lundi 28 décembre 2015

Saint Séraphim et Motovilov (2) /R/

Преподобный Серафим Саровский в молении на камне

Motovilov avait une maison à Diviyevo dans laquelle il vivait lorsqu’il y séjournait. Et en 1840, selon ce qu’avait dit saint Séraphim, il épousa cette jeune paysanne dont lui avait parlé le saint et ils furent heureux et eurent, tous deux, une dormition paisible après une vie sainte. Et Elena Ivanovna se révéla l’épouse qu’attendait Nicolas Alexandrovitch.

Dans leur maison, il y avait un grand portrait de saint Séraphim. Nicolas Alexandrovitch parlait très souvent de saint Séraphim. La gouvernante allemande qui s’occupait des enfants, en était agacée. Un jour, ne pouvant se retenir, elle dit à Motovilov qu’il ne savait décidément parler que de saint Séraphim. Et elle alla furieuse se réfugier dans sa chambre. Elle revint au moment où Elena Ivanovna alla la voir, elle avait les yeux remplis de larmes. « Pardonnez-moi, Nicolas Alexandrovitch dit-elle, je ne parlerai plus jamais de cette façon de [saint] Séraphim. Lorsque je suis passé devant son portrait, il m’a regardé sévèrement et il m’a menacé d’un geste du doigt. »

Quand Nicolas Alexandrovitch mourut, elle resta vivre à Diviyevo. Lorsque la glorification de saint Séraphim eut lieu, elle reçut la visite du Tzar Nicolas et de la famille impériale...

« Elle avait un esprit vif et une excellente mémoire, elle était remplie d’amour spirituel pour saint Séraphim. Elle avait une foi forte et un caractère direct, n’ayant jamais honte de dire la vérité en face de quiconque » Ainsi lorsque devant elle et l’higoumène Maria qui était un peu sourde, ces clercs venus la visiter, parlaient de leur compte en banque, Mère Maria demandant ce qu’ils disaient, elle répondit à haute voix : « Ils comptent leurs profits Matouchka Higoumène, pour décider qui en a le plus ! »

Elle avait un grand abandon chrétien à la Providence de Dieu. En 1906, elle avait reçu une grande somme d’argent qu’elle avait simplement mise dans un sac sous son lit et quelqu’un la lui avait volée pendant la nuit. Au matin, elle en parlait avec un visiteur sans le moindre regret et sans colère. « Dieu a donné, et Dieu a repris : béni est Son Nom à jamais ! » Elle disait qu’il fallait recevoir les peines comme des sucreries et en remercier Dieu, Qui les envoie certainement pour une raison précise…

Sa foi orthodoxe n’admettait pas que l’on remette en question quelque aspect que ce soit de la vie de l’Eglise, considérant « les traditions apostoliques [comme] inviolables. » ajoutant. « Les rubriques de l’Eglise et les règles des monastères furent établies par de grands et saints hiérarques et des Pères craignant Dieu ; la colère divine se déversera sur tous ceux qui oseront les changer, comme cela fut révélé à saint Séraphim. Et elle demandait ouvertement aux membres du clergé de ne pas êtres pusillanimes et de s’élever directement contre cet esprit de réforme.

Saint Séraphim aimait beaucoup Elena Ivanovna. Lorsque les moniales venaient le voir, elle était encore une enfant, et il leur demandait d’amener avec elles « la petite ».

Jusques à la fin de sa vie, saint Séraphim accompagna Elena Ivanovna et veilla sur elle. Un moine du nom de Jacob était venu la voir pour l’entendre parler de saint Séraphim. Il fut émerveillé de rencontrer cette femme admirable qui avait connu le saint et connaissait une foule d’anecdotes pieuses et édifiantes sur l’ermite de Sarov. Il voulait lui demander un morceau de la pierre sur laquelle il avait prié. Il ne pouvait se résoudre à le lui demander…

La pierre de saint Séraphim était une précieuse relique, un objet tangible de son ascèse. Après la dormition du saint, on avait voulu déplacer cette pierre sans succès. Saint Séraphim apparut et demanda que l’on fasse un feu sur cette pierre. Le feu fit craquer la pierre qui se fendit, et elle fut déplacée et partagée… 

Un jour une femme malade fut guérie en buvant de l’eau qui avait été en contact avec cette pierre. Nicolas Alexandrovitch Motovilov était en visite chez l’évêque de Voronej. Une nuit saint Mitrophane apparut à l’évêque Antoine et lui dit de faire une bénédiction de l’eau sur la pierre que possédait Motovilov, que la femme malade en boirait et qu’elle serait guérie. Au matin, l’évêque demanda à Nicolas Alexandrovitch quelle sorte de pierre il avait sur lui. Motovilov lui parla de la pierre de saint Séraphim dont il avait un fragment dans ses poches. Il fut fait selon ce que saint Mitrophane avait recommandé…et la femme guérit.

Le moine Jacob n’osait pas demander cette grande faveur d’avoir un fragment de cette pierre de la prière du saint. Le moment de partir arriva. Elena Ivanovna se retira dans sa chambre après l’avoir salué, et il pensa qu’il n’était pas jugé digne par le saint ermite de Sarov d’avoir ce fragment de la pierre. Elena Ivanovna sortit alors qu’il partait pour lui dire que saint Séraphim venait de lui demander de lui donner six pierres venant de la pierre sur laquelle il avait prié mille jours et mille nuits.

Saint Séraphim intercède auprès de Dieu pour le salut de nos âmes !


Claude Lopez-Ginisty

Une première version de ce texte a été publiée 
dans La Chronique de Saint Séraphim de Sarov
dans la revue Diakonia
Fraternité Orthodoxe-Tous les Saints de Belgique
Orthodoxe Broederschap van Alle Heiligen van Belgïe

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