samedi 5 mars 2016

Père Peter Alban Heers: LE MYSTÈRE DU BAPTEME ET L'UNITÉ DE L'ÉGLISE (5 et Fin)

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Epilogue: Une question de foi
Peu de jours après que ce document ait été présenté, un autre accord œcuménique a été annoncé. L'Eglise évangélique d'Allemagne (EKD) principale dénomination protestante -de ce pays, et le Patriarcat œcuménique de Constantinople ont signé un accord pour reconnaître leurs baptêmes respectifs. L'accord a été résumé comme suit dans un article paru le 6 octobre dans International Ecumenical News [Nouvelles œcuméniques internationales]:
Aux termes de l'accord annoncé après une réunion en septembre à Istanbul, les chrétiens qui se convertissent d'une confession à l'autre ne seront pas baptisés à nouveau. La déclaration commune qui a été signée, a déclaré que «bien que n'existe pas encore de communion ecclésiale entre nos Eglises, nous considérons que les membres de l'autre Eglise comme étant baptisés et dans le cas d'un changement de confession, nous rejetons la possibilité de faire un nouveau baptême. L’accord a été signé par le Métropolite d’Allemagne Augustin du Patriarcat œcuménique et l'évêque Rolf Koppe, responsable des relations étrangères pour l'EKD. Dr. Dagmar Heller, l'agent responsable à l'EKD de l’œcuménisme et de l'Orthodoxie a déclaré que «Au cours de nos négociations le Métropolite Augustin a souligné que le Patriarcat œcuménique en Allemagne n'a pas baptisé de convertis depuis de nombreuses années. Mais la signature de ce document aide à lutter contre les malentendus et les préjugés.» Plus tôt cette année, une importante réunion du Conseil œcuménique des Églises a mis en évidence l'importance de la reconnaissance mutuelle du baptême, considéré par certains comme offrant actuellement le moyen le plus prometteur de promouvoir l'unité de l'église. En 2003, alors secrétaire général du COE, Konrad Raiser, a dit qu'il y aurait «une« révolution copernicienne » dans le dialogue œcuménique, si les églises en venaient vraiment à reconnaître le baptême de l'autre.»
Il y a plusieurs questions importantes à noter et analyser ici. Tout d'abord, cet accord continue clairement le chemin mentionné précédemment, à savoir la reconnaissance du baptême hétérodoxe en soi (en soi, en dehors de la conversion à l'orthodoxie) et supprime la possibilité même de l'économie, car ici l'économie est devenue la Règle. Car que reste-t-il là à compléter par «l’économie», si la plénitude de la grâce baptismale existe déjà parmi les hétérodoxes?
Deuxièmement, contrairement à ces accords conclus à Balamand et aux U.S.A., cet accord a été conclu à Constantinople, au Phanar, et signé par l'évêque d'une église locale. Dans le passé, comme moyen d'adoucir la critique, il a été affirmé que ces décisions œcuméniques étaient seulement suggérées par les théologiens dans le dialogue et non pas des décisions des évêques locaux. Avec les pactes signés en Allemagne et en Australie nous avons affaire non pas à des commissions de théologiens ou des accords théologiques qui ne sont pas encore appliqués, mais à des diocèses locaux (Églises) qui, avec leurs évêques signent confessions de foi. Ils croient et confessent-qu'il n'y a pas de différence entre le baptêmes orthodoxe et le baptême hérétique, qu'ils sont un seul et même baptême,le «seul baptême» du Symbole de la foi (Credo de Nicée). Ceci est un défi direct à la foi de tous les chrétiens orthodoxes dans le «seul baptême pour la rémission des péchés» et la croyance que cette « église une» du Credo est l'Eglise orthodoxe.
A chaque chrétien orthodoxe, en substance, on demande: Croyez-vous et confessez-vous que le baptême orthodoxe et le baptême hétérodoxe sont un seul et même baptême, sont tous deux «un seul baptême pour la rémission des péchés»? Si, toutefois, vous acceptez que le «un seul baptême" que nous confessons dans le Symbole de la foi est le même que ce «baptême» effectué par les hétérodoxes, il en résulte que la «seule Église» est identifiée avec une «église» de laquelle les hétérodoxes font également partie.
En outre, si les hétérodoxes sont baptisés dans le Christ et dans la vie du Christ, ont "revêtu le Christ" dans le baptême, alors ils ne manquent rien de la grâce de Dieu et sûrement la seule chose qui les empêche de partager la Sainte Communion avec les orthodoxes est les préjugés et les malentendus. Car, si la vérité dogmatique n’est plus un critère nécessaire à l'adhésion dans l'Eglise, nous ne trouvons pas d'autres raisons que les préjugés et les malentendus pour nous abstenir de l'union.
On peut s'attendre à des revendications selon lesquelles rien n'a changé, que la pratique de recevoir les hétérodoxes «κατ 'οικονομίαν [par l’économie]» par chrismation était la norme depuis des décennies et elle continuera de l'être. Si la pratique n'a pas changé, pratique dont saint Nicodème l’Athonite remet  en question la façon dont elle est interprêtée-il est entendu qu’elle a certainement changé [à présent]. Bien que nulle part dans l'accord il est indiqué que le baptême hétérodoxe est considéré par les orthodoxes comme inactif ou défectueux, certains justifient maintenant la décision au motif que les orthodoxes considèrent le baptême hétérodoxe être un baptême «ν δυνάμει [potentiel]», et pas «ν νεργεία [actif]». Outre le fait que cela n’est indiqué nulle part dans l'accord-et donc fait apparaître les orthodoxes comme des jésuites (en disant une chose et en en pensant une autre) - le «baptême» ν δυνάμη »est inconnu chez les Pères. Quel Père a jamais parlé de mystères existants «ν δυνάμη» parmi les hétérodoxes?
Chers chrétiens orthodoxes, le témoignage canonique et patristique est clair. Les Canons apostoliques 46 et 47 déclarent respectivement: «Nous ordonnons que l'évêque ou le prêtre qui a reconnu le baptême ou le sacrifice des hérétiques soit défroqué. Quel accord a Christ avec Bélial? Ou qu’a un croyant de commun avec un incroyant? (Cf 2 Cor. 6:15) et «Si un évêque ou un presbytre baptisent à nouveau quelqu'un qui a eu un vrai baptême, ou ne parviennent pas à baptiser quelqu'un qui avait été pollué par les impies, qu'il soit défroqué, au motif qu'il se moque de la Croix et de la mort du Seigneur, et ne parvient pas à distinguer les prêtres des faux prêtres ».
Plus important, cependant, que même la nature anti-canonique de ces accords, si elle est possible, est l'implication que des différences fondamentales dans la foi ne nous empêchent d'effectuer l'union avec les hétérodoxes. Ce que nous avons ici, n’est rien moins qu’une «fausse union, » pure et simple : l’union des églises dans le « baptême unique» de l'Église. Une confession de foi a été posée, celle qui dit que le «seul baptême» est tout baptême, que ce soit effectué à l'intérieur ou à l'extérieur de l'Eglise, par un chrétien orthodoxe ou hétérodoxe, selon la forme apostolique ou non. En outre, par voie de conséquence, cette nouvelle confession de foi soutient également que, puisque nous partageons  «un seul baptême» avec les hétérodoxes, et jouissons d'une union dite partielle avec eux, ils sont également membres de l'Eglise, même si d’une certaine façon, il y a peut-être "ecclésiastiquement un manque"»
Tout chrétien orthodoxe, et surtout  tout berger orthodoxe est appelé à résister à cette nouvelle «confession de foi» en paroles et en actes et à être toujours prêts à donner une réponse à tout homme qui demande raison de l'espérance qui est en [lui] (1 Pet . 3:15).
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

vendredi 4 mars 2016

Père Peter Alban Heers: LE MYSTÈRE DU BAPTEME ET L'UNITÉ DE L'ÉGLISE L'idée « d’Unité Baptismale » et son acceptation par les œcuménistes orthodoxes (4)

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Pour nos besoins ici, ce qui devrait être évident est le rôle important de la théorie catholique romaine de «l'unité de baptême» mentionnée dans cet accord. Dans cette brève analyse du document, le Métropolite Hierotheos (Vlachos) de Nafpaktos déclare la fausseté de l ' «unité de baptême» et à juste titre l'identifie comme simplement une autre version de «la théorie des branches, » amplement condamnée. Il a écrit qu'il est «évident que les [ orthodoxes] œcuménistes comprennent l'acceptation du baptême des hérétiques (catholiques et protestants, qui ont modifié le dogme de la Sainte Trinité et d'autres dogmes) pour signifier l'acceptation du statut ecclésial des corps hérétiques et, pire encore, que les deux «Églises» latine et orthodoxe, sont unies en dépit de petites différences, ou que nous venonsons de la même Église et devrions chercher à y revenir, formant ainsi la seule et unique Eglise. Ceci est une expression flagrante de la théorie des branches» . [39]

Une expression de la théorie des branches sur la base d'un «baptême commun» est aussi clairement trouvée dans un texte adopté et signé par les œcuménistes orthodoxes à l'Assemblée Œcuménique européenne du Conseil des Eglises européennes en juin 1997. Nous y lisons: «Dans l'eau du baptême, nous reconnaissons la présence de l'Esprit, qui est la source de toute vie et nous fait parties du corps du Christ. « [40] «nous recommandons que les églises. . . cherchent à obtenir une reconnaissance mutuelle du baptême entre toutes les églises chrétiennes. "[41]

Enfin, en juillet de cette année (2004), les diocèses australiens des patriarcats de Constantinople, d'Antioche et de Roumanie ont signé le soi-disant "Document d’Accord" du Concile national des Eglises d'Australie, par lequel ils reconnaissent le sacrement du baptême administré dans les communautés hétérodoxes (catholiques, non-chalcédoniennes, anglicanes, luthériennes, congrégationaliste et Unies) et promeuvent l'utilisation d'un «certificat de baptême» commun. [42] Autrement dit, les hiérarques orthodoxes en Australie, et par implication à Constantinople, Damas et Bucarest, ont reconnu le baptême comme existant en soi dans les confessions hétérodoxes. Bien que sans précédent pour les orthodoxes, cet accord est conforme à la déclaration du Concile Vatican II, à savoir que «les hommes qui croient en Christ et ont été correctement baptisés sont amenés dans une certaine communion, bien qu'imparfaite, avec l'Église catholique… tous ceux qui ont été justifiés par la foi dans le baptême sont incorporés au Christ; ils sont donc avec de bonnes raisons acceptés comme des frères par les enfants de l'Eglise catholique. [43]. . . Le baptême est donc le lien sacramentel de l'unité, en effet le fondement de la communion entre tous les chrétiens. »[44] (souligné dans l'original)

Conclusion: Appel pour un retour à la rigueur


Les points de vue présentés par ces théologiens et hiérarques orthodoxes sont clairement en résonance avec ceux soutenus par les théologiens catholiques, en particulier les vues exprimées et développées depuis le Concile Vatican II. Ce sont des vues qui sont contre le consensus patristique et les canons de l'Eglise; vues qui compromettent l'intégrité de l'Eglise et entravent sa mission. Par-dessus tout, ce sont des vues qui ne respectent pas la prééminence de la foi à l'égard de l'unité-tout type d'unité, qu’elle soit soi-disant «partielle» ou «complète». Comme saint Jean Chrysostome l’a déclaré: «Quand tous croient semblablement, alors l'unité existe ». [45]

Le témoignage patristique sur la question du baptême hérétique n'a jamais été remis en question, malgré les affirmations récentes du contraire. Saint Athanase le Grand, par exemple, a clairement considéré la foi droite c,omme indispensable pour l'accomplissement d'un baptême authentique et qui donne la Grâce. Ses paroles expriment succinctement le consensus patristique:

Pour cela, par conséquent, le Sauveur n'a pas non plus commandé simplement Baptisez, mais Il a d'abord dit, Enseignez; et puis: Baptisez au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit; afin que la foi droite puisse suivre l'apprentissage, et qu’en même temps que la foi puisse venir la consécration du baptême. Il y a beaucoup d'autres hérésies, aussi, qui utilisent les noms seulement, mais pas dans un sens droit, comme je l'ai dit, ni avec la foi correcte, et en conséquence l'eau qu'ils administrent est sans profit, comme déficiente en piété, de sorte que celui qui est aspergé par elles est plutôt pollué par l’irréligion que racheté. [46] (souligné par moi).

Hélas, le genre de clarté et la franchise avec laquelle saint Athanase parle manquent grandement. En effet, dans la vision papiste-œcuméniste du baptême et de l'Église, il y a confusion et contradiction intérieure incroyable, ce que nous sommes encouragés à croire est vraiment paradoxal ou antinomique. [47] Cela n’est pas. C’est tout simplement trop logiquement tordre la réalité afin de se conformer aux formes dysfonctionnelles de la vie chrétienne occidentale. [48] Et pourtant, «l’unité baptismale» représente la pensée dominante dans les milieux œcuméniques, y compris parmi les œcuménistes orthodoxes. Là est la grande tragédie et parodie du «témoignage» orthodoxe dans le mouvement œcuménique. En embrassant la théorie dite de «l'unité primordiale» dans le «baptême un, et commun» les œcuménistes orthodoxes ont opposé la charité à la vérité et encore obscurci l'actuel «désunion.» [49]

Que faut-il faire pour l'instant, face à cette infidélité? Comme dans le passé, lorsque «la clémence semblait mettre en danger le bien-être du troupeau orthodoxe, en l’exposant à l'infiltration et en l’encourageant à l’indifférentisme et à l'apostasie," [50] l'Église doit «recourir à la rigueur» [51] pour la réception des hétérodoxes. Comme l’a écrit un hiérarque contemporain (et avec cela, je conclus mes remarques): "Quand il y a une telle confusion, il est nécessaire d'adopter une attitude de rigueur, ce qui préserve la vérité: tous ceux qui tombent dans l'hérésie sont hors de l'Eglise et le Saint-Esprit n’œuvre pas pour amener leur déification. "[52]
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Pravoslavie.ru
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NOTES

[39] Ekklesiastike Parembase, n ° 71 (Décembre 2001) [en grec]. Traduit par et imprimé par Orthodox Tradition, Vol XX, n ° 2, pp. 40-43. Le Métropolite Hierotheos inclut l'extrait suivant du Protopresbytre Georges Dragas ' "Résumé et critique» de la Déclaration d’Accord, dans lequel il conclut que «cette enquête sur la théologie sacramentelle est dénuée de tout fondement ecclésiologique et qu'il interprète-ou d'une manière unilatérale « interprête mal » plutôt -les faits de la pratique sacramentelle orthodoxe, et en particulier vis-à-vis des hétérodoxes à différentes périodes de l'histoire de l'Eglise. Ces recommandations et conclusions et, en effet, l'ensemble de la Déclaration d’accord sont la quintessence de scepticisme occidental. Leur acceptation par les théologiens orthodoxes signale une trahison délibérée des vues orthodoxes et une capitulation devant les perspectives de l'œcuménisme occidental. Ceci est quelque chose que nous devrions rejeter ».

[40] Document final 2, Texte de base, §§ A33.

[41] Document final 3, Recommandations pour l'Action, §§ 1.1

[42] Le texte de l'accord, dit ce qui suit: "Nous sommes d'accord ensemble pour reconnaître le sacrement du baptême administré dans l'église de l'autre, et de promouvoir l'utilisation du certificat commun de baptême. Signé par: L'Eglise anglicane d'Australie, l’Eglise orthodoxe d’Antioche, l'Eglise apostolique arménienne, la Fédération de la Congrégation d'Australie, l’archidiocèse grec orthodoxe d'Australie, l’Église luthérienne d'Australie, l'Eglise catholique romaine d’Australie, l’Eglise orthodoxe roumaine, L’Eglise Unie d’Australie "Pour le document complet voir le site NCCA: www.ncca.org.au/_data/page/2/A_National_Covenant_July_041.doc.

[43] Décret sur l'œcuménisme, chapitre 1, numéro 3.

[44] Répertoire sur l'oecuménisme, chapitre 2, numéro 11.

[45] Saint Jean Chrysostome, Homélie sur Ephésiens, 11.3, P.G. 62-85.

[46] Saint Athanase le Grand, Patrologia Graeca, Vol. XXVI, col 237B (Second Discours contre les ariens, 42-43).

[47] Voir Callam, Neville, Présentation Un seul baptême: vers la reconnaissance mutuelle de l'initiation chrétienne (Faverges II révisée), une conférence également remise à la Commission plénière de la Commission de la Foi et au cours des réunions du 28 juillet - au 6 août 2004, tenue à Kuala Lumpur, en Malaisie. Là, M. Callam, interprétant la déclaration sur le baptême, l'eucharistie et le ministère [BEM, Faith and Order No. 111, Genève: Conseil Œcuménique des Eglises, 1982] indique que «parce que le baptême se produit au sein des communautés particulières avec une identité confessionnelle, c’est la foi de l'église telle qu'elle est exprimée dans cette communauté dans laquelle une personne est baptisée qui détermine-intentionnellement ou comme un fait-l'identité confessionnelle des baptisés »(§52). Parce que ces communautés ne sont pas en pleine communion les unes avec les autres, il en résulte un paradoxe, à savoir que «si le baptême amène les chrétiens dans l'unité du Corps du Christ, qui est Un, dans le même temps, l'emplacement du baptême dans une communauté confessionnelle spécifique signifie que le baptisé fait l'expérience de la désunion avec beaucoup d'autres chrétiens. "On voudrait demander à M. Callam comment les baptisés en Christ, peuvent être désunis entre eux? En cela, il doit être clair que ce «un seul baptême» n’est pas aussi «tous les (soi-disant) baptêmes», car si ceux-ci étaient de vrais baptêmes ils amèneraient le croyant dans l'unité à la fois horizontalement et verticalement, avec le Christ et avec l'Église. Voir aussi Scampini, Père Jorge A, OP, «Nous reconnaissons un seul baptême pour la rémission des péchés»: «Ce« oui »de la foi, dit dans le baptême, qui nous fait membres du Christ et de l'Eglise une, est un oui universel»… Ce «oui» nous incorpore à l'unique Église… Pour un catholique, les baptisés ne sont pas sauvés en dépit d'être orthodoxes, anglicans, luthériens, réformés ou méthodistes, mais en étant orthodoxes, anglicans, luthériens, réformés ou méthodistes. C’est dans cette communauté chrétienne particulière que le «oui» de la foi a été dit. Les parties séparées de l'unique Église sont, malgré le péché des chrétiens, au service de l'unique mystère du salut… Ainsi, en dépit des divisions et des condamnations réciproques, toutes les communautés des baptisés avec un vrai baptême sont en communion dans ce «oui» de la foi… Cependant, en plus de cette unification, divinement inspirée et de ce «oui» transcendant, qui nous amène en communion avec le Christ et dans son corps, un autre «oui» intervient, provoquant la division et le schisme. Ce second «oui» est une réponse à des interprétations particulières de la révélation données dans la forme de Confessions… Par le baptême, nous devenons des chrétiens qui sont aussi catholiques, orthodoxes, anglicans, ou autre chose. Le premier «oui» nous permet de recevoir la réalité de la grâce commune à tous les chrétiens, mais le second «oui» conduit à la perpétuation des signes de division… Il est donc essentiel pour les communautés chrétiennes d’être plus motivées par le désir de la vérité que par la fixation passionnée fermée sur leurs traditions confessionnelles. » La théorie de Père Scampini n’est-elle pas une formulation assez claire de la théorie hérétique des branches, exprimée en termes catholiques? Est-ce qu'il ne nous dit pas que l'Orthodoxie est juste une des nombreuses confessions, et qu’en nous cramponnant à notre « oui »particulier, nous créons des obstacles à l'unité et combattons la volonté de Dieu? En disant oui aux particularités de l'orthodoxie, il affirme que nous disons non à l'unité de l'Eglise. Ainsi, n’oppose-t-il pas clairement la vérité contre la confession orthodoxe de la foi et la Tradition orthodoxe?

[48] ​​Voir: Scampini, Père Jorge A, OP, «Nous reconnaissons un seul baptême pour la rémission des péchés»: «Il ne semble cependant pas clair pour moi que, alors que dans le passé, la tentative a été faite pour répondre à des situations concrêtes, il n'a pas été possible de prévoir toutes les demandes que de nouvelles situations sans précédent nous feraient, ce qui rend peut-être nécessaire de faire ressortir d'autres aspects implicites dans le baptême. "

[49] Fr. Georges Florovsky fut une exception notable. Père Georges rejetait "formellement et fermement ces théories existantes de la désunion existantes, comme la théorie des branches de beaucoup de protestants et l'unité primordiale dans un baptême commun récemment soulignée dans le catholicisme romain, parce que ces deux efforts iréniques et œcuméniques pour trouver un brillant dénominateur commun minimisent plus ou moins le scandale de «désunion», qui pour lui devait plutôt être confronté franchement et il a expliqué en termes de «la véritable [orthodoxe] Église et sécessions.» et il se retourna toute critique de son un peu plus Cyprianic que Stephanic conception de l'unité ecclésiologique et sacramentelle ainsi: L’intransigeance n’est jamais que l’autre nom -méprisant- pour la condamnation » et il reprit:« la séparation fait partie de notre croix. »Ailleurs, il écrit de façon caractéristique: «la charité ne doit jamais être contre la vérité» "Voir: Williams, George H.,« Synthèse néopatristique de Georges Florovsky [en anglais] "in George Florovsky: Intellectuel russe, clerc orthodoxe, Andrew Blane, rédacteur en chef (Crestwood, NY: St. Vladimir Seminary Press, 1993), p. 313.

[50] Ware, Eustratios Argenti, p. 85.

[51] Ibid.

[52] Métropolite Hierotheos (Vlachos) de Nafpaktos, Ekklesiastike Parembase, n ° 71 (Décembre 2001) [en grec].

Conférence de carême ce dimanche 6 mars à l’église orthodoxe de Vanves: « Le sens du jeûne » par Jean-Claude Larchet


Larchet_Vanves 

En relation avec la proche entrée dans le Grand Carême, Jean-Claude Larchet fera une conférence sur « Le sens du jeûne » ce dimanche 6 mars à 14h15 à l’église orthodoxe de la Sainte-Trinité à Vanves (16 rue Michel Ange, Vanves. Métro: « Porte de Versailles » ou « Malakoff – Plateau de Vanves ». Bus n° 89). La conférence est ouverte à tous.

jeudi 3 mars 2016

Père Peter Alban Heers: LE MYSTÈRE DU BAPTEME ET L'UNITÉ DE L'ÉGLISE L'idée « d’Unité Baptismale » et son acceptation par les œcuménistes orthodoxes (3)






La reconnaissance du baptême hérétique per se par les œcuménistes orthodoxes

Ayant donc abordé les points d'intérêt dans la théologie ecclésiologique sacramentelle latine, nous pouvons mieux comprendre les récents accords et déclarations des œcuménistes orthodoxes. Bien qu'il y ait eu certains orthodoxes dispersés qui, avant même le Concile Vatican II avaient considéré la légitimité du baptême hétérodoxe en soi, [33] sous l'influence apparente du Concile et de son «ouverture» de nouvelles possibilités, leur nombre a augmenté de façon spectaculaire.

Dès 1975, Mgr Athénagoras Kokkinakis de Thyateira et de Grande-Bretagne (du Patriarcat œcuménique) dans son synodicon béni et autorisé sous le nom de « Confession de Thyateira », a déclaré que «tous les chrétiens croient dans le même baptême par lequel tous sont devenus membres de son corps l'Eglise ». [34] Dix ans plus tard, le théologien alors laïc, John Zizioulas (aujourd'hui métropolite de Pergame), a proposé de parler" des limites de l'Eglise sur la base… de l'unité baptismale. »[35] Il a déclaré que c’est le baptême qui délimite les frontières de l'Eglise, et que tous les chrétiens sont baptisés. Ainsi, il en résulte que «dans le baptême, même s'il y a une rupture, une division, un schisme, on peut toujours parler de l'Église». [36]

Six ans plus tard, à Balamand, au Liban, le désormais célèbre "Accord de Balamand" a été formulé. Parmi ses déclarations, la demande d'un «baptême commun» se distingue, et dans l'ombre de l'importance de Vatican II:

13). . . depuis les conférences pan-orthodoxes et le Concile Vatican II, la redécouverte et de redonner la valeur correcte à l'Eglise comme communion, tant de la part des orthodoxes que des catholiques, a radicalement modifié les perspectives et donc les attitudes. De chaque côté, il est reconnu que ce que le Christ a confié à son Eglise, profession de foi apostolique, participation aux mêmes sacrements, et surtout l'unique sacerdoce célébrant le sacrifice du Christ, et la succession apostolique des évêques, ne peuvent être considérés comme la propriété exclusive d'un de nos Églises. Dans ce contexte, il est clair que le rebaptême doit être évité (Je souligne !).

Dans la foulée de l'accord de Balamand, le primat de l'Eglise de Constantinople a également contribué à une déclaration sur «l’unité baptismale. » Dans la déclaration commune «Appel à l'unité» du Pape Jean-Paul II et du patriarche Bartholomée le 29 juin 1995, la déclaration qui suit a été faite: «Une conception sacramentelle commune de l'Eglise a émergé, soutenue et transmise dans le temps par la succession apostolique… nous exhortons nos fidèles, catholiques et orthodoxes, à renforcer l'esprit de fraternité qui découle du seul baptême et de la participation à la vie sacramentelle. »

Le Métropolite Maxime d’Aenos (Patriarcat œcuménique), fervent partisan de l'accord de Balamand, estime également que l'enseignement orthodoxe reconnaît le baptême hétérodoxe en soi. Il a déclaré ce qui suit dans son journal diocésain: «Quand nous professons la foi en un seul baptême chrétien pour le pardon des péchés, nous ne voulons pas dire par là le baptême orthodoxe, mais tout baptême chrétien.» «L'orthodoxie et le catholicisme romain, les deux « Eglises sœurs» de jadis continuent à reconnaître leur baptême, ainsi que les autres sacrements célébrés dans ces églises. »« Le rebaptême par les orthodoxes des chrétiens hétérodoxes baptisés est inspiré par «l'étroitesse d'esprit, le fanatisme et le sectarisme.» «[C’] est une injustice commise contre le baptême chrétien, et finalement un blasphème contre l'Esprit Saint de Dieu qui est à l'œuvre dans tout baptême chrétien. » [37]

Le Métropolite Maxime, Mgr Demetrios de Xanthou, Père Alexander Golitzine [maintenant Evêque (OCA) ], Père Alkiviadis Calivas, le professeur John Erickson et d'autres étaient parmi les représentants orthodoxes qui ont signé la Déclaration commune de la consultation théologique orthodoxe-catholique nord-américaine sur «Baptême et économie sacramentelle ». Publié en 1999, c’était une tentative pour répondre aux critiques de l'Accord de Balamand ainsi que pour émettre une critique de l'économie sacramentelle. Outre le fait d'étiqueter saint Nicodème l'Athonite comme «innovateur» pour sa contribution à la tradition en ce qui concerne l'économie de l'Eglise, la Consultation a déclaré ce qui suit:

Les membres orthodoxes et catholiques de notre Consultation reconnaissent, dans nos deux traditions, un enseignement commun et une foi commune en un seul baptême, malgré quelques variations dans la pratique qui, nous le croyons, ne touchent pas le fond du mystère. Nous sommes donc décidé de déclarer que nous reconnaissons aussi le baptême des deux parties comme une seule et même chose. Cette reconnaissance a des conséquences ecclésiologiques évidentes. L'Eglise est elle-même à la fois le milieu et l'effet du baptême, et n’est pas de notre fait. Cette reconnaissance exige de chaque côté de notre dialogue à reconnaître une réalité ecclésiale dans l'autre… Dans notre réalité commune du baptême, nous découvrons la base de notre dialogue, ainsi que la force et l'urgence de la prière du Seigneur Jésus que tous soient un. Ici, enfin, est la base certaine pour l'utilisation moderne de l'expression «Eglises sœurs». [38]

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Pravoslavie.ru
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NOTES


[33] Voir, par exemple, Anton Kartashev († 1960), professeur d’Histoire de l'Eglise à l'école Théologique St. Serge à Paris (France), Christian Unification: Le problème œcuménique de conscience orthodoxe (Paris:. YMCA Press, pas de date) réimprimé dans Protopresbytre Michael Pomazansky, Selected Essays [ "l'Eglise du Christ et le Mouvement contemporain pour l'unification du christianisme"] [Jordanville, NY: Monastère Sainte-Trinité, 1996], p. 228. Le professeur Kartashev écrit: «Même les communautés protestantes, brisant sans pitié le contact avec la succession hiérarchique apostolique et la tradition sacrée vivante de l'Église, mais ayant conservé le sacrement du baptême au nom de la Sainte Trinité, continuent à travers cette porte mystagogique à présenter leur membres dans le sein de l'unique Église invisible du Christ et de leur communiquer  la grâce de l'Esprit Saint. Tout cela donne lieu de se poser la question de l'unification des églises sur la base de leurs droits égaux dans leur réalisme mystique, et non sur la base de «l’uniatisme», à savoir réunir les hérétiques à l'Orthodoxie. La réunification des églises devrait être une manifestation et une incarnation concrète dans la réalité visible d'une unité déjà existante invisiblement de l'Eglise ».
[34] Kokkinakis, Athénagoras, The Thyateira Confession (Londres: The Faith Press, 1975), p. 62.
[35] Zizioulas, Jean D. (aujourd'hui Métropolite de Pergame, Patriarcat œcuménique) L’ecclésiologie orthodoxe et le mouvement oecuménique, Sourozh, Magazine Diocésain (Angleterre), août 1985 Vol. 21, à la page 23. "Si nous prenons en considération les canons de l'Église primitive, alors nous pouvons parler des limites de l'Eglise sur la base, je le suggère, de l’unité baptismale. Par cela, je veux dire que le baptême est un point décisif dans notre existence, qu'il crée automatiquement une limite entre la situation pré-baptismale et la situation post-baptismale: si vous êtes baptisés vous cessez immédiatement d'être ce que vous étiez. Vous mourrez, comme le dit saint Paul, en ce qui concerne le passé et il y a donc une nouvelle situation. Le baptême crée une limite à l'Église. Maintenant, avec ce baptême limite, il est concevable qu'il y ait division, mais toute division au sein de ces limites ne sont pas la même chose que la division entre l'Église et ceux de l'extérieur de la limite de baptême. . . Je pense que nous devons prendre au sérieux les limites de baptême de l'Église et accepter que, en dehors du baptême il n'y a pas d'Eglise. Dans le baptême, même s'il y a une rupture, une division, un schisme, vous pouvez toujours parler de l'Eglise. Même si vous prenez le modèle eucharistique comme votre base, vous verrez que cela vaut pour chaque chrétien. Prenons la liturgie de l'Église primitive, par exemple: jusqu'au point de la lecture des Écritures, ou, comme nous l’avons encore dans la liturgie d'aujourd'hui, jusqu'au baiser de paix qui est le signe de l'unité dans l'amour, et le Credo, qui est le signe de l'unité dans la foi –jusqu’à ce stade, il est concevable que quelqu'un puisse prendre part à la liturgie et ensuite ne pas être autorisé à poursuivre pour diverses raisons (comme une pénitence, par exemple, ou s'il était un catéchumène). Il partait alors avant le sacrement. Maintenant, cela suggère que nous puissions comprendre les divisions avec l'Église comme ayant lieu précisément à ces points: soit au baiser de paix, ou au Credo. Si nous ne sommes pas en mesure de nous aimer les uns les autres et à confesser la même foi, alors il y a une pause dans la communion. Mais cette rupture ne signifie pas que l'on tombe en dehors du domaine de l'Eglise. Les orthodoxes, dans ma compréhension au moins, participent au mouvement œcuménique comme un mouvement de chrétiens baptisés, qui sont dans un état de division, parce qu'ils ne peuvent pas exprimer la même foi ensemble. Dans le passé, ceci est arrivé à cause d'un manque d'amour qui maintenant, Dieu merci, disparaît . »
[36] Ibid.
[37] Métropolite Maxime de Pittsburgh, Journal du diocèse de Pittsburgh, The Illuminator [été 1995].
[38] Baptême et Economie sacramentelle, Déclaration commune de la Consultation théologique nord-américaine orthodoxe-catholique, séminaire orthodoxe Saint-Vladimir, Crestwood, New York, le 3 juin 1999.
 

HOMELIE DU PÈRE VALENTIN ASMUS pour le dimanche du pharisien et du publicain


A l'occasion du dimanche du pharisien et du publicain, le père Valentin Asmus évoque, dans son homélie, la rencontre du pape et du patriarche

mercredi 2 mars 2016

Père Peter Alban Heers: LE MYSTÈRE DU BAPTEME ET L'UNITÉ DE L'ÉGLISE L'idée « d’Unité Baptismale » et son acceptation par les œcuménistes orthodoxes (2)

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Saint Augustin d'Hippone

Un cadre ecclésiologique pour la reconnaissance per se du baptême hérétique
En contradiction flagrante avec cette compréhension se trouve une série de documents signés liés au baptême, et les déclarations faites par les œcuménistes orthodoxes en Australie, en Amérique, au Vatican, au Liban et ailleurs. En effet, ces déclarations sont essentiellement compatibles avec l'ecclésiologie catholique romaine, et semblent en être issues. Cette ecclésiologie contient un enseignement hérétique sur le baptême, qui a ses racines exclusivement dans le monde théologique latin, a reçu sa très claire adoption conciliaire au Concile de Trente, et à laquelle a été donnée une expression novatrice au Concile Vatican II.
Une ecclésiologie déformée
Le papisme médiéval «présuppose un mystère supplémentaire particulier pour lui-même comme organisation mondiale dont la compétence dépasse l'ensemble continu visible et concret du corps du Christ.» [18] Ayant perdu l'unité diachronique avec la Tradition et les Pères, et étant venu à comprendre « la catholicité comme une simple œcuménicité ou universalité mondiale», [19] avec Rome comme centre, le catholicisme romain « a mis de côté  la dimension charismatique et la perspective eschatologique de l'Eglise, » [20] réalisant ainsi «la laïcisation» ou « religionisation » du christianisme. » [ 21]
Rome condamne l'enseignement de saint Augustin
Ainsi, peut-être ne devrait–ce pas être une surprise, que sur un point ecclésiologique plus crucial, qui traite en même temps de la nature charismatique et catholique de l'Eglise, le papisme médiéval s’est fortement séparé du père le plus célèbre d'Occident. Alors que les prémisses fondamentales de la théologie sacramentelle latine sont établies par saint Augustin, son enseignement important sur la validité objective, mais l'inefficacité subjective des mystères schismatiques a été rejeté. Saint Augustin a tenu et en cela, il est plus proche des vues de Saint-Cyprien [22] que de celles du pape saint Etienne, que, bien que les sacrements des schismatiques puissent être considérés comme «valides» ils ne sont pas efficaces. [23] L’occasion pour le rejet par Rome de cet enseignement est venu au XVIIe siècle, lorsque les jansénistes ont cité l'enseignement de saint Augustin à l'appui de leur affirmation selon laquelle à l'extérieur de l'Eglise il n'y a pas de grâce (extra ecclesiam nulla conceditur gratia). Leur enseignement et saint Augustin avec lui, ont été expressément condamnés par le pape Clément XI en 1713. [24]
Le Pape St. Etienne et la défense du baptême hérétique
Les apologistes romains modernes déclarent qu'ils ne suivent ni saint Cyprien, ni saint Augustin dans leur «rigorisme», mais qu’ils sont des enfants du pape saint Etienne qui «ne permettait pas que le baptême hérétique soit attaqué.» [25] Ce rejet de la position des Pères africains n’est pas nouveau, mais remonte au moins au treizième siècle. De dès le concile de Latran [26] en 1215, le baptême effectué par tout profane, y compris un hérétique, ou quelqu’un qui n’est pas baptisé, ou même un incroyant, est accepté s’il conserve la forme extérieure correcte, et si celui qui baptise a l'intention d'effectuer ce que fait l'Église. [27] Cette position a été répétée au Conseil de Florence (1438-1445), alors que le Concile de Trente (1545-1563) va jusqu'à anathématiser «quiconque dit que le baptême effectué par les hérétiques n’est pas valide. » [28] Les codes catholiques de droit canonique de 1917 et 1983 confirment également cette position. [29]
Le schisme théologique de Vatican II
Cela nous amène au catholicisme romain contemporain et aux décisions du Concile Vatican II. [30] Dans son analyse des décisions de Vatican II, le Père John Meyendorf attire notre attention sur deux aspects des nouveaux décrets-décrets de Rome qui se combinent pour créer une discorde théologique fondamentale. D'une part, comme il est spécifié dans le décret sur l'Église (III, 22), les évêques qui ne possèdent pas la communion avec le trône de Rome n’ont aucune autorité dogmatique que ce soit. D'autre part, il existe des mystères «valides» accomplis en dehors de l'Eglise, de telle sorte qu'il est possible d'accepter l'idée de la communion partielle [31] et une pratique limitée de la communion sacramentelle avec les chrétiens séparés. En combinant ces deux idées, apparaît «une notion juridique de l'Eglise, qui se considère comme une institution mondiale de contrôle et de sécurité dogmatique, séparant le Christ des mystères de la vérité dogmatique. » Par conséquent, s’est créé «un schisme théologique entre la présence sacramentelle du Christ et Sa révélation comme vérité unique, » avec « l'autorité d'exprimer un enseignement dogmatique [étant] séparé de la réalité des mystères. » [32]
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Pravoslavie.ru

NOTES

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[18] π. Ιω. Ρωμανίδου, Το προπατορικόν αμάρτημα, Αθήνα 1989, σ. 173. C’est précisément cela, géographiquement ciblé, l'universalisme horizontal sécularisant qui donne également le ton de l'œcuménisme moderne.
[19] Μαντζαρίδη, Γεωργίου, Χριστιανική Ηθική (Θεσσαλονίκη: Πουρναρά, 2002), σ. 275.
[20] Ibid.
[21] Ibid.
[22] Florovsky, Fr. George, The Boundaries of trhe Church [Les frontières de l'Eglise] (Collected Works, Vol. XIII, p. 36). "Strictement parlant, les prémisses théologiques de la doctrine de saint Cyprien n'a jamais été démenties. Même saint Augustin n’était pas très éloigné de Saint-Cyprien. Il a fait débattu avec les donatistes, pas avec saint Cyprien lui-même, et il n'a pas réfuté saint Cyprien; en effet, son argument était plus sur les mesures pratiques et les conclusions. Dans son raisonnement sur l'unité de l'Eglise, à propos de l'unité de l'amour, comme condition nécessaire et décisive de la puissance salvifique des sacrements, saint Augustin ne fait que répéter vraiment saint Cyprien avec de nouveaux termes ".
[23] Ibid. p. 42. Pour saint Augustin, il en est ainsi parce que " la division dessèche l’amour et sans amour le salut est impossible."
[24] Laux, Fr. John, Catholic Apologetics [apologétique catholique] (Rockford, Illinois: Tan, 1990), p. 126.
[25] Adam, Karl, The Spirit of Catholicism [L'Esprit du catholicisme ](New York: Macmillan, 1943), p. 160. "L'affirmation selon laquelle l'Église catholique des siècles derniers, a développé les idées de saint Cyprien et saint Augustin, qu'elle a « toujours accentué le principe de l'exclusivisme et continuellement réduit le catholicisme »(Heiler) est en contradiction avec les faits patents de l'histoire. Car la vérité est que l'Église plus tard, a corrigé le rigorisme d'origine des anciens théologiens africains et a soutenu que la grâce de Dieu œuvrait, même en dehors du corps catholique. Les sacrements non-catholiques ont le pouvoir de sanctifier et de sauver, non seulement objectivement, mais aussi subjectivement »(p. 192).
[26] La déclaration du Concile de Latran dit: "Le mystère du baptême. . . fourni par quiconque selon le modèle de l'Eglise, procure le salut ». (Concilium Lateranense IV, cap. I, De fide catholica).
[27] Παπαθανασίου, Το «Κατ 'Ακριβειαν» Βάπτισμα, p. 196n.
[28] Voir: Le Concile de Trente, Période 1, Session VII, Canon 4 où il est dit: "Si quis Dixerit, baptifmum, Qui etiam datur ab haereticis in nomine Patris, et Filii, et Spiritus fancti, cum intentione faciendi quod ecclefia facit, effe non verum batifmum, anathème en forme. "Dans la théologie sacramentelle latine une importante distinction juridique est faite entre « le pouvoir de l'ordre » et « le pouvoir de juridiction. » Sur la base de cette division théorique du pouvoir catholique reconnaissent la validité des sacrements des schismatiques et des hérétiques » pour autant que leur nature ne nécessite que la puissance des commandes et non pas aussi le pouvoir de juridiction." Adam, Karl, The Spirit of Catholicism, p. 191.
[29] Παπαθανασίου, Το «Κατ 'Ακριβειαν» Βάπτισμα, p. 196n.
[30] Ces décisions, en ce qui concerne la théologie du baptême, sont vues par les catholiques romains comme étant le fruit du travail de ces théologiens qui devaient «faire de l'espace théologiquement pour l'ouverture œcuménique." Scampini, Fr Jorge A, OP, «Nous reconnaissons un seul baptême pour la rémission des péchés »: de la déclaration de l'Eglise de la foi au défi de nous accepter les uns les autres comme le Christ nous a acceptés (cf. Rom. 15: 7), conférence prononcée à la Commission plénière de la Commission Faith and Order au cours de la réunion du 28 juillet au 6 août 2004, a tenue à Kuala Lumpur, en Malaisie, note 15. en particulier, il cite les "contributions avant Vatican II par les théologiens associés au mouvement « d’œcuménisme spirituel », qui a émergé à Lyon sous l’inspiration de P, Couturier, P Michalon, 'L'Étendue de l'Église », Irenikon 20 (1947), pp 140-163; L. Richard, «Une thèse fondamentale de l'oecuménisme: le baptême, l'incorporation visible à l'Église» dans Nouvelle revue théologique 74 (1952), pp 485-492.. Il y a [aussi] une large reconnaissance de la contribution apportée par le cardinal Bea à l'occasion du Concile… "
[31] Voir le chapitre 1, numéro 3 du décret sur l'oecuménisme. Nous y lisons: «Car les hommes qui croient au Christ et ont été correctement baptisés, sont mis dans une cartaine communion, quoique imparfaite, avec l'Église catholique.» Et, plus loin, nous lisons: «Les frères séparés mènent également beaucoup d’actions liturgiques de la religion chrétienne. Dans les moyens qui varient en fonction de l'état de chaque Eglise ou communauté, ces actions liturgiques peuvent très certainement vraiment engendrer une vie de grâce, et, il faut dire, peuvent justement accéder à la communion du salut. Il en résulte que les Églises et Communautés séparées, bien que nous pensons qu'elles souffrent de défauts déjà mentionnés, n’ont été nullement dépourvues de signification et de valeur dans le mystère du salut. Car l'Esprit du Christ n'a pas renoncé à les utiliser comme moyens de salut qui tirent leur efficacité de la plénitude de grâce et de vérité confiée à l'Église catholique »(Je souligne). Plus loin, le schisme théologique dont parle le Père Meyendorf est la plus aiguë qui se manifeste lorsque à des fins d'exprimer l'unité, le culte commun est interdit, mais à des fins d'obtenir la grâce, il est félicité: "L'expression de l'unité interdit très généralement le culte commun. La grâce à obtenir fle demande parfois. "(Voir ch. 2 no. 8) Il en est ainsi puisque l'unité n’est pas exprimée dans l'Eucharistie, mais dans le soi-disant vicaire du Christ sur la terre, le Pape.
[32] Ορθόδοξος Θεώρησις της Β 'Συνόδου του Βατικανού, Επιμέλεια Μαρίας Δ. Σπυροπούλου, Αθήναι 1967. Άρθρα που περιλάμβάνονται από τους εξής συγγραφείς:..... Αγουρίδου Σ, Αλιβιζάτου Α, Clement O., Evdokimov P., Zander L., Ιωαννίδου Β, Καλογήρου Ι, Καρμίρη Ι, Kniazeff A., Ματσούκα Ν., J. Meyendorf, Νησιώτη Ν., Ροδοπούλου Π., Schmemann A., Scrima A., p. 79. Comme le Père Meyendorf le souligne à juste titre, cette idée qu'il n'y a pas d'obstacle essentiel à la communion dans les mystères dans «les cas dans lesquels la« validité »du sacrement dans la communauté d'un autre dogme est reconnue" (p. 80) n’est pas nouvelle. Au contraire, c’est ce qui a régné dans le monde protestant depuis des siècles, qui ne fait que confirmer, et remarquablement ainsi, la célèbre réclamation d’Alexis Khomiakov: «La romanité était protestante dès sa naissance. »
 

Présentation ce samedi 5 mars à la librairie L’Age d’Homme par Jean-Claude Larchet de son livre “La vie liturgique” et des “Homélies sur les évangiles des dimanches et jours de fête” de saint Nicolas Vélimirovitch


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Ce samedi 5 mars à 17h, à la librairie L’Âge d’Homme (5 rue Férou, Paris 6e, métro Saint-Sulpice), Jean-Claude Larchet présentera son livre “La vie liturgique” récemment paru aux éditions du Cerf, et les “Homélies sur les évangiles des dimanches et jours de fête” de saint Nicolas Vélimirovitch, dernier volume de la collection “Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle” paraissant cette semaine.
La présentation sera suivie de lectures, d’un débat et d’une séance de dédicaces.

mardi 1 mars 2016

Père Peter Alban Heers: LE MYSTÈRE DU BAPTEME ET L'UNITÉ DE L'ÉGLISE L'idée « d’Unité Baptismale » et son acceptation par les œcuménistes orthodoxes (1)


Saint Hilarion Troitsky
Aujourd'hui, 11/24 juillet, la sainte Eglise orthodoxe commémore la découverte des reliques de saint Hilarion Troitsky qui sont maintenant situées dans l'église du monastère de Sretensky à Moscou. Saint Hilarion a servi comme archevêque de Verey et, après avoir reçu la couronne de son martyr le 15 décembre 1929, des mains des autorités communistes, il est compté parmi les nouveaux martyrs et confesseurs de Russie. Sa mort est un sacrifice doux au Christ notre Seigneur, mais sa vie fut aussi une vie de labeur acharné et de sacrifice pour la gloire de Dieu. Parmi ses œuvres, il y eut un livre très important, en fait une lettre à un protestant Américain, écrite en 1917, relative à l'unité fondamentale et distinctive, de la Sainte Eglise orthodoxe visible, pour critiquer la «théologie» du mouvement œcuménique. Le livre de saint Hilarion peut être apprécié en version audio ici.
Le mouvement œcuménique, brouillant souvent les lignes entre l'Eglise orthodoxe et les organismes extérieurs à celle-ci, continue à ce jour. Dans l'esprit de saint Hilarion et en s’inspirant de lui, le Père Peter Alban Heers, prêtre américain servant dans le village de Petrokerasa en dehors de Thessalonique, qui a reçu son doctorat en Théologie de l'École de théologie de l’université Aristote de Thessalonique pour sa thèse concernant l'ecclésiologie du Concile Vatican II de l'Eglise catholique romaine, a prononcé une allocution à la conférence universitaire sur  l'œcuménisme: Origines, Attentes, et Déception, tenue à l'Université de Thessalonique entre le 21  et le 24 septembre 2004. [1] Cette conférence, confirmant la compréhension traditionnelle de l'Église de sa propre unité et l'unité de son baptême, nous vous la proposons ci-dessous:
 * * *
«L'Église ne peut être vécue et « goûtée » que de l'intérieur et non à l'extérieur: sans une foi droite (l'Orthodoxie) et sans vivre à l'extérieur une vie selon cette foi, l'Eglise n'existe pas.» 
Métropolite Amphiloque du Monténégro, L’Eglise comme pilier et Rempart de la Vérité: la question de l'autocéphalie et l'Eglise.
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Eminences, Révérends Pères, Bien-aimés Frères en Christ, Mesdames et Messieurs,
La compréhension du baptême hétérodoxe de l'Eglise orthodoxe  découle et est déterminée par la compréhension qu’elle a d'être «une, sainte, catholique et apostolique», qui accomplit seule l'unique baptême dans la mort et la résurrection du Christ. Il en est ainsi, car l'Eglise est connue dans ses mystères. [2] Dans et par les mystères, l'Église existe et est continuellement formée, ses frontières sont définies, ses membres identifiés. «Ceux qui vivent leur vie en dehors de la vie mystérique (sacramentelle) sont en dehors du Corps du Christ.» [3]
Le «baptême Unique» et le baptême des hérétiques
Père Peter Alban Heers, 
Le saint baptême est la porte d'entrée dans le Corps du Christ, et donc la fondation et préfiguration de tous les mystères ultérieurs. Comme le Seigneur Lui-même l’a déclaré solennellement: si un homme ne naît d'eau et de l'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu [4] L'auto-compréhension de l'Église est exprimée par excellence dans le Symbole de la foi, [5. ] mais aussi dans les paroles éternelles de l'Apôtre Paul, selon lesquelles il y a un seul corps et un seul Esprit… Un Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous "[6] «A  cette unité ininterrompue appartient le baptême chrétien; sur celui-ci repose l'unité de l'Église ». [7]« Un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, ces trois choses s’intégrent dans le sens de l'unique Église et assurent son unité ininterrompue. »[8]« en dehors d'elle, tout ce qui est appelé «église» est une congrégation d’hérétiques qui ont perdu la foi une dans le seul Seigneur, et par conséquent le baptême qui est réalisé par eux, n’est pas le baptême chrétien.» [9] par conséquent, les hérétiques et les schismatiques sont reçus dans le giron de l'Église par le baptême.

Economie ecclésiastique
Et pourtant, comme l'Église est «dans un sens plein, l'intendante et l'administratrice souveraine des sacrements… cela tombe dans le cadre de sa gestion et de l'économie de rendre valides, si elle le juge opportun, les sacrements administrés par des non-orthodoxes, bien que ces sacrements ne soient pas des sacrements considérés en eux-mêmes et en dehors de l'Eglise orthodoxe.»[10] Par conséquent, les saints canons et la sainte Tradition prévoient également l'application de «l'économie ecclésiastique». «Cette thérapie d'anti-canonicité s'applique à ceux en difficulté dans la foi et la communion ecclésiastique (c’est-à-dire les hérétiques et schismatiques), qui pourtant, «préservent la foi dans la nature trinitaire de Dieu et fondamentalement conservent le type de baptême canonique, » [11] qui est, «l'administration du baptême avec triple immersion  et émersion selon sa forme apostolique et patristique.»[12]
La place et les limites de l'économie
L'application de l'économie, cependant, ne signifie nullement «la reconnaissance de la validité des sacrements non-orthodoxes en soi, c’est quelque chose qui ne concerne que les sacrements de ceux qui entrent dans l'Église orthodoxe.» [13] Il en est ainsi parce que l'hérésie et le schisme engagent la déconnexion de l'unique Église et par conséquent la perte de la succession canonique apostolique et sacerdotale. [14] l'Eglise, alors, toujours guidée par des préoccupations pastorales, exerce le principe d'économie lors d’occasions particulières, uniquement "lorsque cela facilite la réconciliation des hétérodoxes sans obscurcir les vérités de la foi orthodoxe. »[15] L’économie se meut toujours dans l'esprit et la volonté de la règle de foi, et vise le même objectif, ayant l'exactitude comme mesure et les principes énoncés dans l'Evangile comme son guide. «Si "l’économie" transcende le canon, elle ne peut pas, cependant, dans tous les cas s'y opposer… Elle peut être transcendante, mais cependant jamais subversive. »[16]
Que l'Eglise, alors emploie la thérapie « κατ ακρίβειαν [selon l’acribie] » du baptême ou la thérapie «κατ οικονομίαν [selon l’économie]» de la chrismation ou de la confession de foi, cela ne signale "pas de changement dans l'ecclésiologie orthodoxe ou la théologie sacramentelle, mais simplement un changement dans la pratique disciplinaire. 
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
NOTES
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[1] Parrainé par le Département de théologie pastorale de l'école de théologie et de la Société des études orthodoxes.

[2] Saint Nicolas Cabasilas, Commentaire sur la Divine Liturgie, Ch. 38, PG 150, 142. Voir aussi Μεταλληνου, π. Γ.Δ., Δοκίμια Ορθόδοξης Μαρτυρίας, «Εξ ύδατος καί πνεύματος» (Αθήνα: Εκδόσεις Άθως, 2001), pp 67-87..
[3] Romanides, John S., The Ancestral Sin  (Ridgewood, NJ: Zephyr 2002), p. 173.
[4] Jean 3: 5.
[5] "Dans l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique. Je reconnais un seul baptême pour la rémission des péchés. "De toute évidence, ces deux articles du Symbole de foi étaient destinés à être confessés l'un après l'autre pour la raison précise que le dernier, « un seul baptême », est compris comme devant avoir lieu placé exclusivement dans le précédent, "l'Eglise Une."
[6] Eph. 3: 5-6.
[7] Παπαθανασίου, Χρήστου, Το «Κατ 'Ακριβειαν» Βάπτισμα και Οι Εξ Αυτού Παεκκλησίεις (Athènes: Grigori 2001), p. 258.
[8] Ibid. p. 293.
[9] Ibid. p. 258.
[10] Mgr Kallistos Ware, Eustratios Argenti: A Study of the Greek Church under Turkish Rule (Une étude de l'Eglise grecque sous la domination turque). (Oxford: Clarendon Press, 1964), pp 83-4.
[11] Παπαθανασίου, Χρήστου, Το «Κατ 'Ακριβειαν» Βάπτισμα. p. 296-7.
[12] "Pour la conversion (c'est-à-dire l'entrée) à l'Orthodoxie des Latins et des chrétiens occidentaux en général, l'économie ne peut être exercée que dans ces cas où une confession chrétienne a administré le baptême   avec une triple immersion et émersion selon sa forme apostolique et  patristique . "Fr. George Metallinos, je reconnais un seul baptême (Mont Athos: Monastère de Saint-Paul, 1994), p. 115. «L'économie ecclésiastique» n'est pas exercée simplement tous les cas, mais seulement quand les conditions formelles sont remplies. "Elle est appliquée sur la base des principes qui la prévoient et la déterminent" (Παπαθανασίου, Το «Κατ 'Ακριβειαν» Βάπτισμα, p. 296).
[13] Ware, Eustratios Argenti, p. 84. Il convient de noter que lorsque l'application de l'économie, qui est nécessairement exceptionnelle et justifiée par des circonstances désastreuses, prête à une confusion des lignes entre l'Orthodoxie et l'hérésie ou la perpétuation d'idées fausses concernant les rites hétérodoxes, elle est auto-destructrice, dans la mesure où l'économie vise à la même fin que l'exactitude (ακρίβεια/akribeia),  seulement par d'autres moyens.
[14] Cf. Le premier canon de St. Basile le Grand. Là, ce grand Père de l'Eglise est totalement d'accord avec saint Cyprien de Carthage: avec le schisme ceux qui partent de l'Église ne possèdent plus la grâce de l'Esprit Saint, le don de la grâce sacerdotale est interrompue, et la transmission de la prêtrise est obstruée. Sans la transmission de la prêtrise, la succession apostolique, ceux qui sont baptisés par eux sont considérés comme étant baptisés par des laïcs. Par conséquent, «ils n'ont ni l'autorité de baptiser, ni d'ordonner."
[15] Ibid. p. 85.
[16] Παπαθανασίου, Το «Κατ 'Ακριβειαν» Βάπτισμα, σ. 298.