samedi 26 août 2017

Paroles et anecdotes de Père Païssios (XVIII)



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Dans un monastère à la règle sévère, il y avait un moine insouciant. Il mangeait tout le temps et la seule chose qu'il faisait était de sonner les cloches. Certains moines faisaient ses corvées et disaient qu'il les avait faites. Ensuite, ce moine a commencé à être réprimandé par sa conscience et donc les autres moines sont devenus la cause de son changement. Ces moines étant à un niveau spirituel très élevé, ils étaient profondément préoccupés par la paix de leur frère. Pour que quelqu'un atteigne ce niveau, sans risque de dommage, il est nécessaire d'offrir son amour d'abord à Dieu afin qu'il devienne pur, lumineux puis, après avoir aimé Dieu, il aimera les autres aussi.

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Quand vous aimez moins vos frères et que vous en aimez plus un autre, votre amour n'est pas divin.

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Le moine devrait recevoir avec simplicité tous les reproches et permettre à toutes les personnes du monastère de devenir des sculpteurs du nouvel homme. Il devrait constamment garder son esprit au Christ.

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Le monde diffère beaucoup du monachisme. Les laïcs parlent de la même voix mais ils ne vivent pas le même genre de vie. Dans la même maison, le père fait certaines choses et la mère fait d'autres choses. Dans le monastère, nous parlons et partageons le même genre de vie (ce qui signifie que nous avons les mêmes pensées et la même vie) Nous sommes de différents endroits, mais le but est le même. Nous pensons à l'unisson, nous avons le même genre de conflits. Nous devrions sentir que nous sommes plus que des frères parce que le Christ nous unit.

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Coupez votre volonté. Ayez l'obéissance envers votre staretz mais même envers un simple serviteur. Le staretz a la responsabilité et il doit rendre compte, si une erreur est commise. Si vous n'avez pas l'obéissance envers un simple serviteur, vous ne l'aurez pas non plus envers votre staretz.

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Dans la vie monastique, il n'y a pas de droit et de juste. Les droits sont ce qui soutient notre but. Plusieurs fois, l'irrationnel est juste. Si nous ne supportons pas même un mot de réprimande, cela signifie que nous sommes des bébés et que nous montrons notre faible niveau spirituel.

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Pendant le martyre, il y a de la douleur, mais l'Amour pour le Christ est plus grand et le surmonte.

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Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

vendredi 25 août 2017

Paroles et anecdotes de Père Païssios (XVII)



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Il y a longtemps, dans un monastère, le trésorier se comportait sévèrement avec les moines, avec parcimonie. Sa parcimonie était si grande qu'ils l'avaient surnommé la corde. Quand cet homme est mort, on a essayé de trouver de l'or parmi ses biens, mais ils n'ont rien trouvé. Lors de son enterrement, les muletiers, qui portaient le bois de la montagne jusqu'au quai pleuraient et pleuraient parce qu'il les avait beaucoup aidés. Tenant compte du fait que chacun d'eux devait nourrir sa famille, cet homme avait acheté et leur avait donné une, deux ou trois mules.

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L'humilité est inconnue pour les catholiques romains, c'est pourquoi la Grâce ne peut pas venir à eux.

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Un moine peut avoir des passions spirituelles héritées de ses parents, mais s'il ne laisse pas le Diable les agiter, celles-ci restent mortes, parce que la grâce de Dieu les chasse toutes.

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Quand nous nous moquons de notre maison, du monastère, notre grognement est entendu par Dieu.

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Pour se débarrasser du vieil homme, il faut le tuer. Le vieillard doit recevoir des coups et des insultes, doit apprendre l'humilité et tuer l'égoïsme, l'orgueil, l'envie, l'entêtement et la volonté. Quand il accepte de renoncer à sa propre volonté, l'arbre du vieillard est coupé. L'humilité vient en même temps que l'obéissance.

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Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

jeudi 24 août 2017

Paroles et anecdotes de Père Païssios (XV)


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Il y a des gens qui ont tellement notoirement la grâce de Dieu qu'elle les trahit. Ceux-ci ressentent les œuvres de grâce, de paix, de joie et tout le reste.

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L'esprit de jeûne et de spiritualité en général devrait commencer par le sacrifice que l'homme fait pour l'amour du Christ. Le Diable est brûlé par notre amour pour le Christ. Avec l'ascèse sèche, nous ne progressons pas.

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Lorsque les yeux corporels se fermeront et que les yeux spirituels s'ouvriront, nous verrons des choses qui nous surprendront. Le lendemain, nous aurons de nombreuses surprises.

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Il y a un moment où vous devez offrir votre effort à Dieu. Mais il arrive aussi un moment où vous devez comprendre votre travail spirituel, ce qui signifie ce que vous lisez, vous le faites.

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L'obéissance à un staretz est comme lorsque vous avez besoin d'une plante parce que vous avez un rhume. Vous demandez au staretz et il vous indique laquelle prendre. Et le problème est résolu. Alors que lorsque vous êtes seul, vous essayez toutes les plantes jusqu'à ce que vous trouviez la bonne. Et il se peut que, jusqu'à ce que vous la trouviez, vous ressentiez un dommage plus important que le bénéfice apporté par cette plante.

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Trop de travail rend l'homme sauvage, le fait devenir une bête. Le travail doit être décidé, doit être donné par le staretz.

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Dans les années à venir, beaucoup de gens deviendront moines, car ils s'ennuieront des divertissements et souffriront du vent de leur âme. Ils viendront au monastère et ils se battront, ils iront vite mais ils ne trouveront rien car ils manqueront des conditions nécessaires. Pour trouver, vous devez remplir ces conditions: la première est la sensibilité. Si vous n'avez pas de sensibilité, vous en resterez à une ascèse sèche, peu importe ce que vous ferez.

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Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mercredi 23 août 2017

Paroles et anecdotes de Père Païssios (XIV)



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J'ai dit à quelqu'un qui disait que le monachisme n'est pas un mystère sacré, et que seul le mariage l'était, que le monachisme est l'un des mystères sacrés de l'Église Triomphante parce que dès ici-bas le moine connaît la vie angélique.


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Les souffrances, la douleur, la honte nous rachètent de l'enfer. Ou comme le dit saint Isaac, ils dévorent l'enfer.


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Il est très bon pour les petits enfants d'apprendre la musique byzantine, car de cette façon ils gardent leur esprit occupé et ne pensent plus aux choses vainse et pécheresses. Ils se sanctifient et glorifient Dieu.


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Le Diable ne peut guérir aucune maladie, par exemple la maladie de Parkinson. Mais il peut guérir quelqu'un qui a souffert à cause d'un travail démoniaque.


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Nous ne devrions pas vouloir trouver du plaisir dans notre prière, même si elle est spirituelle. Parce que ce serait comme si nous aimions notre père parce qu'il nous a donné des friandises et des chocolats. La paix est au-dessus de tout cela.


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Le Diable, parce qu'il estténébreux, peut comprendre les pensées ténébreuses qu'il apporte dans nos esprits. Il ne peut pas comprendre les pensées lumineuses et ne peut pas alors suivre notre esprit.


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Beaucoup de ceux qui ont été trompés et que le Diable a fait prophètes ne sont pas partis de la repentance et de l'auto-surveillance, mais ils ont tenté de jeûner et de s'adonner aux vigiles pour devenir saints.


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Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mardi 22 août 2017

Paroles et anecdotes de Père Païssios (XIII)


Tant de combats, tant d'efforts, afin que l'âme se détache du monde, et puis elle ressent de la nostalgie. Même s'il [le moine] n'a pas l'intention d'aller dans le monde, il y réfléchit. L'esprit c'est alors comme un avion qui n'a pas atterri. Le Diable réussit. Le moine passe sa vie au monastère et son esprit est dans le monde.

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Quand l'homme croit qu'il est sans valeur, il voit sa saleté, mais il ressent le confort, l'espoir, la sécurité et il y a des progrès et des bénéfices spirituels. Alors il dit qu'il ne sert à rien, mais il a du stress et du désespoir, cela signifie que tout va bien. Plus les yeux de l'âme sont purifiés, plus il se voit. Quand quelqu'un ne voit pas bien, il se voit en très bon état. Mais s'il utilise la loupe, il verra tout comme un travail spirituel qui doit être fait.

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Lorsque nous ne ressentons pas de stress, il est bon de sentir l'impureté de notre âme. La douleur spirituelle apporte réconfort, tandis que la douleur diabolique apporte du stress.

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Le moine ne doit jamais se justifier, ni accepter des pensées. Ensuite, le cœur se purifie et voit tout correctement.

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Les gens avec une nature active sont beaucoup aidés par l'obéissance. Ils ne doivent pas s'éloigner de l'obéissance parce qu'ils nuiraient à eux-mêmes.

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Quand un moine ne pratique pas l'obéissance, il force son père spirituel à le gifler. Le père a du mal mais pas à la main, seulement dans son cœur. Avec Dieu, c'est pareil. Ce n'est pas assez de voir combien Il a souffert pour nous. Dieu souffre comme le père qui frappe son enfant, mais comme Il l'a amené au monastère pour le faire moine, Il le sauvera par les épreuves. La méthode n'est pas agréable, mais Dieu est forcé d'utiliser cette manière.

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Pour se débarrasser de l'esprit tiède, il est nécessaire que vienne la grâce de Dieu. Pourquoi Dieu ne m'aide-t-Il pas quand je demande Son aide? Parce que je ne suis pas obéissant, je n'ouvre pas mon coeur, je ne purifie pas ma coupe et je demande du vin. S'Il m'en donne, le vin sera aussi souillé. Si Dieu m'aide dans cette situation, je serai blessé à coup sûr.

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Nous devrions avoir du zèle. Nous devrions utiliser notre zèle non pour le travail, mais dans le domaine spirituel.

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Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

lundi 21 août 2017

Paroles et anecdotes de Père Païssios (XII)



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Dieu veut que nous le priions parce qu'il respecte la liberté de notre volonté.

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L'homme spirituel comprend les états des autres. Comme c'est le cas, par exemple, quand quelqu'un veut l'exploiter, pour le voler. Mais il se concentre sur la bonne pensée... que l'autre est dans le besoin et qu'il ne se justifie pas. Le saint a une intuition qui l'aide à comprendre les états des autres.

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S'il n'y a pas de repentance et d'humilité sincères pour que l'homme puisse ressentir la miséricorde de Dieu comme une nécessité, seule la lutte extérieure et la contrainte (sans discernement) conduisent à l'illusion [spirituelle].

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Dans la mesure du possible, notre esprit devrait toujours être auprès de Dieu et penser aux bonnes choses.

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Lorsque nous semons une poignée de blé, nous allons récolter, disons, 10 kilos. De la même manière, lorsque nous semons des épines, nous ramasserons des épines. Celui qui accomplira de bonnes actions générera d'autres bonnes actions et celui qui commet des péchés, ceux-ci engendreront d'autres péchés.

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Le corps vieillit, mais le cœur (les bons ou les mauvais désirs) non.

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Habituellement, quand quelqu'un est au début du monarchisme, son esprit s'adresse aux choses mondaines, aux choses blasphématoires et honteuses. 

Lorsque le moine progresse dans sa vie spirituelle, son esprit va aux choses neutres, ni bonnes ni mauvaises. 

Mais quand il progresse encore plus, son esprit est préoccupé pendant la prière par des discussions spirituelles et il pense que c'est une bonne chose, même si cela le distrait de la prière. C'est comme si quelqu'un allait prendre part à la Sainte Eucharistie et qu'il prenait le linge de Communion, mais alors, quelqu'un viendrait lui demander quelque chose. Le staretz Pierre a déclaré que le tentateur vient et génère une discussion spirituelle.

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Dans le désert, l'homme sent qu'il est petit et quand il rencontre quelqu'un d'autre, il le traite avec amour, même s'il est étranger.

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L'orgueil est en essence le manque d'amour, l'égoïsme.

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Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

dimanche 20 août 2017

Paroles et anecdotes de Père Païssios (XI)


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Nous devons dire humblement dire notre pensée aux grands. Peut-être que nous les aiderons à penser d'une manière plus sage.

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Chacun devrait agir conformément à son propre état spirituel. C'est-à-dire de faire des choses conformes à son état spirituel. (On ne doit pas dépasser sa mesure spirituelle)

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Pendant le jour, vous devriez faire ce que Saint-Antoine le Grand a fait. Un peu d'artisanat, une petite prière. Et pendant la nuit, une petite étude spirituelle et la prière de Jésus. Un peu d'étude spirituelle puissante aide beaucoup.

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L'homme doit méditer les bénédictions de Dieu, sa grande ingratitude et  demander la Grâce de Dieu avec l'âme brisée. Nous devrions trouver une raison en tout, pour remercier et glorifier Dieu.

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De nos jours, c'est le moment où la prophétie de saint Antoine le Grand doit être accomplie: il arrivera un moment où les gens deviendraient fous et si quelqu'un était sain d'esprit, ils le diraient fou. Et cela parce que vous n'êtes pas comme lui.

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Je connaissais des gens qui étaient charnels et qui épousèrent des femmes spirituelles. Ils ressentaient si intensément leur spiritualité qu'ils n'osaient pas se rapprocher d'elles et pensaient à les quitter. Si ces femmes ont tant changé leurs hommes charnels, la Génitrice de Dieu change encore plus les âmes des hommes.

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Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après