samedi 22 août 2015

"La seule voix avec laquelle un chrétien orthodoxe a le droit de parole est la voix de l'Eglise:" (7)



The marytrdom of St. Stephen

Martyr de saint Etienne

Le monde pose des questions, qu'il le sache ou non. Le monde pose des questions sur l'humanité, sur la société, sur l'éthique, de la morale-même au sujet de la religion dans une certaine mesure, même s'il ne sait pas encore de quoi il veut parler à propos de la religion. Et le fait est que nous avons des réponses à ces questions. Nous avons écrit des réponses écrites à ces questions. Nous avons à dire l'héritage des Pères, et nous devons partager la voix de l'Eglise. Nous sommes appelés à être les porte-parole de cette génération pour l'héritage qui existe dans chaque génération; et si, par timidité ou manque de courage, ou peur, nous ne parlons pas (et c'est généralement par peur), alors Dieu nous tiendra pour responsables des paroles que nous n'avons pas dites. Si nous connaissions les paroles de vie et que ne les partagions pas, Dieu nous demandera des comptes pour cela.

Maintenant, bien sûr, je tiens à le réitérer, je ne dis pas que nous devrions aller aux coins des rue et devenir des "marteleurs de Bible," mais la tradition orthodoxe est de vivre et de parler. Saint Etienne est un martyr. Il a également prononcé le sermon le plus émouvant de l'histoire de l'humanité, et ce fut le sermon qui établit son martyre. C'était le sermon qui provoqua chez les gens et la foi (et il y eut des milliers baptisés), mais aussi à la réaction qui conduisit à sa mort glorieuse. Sans ses paroles sa vie aurait été très différente. Nous devons prendre l'exemple de ces deux aspects de notre tradition.

- Vous êtes un moine, mais vous êtes aussi très actif. Il semble que vous voyagez beaucoup, et je me souviens d'une citation du staretz Cléopa disant que quand il quitte son monastère et va à la ville, il lui faut des semaines pour retrouver sa paix. L'homme moderne est souvent sur la route. Que pouvez-vous dire au sujet du maintien de la paix intérieure, et de la retrouver quand nous l'avons perdu, dans notre monde occupé?

- Je devrais commencer par dire que je souhaite être moi-même meilleur à cela. Je voyage effectivement, et c'est un combat. Mais il y a un principe dans la vie orthodoxe: la paix se déplace avec vous si elle vit dans votre cœur et elle n'est pas simplement un ensemble de circonstances. Si ce que j'identifie comme la paix est une pièce calme, un manque de travail de tâcheron, une absence de bruit, un manque de personnel, le manque de distractions, il est facile pour que la paix soit emportée loin de moi au moment où je suis retiré de cette belle quiétude dans un environnement très animé. Si, cependant, la paix est une condition de quiétude intérieure, où le cœur est au repos en Christ, même au milieu d'une ville, alors on a une paix qui ne peut être ôtée, une paix qui voyage avec vous.

Maintenant, ce n'est pas du tout pour aller à l'encontre de ce que vous avez mentionné. Même Saint-Antoine, il y a tant de siècles, a déclaré "un moine hors de sa cellule est comme un poisson hors de l'eau." Oui, bien sûr il y a des endroits que Dieu nous donne spécifiquement pour favoriser la paix, et quand nous partons de ces lieux -Comme un moine dans sa cellule, ou un prêtre de sa paroisse, ou un mari près de sa femme- quand les circonstances forcent une personne à s'éloigner pour un temps de l'environnement que Dieu lui a donné pour créer la paix, bien sûr, quand vous revenez, il y a de longues périodes de réajustement pour récupérer ce que vous avez perdu. Mais cela ne nie pas le fait qu'il peut y avoir une paix dans le cœur qui n'est pas spécifique à une situation ou à un endroit. Ceci est la paix que nous voyons dans les martyrs, qui restent pacifiques quand ils sont chez eux, ou quand ils sont dans l'arène avec les lions; qui restent pacifiques quand ils prêcher entre amis, ou quand ils sont sur le bûcher et que les flammes leur lèchent les pieds - [c'est] la paix qui surpasse toute intelligence, comme les Écritures le disent (Phil. 4: 7). Et c'est ce que nous devons encourager si nous voulons encore rester sains d'esprit dans le monde moderne, parce que le monde moderne cherche tout le temps à nous voler notre paix. Le monde est une ruche constante de distractions; et si notre paix est externe, alors le monde sera vainqueur. Il gagnera toujours, dans cette triste circonstance. Mais si la paix du Christ habite dans le cœur, alors le monde ne peut pas la vaincre.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Monastère de l'ERHF en Australie

http://www.russianorthodoxchurch.ws/synod/2015/20150820_bpgeorgetransfiguration.html

Mercredi, 19 août 2015, pour la fête de la Transfiguration du Seigneur, Sa Grâce Georges, évêque de Canberra, vicaire du diocèse d'Australie et de Nouvelle-Zélande, a conduit la célébration de la fête patronale du monastère d'hommes de la Transfiguration dans les Snowy Mountains de  Nouvelle-Galles du Sud en Australie.

Cliquer sur les photos

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vendredi 21 août 2015

"La seule voix avec laquelle un chrétien orthodoxe a le droit de parole est la voix de l'Eglise:" (6)


Newly-glorified Sts. Mardarije and Sebastian
Saint Mardaire et saint Sébastien
les deux derniers saints américains
glorifiés par l'Eglise Orthodoxe


-Je ne puis que partager la vision de la mission de l'Eglise. Je n'ai pas d'opinion particulière. Mais la vision de la mission de l'Eglise de la mission est très claire. Le principal missionnaire est quelqu'un dont le cœur est totalement transformé par l'amour du Christ, qui alors, non pas par désir d'un acte spécifique, mais tout simplement parce que son cœur est embrasé, donne hardiment la Parole dans le monde autour de lui. Donc, la façon d'être missionnaire est, dans votre propre cœur, d'être si profondément converti dans la vie de l'Eglise, la vie du Christ, qu'il n'y a rien d'autre à faire pour vous, que de parler de l'Évangile, et de le faire sans aucune crainte, et sans aucune altération. Ceci est la façon dont tous les grands missionnaires ont travaillé. Tel est le cas avec tous les grands missionnaires de l'Amérique, les missionnaires en Russie, les missionnaires en Serbie, en Roumanie, partout. Si vous les observez, c'est là le modèle: des cœurs totalement transfigurés, qui ont créé des voix qui parlaient sans crainte ou conformisme.

La raison pour laquelle je pense que nous sommes devenus stagnants dans notre vie missionnaire en Amérique du Nord est que nous nous sommes concentrés beaucoup trop sur les "logistiques" pour parler au monde. Nous essayons de parler le même langage que les politiciens, ou la même langue que les autres traditions religieuses utilisent; nous essayons d'être "culturellement pertinents;" nous essayons d'être socialement reconnus, rien de ce qui nous aide vraiment dans notre travail missionnaire. 

Il est illusoire de penser que si nous devenons plus ancrés dans le système politique, si nous devenons plus acceptés socialement ou culturellement, nous serons alors en mesure de parler de manière plus efficace à la population. Cela n'a jamais été les personnes qui se sont "fondues dans la masse" qui ont été de bons missionnaires. Cela a été des personnes qui se sont démarquées, qui parlaient même lorsque les gens ne voulaient pas entendre ce qu'ils avaient à dire. Saint Germain d'Alaska, un des plus grands missionnaires d'Amérique, est un merveilleux exemple de cela. Personne n'aimait ce qu'il avait à dire. Si vous regardez les politiciens de l'époque, si vous regardez les sociétés commerciales, les entreprises, personne ne voulait entendre ce qu'il avait à dire. Mais il l'a dit avec audace parce que c'était vrai et parce qu'il n'y avait rien d'autre à faire pour lui. C'était tout ce que son cœur pouvait faire. Et le monde a changé. Les gens par centaines et par milliers ont été convertis, malgré le fait que tout le monde parmi ceux qui avaient du pouvoir voulait qu'il disparaisse.

Aujourd'hui, nous sommes trop intéressés à parler à ceux du pouvoir. Il y a la tentation constante de publier des déclarations que le Président va écouter, de parler à travers les canaux du Congrès, et ainsi de suite. Nous voulons nous intégrer dans les activités sociales du monde. Cela n'est pas la façon de parler. Cela n'est pas la manière d'être missionnaire. Nous avons "perdu notre sel." Cette image est celle du sel piquant la langue. Il donne de la saveur en mordant. Maintenant, cela ne veut pas dire que nous devrions monter sur des caisses, nous mettre au coin de la rue et condamner les passants: ceci ne possède pas le pouvoir de convertir qui que ce soit. Nous devons d'abord et avant tout être moins intéressés par ce que le monde pense, plus intéressés à mener une véritable vie chrétienne, et puis une fois qu'on l'a atteinte, de parler sans référence au discours du monde. Qui se soucie de ce qu'est la manière politique normale de parler? Qui se soucie de savoir si ce que je dis sera mal pris par tel ou tel groupe social? Si c'est vrai, dites-le. Ne le dites pas pour prêcher, mais dites-le quand Dieu meut votre cœur à partager l'Evangile avec une autre personne. Si nous pouvons le faire, et si nous le faisions, l'Amérique reste un champ missionnaire immense. Il y a tellement de vies qui souffrent faute du véritable Evangile, et nous ne leur apportons pas. C'est une honte pour nous, et c'est quelque chose qui doit changer. Nous devons récupérer notre audace et notre zèle en tant que missionnaires chrétiens.

- Il me semble qu'il y a une hésitation parfois juste de dire, de dire littéralement l'Évangile. Il y a cette citation qui est parfois attribués à François d'Assise, "prêchez l'Evangile à tout moment, et quand c'est nécessaire, utilisez des mots," et cela semble avoir obtenu l'adhésion même dans les cercles orthodoxes, cette division entre la façon dont vous vivez et ce que vous prêchez.

- C'est absolument vrai que la façon principale dont nous partageons l'Evangile est dans nos vies. La manière principale pour moi d'être en mesure de partager avec vous quelque chose au sujet du Christ, c'est de vivre ma vie en Christ. Le meilleur moyen de vous parler de l'amour de Dieu est de vous montrer l'amour de Dieu. Le principal moyen pour pouvoir vous enseigner la repentance est de vous montrer la repentance dans ma propre vie. Cela est vrai, et c'est une vérité fondamentale de l'Orthodoxie. Mais, nous avons commencé à l'utiliser comme une excuse pour ne pas parler, et nous devons retourner à notre Tradition. Si nous regardons la vie des saints apôtres, ceux-ci étaient des hommes qui vivaient la foi, qui enseignaient d'abord aux autres par leurs vies; mais c'étaient aussi des hommes qui prenaient la parole. Ils parlaient de l'Evangile. Si l'on regarde les grands maîtres et les prédicateurs, aussi: ce sont les hommes qui ont vécu, mais qui ont également enseigné, et je crains que, parfois, nous utilisons l'idée d'être missionnaires à travers nos vies, ce qui est vrai et important, comme une excuse de ne pas nous lever et parler. 

Et le cœur de la question est que nous sommes si faibles dans nos vies spirituelles que, souvent, nous ne sommes pas les lumières sur la colline que nous pensons être, que nous devrions être, et nous devons "accroître" nos vies avec l'enseignement de l'Evangile.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

jeudi 20 août 2015

"La seule voix avec laquelle un chrétien orthodoxe a le droit de parole est la voix de l'Eglise:" (5)



Tous les saints orthodoxes d'Amérique



- Vous êtes américain et vous officiez en Amérique, mais vous avez de toute évidence des liens étroits avec la Russie et avec le monde spirituel russe. Quelles leçons pensez-vous que l'Orthodoxie américaine peut apprendre spécifiquement de la Russie, et vice-versa, est-il quelque chose que l'Église américaine a à enseigner à la Russie?

- Je vais commencer par la question plus facile, ce qui est "Qu'est-ce que l'Église en Amérique peut apprendre de la Russie?" Beaucoup. Une des raisons pour lesquelles notre connexion à l'Eglise russe en Amérique, en tant qu'Eglise russe à l'étranger, est si importante pour nous, est que nous sommes conscients de l'héritage spirituel du peuple russe, qui est notre propre héritage, notre propre histoire. L'Église en Amérique est une extension de ce patrimoine russe. Les missionnaires sont venus des terres russes; la culture orthodoxe a commencé en Amérique à partir de la mission russe, et nous existons beaucoup aujourd'hui comme Eglise russe à l'étranger, dans une conscience, une expression vécue de cette histoire russe. C’est quelque chose que nous chérissons parce qu'elle est une vie longue et mûre.

Je pense que parfois en Amérique, nous oublions à quel point ce pays est jeune. C’est une nation encore dans son adolescence. C’est une belle chose. L'adolescence est une période de croissance, de maturité, où l'on commence à voir la vie de manière plus approfondie. Chaque personne passe par là, et les nations passent par là ainsi. Mais de même que toutes les personnes à l'adolescence cherchent à sauter l'adolescence et à être "tout à fait adulte" dès que possible, ceci est également une tendance parmi les nations et entre les peuples, et l'une des plus grandes choses que nous apprenons de notre mère dans la foi, la culture russe, est la patience de la maturité, la patience de la foi de mille ans, la patience de dix siècles de vie de l'Eglise-la patience d'être patient. 

Dans toute période de l'adolescence, il est une impatience inhérente, et nous souffrons de cela en Amérique. Nous voulons nous tenir sur nos deux pieds avec personne pour nous tenir la main. Mais nous avons besoin que nos mains soient tenues. Nous avons besoin de l'étreinte d'amour d'une mère spirituelle pour nous donner une maturité nécessaire. La maturité n'est pas quelque chose que vous jamais atteindre de votre propre chef. Vous la recevez, elle vous est donnée, et nous en sommes reconnaissants.

La longue souffrance du peuple russe est un autre exemple profond qui doit être un enseignement pour ceux qui sont en Amérique: la capacité de souffrir dans le calme, la capacité de souffrir sans faiblir. Le témoignage de l'Église russe au XXe siècle sous le joug communiste, sous le joug athée, est un exemple profond pour l'Amérique maintenant. L'Amérique ne se dirige pas, pour autant que je sache, vers un quelconque joug communiste, mais elle va certainement sous un joug athée. C'est l'athéisme séculier plutôt que l'athéisme communiste, mais c'est néanmoins un régime athée. 

Comment faire face à cette question, c'est une question que nous devons confronter à l'exemple de l'Église russe, qui a connu cela auparavant. Maintenant, les circonstances sont différentes, et nous ne pouvons tout simplement tout prendre en exemple; mais la capacité à maintenir la foi sous l'influence athée n'est pas quelque chose qui ait besoin d'être inventé. Cela n'est pas une compétence qui doit venir de l'Amérique! Nous pouvons regarder nos ancêtres et recevoir d'eux le témoignage de longanimité, de patience, de  stabilité, dont je pense que nous avons grand besoin dans la diaspora maintenant.

Y a-t-il quelque chose que l'Église en Amérique peut offrir à l'Église d'ailleurs? Bien sûr que oui. Tout le monde a la capacité d'apprendre de tout le monde; donc je ne veux pas me détourner et dire "Non, nous sommes trop jeunes, nous n'avons rien à enseigner." Mais je ne veux pas non plus être impérialiste et dire: "Regardez ce que nous pouvons offrir au monde antique!" 

Mais si nous croyons sincèrement que chaque personne est une icône du Christ, alors nous devons croire aussi que l'Église est partout une image à partir de laquelle nous gagnons une édification spirituelle. Et l'Eglise en Amérique est une Église de mission. C'est une Église qui existe dans une culture plus ou moins complètement étrangère à l'Orthodoxie. Pas une culture comme le communisme l'était en Russie, qui a grandi dans une antipathie envers l'Orthodoxie, spécifiquement contre elle; mais une culture qui "s'en fiche", une culture qui ne sait pas ce qu'elle est, une culture qui "ne peut pas être dérangée." Et l'Eglise en Amérique acquiert de l'expérience dans la façon de répondre à ce genre de questions, qui sont différentes de questions dans le vieux monde. Ici en Russie ces questions sont plutôt nouvelles, alors qu'en Amérique elles ont été le cadre de la vie de l'Église pendant 200 ans -comment parler à des gens qui n'ont aucune idée de ce qu'est l'Orthodoxie, ou qui n'ont aucune idée de ce qu'est la religion, ou qui tout simplement ne s'en soucient pas. Alors oui, nous avons une expérience qui peut également être partagée. Mais nous devons être très prudents l'émotion-individualiste peut devenir très rapidement une émotion triomphaliste. Mieux vaut être humble et partager nos expériences tout simplement que de penser que nous avons quelque chose à enseigner aux autres.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mercredi 19 août 2015

"La seule voix avec laquelle un chrétien orthodoxe a le droit de parole est la voix de l'Eglise:" (4)




Maintenant, quand on voit ceci comme définition du mariage, la raison pour laquelle un mariage doit être entre deux personnes orthodoxes devient beaucoup plus claire

Comment pouvons-nous lutter ensemble pour le Royaume de Dieu si nous ne croyons pas les mêmes choses à propos de ce Royaume? Cela peut-il être fait? Est-ce possible? L'Eglise dit, "Oui" -elle fait des exceptions pour certains cas. 

Mais dans ces cas, l'Eglise dit toujours:  "Vous prenez sur vos épaules une croix beaucoup plus difficile." Nous avons le témoignage des Écritures selon lequel une femme croyante peut sanctifier un mari incrédule, et vice-versa; mais c’est une peine et une croix! Ce serait bien mieux que la femme sanctifie le mari tandis que le mari sanctifie la femme. Tel est l'idéal du mariage que prévoie l’office du mariage. 

Le mariage avec un non-chrétien, bien que compréhensible en termes civils, est presque incompréhensible en termes de l'Église parce qu'il répudie immédiatement l'idée du mariage dans son aspect ascétique. Si quelqu'un ne croit même pas du tout en Christ, comment le mariage peut-il être une co-souffrance par amour pour Lui? Et encore, l'Église fait des exceptions pour les mariages interconfessionnels entre les gens de différentes origines chrétiennes; mais nous devrions encourager nos jeunes à voir ce que le mariage signifie vraiment et à le considérer comme l’offrande ascétique d'une vie pour le Christ.

Cela est lié à la façon dont quelqu'un devient moine ou moniale. Si une personne est pieusement orthodoxe, et veut embrasser la vie monastique, elle ne va pas dans un monastère catholique romain pour le faire. Elle ne va pas dans un monastère protestant pour le faire (même s'il n'y a pas beaucoup de choix). Elle va dans un monastère orthodoxe; et l'idée d'aller dans un monastère d'une tradition différente semblerait scandaleuse et absurde. Mais la vie monastique et la vie conjugale sont parallèles, et dans la vie conjugale, malheureusement, il semble moins absurde d'aller vers d'autres traditions. 

Encore une fois, nous devons avoir confiance en l’économie de l'Église, les mariages entre personnes de confessions différentes peuvent être fructueux et peuvent apporter la sainteté et la Grâce; mais nous savons ce qu’est le langage clair et standard de l'Église, et c’est ce que nous devrions toujours viser. L’économie ne devrait jamais être la norme que nous nous efforçons d’atteindre. Elle devrait être celle qui est exercée pour des raisons spécifiques. dans des cas spécifiques.

- Il semble que l'anthropologie correcte et le caractère concret de ce dont vous avez parlé auparavant irait de pair avec la bonne compréhension du mariage.

- Encore une fois, je pense que nous devons toujours demander et la question que je pose toujours aux gens quand ils parlent de se marier, est: "Qu’essayez-vous réellement de faire ?  Que cherchez-vous exactement à faire? 

"Si quelqu'un vient à moi et dit: "Je pense épouser cette personne," ma première question est toujours: "Pourquoi?" ce qui surprend parfois les gens, comme si la question elle-même était évidente et que la réponse devrait être: "Eh bien, je l’aime." Mais c’est une question importante à poser. "Pourquoi vais-je entrer au monastère?" "Pourquoi vais-je entrer dans le mariage?" 

Si nous ne pouvons répondre à cette question authentiquement, alors nous ne devrions pas y aller. Si quelqu'un va dans un monastère parce que, "Eh bien, je ne sais pas vraiment pourquoi, cela me semble juste être une bonne idée." Ce n'est pas une raison pour entrer dans la vie monastique! 

De même, si quelqu'un va vers le mariage parce que, "Eh bien,  c’est ce que font tous les gens !" C'est pas une raison pour se marier. Si quelqu'un peut répondre à la question "Pourquoi?" la réponse suivante:"Je sais qu’avec cette personne je peux être la personne pour laquelle Dieu m'a créé; que sans ce mariage, je serai toujours moins que la créature que Dieu façonne; mais avec cette personne, dans les liens d'un mariage pieux dans l’Eglise, je deviendrai la personne que Dieu crée, plus authentiquement que je ne pourrais jamais devenir autrement", alors que le mariage ait lieu dès que possible. Alors oui, c’est lié à notre compréhension de qui nous sommes en tant que personnes, de ce que nous faisons avec nos vies, et de ce qu’est l'Eglise.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mardi 18 août 2015

"La seule voix avec laquelle un chrétien orthodoxe a le droit de parole est la voix de l'Eglise:" (3)




Archimandrite Irenei


- J'ai vu que certaines questions se posent à partir de ceci [la réception des convertis]. Si nous pouvons recevoir des personnes de telle ou telle église par chrismation, que disons-nous sur les limites de l'Église orthodoxe? Les lignes sont-elles un peu plus fluides que nous le pensons? Comment avons-nous ces différentes pratiques, tout en maintenant notre ecclésiologie stricte?

- C'est une question à laquelle vous trouverez des réponses différentes de personnes différentes. Et cela est bien sûr un domaine où l'Eglise a besoin de parler clairement au monde moderne. 

Oui, il est vrai, Dieu ne nous donne pas le droit de parler de limites fermes pour Sa Grâce, et nous savons que Dieu aime et prend soin, et œuvre pour sauver même ceux qui sont en dehors de l'Eglise. Cependant, au sein de l'Église, nous savons ce que Dieu nous a donné en tant qu’Eglise. Dieu nous a donné le saint baptême comme un moyen d'entrée dans l'Église. Par économie, nous voyons la vie de la Grâce au-delà de nos frontières; mais Dieu ne nous appelle pas non plus à juger ou à fonder notre vie sur ce qui se passe ailleurs. 

Le Christ nous a commandé d'aller baptiser toutes les nations au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit (Mt 28:19). Ce doit être notre objectif constant. Notre amour pour ceux qui sont en dehors de l'Eglise, et notre reconnaissance de l’œuvre de Dieu en dehors de l'Eglise, ne peut pas changer Son commandement pour nous, qui est d'aller baptiser. Maintenant, s’il y a des circonstances où, par économie, l'Eglise dit "dans ce cas, nous recevons par la chrismation," dans des circonstances spécifiques à cette personne et non comme une règle globale- c'est très bien. 

Il est du ressort de la hiérarchie d’exercer cette grâce, cette économie. Mais la mission de l'Église est de baptiser toutes les nations, et il faut se garder d'édulcorer cette mission en étant trop préoccupés par la définition des "frontières de l'Eglise," de définir qui est un vrai chrétien, qui ne l’est pas; qui est véritablement croyant, qui ne l’est pas. Ce que nous savons, c’est que l'Eglise a l'impératif de baptiser, l'impératif d'attirer les gens dans sa vie, et cela devrait être notre objectif, cela devrait être notre mission, comme elle l'a été pour la première communauté.

- Une question connexe, à nouveau en particulier en Amérique où il y a si peu d’orthodoxes, beaucoup de nos gens se marient avec des chrétiens non-orthodoxes et parfois même avec des non-chrétiens. Évidemment, l'idéal est que deux personnes orthodoxes se marient. Comment communiquez-vous à nos jeunes la gravité du mariage, et le caractère sérieux du choix du conjoint?

Je pense que vous exprimez bien la question, dans le sens que son début n’est pas vraiment la question du mariage orthodoxe et du mariage non orthodoxe. Le début est dans une compréhension tout à fait avilie du mariage. Le mariage en est venu à être compris simplement comme le lien affectif entre deux personnes. 

"Cette personne me rend heureux." "Je ressens ce que je définis comme de l'amour pour cette personne." Et si c’est tout ce qu'est le mariage, un lien émotionnel, il devient difficile de dire "vous devriez épouser cette personne, mais pas cette personne." Si le mariage n’est rien d'autre qu'un sentiment d'attirance ou de bonheur entre les gens, pourquoi devrait-il pas être possible entre un orthodoxe et une personne non-orthodoxe, ou un orthodoxe et un non-chrétien? Quelle est la justification, si c’est tout ce que recouvre le terme de mariage? 

Nos gens ont perdu de vue le fait que le mariage est beaucoup plus: la co-souffrance d'une vie commune en Christ, dont le but est d'atteindre le Royaume de Dieu. La joie émotionnelle qui vient et qui arrive entre un mari et une femme est un fruit de ce travail commun. C’est un fruit puissant, mais il n'est pas un fruit cohérent et persistant. Parfois, il y a une grande tristesse entre un mari et une femme. Parfois, il y a une angoisse partagée, parfois est partagé le chagrin, et parfois, oui, il y a un partage de joie profonde. Mais ce qui est toujours partagé est la lutte pour le Royaume de Dieu. Telle est la vision orthodoxe du mariage: deux vies réunies, afin qu'ensemble, elles puissent lutter plus délibérément pour le Royaume de Christ.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



lundi 17 août 2015

"La seule voix avec laquelle un chrétien orthodoxe a le droit de parole est la voix de l'Eglise:" (2)





- Nous avons ce prochain Concile panorthodoxe en 2016. Envisagent-ils d’aborder les questions d'immoralité sexuelle et comment y faire face pastoralement? Surtout en Amérique, où nous avons même des pasteurs de l'Eglise qui semblent parler carrément contre la tradition.

- Concernant la question de ce qui sera discuté au Concile de l'année prochaine, en supposant que cela aura lieu selon le calendrier prévu, je pense que les gens sont devenus très obsédés par la question de la diaspora et de ce qui sera fait avec son organisation canonique. En raison de cet intérêt, qui est je pense parfois excessif, nous n’avons pas prêté beaucoup d'attention à d'autres domaines qui sont peut-être beaucoup plus importants dans la vie de l'Eglise que la question de l'organisation administrative. 

L'un d'eux est certainement d’aborder le monde moderne avec l'enseignement constant des Pères. Je crois que sur l'ordre du jour (même si l'ordre du jour pour le Concile n'a pas encore été formellement établi, pour autant que je sache) seront des questions telles que la bioéthique et les questions sociales sous une certaine forme. À mon avis, l'une des choses qu'un tel Concile pourrait faire, et qui serait très utile, très utile pour les générations qui suivent, serait de réaffirmer la nécessité pour les pasteurs de l'Eglise, les prêtres de l'Eglise, les prédicateurs de l'Église, de prêcher ses traditions.

Vous avez tout à fait raison de dire qu'il y a eu quelques exemples, même ces deux dernières semaines, de pasteurs orthodoxes qui ont dit des choses qu'aucun chrétien orthodoxe n’a le droit de dire, et nous rappelons que son rang ne donne pas à quelqu’un la capacité de parler contre la tradition. 

Quand on voit ce qui se passe, nous devons appeler les gens à rendre des comptes. La seule voix avec laquelle tout chrétien orthodoxe, qu'il soit laïc ou archevêque, a le droit de parler, est la voix de l'Eglise; et la voix de l'Eglise, malgré notre désir moderne de la gauchir parfois pour être plus à l'aise, est constante et claire. 

Lorsque nous nous abordons de nouveaux sujets dont cette voix n'a pas parlé auparavant (il y a des questions qui n’existent pas dans la Tradition : les questions de bioéthique, par exemple, n’existaient pas au Ve siècle), c’est là que l'Église toute entière se rassemble pour discerner comment sa voix devrait parler. Mais ce n’est jamais à un individu de parler pour l'Eglise; un individu doit dire les paroles de l'Église. 

Nos tendances individualistes modernes, nous poussent parfois dans l'autre sens, et c’est une grande tragédie. Il n'y a rien de plus triste pour moi que de recevoir un journal ou un article où je vois un prêtre de l'Eglise, un "théologien" de l'Eglise, dire quelque chose qui est tout à fait concrètement non conforme à ses traditions. C’est une cause de douleur immense, et il n'y a aucune raison pour que cela doive avoir lieu.

Nous devons tous prendre conscience de ce que nous faisons en tant que peuple orthodoxe, et surtout comme enseignants orthodoxes. On nous donne la responsabilité de porter la Lumière du Christ dans le monde. Si nous portons une autre lumière, y compris la nôtre, nous échouons. Mais même ceci n’est pas une cause de colère. Notre tâche est de ne pas nous mettre en colère contre ces personnes. C’est une cause de tristesse que la lumière que le monde reçoit, ne soit pas la pure lumière du Christ. Et ainsi, ce devrait donc être notre compassion et notre amour qui nous pousse à faire mieux. Surtout quand nous regardons le monde et que nous voyons combien il y a de souffrances. Non seulement les souffrances physiques de la pauvreté, de la faim, mais la souffrance morale qui est le résultat de notre laxisme dans l'enseignement. 

Si nous enseignions les gens avec amour, et avec le zèle de la vérité de l'Evangile, il n'y aurait pas une telle souffrance morale, une telle angoisse dans le cœur des gens. Ceci est un signe de notre faiblesse. Ce doit être l'amour, plutôt que la colère ou la peur ou le jugement qui nous encouragent à faire mieux.

- Une autre question brûlante en Amérique est la réception des convertis. Et encore une fois, en pensant au prochain Concile et aux questions de la diaspora, y a-t-il une possibilité de passer à un système unifié? Est-ce quelque chose que nous voulons? Par exemple, tous les convertis devraient-ils être baptisés, quel que soit le lieu d’où ils viennent?

- C'est une des grandes questions pastorales de nos jours, et certainement pour l’Amérique. Elle existe ailleurs, bien sûr, mais en Amérique, elle est prononcée parce que les différentes juridictions locales ont, à certains moments, insisté sur différents points de vue concernant cette pratique. 

Il y a certaines juridictions qui, en fait, baptisent toujours un converti. Il y a certaines juridictions qui, en fait, chrisment toujours, qui refuseront de baptiser, et vice versa. Et puis il y en a certaines qui ont un peu l’une ou l’autre pratique. Ici, je pense que tout le monde est d'accord, nous devons nous asseoir et regarder nos pratiques, et examiner la situation autour de nous, pour évaluer ce que la réponse pastorale devrait être. 

Il est clair que, du point de vue canonique, il y a un modèle simple dans les canons de l'Eglise pour les différents types de réception, sur la base des circonstances à travers lesquelles ils [les futurs convertis] viennent à l'Eglise -il y a certaines conditions dans lesquelles le baptême est absolument nécessaire, il y a certaines conditions dans lesquelles la chrismation peut être administrée, un baptême ayant déjà été effectué, etc. Il y a des réponses à l'apostasie, au schisme, etc. La tradition canonique est claire.

Ce qui est beaucoup moins clair est la condition du christianisme au XXIe siècle, et comment il se réfère à la condition du christianisme dans les périodes au cours desquelles ces canons furent écrits. 

Les canons ont été écrits lorsque, dans l'ensemble, il y avait une église et qu’elle était l'Eglise orthodoxe. Tout écart de l'Église était un départ de l'Orthodoxie, et il fut question de savoir comment revenir à l'Orthodoxie. 

Si vous étiez dans le schisme par rapport à l'Orthodoxie, vous étiez ramenés dans l'Eglise. Mais nous vivons dans un monde où il y a maintenant de nombreuses traditions chrétiennes qui ne sont pas connectées à l'Eglise orthodoxe, et ce n’est pas une situation que traite spécifiquement la plupart des canons. Donc, je crois que la plupart de nos hiérarques sont d'accord que nous devons nous asseoir et parler de la façon d'appliquer les principes canoniques, qui sont clairs et pertinents, mais qui doivent être appliqués pastoralement à notre situation d’aujourd'hui.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



Renaissance des Jeunesses Hitlériennes en Ukraine



Renaissance des Jeunesses Hitlériennes en Ukraine




En Ukraine la situation politique est telle qu’une bonne partie de la population se trouve sous l’emprise d’une propagande de masse double, celle de l’Occident et celle du régime. Dans cette ambiance de guerre d’ailleurs annoncée clairement par Porochenko et Iatseniouk comme une guerre contre la Russie, les enfants se trouvent embrigadés par leurs parents directement dans des camps de vacances d’entraînements ou des organisations « scouts » du type des fameux « Diables de la Forêt » de Roman Choukhevytch. Dans ces associations, les enfants sont politiquement formés, entraînés à la guerre et subissent une propagande raciale et idéologique nationaliste. A l’heure où l’Ukraine souhaite rentrer dans le giron européen, petit survol de la renaissance des jeunesses bandéristes millésime 2015.
Il ne faudrait pas croire que ces associations d’embrigadement de la Jeunesse ne sont le fait que de quelques illuminés. Les partis néo-nazis ultranationalistes organisent déjà des camps ou formation visant les plus jeunes. Il n’est pas question ici d’adolescents mais bien d’enfants, de jeunes garçons mais aussi fillettes à partir de six ans seulement. Le SBU, police politique et services secrets ukrainiens met aussi la main à la pâte en organisant régulièrement des animations et concours divers, dont de dessins où les enfants sont invités à prendre pour thème « les cannibales russes ayant ravagé un village ukrainien ». Tout est fait pour placer le Russe dans le même cadre historique que celui de l’idéologie nazie : « le barbare de l’Est, débile, le sous-homme asiatique menaçant la civilisation ». C’est la haine que ces enfants apprennent mais plus loin que la haine, et ceci est sans doute peut-être encore plus grave, l’embrigadement militaire des enfants.
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Organisés en sections ou compagnies, les enfants subissent un entraînement militaire, séance de tirs avec des armes fictives, marches, défilés et parades, rituels et logiques militaires avec une hiérarchie. Cet apprentissage va jusqu’au parcours du combattant et la venue d’instructeurs pour leur expliquer les armes modernes, les familiariser à leur vue et leur faire des démonstrations. Ces camps se développent un peu partout en Ukraine. Les organisateurs pour attirer un maximum de monde tiennent à la gratuité totale de ces camps qui peuvent durer de quelques jours à plusieurs semaines. L’entraînement et l’embrigadement se situent aussi au niveau de l’esprit de corps, accomplissement par roulement des tâches domestiques, foi patriotique en fait dévoyée en nationalisme. Le milliardaire ukrainien et chypriote Kolomoïsky en finance par exemple un à Dniepropetrovsk pour des garçons de 10 à 14, comprenant un total de 300 pré-adolescents (voire la l’album photo de la page Facebook de son ex-adjoint Boris Filatov avec un nombre impressionnant des “J’aime” et des “Partages” nous parlant des enfants scandant dans la joie et la bonne humeur: “Une nation. Une Patrie” qui nous rappelle étrangement: “Ein Volk! Ein Reich!“).
FB-Boris Filatov11844110_885554234857564_1180405488_nDans l’ambiance nationaliste et guerrière que connaît l’Ukraine, les familles simples et pauvres se laissent également facilement tentées par l’envoi de leur progéniture sans aucun frais « pour passer des vacances » avec des camarades. Vous trouverez ici la description d’un camp organisé par le Parti Svoboda derrière le terrible bataillon de massacreurs Azov, dénoncés à plusieurs reprises pour ses crimes de guerre par Amnesty International. Les « gentils animateurs » du camp qui vont prendre en charge les « azovets » viennent directement du bataillon combattant sur le front, il sert par ailleurs à recycler les blessés graves du régiment. Imaginons d’anciens de la SS Leibstandarte Adolf Hitler venant dans un coin de campagne, au milieu des papillons et des forêts, apprendre à des têtes blondes comment se servir d’un Sturmgewehr 44… Ce camp est prévu pour des adolescents de 12 à 18 ans, les cours sont sérieux, manœuvres militaires, apprendre à monter et démonter de vraies armes, bases des premiers soins, parcours d’obstacles, tir avec des armes à air comprimé utilisées en principe dans le paint-ball, mais aussi conférences et projections de films patriotiques ou militaires, courses d’orientations, jeux de stratégie grandeur nature et sports. C’est littéralement la renaissance des Jeunesses Hitlériennes repeintes aux couleurs de l’Ukraine.
L’inquiétude en Europe de la multiplication de ses pratiques doit être grande. C’est toute une population, des dizaines de milliers d’enfants qui sont en train d’être habitués à la guerre. A la fin de 1944, alors que le loup nazi était acculé dans sa tanière, Hitler avait ordonné la levée en masse de la « Tempête du peuple », à savoir tous les « hommes valides » à rejoindre le Volkssturm et bientôt la Hitlerjugend elle-même, des enfants dont certains n’avaient pas 12 ans. Les vieux furent moins facile à convaincre de se battre jusqu’à la mort, beaucoup levèrent les bras à la première occasion et ne firent pas de zèle. Il en fut tout autrement des plus jeunes ayant subi un lavage de cerveau dans les préparations de la Jeunesse Hitlérienne. Ces enfants soldats fanatisés étaient redoutés des alliés, tant Occidentaux que Soviétiques. Ignorant souvent le danger ou la peur, intrépides et agiles, armés de quelques panzerfaust (une roquette antichar jetable à un coup) et d’armes de poing, ils se firent massacrer sur place, parfois avec un héroïsme hallucinant. Leur mort ne changea pas grand-chose, ils furent balayés, la guerre était déjà perdue de longue date.
Quel futur l’Ukraine se prépare-t-elle en armant et en entraînant des enfants ? Quel monde démocratique l’Union européenne et la France supportent-ils en Ukraine à travers le régime de Porochenko ? Partout dans le monde, les enfants soldats et leur sort tragique ont été dénoncés. Y-aura-t-il bientôt des fanatiques de 10 ans sautant sur des mines en hurlant « Slava Oukraïni »(NDT : “Gloire à l’Ukraine” – en ukrainien) un AK-47 entre les mains ? A tous les parents je leur demande en leur âme et conscience de se demander quel régime nous supportons en Ukraine, souhaiteriez-vous cela pour la France, pour vos enfants ?
Laurent Brayard