mystère. Mais l’histoire qui
s’est produite avec Job permet de l’entrouvrir légèrement. Cette histoire
montre que le Seigneur permet des épreuves non pas seulement pour le péché, Il
a aussi d’autres causes et buts (dans le cas de Job, le Seigneur a permis à
Satan de tenter le juste). C’est ainsi que les martyrs et les confesseurs ont
été exposés à des souffrances et des tortures, afin de se renforcer encore plus
dans la foi, de ne pas trahir Celui qui les a élus, leur confiant de porter les
couronnes du martyre.
L’épreuve du juste Job nous rappelle, à nous les croyants,
que quelles que soient les épreuves, même si elles nous semblent non méritées,
nous ne devons pas renier Dieu. On peut questionner, comme Job, mais en aucun
cas murmurer et blasphémer. Il faut faire entièrement confiance à Dieu, à Sa
volonté, espérer en Lui. Alors le Seigneur nous justifiera, tout comme Il a
justifié Job.
Les versets finaux du psaume 6 en parlent : « Éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’iniquité, car
le Seigneur a exaucé la voix de mes larmes. Le Seigneur a exaucé ma
supplication, le Seigneur a accueilli ma prière. Que tous mes ennemis
rougissent et soient dans le trouble, qu’au plus vite ils retournent en
arrière, couverts de honte ».
Le psaume comprend dix versets. En eux est placée toute la
vie : tous nos doutes et craintes, nos plaintes et nos ressentiments,
peines et regrets. 10 étapes, de l’incroyance à la foi, de la mort à la vie, de
l’inexistence à l’éternité.
Chaque verset est comme un tir rapide et puissant, qui
atteint exactement son but. Dans ce psaume, bref et parfait, est montré de
façon étonnante la profondeur de l’âme qui s’humilie devant la beauté et la
majesté de Dieu.
Nous sommes tous les enfants de Job le très éprouvé. Nous
grandissons, nous faisons des plans, nous festoyons, et dans l’instant suivant,
nous croulons déjà sous les ruines des passions. Le juste Job a été justifié et
sauvé, mais nous, avons-nous suffisamment d’esprit et de foi ?
Version française Bernard Le Caro
d'après
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