vendredi 20 octobre 2017

Père Andrew Phillips: Pourquoi nous ne sommes pas scandalisés



Je connais deux ou trois personnes qui ne peuvent que bavarder sur les individus marginaux et des événements de la vie de l'Église, et plus ces événements sont scandaleux, mieux c'est pour eux. J'essaie de les éviter car leurs conversations et même, dans un cas, leur blog, sont très négatifs. Ils m'accusent donc d'être naïf. Je pourrais en fait leur parler de beaucoup plus de scandales qu'ils n'en connaissent. Je ne le leur dis pas, et j'essaie en effet d'oublier ce que je sais, et les scandales dont j'ai personnellement été victime. Pourquoi?

Premièrement, je crois qu'il faut, autant que possible, être édifiant. L'ordure existe, mais je préfère passer du temps avec les abeilles qui recueillent le nectar des fleurs, plutôt que d'aller avec les mouches. Si nous répétons des histoires négatives, nous ne souillerons que nos propres âmes et les âmes des autres.

Deuxièmement, supposons que certaines de ces histoires ne soient que des calomnies? En répétant les calomnies, nous ne souillerons que nos propres âmes et les âmes des autres.

Troisièmement, de telles histoires ne parviennent pas à maintenir la réalité en proportion. Dans chaque panier de pommes, il y en aura toujours une mauvaise, mais les vendeurs de scandales et les fouineurs* donnent l'impression que toutes les pommes du panier sont mauvaises. C'est pourquoi les colporteurs de ragots sont si déprimants. Ils sont tellement enclins à regarder le côté sombre des choses, qu'ils ne peuvent pas voir la lumière. Le désespoir est leur lot.

Et quatrièmement, ceux qui aiment s'occuper de scandales, souffrent d'une maladie spirituelle et psychologique, une maladie de l'âme, que je ne partage pas et ne souhaite pas partager. 

S'ils veulent faire montre de leurs connaissances, alors ils souffrent de vanité. Si leurs révélations les font se sentir supérieurs, alors ils souffrent d'orgueil. Dans tous les cas, ils souffrent d'un amour de l'ordure qui rend leurs âmes cyniques, dures, sèches et enclines au jugement. Ils finiront par perdre leur foi déjà faible. Ce n'est pas là la voie du salut.

Nous ne sommes pas scandalisés, parce que nous sommes des chrétiens orthodoxes. Nous allons à l'église non pas pour un évêque ou un prêtre, mais pour l'amour du Christ. Nous ne suivons pas les préoccupations des hommes, mais les enseignements du Christ, de Sa Sainte Mère et de Ses saints.

Version française Claude Lopez-Ginisty 
d'après
 version italienne
sur le blog orthodossiatorino

Notes: * le terme employé en anglais peut aussi être traduit d'une manière plus imagée par "ceux qui ratissent le fumier"

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