mardi 5 décembre 2017

Vie du saint confesseur Pierre Tcheltsov


Pierre Tcheltsov naquit dans un village de la région de Riazan en 1888. En 1904, il acheva l’école primaire ecclésiastique de Riazan, puis plus tard, le séminaire de la même ville. À l’issue de celui-ci, il étudia à l’Académie de Kiev. Toutefois, il se maria à la fin de la première année et dut quitter l’Académie. En effet le règlement disposait que les étudiants ne pouvaient se marier qu’à la fin de leurs études. Il fut néanmoins ordonné prêtre en 1911. 

Plus tard, en 1915, il réussit à achever ses études à l’Académie, et fut nommé ensuite professeur au séminaire de Smolensk. Il participa au Concile pan-russe de 1917-1918. En 1921, il fut élevé au rang d’archiprêtre. Avant sa nouvelle vie, constituée d’arrestations et de détentions dans les camps, le père Pierre et sa presbytéra Marie reçurent la bénédiction du staretz Nectaire d’Optino. Marie était la fille spirituelle de celui-ci. 

Lors d’une de leurs visites, le staretz prit l’icône de la Mère de Dieu dite « mon apaisement de la tristesse », et les bénit tous les deux avec l’icône, puis la leur donna, en prononçant ces mots : « Voici, mes chers, ma bénédiction. Bientôt commenceront vos académies ». 

Ce que signifiaient ces paroles, les jeunes époux ne le comprenaient pas alors. Lorsque le père Pierre fut arrêté, il se souvint de la bénédiction du staretz, et le sens de son don devint compréhensible. L’icône « mon apaisement de la tristesse » était un soutien à Marie pour les émotions et les tourments qu’elle éprouvera pour son époux. 
Cette icône est conservée jusqu’à nos jours en l’église Sainte-Parascève du village de Velikodvorié. Marie était la plus proche amie de son époux, ils s’aimaient, mais vivaient comme frère et sœur. Marie faisait des travaux de broderie qu’elle vendait. Avec cet argent, elle envoyait des colis au père Pierre. 

De 1922 jusqu’à 1949, le père Pierre fut arrêté six fois. En tout, le père passa 15 ans en détention. Il subit beaucoup d’épreuves. Il raconta qu’une fois, à Solovki, on tenta de le noyer dans la mer, mais le Seigneur le préserva. 

Son fils spirituel, l’archiprêtre Victor Koukine se rappelle : « J’étais étonné par la foi avec laquelle le père Pierre supporta les répressions, les persécutions, les incarcérations pendant de nombreuses années. Entre les arrestations et les exils, le père célébrait dans différentes églises. Nous parlerons maintenant de l'église où il célébrait après avoir été emprisonné... 

En 1955, en raison de sa maladie grave, il fut libéré avant terme, et fut nommé prêtre de l’église Sainte-Parascève dans le village de Velikodvorié. Le père se levait à 3h du matin, il lisait les prières chez lui, puis à 4h30, il était déjà à l’église, confessait et parlait avec les fidèles. Il commençait à célébrer la Liturgie à 6h. Ensuite, il procédait à la bénédiction de l’eau, lisait l’acathiste, et célébrait une panichide complète. 

À midi, il rentrait chez lui quasiment épuisé. À 13h, il retournait à l’église, célébrait les offices d’intercession que les fidèles lui demandaient. On sait que le père avait reçu de Dieu le don de clairvoyance et de guérison. En apposant sur la partie du corps malade l’épitrachilion ou sa main, le père Pierre disait : « Je ne suis pas médecin, je ne peux pas aider, je prierai, et le Seigneur guérira ». 

De tous les coins de Russie, les fidèles commencèrent à affluer chez lui pour y recevoir consolation et guérison des maladies. Simples fidèles comme évêques et prêtres venaient recevoir sa bénédiction pour les changements dans leur vie, pour des conseils ou pour résoudre des situations difficiles. 

Il y avait toujours beaucoup de monde chez lui. Il n’était pas rare qu’il communiât jusqu’à 500 personnes. En 1972, il tomba gravement malade, mais continua d’exercer son ministère. Il décéda le 12 septembre 1972, jour de saint Alexandre de la Neva. Canonisé en l’an 2000, ses reliques furent placées dans l’église Sainte-Parascève. 

Les pèlerins reçoivent de l’aide par les prières du saint hiéromartyr Pierre Tcheltsov.

Version française Bernard Le Caro
d'après

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