jeudi 14 décembre 2017

Tatiana Vladimirovna Torstensen: Saint Sébastien de Karaganda (9)


10.
Le père Sébastien sauva beaucoup de personnes de nombreux malheurs. Pour ma part, trois fois la mort s’est présentée à ma porte, mais le père Sébastien ne lui permit pas de me prendre et prolongea ma vie.

Un jour, j’étais allée rendre visite à des amis. Le soir, je pris un bus pour rentrer chez moi. Nous roulions tranquillement quand soudain, un autre autobus nous dépassa. Son chauffeur (russe) sortit la tête par la portière et se moqua de notre chauffeur (tchétchène) qui traînait. C’est alors que notre chauffeur accéléra pour dépasser celui qui l’avait injurié, tandis que ce dernier accélérait de plus belle. Aussi, notre bus quitta la chaussée, traversa un champ dans un tournant de la route pour couper au plus court et nous retrouver devant l’autobus qui nous avait dépassés. Tous les passagers étaient effrayés, les enfants pleuraient. Menacée de mort, je me mis à prier et en pensée, j’appelai le père Sébastien. Aussitôt, je regardai par la fenêtre et vis tous les passagers de l’autre autobus descendus et attendant sur la chaussée, car leur bus avait perdu une roue. Notre chauffeur passa lentement devant ce bus, sans sortir la tête de la portière, pour rendre la pareille. Tout rentra dans l’ordre.

Le lendemain, je me rendis aux vigiles de bonne heure et j’attendais l’arrivée du père Sébastien pour lui raconter ce qui m’était arrivé la veille. Mais il vint, de lui-même, me demander :

–C’est vous qui m’avez crié hier : « Père Sébastien, sauve-nous et aide-nous » ?

Une autre fois, en 1956, je tombai gravement malade du cœur. J’étais alitée, quand soudain, ma température s’éleva considérablement et je fus hospitalisée avec un diagnostic de fièvre typhoïde ; mon cas était désespéré.

Le père Sébastien demanda de mes nouvelles. Le père Alexandre et mère Anastasia vinrent me rendre visite. Dès que je les vis, je repris conscience. Le père Alexandre confessa et me communia. Je lus moi-même la lettre que le père Sébastien m’avait adressée. Elle était courte : « Le Christ est parmi nous, chère T.V. Votre maladie douloureuse n’est pas mortelle, mais pour la gloire de Dieu. Il vous faudra encore beaucoup prier, mais nous nous occuperons de vous. Après la communion, le père Alexandre et mère Anastasia restèrent encore longtemps auprès de moi, lisant l’Évangile et priant. Je comprenais tout. Le soir, la fièvre tomba et le lendemain, ma température était presque normale. Deux mois plus tard, j’étais guérie.

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