Alexis S. Khomiakov, Le dimanche lumineux. Un récit initiatique. Traduction et postface de Marc Andronikof, Éditions Apostolia, Limours, 2019, 133 p.
Alexis S. Khomiakov (1804-1860) est bien connu comme le chef de file du courant « slavophile » qui eut un grand rayonnement au XIXe siècle, et est largement connu du public francophone, grâce aux études et traductions d’A. Gratieux (A. S. Khomiakov et le mouvement slavophile, 2 vol., Cerf, 1939 ; L’Église est une, Cerf, 1953), au livre que lui consacra N. Berdiaev (Khomiakov, L’Âge d’Homme, 1988), à un recueil de textes de Khomiakov (L’Église latine et le protestantisme au point de vue de l’Église d’Orient, Xénia, 2006), et au fait que Khomiakov, qui était polyglotte a lui-même publié un certain nombre de textes en français (outre le précédent, voir Quelques mots par un chrétien orthodoxe sur les communions occidentales, Paris, 1853, téléchargeable sur Internet).
Khomiakov était un esprit universel aux talents multiples, et à côté de ses œuvres écclésiologiques bien connues (où est notamment mise en valeur la notion de « sobornost », aujourd’hui toujours très en vogue jusqu’à avoir largement dépassé le monde ecclésiastique), il est l’auteur d’œuvres proprement littéraires (en particulier des poèmes).
Marc Andronikof nous propose ici un conte, qui s’inspire d’un conte de Noël de Charles Dickens (A Christmas Carol. In prose. Being a Ghost Story of Christmas), mais que l’auteur a transposé en Russie et rapporté à la fête de Pâques. Il s’agit de la conversion intérieure d’un personnage égoïste, qui à l’occasion d’une invitation à participer aux agapes qui suivent la fête de la Résurrection – invitation qu’il refuse tout d’abord, avant de se raviser, après que des spectres lui soient apparus et lui aient ouvert l’esprit sur les faiblesses de son état – découvre la joie contagieuse de la communauté chrétienne, s’ouvre aux autres et fait l’apprentissage de l’amour du prochain, de la générosité et du partage.
Jean-Claude Larchet
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