mardi 29 décembre 2015

Saint Ignace [Briantchaninov]: Gloire à Dieu en tout! (R)

Святитель Игнатий (Брянчаинов)


Souvent aux moments de dépressions et dans l'affliction, ainsi qu'aux temps de réjouissance, il est nécessaire de répéter une parole d'action de grâce à Dieu, aussi souvent et aussi longtemps que la prière de Jésus, " Gloire à Dieu pour tout!" et encore, " Gloire à Dieu pour tout!"

Avec cette prière, les murmures s'enfuient du cœur, la confusion disparaît et seule la paix commence à s'installer dans le cœur avec la joie...

Le Seigneur a une lumière qui chasse toutes sortes de confusion et d'ennui. Ah, si seulement l'âme  se rapprochait de Lui avec foi...

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après Saint Ignace Briantchaninov
Biography of Abbess Arsenia of Ust-Medvedsky Convent
Cité dans 
in Conquering Depression
Saint Herman of Alaska Brotherhood
Platina, California, USA
1998

lundi 28 décembre 2015

Saint Séraphim et Motovilov (2) /R/

Преподобный Серафим Саровский в молении на камне

Motovilov avait une maison à Diviyevo dans laquelle il vivait lorsqu’il y séjournait. Et en 1840, selon ce qu’avait dit saint Séraphim, il épousa cette jeune paysanne dont lui avait parlé le saint et ils furent heureux et eurent, tous deux, une dormition paisible après une vie sainte. Et Elena Ivanovna se révéla l’épouse qu’attendait Nicolas Alexandrovitch.

Dans leur maison, il y avait un grand portrait de saint Séraphim. Nicolas Alexandrovitch parlait très souvent de saint Séraphim. La gouvernante allemande qui s’occupait des enfants, en était agacée. Un jour, ne pouvant se retenir, elle dit à Motovilov qu’il ne savait décidément parler que de saint Séraphim. Et elle alla furieuse se réfugier dans sa chambre. Elle revint au moment où Elena Ivanovna alla la voir, elle avait les yeux remplis de larmes. « Pardonnez-moi, Nicolas Alexandrovitch dit-elle, je ne parlerai plus jamais de cette façon de [saint] Séraphim. Lorsque je suis passé devant son portrait, il m’a regardé sévèrement et il m’a menacé d’un geste du doigt. »

Quand Nicolas Alexandrovitch mourut, elle resta vivre à Diviyevo. Lorsque la glorification de saint Séraphim eut lieu, elle reçut la visite du Tzar Nicolas et de la famille impériale...

« Elle avait un esprit vif et une excellente mémoire, elle était remplie d’amour spirituel pour saint Séraphim. Elle avait une foi forte et un caractère direct, n’ayant jamais honte de dire la vérité en face de quiconque » Ainsi lorsque devant elle et l’higoumène Maria qui était un peu sourde, ces clercs venus la visiter, parlaient de leur compte en banque, Mère Maria demandant ce qu’ils disaient, elle répondit à haute voix : « Ils comptent leurs profits Matouchka Higoumène, pour décider qui en a le plus ! »

Elle avait un grand abandon chrétien à la Providence de Dieu. En 1906, elle avait reçu une grande somme d’argent qu’elle avait simplement mise dans un sac sous son lit et quelqu’un la lui avait volée pendant la nuit. Au matin, elle en parlait avec un visiteur sans le moindre regret et sans colère. « Dieu a donné, et Dieu a repris : béni est Son Nom à jamais ! » Elle disait qu’il fallait recevoir les peines comme des sucreries et en remercier Dieu, Qui les envoie certainement pour une raison précise…

Sa foi orthodoxe n’admettait pas que l’on remette en question quelque aspect que ce soit de la vie de l’Eglise, considérant « les traditions apostoliques [comme] inviolables. » ajoutant. « Les rubriques de l’Eglise et les règles des monastères furent établies par de grands et saints hiérarques et des Pères craignant Dieu ; la colère divine se déversera sur tous ceux qui oseront les changer, comme cela fut révélé à saint Séraphim. Et elle demandait ouvertement aux membres du clergé de ne pas êtres pusillanimes et de s’élever directement contre cet esprit de réforme.

Saint Séraphim aimait beaucoup Elena Ivanovna. Lorsque les moniales venaient le voir, elle était encore une enfant, et il leur demandait d’amener avec elles « la petite ».

Jusques à la fin de sa vie, saint Séraphim accompagna Elena Ivanovna et veilla sur elle. Un moine du nom de Jacob était venu la voir pour l’entendre parler de saint Séraphim. Il fut émerveillé de rencontrer cette femme admirable qui avait connu le saint et connaissait une foule d’anecdotes pieuses et édifiantes sur l’ermite de Sarov. Il voulait lui demander un morceau de la pierre sur laquelle il avait prié. Il ne pouvait se résoudre à le lui demander…

La pierre de saint Séraphim était une précieuse relique, un objet tangible de son ascèse. Après la dormition du saint, on avait voulu déplacer cette pierre sans succès. Saint Séraphim apparut et demanda que l’on fasse un feu sur cette pierre. Le feu fit craquer la pierre qui se fendit, et elle fut déplacée et partagée… 

Un jour une femme malade fut guérie en buvant de l’eau qui avait été en contact avec cette pierre. Nicolas Alexandrovitch Motovilov était en visite chez l’évêque de Voronej. Une nuit saint Mitrophane apparut à l’évêque Antoine et lui dit de faire une bénédiction de l’eau sur la pierre que possédait Motovilov, que la femme malade en boirait et qu’elle serait guérie. Au matin, l’évêque demanda à Nicolas Alexandrovitch quelle sorte de pierre il avait sur lui. Motovilov lui parla de la pierre de saint Séraphim dont il avait un fragment dans ses poches. Il fut fait selon ce que saint Mitrophane avait recommandé…et la femme guérit.

Le moine Jacob n’osait pas demander cette grande faveur d’avoir un fragment de cette pierre de la prière du saint. Le moment de partir arriva. Elena Ivanovna se retira dans sa chambre après l’avoir salué, et il pensa qu’il n’était pas jugé digne par le saint ermite de Sarov d’avoir ce fragment de la pierre. Elena Ivanovna sortit alors qu’il partait pour lui dire que saint Séraphim venait de lui demander de lui donner six pierres venant de la pierre sur laquelle il avait prié mille jours et mille nuits.

Saint Séraphim intercède auprès de Dieu pour le salut de nos âmes !


Claude Lopez-Ginisty

Une première version de ce texte a été publiée 
dans La Chronique de Saint Séraphim de Sarov
dans la revue Diakonia
Fraternité Orthodoxe-Tous les Saints de Belgique
Orthodoxe Broederschap van Alle Heiligen van Belgïe

dimanche 27 décembre 2015

Saint Séraphim et Motovilov (1)/R/


Преподобный Серафим Саровский в молении на камне


Peu de gens savent que l’épouse de Nicolas Alexandrovitch Motovilov, Elena Ivanovna, était encore en vie au moment de la glorification du saint Staretz de Sarov. La compagne de celui à qui saint Séraphim révéla le « but de la vie chrétienne » vivait encore en effet lorsqu’en l’an 1903, l’Eglise Russe reconnut la ferveur populaire qui depuis longtemps entourait la mémoire sacrée du thaumaturge bien aimé. Elle naquit au ciel le 27 décembre 1910 à l’âge vénérable de huitante-huit ans. Depuis la mort de son époux, elle vivait au monastère de Diviyevo.

Saint Séraphim l’avait guéri et Motovilov souffrait et pensait que sa souffrance était inconnue du saint. Mais un jour soudain, le père lui demanda : « Vous voulez me parler de quelque chose, mais c’est comme si vous n’arriviez pas à rassembler tout votre courage. Parlez avec moi simplement, avec le pauvre Séraphim. Je suis prêt à vous dire , avec l’aide de Dieu, ce que Dieu révèlera. »
Nicolas Alexandrovitch lui dit qu’il était très amoureux d’une jeune femme de la noblesse, une de ses voisines au village de Simbirsk et qu’il souhaitait que Père Séraphim prie Dieu pour que Dieu la lui donne comme épouse.
« Quel âge a cette épouse qui vous est destinée par Dieu ? » demanda le saint. 
Nicolas Alexandrovitch répondit : « Elle a perdu son père à l’âge de cinq ou six ans, elle a vécu dix ans avec sa mère ; il y a un an et demi ou plus que sa mère est morte…Je pense qu’elle a seize ou dix-sept ans. »
« Que me dites-vous là, votre Grâce ? Non, non, votre épouse selon Dieu a maintenant huit ans et plusieurs mois, peut-être trois ou quatre, peut-être plus de cinq mois. Mais par décret du Synode, un homme ne peut se marier avant l’âge de dix-huit ans, ni une femme avant l’âge de seize ans. Donc vous devez attendre huit ou dix ans votre épouse promise par Dieu. Sinon, comment pourriez-vous l’épouser ? Ce n’est pas possible, elle est beaucoup trop jeune. »
« S’il vous plaît, Père Séraphim, dit Motovilov qui pensait encore à sa jeune femme noble,, Comment peut-elle être trop jeune ? Selon la loi, je puis l’épouser maintenant. »
« De qui parlez-vous au pauvre Séraphim ? »
« De Yezikova ! répondit Nicolas Alexandrovitch, de Catherine Mikhaïlovna Yezikova ! »
« Ah, dit Père Séraphim, de Yezikova… Eh bien, je ne parlais pas d’elle. Moi, pauvre de moi, je parlais de l’épouse que Dieu entend vous donner, et je vous jure par Dieu, qu’elle ne peut pas avoir plus de huit ans et plusieurs mois. »

Motovilov fut très déçu. Saint Séraphim lui parla longuement en faisant à plusieurs reprises de grandes prosternations, aussitôt imitées par Nicolas Alexandrovitch. Il réussit à le convaincre de se consacrer à cette future épouse. Puis il lui annonça « comme si ses yeux le scrutaient à l’intérieur de lui-même » dit Motovilov, qu’elle était une simple petite paysanne. Mais il ajouta. « Mais ne soyez pas honteux de cela, votre Grâce. Son ancêtre est Adam, et par notre Seigneur Jésus-Christ, elle est votre sœur. »


Nicolas Alexandrovitch Motovilov

Motovilov aimait beaucoup le père Séraphim, mais malgré la prophétie du saint, il s’entêta dans sa passion pour Yazikova. Il lui proposa donc le mariage, mais elle refusa tout net. Elle était déjà fiancée à l’admirable poète Khomiakov. Nicolas Alexandrovitch fut à nouveau malade et ses jambes furent à nouveau paralysées. Il se fit transporter à Sarov le 3 septembre 1832. Les reliques de saint Mitrophane de Voronej venaient d’être inventées. Nicolas Alexandrovitch décida d’aller les vénérer en passant par Sarov. Saint Séraphim lui dit qu’il prierait pour savoir s’il devait être guéri à Sarov ou à Voronej. Et devant Motovilov étonné, il lui déclara le lendemain : Dieu n’a pas voulu que je vous guérisse votre Grâce, vous serez guéri par les reliques de Saint Mitrophane. Maintenant petit père, le Seigneur et la Mère de Dieu me sont apparus cette nuit, à moi l’humble Séraphim, pour la dix-septième ou dix-huitième fois, et Ils ont daigné me révéler toute votre vie, de la naissance à la dormition. Et si Dieu lui-même n’avait pas placé mes doigts sur les blessures des clous et sur Son Saint Côté percé par la lance, je n’aurais pas cru qu’il pouvait y avoir des vies aussi étranges sur terre. Et votre vie sera remplie de telles merveilles et d’étrangetés, simplement parce que pour vous, les réalités du monde sont liées si fermement avec le spirituel et le spirituel avec le monde, qu’il est impossible de les séparer. »

Nicolas eut peur que saint Séraphim ne lui annonce sa mort prochaine. Le père le rassura.
« Non, votre Grâce, vous êtes supposé devenir mon assistant dans l’accomplissement de la Très Sainte Volonté de Dieu. Par « dormition », j’entends votre fin chrétienne paisible, dont le Seigneur vous rendra digne durant le cours de votre vie terrestre. »

Motovilov voulut alors connaître cette révélation de toute sa vie. Mais le saint n’avait pas le droit de lui révéler cette vie. Mais il le mit au service de la communauté de Diviyevo et solennellement devant trois moniales de la communauté, dont Irina Semyonovna Zelyonogorskaya, qui allait devenir higoumène de la troisième communauté, il leur demanda qu’après sa mort, elles lui disent tout ce qui concernait la communauté, et qu’elles le considèrent comme leur protecteur.

Il l’envoya à Voronej où il fut guéri. Mais Nicolas Alexandrovitch ne devait plus revoir le saint qui eut sa bienheureuse dormition pendant son pèlerinage. Et revenu guéri par la grâce de Dieu et de Son saint hiérarque, il se mit au service de la communauté de Diviyevo. (à suivre)

Claude Lopez-Ginisty
Une première version de ce texte a été publiée 
dans La Chronique de Saint Séraphim de Sarov
dans la revue Diakonia
Fraternité Orthodoxe-Tous les Saints de Belgique
Orthodoxe Broederschap van Alle Heiligen van Belgïe

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


14/27 décembre
30ème dimanche après la Pentecôte
Dimanche des Ancêtres du Seigneur

Saints Thyrse, Leucius et Callinique, martyrs à Césarée de Bithynie (251) ; saints Philémon, Apollonius, Arien et Théoctiste, martyrs en Égypte (287) ; saint Venance Fortunat, évêque de Poitiers, hymnographe (610) ; saint hiéromartyr Nicolas (Kovalev), prêtre (1937).

  Lectures : Col. III, 4–11 ;  Lc. XIV, 16–24

LES ANCÊTRES DU SEIGNEUR

L
a préparation la plus importante pour la Nativité du Christ est constituée par les offices des deux derniers dimanches précédant cette fête, qui sont consacrés à la mémoire des ancêtres du Sauveur selon la chair et, en général, à tous les justes de l’Ancien Testament qui attendaient la venue de Celui-ci. L’un de ces dimanches est appelé celui des « ancêtres » et l’autre, celui des « pères ». En fait, le premier a reçu son appellation (en grec « Πропатόрων ») parce qu’il précède le second (« Παтέрων »), mais tous deux célèbrent, sans différence, tous les justes de l’Ancien Testament. Certains des « ancêtres » font l’objet de louanges particulières, par exemple : « Honorons Adam le premier, couronné d’honneur par la main du Créateur » ; « Le Dieu et Seigneur de l’univers agréa les dons offerts par Abel avec une âme pleine de noblesse » ; « Enoch, ayant été agréable au Seigneur fut enlevé en gloire, étant plus fort que la mort ». Le sens de la fête est exprimé de la façon la plus concise dans son tropaire, qui mentionne trois traits distinctifs chez les ancêtres du Seigneur, qui se trouvent en dépendance les uns des autres : 1) leur foi, 2) le fait que par eux le Christ s’est « fiancé » à l’Église des païens ; Il a, en quelque sorte, rassemblé des païens pour les appeler à Son Église (nombre des ancêtres du Seigneur n’appartenaient pas au peuple élu), et 3), le fait que de leur semence provenait la Très Sainte Vierge Marie qui, cependant, enfanta elle-même le Christ sans semence. Les mélodies du dimanche des saints ancêtres sont plus tristes que joyeuses (par exemple le 2ème ton utilisé pour le tropaire). Ceci reflète la langueur avec laquelle on attendait la venue du Christ.


VIE DES SaintS THYRSE, LEUCIUS ET CALLINIQUE[1]

Pendant la persécution de Dèce (vers 250), le gouverneur Cumbricius avait été envoyé dans la région de Nicomédie, Nicée et Césarée de Bithynie pour arrêter les chrétiens. Révolté devant la conduite sanguinaire du magistrat, un chrétien de bonne condition de Césarée, Leucius, se présenta devant lui, en disant avec colère : « Chien insatiable, jusques à quand verseras-tu le sang comme l’eau d’une fontaine, en contraignant les paisibles disciples du Christ à adorer des pierres et des morceaux de bois inanimés comme si c’étaient des dieux ? » Furieux devant une telle audace, le gouverneur le fit arrêter, lui fit déchirer la chair à coups de verges et, sans plus de jugement, ordonna à ses bourreaux de le décapiter.

La nouvelle de cette exécution remplit de terreur les chrétiens qui cherchèrent refuge dans les montagnes et les cavernes. Le vaillant Thyrse au contraire se rendit alors auprès du tyran et lui demanda une entrevue. Avec patience et conviction, il essaya de lui montrer combien il est déshonorant pour les hommes doués de raison d’adorer les êtres qui en sont privés et les phénomènes naturels. Il appuyait patiemment ses arguments par le témoignage des saintes Écritures, mais bien en vain. Cumbricius, insensible à tout discours, n’exigeait que l’obéissance aveugle aux ordres de l’empereur. Pieds et poings liés, Thyrse fut alors livré à la sauvagerie des bourreaux. Ils le frappèrent jusqu’à l’épuisement, lui écrasèrent les chevilles, lui crevèrent les yeux, lui versèrent du plomb en fusion sur le corps, mais le saint resta invinciblement protégé par la grâce, comme par une invisible cuirasse, et renversa même les idoles par sa prière. De retour dans son cachot, il reçut la visite du Seigneur lui-même, qui l’encouragea au combat et le mena auprès de l’évêque pour recevoir le saint baptême, en préparation du « second baptême », dans le sang du martyre.

Comme un envoyé de l’empereur, Silvain, était venu en inspection à Apamée de Bithynie, Cumbricius voulut lui prouver son zèle, et il soumit Thyrse à de nouveaux supplices, mais sans plus de succès. L’athlète du Christ resta insensible aux tourments et prédit la mort prochaine des deux impies. Un troisième magistrat, Babdus, vint leur succéder et fit à son tour torturer l’invincible Thyrse. Jeté à la mer dans un sac, il fut encore sauvé par l’intervention d’un ange, puis fut conduit d’Apamée à sa patrie, Césarée de Bithynie, pour y être offert en pâture aux fauves. Mais là encore, les persécuteurs essuyèrent une cuisante défaite, car les lions vinrent jouer aux côtés de Thyrse et lui lécher les pieds.

Alors que le gouverneur avait transféré saint Thyrse à Apollonias de Bithynie, pour le soumettre à de nouveaux tourments, devant les merveilles accomplies par Dieu, un prêtre des idoles, nommé Callinique, réalisa que si une telle puissance est accordée aux chrétiens, elle ne peut venir que d’un Dieu unique, Créateur et Souverain de toutes choses. Il se présenta devant le tyran et lui démontra avec ironie la vanité du culte officiel. Aussitôt arrêté et condamné à mort avec Thyrse, il fut décapité, tandis que Thyrse, enfermé dans un étroit coffre de bois, était lentement scié, des heures durant, par les bourreaux.

Tropaire du dimanche du 5ème ton
Собезнача́льное Сло́во Oтцу́ и Ду́xoви, отъ Дѣ́вы ро́ждшeecя на спасéнie на́ше, воспои́мъ вѣ́рніи и поклони́мся, я́ко благоволи́ пло́тію взы́ти на крéстъ, и cмéрть претерпѣ́ти, и воскреси́ти умéршыя сла́внымъ воскресéніемъ Cвои́мъ.
Fidèles, chantons et adorons le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, né d’une Vierge pour notre salut : car il Lui a plu, en Sa chair, de monter sur la croix, de subir la mort et de relever les défunts par Sa glorieuse Résurrection !

Tropaire des saints Ancêtres, ton 2
Вѣ́рою пра́отцы оправда́лъ еси́, отъ язы́къ тѣ́ми предобручи́вый це́рковь, xва́лятся въ сла́вѣ cвяті́и, я́ко oтъ cѣ́менe и́xъ écть пло́дъ благосла́венъ, безъ cѣ́менe ро́ждшая тя. Tѣ́xъ моли́твами Xpисте́ Бо́же, поми́луй на́съ.
Par la foi tu as justifié les Ancêtres, en épousant d’avance par eux l’Eglise de la gentilité. Ces saints sont fiers, dans la gloire, car de leur lignée devait naître un fruit glorieux, celle qui t’a engendré virginalement. Par leurs supplications, ô Christ Dieu, sauve nos âmes.

Kondakion des saints Ancêtres, ton 6
Рукопи́саннаго о́браза не поче́тше, но неопи́саннымъ cущество́мъ защити́вшеся треблаже́нніи, въ по́двизѣ огня́ просла́вистеся ; cpeдѣ́ же пла́мене нестерпи́маго стоя́ще, Бо́га призва́сте ; ускopи́, o ще́дрый, и потщи́ся я́ко ми́лостивъ въ по́мощь на́шу, я́ко мо́жеши xoтя́й.

Jeunes gens trois fois heureux, vous n’avez point vénéré l’image faite de main d’homme, mais fortifiés par l’Essence indescriptible, dans la fournaise de feu vous fûtes glorifiés, vous trois fois bienheureux. Dans la flamme de feu irrésistible vous tenant, vous avez invoqué Dieu. Hâte-Toi, ô Miséricordieux, viens vite, plein de pitié, à notre aide, car Tu le peux selon Ta volonté.  



HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR

… Et maintenant, l’apôtre vient nous dire : « Faites mourir les membres terrestres qui sont en vous ! » Je réponds que ces mots « les membres terrestres » signifient le péché et ne calomnient en rien la création. Oui, il donne aux péchés le nom de choses terrestres, soit parce qu'ils sont le fruit des pensées terrestres et qu'ils se commettent sur la terre, soit parce qu'ils montrent l'homme terrestre dans le pécheur. « La fornication , l'impureté » , dit-il. Il passe sous silence les habitudes qu'il serait honteux de nommer; le mot impureté dit tout. « Les abominations, les mauvais désirs », tout est compris dans ces termes généraux; il y a là toutes les mauvaises passions : la haine, la colère, la sombre envie, et l'avarice qui est une idolâtrie.

« Puisque ce sont ces crimes qui attirent la colère de Dieu sur les fils de la rébellion». L’apôtre a recours à bien des raisonnements pour les détourner du péché. Il leur expose les bienfaits qu'ils ont reçus, les maux de la vie future dont nous avons été délivrés, ce que nous étions alors, ce que nous sommes devenus, comment et pourquoi nous avons été délivrés. Tout cela devrait suffire pour ramener les pécheurs. Mais voici la raison la plus forte, raison terrible à entendre, mais qui est loin d'être inutile à dire : « Ce sont ces crimes qui attirent la colère de Dieu les fils de la rébellion ». Il n'a pas dit: « Sur vous » ; il a dit : « Sur les fils de la rébellion ». — «Et vous avez commis vous-mêmes ces actions criminelles, quand vous viviez dans ces désordres ». Éloge implicite; il veut dire qu'ils n'y vivent plus. Ce langage s'applique au passé. « Maintenant déposez aussi vous-mêmes le fardeau de tous ces péchés ». Il commence, selon son habitude, par un terme général, tous ces péchés ; puis il les détaille : ce sont les mauvaises passions de l'âme. « La colère, l'aigreur, la malice, la médisance; que les paroles déshonnêtes soient bannies de votre bouche. N'usez point de mensonge les uns envers les autres ». Que les paroles déshonnêtes soient bannies de votre bouche , ajoute-t-il énergiquement, car de telles paroles sont des souillures. « Dépouillez le vieil homme et ses œuvres. Revêtez-vous du nouveau qui se renouvelle en avançant dans la connaissance « de Dieu, étant formé à la ressemblance de Celui qui l'a créé». Il est bon de rechercher ici pourquoi il désigne sous le nom de membres, d'homme et de corps, la corruption humaine, et pourquoi il désigne encore sous les mêmes noms la vie vertueuse. Si le péché c'est l'homme, pourquoi faire suivre le mot « homme » de ce mot : « Avec ses actes? » Car il a déjà parlé du vieil homme, en montrant qu'il désigne par là non toutes les œuvres de l'homme, mais le péché. Le libre arbitre en effet est plus important que la substance, et c'est ce libre arbitre plutôt que la substance qui constitue l'homme. Ce n'est pas la substance de l'homme en effet qui précipite l'homme dans la géhenne ou qui le transporte dans le royaume des cieux, c'est le libre arbitre, et ce que nous aimons dans l'homme ce n'est pas l'homme, c'est telle ou telle qualité. Si donc le corps est la substance, et si la substance est irresponsable pour le bien comme pour le mal, comment le corps serait-il le mal ?


[1] Tiré du Synaxaire du Hiéromoine Macaire de Simonos Petras