lundi 27 janvier 2020

Archimandrite Théodose Martzoukhos: Le péché ne fait pas de mal à nous, mais à Dieu!



Très souvent, dans notre esprit, nous pensons que la vie religieuse a à voir avec Dieu et que le péché a aussi à voir avec Lui. C'est une erreur. 

L'Église est un sanatorium, la maladie est nôtre et nous y allons pour être soignés. Le docteur va bien, donc nous ne lui avons pas rendu service en allant à l'hôpital. Ses commandements sont nos médicaments. Mais même si nous prenons les médicaments, nous pensons que nous le faisons pour Lui, pour qu'Il soit satisfait. 

Le Christ est venu dans le monde et nous a montré le mystère de l'Église pour que nous puissions être guéris. Très souvent, nous pensons que ce que nous faisons - jeûner, travailler, prier, ou quoi que ce soit d'autre - est fait pour Lui. Parfois, nous pensons qu'Il veut quelque chose de nous pour son propre compte et qu'Il nous demande des choses. Ce n'est pas le cas. C'est une erreur fondamentale. Le docteur ne veut pas que moi, vous ou tout autre patient suivions un traitement à cause d'une de ses bizarreries ; il veut que le patient se rétablisse.

Il en va de même dans l'Église. Si nous ne remettons pas les choses en ordre, nous ne passerons jamais de la culpabilité à la repentance et de la repentance au retour à la maison de notre Père. Nous devons réaliser que ce mode de vie, le péché, nous coupe de la Vie. 

La vie religieuse n'est pas une pensée : parfois bonne, parfois moins bonne, parfois coupable, parfois pénitentielle. Cela peut être de la simple sentimentalité. Vous allez à une liturgie des présanctifiés, où l'éclairage est faible, c'est très beau, et vous vous retrouvez à vous détendre. Vous allez aux Vêpres, c'est calme et solennel et vous trouvez la paix. Avec cela, nous entrons dans une façon de penser qui apporte un soulagement et, bien que cela puisse parfois être utile, ce n'est pas tout à fait sain.

Les gens se confessent souvent, accablés par leurs péchés, et lorsqu'ils se confessent, ils disent "Quel soulagement". Ou, s'ils encouragent quelqu'un d'autre à se confesser, ils disent : "Allez vous confesser et après, vous aurez l'impression de voler. Vous vous sentirez vraiment à l'aise". C'est peut-être souvent le cas, mais vous savez, même si vous allez voir un psychologue, vous aurez toujours l'impression de voler et vous vous sentirez soulagé. 

La question de la repentance dans l'Église, cependant, n'est pas psychologique, elle ne concerne pas la façon dont vous vous sentez. Parce que la vie religieuse n'est pas une question d'émotion. C'est la vraie vie. 

C'est la routine quotidienne. C'est un mode de vie. Si nous ne comprenons pas cela, nous ne l'aimerons jamais vraiment. Alors on cherche à se soulager, mais le soulagement n'implique aucun changement. Le repentir signifie que j'ai changé la façon dont je mesure les choses. Ce que je pensais être un gain, je réalise maintenant que c'est une perte, alors je m'en débarrasse.

Il arrive parfois que les gens se confessent, même par égoïsme, pour remettre les choses en ordre avec Dieu, mais pas pour changer. 

Il n'est pas rare que les prêtres entendent la demande : "Lis une prière pour moi, mon Père". Mais pourquoi donc ? Qu'est-ce que cela signifie ? "Lis une prière pour moi". Pour qui ? 

Nous avons une relation compliquée et une prière va tout arranger et nous allons dormir sur nos deux oreilles ? Ce n'est pas de la repentance.  Se sentir mieux n'est pas une raison pour devenir chrétien et entrer dans l'Église. Nous devons réaliser ce qu'est la vie et ce qu'est la mort, et apprendre progressivement à préférer la vie.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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