21 mars /3 avril
3ème dimanche de Carême – de la Croix
Saint Jacques, évêque et confesseur à
Constantinople (IXème s.) ; saint Birille, évêque de Catane (I-IIème s.) ;
saint Lupicin, abbé de Condat (480) ; saint Thomas, patriarche de
Constantinople (610) ; saint Séraphim de Vyritsa (1949) ; saint
hiéromartyr Vladimir (Vvedensky), prêtre 1931.
Liturgie
de saint Basile le Grand
Lectures:
Hébr. IV, 14 - V, 6 ; / Mc VIII, 34 - IX, 1
AU
SUJET DU DIMANCHE DE LA VÉNÉRATION DE LA SAINTE CROIX
A
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u milieu du Carême, l’Église expose la
Croix à la vue des fidèles, afin d’affermir ceux qui jeûnent et de les
encourager à continuer leur labeur, par le souvenir de la Passion du Seigneur.
La vénération de la Croix continue durant la quatrième semaine du Carême,
jusqu’au vendredi. Le sens de la fête est indiqué par le synaxaire du jour : « puisque, lors du carême de quarante jours,
nous sommes, nous aussi, en quelque sorte crucifiés (...) et ressentons une
certaine amertume, étant abattus et découragés, la vénérable et vivifiante Croix est exposée pour nous
redonner courage et force, nous rappelant les souffrances du Christ, et nous
consolant (...)De même que ceux qui accomplissent un voyage long et difficile, alors qu’ils sont fatigués,
s’ils trouvent un arbre au feuillage épanoui, se reposent à son ombre et, comme régénérés, continuent leur
chemin. De même, au temps du carême, au milieu du chemin étroit et pénible, les
Saints Pères ont planté la Croix vivifiante, nous amenant le repos et la
fraîcheur, pour que nous puissions courageusement et facilement achever le
reste du chemin... » Dans le but de nous encourager encore plus à faire
œuvre de patience dans les labeurs ascétiques, la Sainte Église nous rappelle
en ce jour, afin de nous consoler, la fête de Pâques qui s’approche, en
chantant les souffrances du Sauveur en même temps que Sa joyeuse Résurrection :
« Nous adorons Ta Croix ô Maître et nous
chantons Ta sainte Résurrection ».
Au lieu du Trisaghion, on chante :
Kpeсту́ Tвоему́ покланя́емся Влады́ко и свято́е Bocкресе́ніe Твое́ сла́вимъ.
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Nous
adorons Ta Croix ô Maître et nous chantons Ta sainte Résurrection.
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Tropaire du dimanche, 3ème ton
Да веселя́тся небе́сная, да ра́дуются земна́я; я́ко сотвори́ дeржа́ву
мы́ш-цею Cвое́ю Го́сподь, попра́ cме́ртiю cме́рть, пе́рвенецъ ме́ртвыxъ
бы́сть, изъ чре́ва а́дова изба́ви на́съ и подаде́ мípoви ве́лiю ми́лость.
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Que les cieux soient dans
l’allégresse, que la terre se réjouisse, car le Seigneur a déployé la force
de Son bras. Par Sa mort, Il a vaincu la mort ! Devenu le Premier-né d’entre
les morts, du sein de l’enfer, Il nous a rachetés, accordant au monde la
grande miséricorde.
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Tropaire de la Croix, ton 1
Спаси́, Го́споди,
лю́ди Твоя́ и благослови́ достоя́ніе Tвое́, побѣ́ды правосла́внымъ
христіáномъ на сопроти́вныя да́руя, и твое́ coxpaня́я Кресто́мъ твои́мъ
жи́тельство.
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Seigneur,
sauve Ton peuple et bénis Ton héritage ; accorde aux chrétiens orthodoxes la
victoire sur les ennemis et garde Ton peuple par Ta Croix.
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Kondakion
de la Croix, ton 7
Не ктому́
пла́менное оpýжіе xpaни́тъ вра́тъ Еде́мскихъ; на ты́я бо на́йде пресла́вный
coýзъ дре́во кре́стное, сме́ртнoe жа́ло, и а́дова побѣ́да прогна́ся;
предста́лъ бо ecи́ Cпáce мой, вопія́ cýщымъ во а́дѣ : вни́дите па́ки въ
páй.
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Désormais le glaive de feu ne
garde plus la porte de l’Eden, car le bois de la Croix l’empêche de
flamboyer ; l’aiguillon de la mort est émoussé, la victoire échappe à
l’enfer ; ô mon Sauveur, Tu es venu dire aux captifs de l’enfer :
entrez à nouveau dans le paradis !
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Au lieu de « Il est digne en vérité... », ton 8
О Teбѣ́
páдуeтся, Благода́тная, вся́кая твápь, Áнгельскій coбópъ и
человѣ́ческiй póдъ, ocвяще́нный xpáме и paю́ слове́сный, дѣ́вственнaя
пoxвaлó, изъ Heя́же Бо́гъ воплоти́cя, и Mладе́нецъ бы́́сть, пpéжде вѣ́къ
сы́й Бо́гъ нáшъ; Ложесна́ бо
Tвоя́ пpecто́лъ coтвopи́, и чpéво Tвое́ простра́ннѣe небécъ coдѣ́лa. О
Teбѣ́ páдуeтся Благода́тная, вся́кая твápь, cлáва Teбѣ́.
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En Toi
se réjouissent ô Pleine de Grâce, toute la création, le chœur des anges et le
genre humain. Ô Temple sanctifié, ô paradis spirituel, ô Gloire virginale,
c’est en Toi que Dieu s’est incarné, en Toi qu’est devenu petit enfant Celui
qui est notre Dieu avant tous les siècles. De Ton sein, Il a fait un trône
plus vaste que les cieux. Ô Pleine de Grâce, toute la création se réjouit en
Toi. Gloire à Toi.
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HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME SUR LE
JEÛNE
Vous voyez comme Dieu s'irrite
lorsqu'on dédaigne le jeûne: écoutez comme il s'apaise lorsqu'on le pratique.
Vous méprisez le jeûne, Dieu porte contre vous une sentence de mort;
vous le pratiquez, Dieu la révoque. Comme il voulait vous montrer toute la
vertu de ce pieux exercice, il lui a donné le pouvoir de rappeler des voies du
trépas et de ramener à la vie des hommes déjà condamnés, déjà sous le poids
d'une sentence et qu'on traînait au supplice, et cet effet ne s'est pas étendu
à deux ou trois, à vingt hommes seulement, mais à tous les Ninivites. Une ville
immense et magnifique, couchée dans la poussière, sur le bord du précipice,
allait recevoir du ciel le coup qui devait la faire rouler dans l'abîme,
lorsque le jeûne, comme une vertu survenue d'en-haut, l'a arrachée des portes
de la mort et l'a ramenée à la vie. Mais déroulons ensemble des pages de cette
grande histoire. Le Seigneur adressa la parole à Jonas, dit l'Écriture, va, lui dit-Il, dans la grande ville de Ninive.
(Jon. 1, 12.) D'abord Dieu cherche à intéresser le prophète, dont il prévoit
la fuite, par la grandeur et l'importance de la ville. Mais entendons
la prédiction : Encore trois jours, et Ninive sera détruite. (Id.
III, 4.) Pourquoi annoncer à l'avance tout le mal que vous allez faire? —Afin
de n'être pas obligé d'accomplir ce que j'annonce. Ainsi, vous l'entendez, Il
menace ce peuple des feux de l'enfer, pour ne pas l'y jeter. Que Mes paroles,
dit-Il, vous inspirent un salutaire effroi, afin que vous n'en
éprouviez pas l'effet. Pourquoi resserre-t-Il le temps dans un si court
espace? C'est pour nous montrer toute la vertu de ces barbares, je
veux dire des Ninivites qui, en trois jours, savent écarter de leurs têtes les
maux qu'avaient mérités leurs crimes. C'est aussi pour que vous admiriez la
clémence de Dieu, dont une pénitence de trois jours suffit pour désarmer le
courroux, et que vous ne tombiez pas dans l'abattement, quel que soit
d'ailleurs le nombre de vos péchés. En effet, de même qu'une âme engourdie dans
la paresse ne travaille que faiblement à son salut et à sa réconciliation avec
Dieu, quoiqu'elle ait tout le temps nécessaire à la pénitence, de même une âme
embrasée d'une sainte ardeur, et qui s'empresse de se laver de ses péchés dans
les eaux de la pénitence, peut, dans un court espace de temps, effacer jusqu'à
la trace de ses souillures. Pierre n'a-t-il pas renié trois fois son Maître
? Trois fois n'a-t-il pas juré qu'il ne Le connaissait pas? Les
paroles d'une misérable servante n'avaient-elles pas glacé son courage ? Eh
bien ! A-t-il eu besoin de plusieurs années de pénitence? Non, sans
doute, il s'est relevé la même nuit qu'il était tombé ; blessure et remède se
sont suivis de près; malade, il a recouvré soudain la santé. Comment? Par son
repentir et par ses larmes. Que dis-je? Par des torrents de larmes
qu'il versa. Car l'Évangéliste ne dit pas seulement qu'il pleura,
mais qu'il pleura amèrement. (Matt. XXVI, 75.) Il n'y a
pas d'expression assez forte pour peindre l'abondance de ses pleurs ;
l'événement le fait voir clairement. Après cette chute déplorable sans doute,
puisque rien ne peut égaler l'horreur de ce reniement honteux, après cette
chute, Pierre remonte à sa dignité première, et Dieu lui confie le gouvernement
du monde entier, et ce qu'il y a de plus admirable, il nous le montre plus
attaché au Seigneur que tous les apôtres ensemble. Pierre, lui
dit-Il, m'aimez-vous plus que ne font ceux-ci? (Jean, XXI, 15.)
Est-il un exemple plus éclatant de ce que peut le repentir? Pour qu'on ne dise
pas que si Dieu a pardonné aux Ninivites, cela n'a rien d'étonnant, puisque
c'étaient des hommes grossiers et ignorants, et pour que l'on n'atténue pas la Miséricorde
Divine en s'autorisant de ces paroles: Le serviteur qui n'aura pas su
la volonté de son maître, et qui ne l'aura pas exécutée, sera moins battu (Luc,
XII, 48), voilà Pierre qui vient rendre témoignage : Pierre connaissait
parfaitement cette Sainte Volonté. Cependant, tombé de si haut et si bas, il
recouvre toute la confiance du Sauveur. Vous-même, donc,
quelque faute que vous ayez commise, ne désespérez pas de votre Salut. Ce qu'il
y a de plus terrible dans le péché, c'est d'y persévérer. Il n'y a pas de chute
plus lourde que celle dont on ne saurait se relever; c'est ce malheur qui
arrache des larmes des yeux de Paul, des soupirs de sa poitrine. Puisse
Dieu, dit-il, lorsque je serai revenu chez vous, ne pas m'humilier!
Puissé-je ne pas être obligé d'en pleurer plusieurs, non-seulement de ceux qui
auront péché, mais de ceux qui, étant tombés dans des impuretés, dans des
fornications et des dérèglements infâmes, n'en auraient point fait pénitence. (II
Cor. XII, 21.) Certes il n'y a pas pour la pénitence de temps plus propice que
le temps du jeûne. Mais je reviens à l'histoire de Ninive. Le prophète
entendant ces paroles descendit au rivage de Joppé, pour se retirer à Tarsis,
et fuir de devant la Face du Seigneur. (Jon. I, 3.) Homme, où donc
fuis-tu? N'as-tu pas entendu la voix du Prophète? Où irai-je pour
me dérober à Ton Esprit? Et où m'enfuirai-je de devant Ta Face? (Ps.
CXXXVIII, 7.) Sur la terre? Mais la terre et tout ce qu'elle
renferme est au Seigneur. (Ps. XXIII, 1.) Dans l'enfer? Si j'y descends,
Tu y es encore. (Ps. CXXXVIII, 8.) Dans le ciel? Si j'y monte, Tu y es.
(Ibid. 10.) Dans la mer? Ta main m'y soutiendra. Jonas l'éprouva.
Mais la nature du péché est telle, qu'il jette les âmes dans les ténèbres de
l'ignorance. Quand l'ivresse, en rendant la tête pesante, éteint en l'homme la
lumière de la raison, il marche au hasard et sans rien voir, et tombe dans le
précipice, le gouffre ouvert sous ses pas; c'est ainsi que ceux qui pèchent
sont enchaînés par les liens d'une sorte d'ivresse et ne savent plus ce qu'ils
font; le présent et l'avenir échappent à leurs yeux éblouis. Dites-moi, est-ce
le Seigneur que vous fuyez? Attendez un peu, et l'événement vous prouvera que
la mer elle-même, son esclave obéissante, ne saurait vous soustraire à Son Pouvoir.
Jonas, en effet, avait à peine mis le pied sur le vaisseau, que la mer souleva
ses flots et amoncela ses vagues comme des montagnes; et de même qu'une
servante fidèle, venant à rencontrer un de ses compagnons fuyant loin de son
maître après lui avoir fait un larcin, ne le quitte pas et fait auprès de ceux
qui voudraient le recevoir tous ses efforts pour les en détourner, jusqu'à ce
qu'enfin elle le ramène à la maison; de même la mer, reconnaissant en Jonas
l'esclave fugitif, suscite aux matelots mille embarras, fait naître mille
obstacles, gronde, élève sa grande voix, non pas pour le condamner, mais pour
menacer le vaisseau et ceux qui le montent d'un prochain naufrage, s'ils ne lui
rendent pas celui qui, comme elle, doit obéir au Seigneur. Que firent donc les
matelots? Ils jetèrent dans la mer la charge du vaisseau qui n'en fut
pas soulagé (Jon. I, 5) ; car le même fardeau y était resté, le corps
du prophète, charge pesante, moins par elle-même que par la grandeur du péché.
Car rien n'est plus lourd en effet que le péché et la désobéissance.
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