samedi 26 mars 2016

Deux startsy roumains parlent du salut

 Père Théophile
Père Arsène
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[Deux startsy roumains discutent du salut et de la miséricorde de Dieu]
En 1996, deux Pères spirituels contemporains, Père Théophile[Teofil (Paraian)] et Père Arsène [Arsenie (Papacioc)], se sont rencontrés au monastère de Techirghiol en Roumanie. Père Arsène était un fils spirituel du staretz Cleopa (Ilie). Il fut emprisonné à plusieurs reprises par les autorités [communistes], et parfois il vécut dans le désert pour éviter une nouvelle arrestation. Bien qu'ascète lui-même, il est connu pour ses conseils de modération, en combinaison avec une vigilance continuelle. Aujourd'hui [l’article date de 2010, le Père est né au Ciel en 2011 !], à l'âge de 95 [ans], il continue d'être le Père spirituel du monastère de moniales de Techirghiol.
Père Théophile était  hiéromoine au monastère transylvain de Sambata de Sus. Né aveugle, il termina néanmoins ses études théologiques, apprit trois langues, et les textes des études patristiques enregistrées sur des cassettes. Il devint l'une des grandes lumières de l'Eglise roumaine du XXe siècle. Il reposa en Christ le 29 octobre 2009, avec le rang d’archimandrite. Voici une partie de cette conversation:
Père T.: Es-tu certain que tout ira bien pour toi dans l'éternité?
Père A.: Je ne pourrais pas dire cela, très vénérable Père! S'il te plaît, crois-moi quand je dis: "Je suis le seul qui ne sera pas sauvé!"
Père T.: Tu crois cela?
Père A.: Oui, mais j'ai un grand espoir!
Père T.: Si tu as l'espoir, pourquoi t’exprimes-tu comme ça?
Père A.: L'esprit en enfer et l'espérance en Dieu! Sans la grâce de Dieu, nos actes ne nous sauvent en aucune façon.
Père T.: Bien… mais il est impossible à Dieu de ne pas vouloir nous sauver!
Père A.: Oui, mais je ne peux pas Lui imposer des conditions!
Père T.: Eh bien, sans imposer de conditions, Dieu étant Amour…
Père A.: Très vénérable Père, en toute honnêteté devant un père confesseur, je dis: "Je serai sauvé parce que j’ai souffert ! "
Père T.: Je te dis honnêtement que j'ai la certitude que je vais aller vers le bien, mais pas pour mes actes!
Père A.: J'espère seulement!
Père T.: Eh bien, je peux dire que j'ai la certitude que si j'espère…
Père A.: Ce n'est pas une position orthodoxe!
Père T.: Peut-être que je ne suis pas orthodoxe?
Père A.: La vérité est que nos actions ne nous sauvent en aucune façon sans la miséricorde de Dieu!
Père T.: Sais-tu ce que je vais dire à Dieu quand je me tiendrai devant Lui? Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur! Je ne Lui dirai rien d'autre!
Père A.: Je me suis fait une croix [tombale] au monastère de Zamfira, où je me confesse au Père Gabriel [Gavril (Stoica)], et voici ce que j’ai écrit sur la croix: Jésus, Jésus, Jésus - pardonne-moi!
Père T.: Je ne peux pas imaginer Dieu disant: "Je ne veux pas de toi," après que j'ai vécu avec Lui toute ma vie.
Père A.: Il nous aime tellement, et cela me donne l'espoir!
Père T.: Père, si nous comptons sur la miséricorde de Dieu, nous ne devons pas hésiter!
Père A.: Je ne veux pas compter sur la miséricorde de Dieu, sans tenir compte de notre vie et de nos actes. Le processus de salut implique non seulement la grâce de Dieu, mais aussi nos actes. Si seulement il pouvait nous trouver sur la voie. La lutte est d'être sur la voie, et d’être honnête dans le combat [spirituel]!
Père T.: Je ne m’inquiète pas, parce que je fais confiance à la bonté de Dieu!
Père A.: Je suis inquiet, mais j’ai aussi bon espoir!
Père T.: C’est extraordinaire quand tu dis cela, puisque Dieu est notre Père!
PèreR: C’est extraordinaire, mais je ne peux pas dire que j'ai la certitude du salut!
Père T.: Mais pourquoi ne peux-tu pas le dire?
Père A.: Si Dieu me le permet, je vais le dire sur mon lit de mort: "Dieu, je Te remercie de ce que je meurs en moine" Mais je dois penser que mes actions me conduisent en enfer. Si Dieu veut me sauver, Il peut le faire! Mais je ne peux pas dire à coup sûr qu'Il va me pardonner.
Père T.: Mais je suis sûr qu'Il nous pardonne!
Père A.: J’ai aussi espoir dans le Seigneur! Il a même dit à saint Silouane, "Garde ton esprit en enfer et ne désespère pas!" Le monde ne sait pas encore combien Dieu nous aime, combien "passionnément amoureux" de nous est Dieu!
Père T.: Tu vois combien tu le dis magnifiquement !
Père A.: Mais je ne peux pas dire que j'ai cette certitude. Seuls les protestants disent qu'ils ont sûrement le salut. Car nos actes ne nous sauvent pas sans la Grâce de Dieu; et la Grâce de Dieu, ne vient que s'il y a une humilité authentique. Puis-je dire que je suis humble?
Version Orthodoxe Claude Lopez-Ginisty
D’après
The Orthodox Word N° 272

vendredi 25 mars 2016

Dits du staretz Païssie [Olaru]



Un laïc demanda au staretz [Païssie Olaru]une parole de salut, et ce dernier lui dit:
Frère, souvent les animaux sont plus sages que les hommes. Apprenons l'obéissance et la patience du bœuf, l'humilité et la douceur de l'agneau, la propreté et le caractère industrieux des fourmis et des abeilles. Nous pouvons apprendre une leçon pour notre vie de tous les animaux.
Le staretz ajouta également:
"Il est préférable pour un homme de devenir un vase d'argile, qui est utile à tous et pour tous types de travail quotidien, pour la nourriture, l'eau, et ainsi de suite. Mais des vases d'or sont mis dans des coffres-forts et enfermés dans des placards. Par crainte des voleurs, ils sont rarement utilisés, peut-être une seule fois par an.
Un vase d'argile a son utilité et son service quotidiens pour l'homme. Il en va de même pour un homme humble qui ne cherche pas les honneurs et le rang. Il reste insignifiant, même au milieu des hommes de rang inférieur, mais il est bienfaisant, il conseille et il aide tout le monde, et tous le recherchent et se réjouissent avec lui.
L’humilité est un grand don pour les moines et pour tous les chrétiens! "
Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après
The Orthodox Word
January-February 1992

jeudi 24 mars 2016

Mère Arsenya sur le Jeûne



Quant au jeûne et à son importance, Mère Arsenya disait: "Beaucoup de gens savants de notre époque disent que le jeûne et toutes les autres règles ecclésiastiques ne sont que quelques rituels vides, une simple apparence qui ne mène à rien. Pour ma part, plus ma vie passe sur, plus je suis convaincue que toutes les règles qui ont été établies par les saints Pères sont le plus grand cadeau que Dieu nous ait fait, et que toutes apportent le salut à cause de la Grâce qui se trouve en elles. Des érudits disent: "Tous ces éléments sont des bagatelles; ce sont les vérités de l'Evangile qui comptent. "

Pourtant, je vous dis qu'il est impossible de connaître et d'avoir un aperçu des vérités de l'Évangile directement, en évitant les règles de l'Église et en les négligeant. C’est seulement à travers elles que nous sommes amenés aux hautes vérités de l'enseignement du Christ. Lorsque nous parlons de jeûne, nous parlons de nous abstenir de manger beaucoup et de faire quelque chose qui manque de mesure, afin de rendre notre corps plus léger, plus mince, et apte aux sentiments spirituels.

Le Christ, notre Sauveur, a rendu cette règle sainte, par Son jeûne de 40 jours et donc cette pratique nous est devenue salvifique - même si à cause de notre faiblesse, nous ne l’observons pas comme nous le devrions.

Pourtant, nous devons croire que par le jeûne de 40 jours de notre Seigneur Jésus-Christ, notre corps est purifié et rendu apte pour les sentiments spirituels. Nous devons croire que le jeûne ne nous sauve pas à cause de nos efforts, mais à cause de la Grâce qu'il porte en tant que règle de l’Eglise. Le carillon d'une cloche de l'église nous apporte notre salut, nous rappelant par sa sonorité que toutes les choses terrestres sont destinées à la mort. L’abstention de nourriture nous enseigne à nous abstenir de pensées et de sentiments passionnés. Cette restreinte est la première étape vers la vertu.

Le Seigneur Jésus dit: aimez vos ennemis – c’est-à-dire, ceux qui parlent mal de vous et vous méprisent. Comment devrions-nous faire? Une personne peut vous calomnier directement devant vous, vous ne pouvez pas l’aimer instantanément! Eh bien, tout d'abord, abstenez-vous de répondre en retour avec les mêmes paroles. Ensuite, empêchez vos pensées de penser mal à cette personne - et ainsi de suite.

Donc la première étape vers l'amour est dans l’abstention. Cela, à son tour, conduit également à l'aide de Dieu. Et l'aide de Dieu sera une aide réelle pour vous pendant les périodes où vous essayez de vous abstenir de toute votre force. C’est alors seulement que vous remarquerez comment vos propres pouvoirs sont faibles, que vous avez besoin de l'aide de Dieu et vous L’appelerez pour cela avec tout votre être. Et voilà comment la vraie prière est acquise.

Et tandis que nous jeûnons, notre préparation habituelle, la confession et la communion, avec ces dons de la Grâce que nous recevons après que nous avons accompli toutes ces choses, nous sont un rappel constant et nous entraînent tout près de ce sentiment de profonde repentance que nous devons nous efforcer d'atteindre au cours de notre vie sur terre. Ils nous rappellent la confession - cette confession que l'homme doit faire seulement devant Dieu, tout en réalisant sa chute et l'état de péché de son être, après quoi il doit rechercher l'union éternelle avec le Seigneur Jésus-Christ.

Voilà l'utilité du jeûne. N’ayons pas peur et ne soyons pas inquiets de ne pas l’observer correctement [le Carême] - mais réjouissons-nous plutôt que cela soit bon pour notre salut!
Version française Claude Lopez-Ginisty 
d’après
Citant
Maica Arsenia, Calea spre vindecarea inimii
[la Voie de Guérison du Cœur]

mercredi 23 mars 2016

Saint Païssios de la Sainte Montagne de l'Athos: Le carême

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"C'est maintenant le temps où nous savons dire beaucoup de prières, mais nous prions peu. 

Nous mangeons des aliments carémiques, mais ne jeûnons pas. 

Nous cherchons à développer une vie spirituelle, mais sans expérience dans ce domaine. 

Nous confessons nos péchés, mais nous ne nous repentons pas d'eux. 

Nous allons à l'église et nous nous tenons debout pendant les offices, mais nos âmes ne sont pas humbles devant notre Créateur. 

Tout cela est le résultat de nos cœurs fermés qui ne permettent pas au Christ d'entrer. 

Nous devons ouvrir nos cœurs."

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après un courriel
de la Cathédrale
St John The Baptist
Washington D.C.



mardi 22 mars 2016

George Crăsnean: Souvenirs du staretz Ioan Guțu



Staretz Ioan Guțu

Archimandrite Porphire 
tenant le saint chef du staretz Ioan

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Entre 1906 et 1996 (5 décembre), pendant 90 ans, Abba Ioan amassa tant de grâce et d'humilité, qu'il atteignit l’innocence la plus profonde. C’était un grand jeûneur (car il mangeait tous les deux jours) et un grand ascète (qui dormait trois heures par nuit, de plus, assis sur un tabouret), et un grand homme de prière (il fit des prosternations même quand, dans ses vieux jours, ses jambes commencèrent à saigner), et il n'utilisa jamais de médicaments. Il ne parlait pas beaucoup, parce que si vous ne tiriez pas profit de son silence, il n'y avait aucune raison pour vous de demander l'un de ses conseils (et n’est-ce pas que nous pouvons en apprendre davantage sur l'humilité seulement en la regardant? ). Il a toujours pensé que "nous devons commencer par la crainte de Dieu et finir avec notre amour pour lui - et mettre beaucoup d'humilité et de prière entre les deux et nous irons au Royaume des Cieux".
Pour ses efforts, Dieu lui a révélé l'heure de son départ [pour le Ciel] à l'avance, donc il a pris soin de tout ce qui devait être arrangé dans sa vie, deux mois à l'avance, a demandé pardon à tous ses frères - y compris ceux de la kellie de saint Georges, où le Père Dionisie Ignat a vécu (et qui l'a également confessé) - et, le jour de Saint Sabbas, il est allé vers le Seigneur.
Père Ilie de Colciu aimait à rappeler qu'une année, ils n’avaient rien pour célébrer le saint patron/la fête de la kellie. Ils sont descendus à la mer et ont mis leurs filets, mais n’ont rien pris. Comme c’était déjà la veille de la saint Jean, ils sont allés vers Abba Ioan et avec un cœur attristé, ont demandé son avis. Géronda leur a dit: "Retournez à la rive et apportez ce gros poisson." Les pères auraient aimé lui dire que c'est de là qu’ils venaient, mais ils ont gardé leur calme et fait obéissance. Dès leur retour au rivage, ils ont été surpris de voir un tout à fait gros poisson, se dirigeant vers eux, qui aurait été suffisant pour tous les nourrir pendant deux jours. Ils l'ont sorti de l'eau peu profonde avec leurs mains nues et ils ont loué le Seigneur.
Dans l'une des dernières années de sa vie (en novembre 1996), Abba Ioan Guţu a rencontré un jeune homme qui devint plus tard ministre du ministère des Cultes en Roumanie [...]. Le jeune homme lui a demandé: "Père, qu'est-ce que vous jugez que vous avez acquis au cours de vos 70 années de prière au mont Athos? " Et le starez lui a dit: "J'ai acquis de l'audace devant Dieu…" 
Comme il travaillait dans le jardin avec Abba Ioan un jour, le Père Augustin, son novice au cours de ses dernières années, lui dit d'un ton légèrement railleur: "Père, s'il vous plaît, priez Dieu, puisque vous avez acquis du crédit devant Lui, pour nous envoyer une source qui serait plus proche de nos cellules, de sorte que nous n’aurions pas besoin de transporter l'eau tout le chemin ici depuis la vallée. " Le staretz ne dit rien alors, mais vers l'automne, alors que le novice avait presque oublié son commentaire, l'eau douce jaillit un jour sur la côte au-dessus de la cellule, à seulement quelques mètres de leur parcelle de jardin... C’est de cette source que les moines prennent leur eau jusqu'à ce jour.

Un jour, un frère grec est venu du monastère de Vatopaidi, afin d’entendre une parole de salut du staretz. Et après avoir reçu sa bénédiction, il voulait prendre congé, mais le staretz le salua ainsi: "Kalo Taxidi [Bon voyage !], Pater Athanasios". Le frère n'était même pas moine à ce moment-là, mais quand il essaya de le souligner, Abba Ioan lui  dit: "Ce n’est pas selon ta volonté, mais selon la volonté de Dieu à ton égard," Aujourd'hui, on peut trouver le père Athanasios vivant dans cette même communauté à Vatopaidi.

Le staretz Ioan passait inaperçu, rejetant sa propre volonté, mais en le faisant, il fermait également sa porte à tous les soucis, amassant ainsi de la paix pour lui-même et du calme pour ses frères ...

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Lumeacredinteu
citant
Valahia

lundi 21 mars 2016

Teodor Danalache: Père Ioan Guţu de la Sainte Montagne de l'Athos


Père Ioan Guţu était l'un des plus importants pères roumains orants qui vivaient au mont Athos. Né en 1906, en Bessarabie [Moldavie] région de Soroca, il reposa en Christ le 5 décembre 1996, dans sa cellule de la Sainte Montagne. Père Ioan Guţu vécut et mourut dans l'humilité complète.
Père Ioan Guţu nous a laissé quelques paroles qui peuvent être considérées comme le véritable "testament" spirituel, selon lequel il accomplissait lui-même ses bonnes actions: 
"Aimons également toutes les bonnes œuvres; Cependant, nous devrions commencer par la crainte de Dieu et finir avec notre amour pour Lui, qui est le couronnement de toutes les bonnes œuvres. 
La prière doit montrer la voie dans toutes nos bonnes œuvres. Plus de prière, plus d'humilité, plus d'amour pour Dieu - nous conduira facilement au Royaume des Cieux. 
Prions les uns pour les autres et espérons que Dieu ne nous quittera pas. 
Cela dit, nous devons être conscients que nous ne pouvons pas acquérir le salut sans tentations, patience, et contrition. "
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Père Ioan Guţu naquit en 1906, dans la ville de Bessarabie de Popeşti, région de Soroca. En 1926, après avoir terminé l'école élémentaire, à seulement 19 ans, le jeune Ioan partit pour la Sainte Montagne, où il s’installa au skite de Colciu à Vatopaidi, dans une cellule qui était dédiée à la nativité de saint Jean-Baptiste.
Plus tard, après une visite qu'il fit dans sa cellule Athonite à Colciu, son père, heureux de voir la vie pure de son fils, lui dit: " Veille à mourir ici !" 
Ainsi, ce fut dans sa cellule à Colciu que le Père Ioan passerait le reste de sa vie dans l'effort spirituel, à savoir septante ans. Tout au long de cette période, il ne quitta jamais la Sainte Montagne, sauf une fois, quand il fit l'obéissance à son Père spirituel, le hiéromoine Ilie Vulpe.
Parlant de cet humble hiéromoine, Père Dionisie Ignat, qui vivait dans la cellule de Saint-Georges à Colciu, déclara: "Son père spirituel était Ilie Vulpe. Cependant, dans un court laps de temps, les startsy sont morts autour de lui et il a été laissé seul pendant des dizaines d'années. Nous avons vécu à côté de Père Ioan comme si nous étions frères: il n'y avait aucune différence entre nos deux cellules. Nous passions tous les jours saints et les grandes fêtes ensemble. Père Ioan Guţu était l'observateur le plus rigoureux de la vie monastique que  j'aie jamais rencontré: un des meilleurs moines, et un homme très zélé et très bon. D'autres ont essayé de vivre à côté de lui, aussi, mais ils ne le purent pas. Il était seulement prêtre, pas père spirituel. Au moment où le dernier Père spirituel est mort dans sa cellule, il a arrêté de faire l’office, par humilité. "
Pour tous ceux qui l'ont rencontré - bien qu'il n'ait jamais confessé personne – Père Ioan Guţu était vraiment un grand père spirituel: il jeûnait tout le temps, mangeait une seule fois dans l’intervalle de quelques jours; il gardait la vigile en tout temps, dormant seulement quelques heures par nuit; et il priait tout le temps, tout en faisant d'innombrables prosternations.
Une fois, un jeune frère lui demanda quelques paroles de profit spirituel. Père Ioan lui dit: "Je suis un homme simple et je n’ai pas de telles paroles. Moi aussi, je demande des conseils spirituels et des guidances des autres, qui sont plus avancés spirituellement. Pourtant, je peux dire ceci: si nous accomplissons nos vœux monastiques et complétons le voyage de notre vie, comme nous l’avons commencé, nous pouvons espérer le salut ".
Pendant les dernières années de sa vie, à cause de ses efforts et de ses nombreuses années, le Père Ioan tomba malade. Pourtant, même ainsi, il n'appela aucun médecin et continua son canon monastique complet jusques à la fin, sans se ménager en omettant une partie de celui-ci. En conséquence de cela, plus de deux mois avant son repos en Christ, il dit à son novice la date de son départ de ce monde.
Père Ioan Guţu reposa dans le Seigneur le 5 décembre 1996, âgé de 91ans, après avoir mené une vie sainte. 
Le 3 décembre, il se confessa à Père Dionisie Ignat, prit part aux offices du jour et reçut les Saints Mystères. Puis, après avoir demandé pardon à tous les moines vivant à Colciu, il se retira paisiblement dans sa cellule. 
Selon son novice, le hiéromoine Augustin, le Père Ioan Guţu était "un modèle d'humilité en tout: dans ses vêtements, sa nourriture, sa cellule, sa façon de parler... en tout. Nous avons beaucoup appris de lui. "
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Cité par

Recettes carémiques

Ressources pour le Grand Carême: ICI

ΚΑΛΗ ΣΑΡΑΚΟΣΤΗ !
Bon Carême!

Saint Euphrosyne le Cuisinier

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dimanche 20 mars 2016

Père Ioan C. Tesu: La connaissance et la vie





La théologie, telle qu'elle a été comprise et vécue par les Pères spirituels, n'est pas un système de connaissance religieuse, ni une collection d'enseignements théoriques ou la connaissance rationnelle de Dieu, mais une expérience directe et de vie réelle de l'œuvre de Dieu dans le cœur et dans le monde. 

Ce n'est pas une science fondée sur la discussion, une discussion à propos de Dieu, mais une conversation avec Lui, ce qui est fait par la prière, et dans un état de pureté complète, et dans un abîme d'humilité. Le Dieu des ermites est plus vivant et vrai, et Sa présence est plus intensément vécue par eux, que par ceux qui spéculent sur Dieu.

La question de l'existence et de l'œuvre de Dieu n'est pas une spéculation, mais la base de la vie, de l'ascèse, et de l'amour. La mesure de notre participation dans le Seigneur est proportionnée à nos efforts pour nous purifier de plus en plus de nos passions, et travailler à nos vertus toujours plus complètement. Et l'union d'une personne avec Dieu se fait dans un état de prière incessante et de "pleine conscience", au sein de la lumière et de l'Amour. 

C'est la raison pour laquelle la théologie ne signifie pas l'intelligence, mais la sagesse; ni ce que cela implique un excédent de rationalité, mais un surplus de prière.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
et