jeudi 10 mars 2016

Dr. Constantin Cavarnos: Photios Kontoglou/ INEBRANLABLE FIDÉLITÉ À LA SAINTE TRADITION (1)

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Moine Constantin [Cavarnos]
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Interview réalisée par Divine Ascent (DA), Vol. 3/4, avec le Dr Constantin Cavarnos, (qui a reposé en Christ le 3 Mars 2011, comme moine mégaloschème au monastère de Saint-Antoine à Florence, Arizona/USA), sur l’œuvre de sa vie, et en particulier son intérêt pour Photios Kontoglou, l'iconographe grec, peintre, et écrivain du siècle dernier.
Photios Kontoglou:Autoportrait avec son épouse et sa fille
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-Depuis de nombreuses années, les chrétiens orthodoxes d'Amérique du Nord et de Grèce ont appris à vous connaître à travers vos nombreux livres et articles. Quand vous avez commencé à écrire, aviez-vous envisagé de devenir un écrivain prolifique?
-Alors que j'étais encore étudiant à Harvard, j'ai développé une forte aspiration à devenir éducateur et écrivain prolifique. Cette aspiration a été occasionnée par ma prise de conscience croissante de la grande ignorance, des faux enseignements, de la méchanceté, de la violence et de la souffrance dans le monde. J'ai vu la sortie de tout ceci comme une illumination par le mot écrit et parlé.
-Combien De livres avez-vous écrit?
-Environ Soixante, dont 70% sont en anglais, le reste en grec. Après avoir remporté le Prix Bowdoin à Harvard en 1947 pour mon travail un dialogue entre Bergson, Aristote et Philologos, je fus nommé Fellow Voyager en philosophie pour l'année scolaire 1947-1948 pour étudier les tendances philosophiques de la Grèce, de la France et de l'Angleterre. Pendant ce temps, je travaillais sur ma dissertation de doctorat sur La Théorie classique des Relations, bénéficiant à ce sujet de mes conférences avec les plus grands philosophes dans ces pays. En Grèce, j'ai eu des discussions privées avec les plus grands philosophes: Voreas et Theodorakopoulos de l'Université d'Athènes; Bachelard, Schuhl et Souriau de la Sorbonne en France; Bertrand Russell, G. E. Moore, Gilbert Ryle de l'Université de Cambridge et de l'Université d'Oxford. J'ai également assisté à certaines de leurs classes et séminaires. Quand je suis revenu aux États-Unis, ma thèse a été acceptée par le département de philosophie à Harvard. Puis, en 1949, j’ai publié mon Dialogue. Ce fut mon premier livre publié. Huit ans plus tard, je publiais mon deuxième livre, sur lequel j’avais commencé à travailler en 1952, quand j'ai rencontré Photios Kontoglou: L’Art Sacré Byzantin.
-Qui a été édité à plusieurs reprises?
-Trois fois. Il a été publié l’année dernière en grec pour la première fois, trente ans après la mort de Kontoglou, une sorte de mémorial à Kontoglou. La maison d'édition était Astir Publishing Company, d'Alexandre et Evangelos Papademitrou. C’est une société d'édition très prestigieuse. Le livre a une cinquantaine de planches en couleurs de grands chefs-d'œuvre de l'iconographie byzantine et deux douzaines en noir et blanc. C’est un in-folio de 270 pages, magnifiquement imprimé, dans un coffret. C’est mon livre le plus impressionnant. Son titre est [en grec] He Hierà Byzantiné Techne.
-Cette relation avec Kontoglou fut vraiment une source d'inspiration pour une grande partie de votre œuvre plus tard, n’est-ce pas?
-Oui, Diogène, le philosophe athénien, se promenait avec une lanterne, de jour ou à tout moment. Les gens disaient, que fais-tu? Il disait je suis à la recherche d'un homme, d’un véritable être humain. Je suis allé comme Sheldon Traveling Fellow en Grèce, en France et en Angleterre, et je n’ai pas trouvé l'homme que je cherchais avec la lanterne. Je l'ai trouvé en 1952, sur la recommandation d'un de mes amis grecs que j'avais rencontré à Oxford : le philologue Basile Laourdas. À la fin de 1948, j'ai écrit à propos de Kontoglou avec beaucoup d'enthousiasme, en grec, dans le périodique L’Hellénique à l’Etranger. Kontoglou vu cela et a écrit une très belle lettre à l'éditeur. Cet article a aidé Kontoglou être reconnu comme écrivain remarquable et peintre remarquables.
-Pourquoi Kontoglou était-il «l'homme» que vous recherchiez dans vos voyages?
-Eh bien, Ce que je croyais et ce que je ressentais fut trouvé en Kontoglou écrit en grandes lettres, pour ainsi dire.
-Il personnifiait vos idéaux?
-Nos idées, nos idéaux et nos perspectives, tout coïncidait. Avec beaucoup de force. Ce que je trouvais chez Kontoglou, c’était la Grèce, l'ensemble de la tradition grecque: la Paradosis. La tradition nationale, la tradition grecque, l’Orthodoxie. Toutes celles-ci chez Kontoglou, grand maître de l’iconographie, passionné de musique byzantine, toutes les choses que je prisais tant ont été trouvées incarnées dans l'œuvre de Kontoglou et dans ses croyances et sa pensée. Si je devais isoler un être humain : maîtres que j'ai eus à l'école secondaire, au collège, les gens que j'ai rencontrés dans les différents pays que j’ai visités, Kontoglou se détacherait pour moi comme la figure la plus importante.

Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Pravoslavieru

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