samedi 6 juin 2015

Comment diriger le monde, d'après saint Marc l'Ascète


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Il est très facile de diriger le monde.

Tout d'abord, il faut ... diriger la nation, ce qui est une chose beaucoup plus facile.

Afin de diriger la nation, il faut diriger sa famille, ce qui devrait être encore plus facile.

Mais finalement, une seule chose est vraiment nécessaire: se diriger et régner sur soi-même, pour réprimer ses passions et ses péchés.

Ceci, croyez-le ou non, est impossible pour un être humain. Seul Dieu peut y parvenir.

Il faut pour cela beaucoup de prière, de patience, de repentance et la simplicité de l'espérance.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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Sur cette photo deux amis partagent un moment de partage profond: l'un d'eux attend que l'autre ait fini pour écrire quelques noms à commémorer dans la prière.

Le rôle de la personne dans l'histoire: sainte Xénia




Il n'y a probablement pas un seul manuel d'histoire qui parle de la Bienheureuse Xénia de Saint-Pétersbourg, dont nous célébrons la mémoire   [le 24 janvier/ 6février]. Pourtant, chaque manuel d'histoire contient immanquablement quelque chose sur Napoléon et ses actes Ces deux personnes ont vécu à peu près au même moment, au tournant du XIXe siècle. Leurs contributions à l'histoire sont-elles en effet complètement disproportionnées?

Les actes de Napoléon sont bien connus: des centaines de milliers de victimes (dont certaines sont enterrées ici, dans le monastère Sretensky); des églises dévastées et pillées - et pas seulement en Russie, mais aussi à Venise, par exemple, et dans toute l'Europe, et ... les vies ruinées de beaucoup de gens en son temps. Napoléon exerce également une influence spirituelle considérable, comme en témoignent les œuvres de Tolstoï et Dostoïevski, par exemple Raskolnikov, tourmenté par le doute - "Suis-je une créature tremblante ou ai-je le droit?" - qui  massacra la vieille femme avec une hache, avec pourrait-on dire,  le nom de Napoléon sur ses lèvres...

La vie de la bienheureuse Xénia est également bien connue de nous : À l'âge de vingt-six ans, encore une tout à fait jeune femme, elle devint soudain veuve. Elle prit sur elle la lutte ascétique [podvig] de folie pour l'amour du Christ, abandonnant sa maison, errant toujours en veste rouge et  jupe verte, ou en veste verte et jupe rouge, étant soumise au ridicule et aux insultes constantes, tout en restant en prière incessante. Pour ses longues années de lutte ascétique, incompréhensible pour le monde, la Bienheureuse Xénia reçut de Dieu la grâce d'aider les gens rapidement et efficacement; son rôle dans le sort des milliers d'êtres fut manifesté clairement et triomphalement.

Son don particulier était dans la résolution des problèmes de famille de beaucoup de gens. Un jour, lors d'une visite de la famille Golubev, la Bienheureuse  Xénia annonça à leur fille de dix-sept ans : "Ici, tu fais du café pendant que ton mari est en train d'enterrer sa femme à Okhta... cours-y vite !" La jeune fille, confuse, ne savait pas comment réagir à ces paroles étranges, mais la Bienheureuse Xénia la força - littéralement avec un bâton - à aller au cimetière Okhta à Saint-Pétersbourg. Là, enterrant sa jeune femme qui était morte pendant l'accouchement, il y avait un médecin qui pleurait, inconsolable, et qui finalement perdit conscience. Les Golubev essayèrent de le réconforter du mieux qu'ils purent. C'est ainsi qu'ils firent connaissance. Le contact  continua après une certaine période de temps et, un an plus tard, le médecin  proposa le mariage à la fille des Golubev; leur mariage fut aussi heureux que cela était possible. Des cas semblables où la Bienheureuse Xénia aida à des familles sont innombrables: elle est vraiment devenue une génitrice de vies humaines.

Napoléon est enterré dans le centre de Paris, dans le dôme de la chapelle des Invalides, où les touristes viennent avec impatience jeter un regard à son sarcophage de porphyre rouge monté sur un piédestal de granit vert. Personne ne vient pour prier ou pour lui demander quelque chose. Pour nos contemporains, Napoléon est juste une pièce de musée, une partie du passé ossifié. Son influence aujourd'hui est négligeable : au mieux, il peut fournir du matériel banal pour les films, ou pour des exercices pseudo-historiques pour graphomanes en herbe.

La tombe de la Bienheureuse Xénia a été, pendant plus de deux cents ans déjà, une source de guérison, une aide efficace dans des circonstances difficiles, et la résolution de problèmes insolubles. Ainsi, la Bienheureuse Xénia est apparue à un homme souffrant d'alcoolisme, lui disant sévèrement: "Cesse de boire! Les larmes de ta mère et de ta femme ont inondé ma tombe!" ai-je besoin de mentionner que cet homme ne toucha jamais à nouveau à la bouteille?



Chaque jour des milliers de personnes se rassemblaient (et continuent de se rassembler) sur la tombe de la Bienheureuse Xénia, demandant son aide et laissant des notes avec des appels au secours ; ces notes ont toujours couvert la chapelle de la sainte comme une centaines de guirlandes, des milliers et des millions de notes ont invoqué son nom. Mais pas une seule note n'a jamais été laissée sur la tombe  de porphyre rouge sur un piédestal vert de Napoléon?

Dans les études historiques contemporaines, le terme "histoire sociale" est de plus en plus répandu. Cela va dans une direction très prometteuse, car cela attire l'attention sur la vie des gens simples, sur la signification de "petites actions" dans la vie de la société, et des rôles décisifs de gens ordinaires dans le processus historique.

On aurait tort de penser que l'histoire est faite par les puissants de ce monde ou aux sommets du pouvoir politique: l'histoire n'est pas du tout ce que l'on nous montre à la télévision, l'histoire réelle a lieu dans le cœur humain: si quelqu'un se purifie par la prière, la pénitence, l'humilité et la patience dans l'épreuve, alors son rôle dans sa propre vie, et donc dans la vie de ceux autour de lui - et donc dans toute l'histoire humaine - augmente d'une manière incommensurable.

La Bienheureuse Xénia ne fut pas à la tête d'un gouvernement, ne rassembla pas une armée de milliers d'hommes, et ne dirigea pas des campagnes de conquête ; simplement elle pria, jeûna, humilia son âme, et patiemment elle endura toutes sortes d'offenses. Pourtant, son influence sur l'histoire humaine a été infiniment plus grande que celle de n'importe quel Napoléon. Même si les manuels d'histoire n'en parlent pas...

Le Christ, cependant, nous parle de cela dans l'Evangile car "que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme? [Marc 8:36] Ayant à l'esprit l'exemple de Napoléon et de la Bienheureuse Xénia, ces paroles     deviennent d'autant plus convaincantes.

L'histoire n'est faite ni au Kremlin, ni à la Maison Blanche, ni à Bruxelles ni à Strasbourg, mais ici et maintenant dans nos cœurs, s'ils sont ouverts à Dieu et aux gens. Amen!


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



L'Ami de Dieu/上帝的朋友 [34]


Chacune des pierres
De ta demeure céleste
Tu la poses ici

Haïjin Pravoslave

vendredi 5 juin 2015

Fumées et miroirs (d'après Stanislas Lem in Solaris)

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Nous n'avons pas besoin d'autres mondes. Nous avons besoin de miroirs. Nous ne savons que faire avec d'autres mondes.

Un seul monde, le nôtre, nous suffit; mais nous ne sommes pas capables de l'accepter pour ce qu'il est.

Les saints sont nos miroirs. Mais nous avons peur de les regarder.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après 

Métropolite Innocent de Moscou: De la Confession




What Is Necessary for a Saving Confession?



Qu'est-ce que la confession? 

La confession est l'aveu oral de ses péchés qui pèsent lourd sur la conscience. La repentance purifie l'âme et la rend prête à recevoir le Saint-Esprit, mais la confession, pour ainsi dire, vide seulement l'âme des péchés.

Présentons une simple analogie et comparaison concernant la confession. Par exemple, supposons que vous ayez un seul récipient quelconque, que, par négligence ou par paresse vous avez laissé atteindre un stade où, peu à peu, il a accumulé toutes sortes de saletés si bien que votre récipient est devenu non seulement inutilisable mais même insupportable à regarder sans répugnance. 

Mais que faire si un roi voulait vous donner en cadeau une sorte de baume parfumé et précieux, dont une goutte pourrait guérir toutes les infirmités et nous protéger- que se passerait-il alors? Refuseriez-vous un tel cadeau de valeur seulement parce que vous n'auriez aucun autre récipient propre dans lequel le mettre? Non! Il serait très naturel pour vous d'accepter un tel cadeau et vous essaieriez de nettoyer votre récipient.

Comment pourrait-on commencer à purifier notre récipient?

Sans doute, avant toute autre chose, faudrait-il le débarrasser de toute souillure; vous commenceriez par un lavage à l'eau et, peut-être même le passeriez-vous par le feu afin qu'il ne conserve plus aucune de ses anciennes odeurs, n'est-ce pas?

Maintenant, si le récipient représente l'âme qui vous est donnée par Dieu, que vous avez amené à un tel état qu'il a été rempli de toutes sortes de transgression et d'iniquités; que le baume odorant, donné par le Roi, signifie le Saint-Esprit, Qui guérit toutes les infirmités et afflictions, que le Roi des Cieux et de la terre, Jésus-Christ, répand largement sur nous. Examiner votre récipient, signifie ressentir votre culpabilité devant Dieu et vous rappeler tous les péchés qui sont entrés comme des voleurs dans votre cœur. Purifier le récipient caractérise la confession de vos péchés devant votre père spirituel, et le lavage à l'eau et au feu signifie un repentir sincère, et même des larmes et une résolution volontaire à endurer tous les désagréments, les èpreuves, les afflictions, les malheurs, et même les calamités qui peuvent nous advenir.

Maintenant dites-moi: la confession est-elle profitable ou nécessaire? Certes, elle est profitable et même indispensable; parce que, tout comme il est impossible de nettoyer un récipient sans le débarrasser de toute impureté, de la même façon, il est impossible de purger votre âme des péchés sans confession. Mais dites-moi, la confession à elle seule est-elle suffisante pour la réception de l'Esprit Saint? Certainement pas, parce que, pour recevoir le baume odorant et précieux dans un récipient souillé il ne suffit pas de simplement le vider, mais il est nécessaire de le laver avec de l'eau et  d'achever cette purification avec le feu. Justement, afin de recevoir le Saint-Esprit, il ne suffit pas de confesser ou de réciter vos péchés devant un père spirituel, mais il est nécessaire en outre de purger votre âme avec la repentance ou la contrition et la douleur de l'âme, et de brûler tout cela avec l'endurance volontaire des afflictions. Alors, voici ce que la confession et la repentance signifient!

En quoi une confession véritable et correcte consiste-t-elle? Quand nous voulons nettoyer notre conscience de nos péchés dans le Mystère de repentance, nous devons faire ce qui suit:

1) Avant toute chose, il est nécessaire de croire au Seigneur Jésus-Christ et d'espérer fermement qu'Il est prêt à pardonner tous les péchés, quelle que soit leur magnitude, si seulement le pécheur se repent de grand cœur; il est nécessaire de croire et espérer que le Dieu de tous veut et cherche notre retour vers Lui. De cela, Il nous en assure par le prophète ainsi: Je suis vivant, dit le Seigneur, c'est-à-dire, je vous assure et jure par Ma vie, que je ne désire pas  la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive.

2) Il est nécessaire d'avoir un cœur brisé. Qui est Dieu? et qui sommes-nous? Dieu est le Créateur Tout-Puissant du Ciel et de la terre; Il est le Juge redoutable et juste. Et nous? Nous sommes des mortels faibles et insignifiants. Toutes les personnes, même les plus grandes, sont moins que poussière devant Dieu, et nous ne pourrons jamais imaginer combien répugnant pour Dieu est le péché et combien toute transgression L'offense. Et nous, insignifiants et faibles, nous les mortels recevant sans cesse des biens de notre Dieu, nous osons L'offenser, Lui le Très Bon? Oh! C'est si horrible! Nous sommes de tels débiteurs devant Dieu, de tels transgresseurs, que nous ne devrions non seulement pas oser nous appeler Ses enfants, mais ne sommes même pas digne d'être Ses plus humbles serviteurs.

Par conséquent, au vu de tout cela, vous voyez quelle contrition, quelles lamentations, il est nécessaire d'avoir ensuite, quand nous voulons nous purger des péchés. Et un tel sentiment, il  faut l'avoir non seulement avant et pendant la confession, mais aussi après la confession. Et plus important encore, voulez-vous offrir à Dieu un sacrifice acceptable pour Lui? Naturellement, nous voulons tous cela et autant que possible, nous l'offrons. Mais que pouvons-nous Lui offrir de véritablement acceptable? Un cœur brisé. Le sacrifice pour Dieu est un esprit brisé; un cœur qui est brisé et humilié, voici une offrande à Dieu plus précieuse que toutes les offrandes et oblations!


Photo par Anna Galperina


3) Il est nécessaire de pardonner à tous nos ennemis et à tous ceux qui nous ont offensés, toutes les choses nuisibles et offensives qu'ils nous ont faites. 

Pardonner-que signifie pardonner? 

Pardonner, ne jamais se venger, ni secrètement, ni ouvertement; ne jamais rappeler les torts, mais plutôt les oublier et, surtout, aimer son ennemi comme un ami, un frère, comme un camarade; protéger son honneur et le traiter correctement en toutes choses. Voilà ce que cela signifie pardonner. 

Et qui nie que cela est difficile? Ainsi, c'est une chose difficile de pardonner les torts, mais celui qui peut pardonner les torts est pour cette raison très grand, à la fois devant Dieu et devant les hommes, Oui, c'est une question difficile que de pardonner vos ennemis; mais il est nécessaire de pardonner, sinon Dieu Lui-même ne pardonnera pas. Jésus-Christ a dit: Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera également vos offenses. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs offenses, votre Père céleste ne vous pardonnera pas vos offenses. Au contraire, si vous priez Dieu à toute heure, si vous avez une telle foi que vous pouvez déplacer des montagnes, même si vous donnez tous vos biens aux nécessiteux, et que vous donnez votre corps pour être brûlé, -si vous ne pratiquez pas  le pardon et ne souhaitez pas pardonner à votre ennemi, alors tout est en vain, car dans de telles circonstances, ni la prière, ni la foi, ni la charité, ne vous permettront de vous sauver, en bref, rien ne vous sauvera.

Mais s'il est nécessaire de pardonner à nos ennemis, de même aussi il est indispensable de demander également le pardon de ceux qui nous ont offensés. Ainsi, si vous avez offensé quelqu'un par la parole, demandez-lui pardon,  prosternez-vous à ses pieds et dites: "Pardonne-moi." Avez-vous offensé par une action? Efforcez-vous de vous racheter de votre culpabilité et des infractions et de remédier aux dommages causés, alors, soyez certains que tous vos péchés, peu importe leur gravité, seront pardonnés.


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4) Il est nécessaire de révéler vos péchés correctement et sans aucune dissimulation. Certains disent: "Pour quelle raison devrais-je révéler mes péchés à Celui Qui connaît tous nos secrets?" Certes Dieu connaît tous nos péchés, mais l'Église, qui a le pouvoir de Dieu pour pardonner et absoudre les péchés, ne peut les connaître, et pour cette raison, elle ne peut pas, sans confession, prononcer l'absolution.

Enfin, il est nécessaire de manifester la ferme intention de vivre sagement à l'avenir. Si vous voulez être dans le Royaume des Cieux, si vous voulez que Dieu pardonne vos péchés, alors arrêtez de pécher! C'est à cette seule condition que l'Eglise absout le pénitent de ses péchés. Et celui qui ne pense pas du tout à s'amender, se confesse en vain, œuvre en vain, car même si le prêtre dit, "je pardonne et j'absous," le Saint-Esprit ne lui pardonne pas et ne l'absout pas!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Orthodox Life, 
vol. 38, no. 4 
(Juillet-Août, 1988), 
pp. 20-22.
cité par 
Pravmir


L'Ami de Dieu/上帝的朋友 [34]



La Grâce du Christ
Fait se lever sur les âmes
Une aube nouvelle

Haïjin Pravoslave

jeudi 4 juin 2015

Que fais-tu Elie? (d'après 3 Rois, 19:14-15)

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Une parole du Seigneur fut adressée à Elie: "Que fais-tu ici, Elie?"

Il répondit, ... "Je suis très zélé pour le Seigneur Dieu Tout-Puissant. Les Israélites ont abandonné Ton alliance, ils ont renversé Tes autels, et mis Tes prophètes à mort par l'épée. Je suis le seul qui reste, et maintenant ils essaient de me tuer aussi."

Mais le Seigneur lui dit: "Pourtant, je me réserve en Israël sept mille hommes-tous ceux dont les genoux ne se sont pas prosternés devant Baal, et dont la bouche ne l'a pas embrassé."

Donc, assure-toi de tout faire pour aimer Dieu, scrute ta conscience et ne crains rien. Dieu est avec toi et tu n'es pas seul.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mercredi 3 juin 2015

L'Eglise Serbe a deux nouveaux saints qui ont sanctifié les USA!


Saint  Sébastien de Libertyville          Saint Mardaire de Jackson
(30 novembre)               (12 décembre)

*

Saint Sébastien et saint Mardaire
priez Dieu pour nous!

Saint Fol-en-Christ Gabriel de Géorgie: Ne jugez pas!

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Ce qui ne va pas chez les gens est pure coïncidence. Ne considérez pas avec mépris qui que ce soit, même si vous voyez combien ces personnes sont immorales, enclines à boire ou blasphématrices. L'image de Dieu est en elles, quelque part, aussi, même si, bien sûr, elles n'en sont pas conscientes.

Il est naturel pour l'Ennemi de venir salir cette image. Il est difficile de voir l'image de Dieu dans ceux qui se moquent de vous et se comportent comme des brutes envers vous. 

Vous devriez vous sentir encore plus désolé pour eux parce que leurs âmes ont été déformées, dans la mesure où elles sont peut-être au-delà de la possibilité de correction, ce qui les condamne à un tourment éternel.

Combien ceci est difficile: Aimez vos ennemis!

Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après


Saint et Bienheureux Fol-en-Christ
Gabriel
de
Géorgie

mardi 2 juin 2015

Saint Nicolas de Jitcha: La durée de vie d'un corbeau



Dieu ne nous a pas envoyés sur terre pour que nous puissions vivre confortablement, mais pour nous préparer à la vie éternelle qui nous attend.


Il suffit de penser quelle terrible tragédie ce serait si notre Créateur ne pouvait pas nous offrir quelque chose de mieux, de plus lumineux et de plus long que la vie sur la terre, qui a un parfum de déclin et de mort, et qui dure moins que la vie d'un corbeau !

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Staretz Ephraim d'Arizona: Le chemin de la vie

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Le chemin de la vie n'est que peine et larmes, épines et griffes.

Des croix surgissent partout, il y a du stress et de l'affliction partout. Chaque pas est un Gethsémani, chaque colline un Golgotha, chaque instant une lance.

Si l'on pouvait presser la terre comme une éponge, elle exprimerait du sang et des larmes.

 Version français Claude Lopez-Ginisty
d'après

Les racines chrétiennes de la Syrie du Nord

racines syrie

Racines est un émouvant montage audiovisuel réalisé, voici vingt ans, par Nabil Antaki, qui a été projeté à d’innombrables jeunes chrétiens syriens pour leur montrer leurs racines chrétiennes et les leur faire aimer et défendre. Dans le chaos organisé en Syrie depuis des années par ceux qui croient y avoir un intérêt, ce document, qui vient d’être mis en ligne surYouTube le 4 avril dernier, témoigne de ces vénérables pierres qui tiennent encore debout et qui ont été élevées par des hommes de foi dès le début de la christianisation de la Syrie : c’est le symbole poignant de ceux qu’on veut tuer mais qui ne veulent pas mourir et que nous abandonnons… (source)




racines syrie
Racines est un émouvant montage audiovisuel réalisé, voici vingt ans, par Nabil Antaki, qui a été projeté à d’innombrables jeunes chrétiens syriens pour leur montrer leurs racines chrétiennes et les leur faire aimer et défendre. Dans le chaos organisé en Syrie depuis des années par ceux qui croient y avoir un intérêt, ce document, qui vient d’être mis en ligne surYouTube le 4 avril dernier, témoigne de ces vénérables pierres qui tiennent encore debout et qui ont été élevées par des hommes de foi dès le début de la christianisation de la Syrie : c’est le symbole poignant de ceux qu’on veut tuer mais qui ne veulent pas mourir et que nous abandonnons…

lundi 1 juin 2015

Jean-Claude Larchet: Le point de vue orthodoxe sur la traduction du Notre-Père



La Sainte Face - icône contemporaine

Disons-le d’emblée, il n’y a pas en France de texte unique du Notre-Père, que ce soit pour la pratique ecclésiale ou la pratique personnelle.

Cela s’explique en grande partie par la situation ecclésiologique de la diaspora, où il n’y a pas une Église locale unique avec une langue unique et une autorité épiscopale unique, mais la présence d’une pluralité d’Églises locales, correspondant à la multiplicité des groupes d’immigrés auxquelles elles correspondent et représentées chacune par un diocèse, plusieurs diocèses pouvant se superposer sur un même territoire, ce qui n’est pas conforme aux canons de l’Église ancienne toujours en vigueur dans l’Église orthodoxe, mais est une réalité pour le moment irréformable, tant il est difficile, concrètement, de réunir les conditions pour la création d’une Église locale unique.

Depuis de nombreuses années s’est constituée dans chaque pays de la diaspora une Assemblée des évêques orthodoxes ; ces Assemblées ont un président d’honneur qui, conformément aux diptyques (ordre de préséance selon le rang honorifique), est l’évêque-métropolite du patriarcat de Constantinople, mais cette Assemblée n’a pas, selon l’ecclésiologie orthodoxe, de réalité canonique (comme en a une l’Assemblée des évêques ou le Saint-Synode d’une même Église locale), et elle peut formuler des avis mais n’a pas de pouvoir décisionnaire et exécutif, chaque évêque restant, selon les statuts définis lors de la création de ces Assemblées, soumis au seul Synode de l’Église locale dont il dépend.

Du point de vue linguistique, il y a à la base deux langues liturgiques fondamentales : le grec liturgique, adopté par les Églises locales de tradition grecque (la partie hellénophone des patriarcats de Constantinople, d’Alexandrie et de Jérusalem, la Grèce, le Mont-Athos), et le slavon, adopté par les Églises de tradition slave (russe, bulgare, serbe). Certaines Églises utilisent depuis plus ou moins longtemps la langue vernaculaire qui leur est propre : c’est le cas de l’Église d’Antioche et d’une partie de l’Église de Jérusalem qui utilisent l’arabe, de l’Église roumaine et de l’Église serbe.

Présentes dans la diaspora, ces différentes Églises ont, pour la plupart de leurs paroisses, gardé ces langues, mais ont aussi créé des paroisses francophones, qui ont le français comme langue liturgique ; il y a aussi des paroisses mixtes qui utilisent alternativement les deux langues ; dans certaines paroisses, certaines prières importantes (comme le Credo ou le Notre Père) sont dites deux fois : une fois dans la langue originale et une fois en français.
Ce sont surtout les traductions en français de la Liturgie, laquelle inclut le Notre-Père, qui ont contribué à définir la traduction de la prière dominicale.

Or plusieurs traductions de la Liturgie en français ont été réalisées au fil du temps et utilisées par les paroisses francophones, et des différences notables y apparaissent dans la traduction du Notre Père. Il y a une entente sur la façon de traduire toute la première partie, mais trois des demandes de la seconde partie, qui sont problématiques, ont été diversement traduites. Cet article prenant place dans le cadre d’une réflexion sur la 6e demande en relation avec le changement de traduction récemment imposé à ses fidèles par l’Église catholique-romaine, nous nous concentrerons sur elle et nous limiterons, à la fin de cet article, à quelques remarques sur les autres demandes qui posent un réel problème aux yeux des Orthodoxes.

Voyons tout d’abord comment la 6e demande a été traduite au fil des différentes éditions de la Liturgie de saint Jean Chrysostome – qui a une valeur normative puisque le Notre Père y est chanté (selon l’usage des Églises russe et roumaine) ou lu (selon l’usage des Églises grecque et serbe) solennellement et publiquement.

— La Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome, traduction de Mgr Sylvestre, Nice, 1965 est l’une des premières éditions orthodoxes du texte de la Liturgie en français et a été longtemps en usage dans la plupart des paroisses francophones ; elle l’est encore dans quelques-unes d’entre elles qui n’ont pas voulu modifier les habitudes des célébrants et des fidèles : « et ne nous induis pas en tentation. » Cette traduction était celle de la traduction Second de la Bible, une version protestante du XIXe siècle appréciée par beaucoup d’Orthodoxes (aujourd’hui encore) pour sa littéralité. Certaines paroisses francophones de tradition slave ont volontiers adopté cette traduction de la 6e demande parce qu’elle correspond formellement à la traduction slavonne : не введи нас во искушение.

— Le 4 janvier 1966, les autorités catholiques, orthodoxes et protestantes ont décidé d'adopter une traduction commune du Notre Père en langue française. Du côté orthodoxe, la déclaration commune qui a été faite à ce sujet porte les signatures des membres de ce qui était alors le Comité Interépiscopal Orthodoxe (ancêtre de l’actuelle Assemblée des Évêques Orthodoxes de France [A.E.O.F.]). La traduction adoptée pour la 6e demande était alors la suivante : « et ne nous soumets pas à la tentation. »

— La Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome, publiée avec la bénédiction de S. E. Georges, archevêque de l’Archevêché des paroisses russes en Europe occidentale (rue Daru), éd. Liturgica, Paris, 1999, s’est conformée à cette traduction, qui a été également adoptée quelques années plus tard par une édition destinée aux paroisses francophones de l’Église roumaine : Divines Liturgies de saint Jean Chrysostome et de saint Basile le Grand, traduites du grec par l'archimandrite Jacob, le hiéromoine Élisée et le père Dr. Y. Goldman, éditées avec la bénédiction de S. E. l’archevêque Joseph, métropolite de la Métropole orthodoxe roumaine d’Europe occidentale et méridionale, Villebazy, 2002).

Si beaucoup de prêtres ont adopté la traduction de la Liturgie publiée par les éditions Litrurgica en remplacement de celle de Mgr Sylvestre, beaucoup se sont montrés réticents à adopter le texte du Notre Père, et beaucoup de fidèles ont eu la même attitude. D’une part ils ne voulaient pas, pour une prière courante, changer des habitudes acquises de longue date ; d’autre part ils percevaient bien que le texte est problématique du point de vue de la théologie et de la spiritualité orthodoxes.

La traduction précédente : « ne nous induis pas en tentation » était déjà ambiguë ; mais la nouvelle formule indiquait très clairement que non seulement Dieu est susceptible nous tenter, mais encore qu’il peut nous soumettre à la tentation, laissant entendre que non seulement il peut nous la proposer, mais encore nous en imposer le contenu. Or il est clair pour la conscience orthodoxe : 1) que Dieu lui-même ne nous tente pas (cf. Jc 1, 13) et que c’est là, selon les Écritures et l’enseignement unanime des Pères, l’œuvre du Tentateur, le diable, et des démons, et 2) qu’il est encore moins susceptible de nous soumettre à la tentation, car l’homme ne peut être poussé à succomber à la tentation que par le pouvoir que le diable exerce sur lui (dans le cas d’un non-baptisé par exemple), et/ou par sa propre volonté suivant ses passions (ou comme le dit l’Écriture [Jc 1, 14], par sa propre convoitise).

Beaucoup avaient conscience que, si l’on voulait garder le verbe « soumettre », la formule correcte aurait dû être : « fais que nous ne soyons pas soumis à la tentation », ou encore, comme le disait l’ancienne traduction catholique qui ne respectait pas la littéralité du texte mais correspondait bien à son sens véritable : « ne nous laisse pas succomber à la tentation ».

Une résistance passive à la nouvelle formule s’est donc établie de facto dans bien des cas ; quelques voix se sont élevées, la plus militante et retentissante étant celle de Jean-Marie Gourvil qui, d’abord dans un texte polycopié puis dans un livre publié en 2004 aux éditions F.-X. de Guibert et intitulé Ne nous laisse pas entrer dans l’épreuve. Une nouvelle traduction du Notre Père, a argumenté de façon approfondie contre cette nouvelle traduction, récapitulant toute la littérature patristique et exégétique afférente qui ne va pas dans son sens. À la fin de son étude, il proposait différentes traductions possibles : « ne nous laisse pas succomber à la tentation » ; « ne nous laisse pas entrer dans la tentation » ; « ne nous laisse pas être emportés par la tentation » ; « ne nous laisse pas entrer dans l’épreuve » ; « ne nous laisse pas succomber dans l’épreuve ». Au moment de publier le livre, la commission liturgique de l’A.E.O.F. avait cependant adopté la formule « ne nous laisse pas entrer dans l’épreuve », et J.-M. Gourvil, la tenant déjà pour acquise par l’A.E.O.F l’utilisait comme titre de son livre, non sans créer une certaine incohérence avec son contenu.

— C’est cette dernière traduction – « ne nous laisse pas succomber dans l’épreuve » – qui fut en effet adoptée dans une nouvelle édition du texte de la Liturgie : La Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome, traduction de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, éd. de la Fraternité Orthodoxe en Europe Occidentale, Paris, 2007. Contrairement à ce qui est indiqué, l’Assemblée des évêques n’a pas réalisé cette nouvelle traduction mais l’a simplement approuvée, sans avoir le pouvoir de l’imposer à l’ensemble des paroisses orthodoxes, certains évêques de l’A.E.O.F. (comme le métropolite Emmanuel ou le métropolite Joseph) approuvant parallèlement des traductions différentes.

Cette traduction n’a pratiquement pas été adoptée, car outre qu’elle impliquerait, une fois de plus, que l’on modifiât des habitudes acquises communautairement et individuellement, elle pose presque autant de problèmes que la précédente, car s’il est exclu que Dieu puisse soumettre l’homme à la tentation ou seulement la lui proposer, il n’est pas exclu en revanche qu’il mette sur la voie de l’homme certaines épreuves considérant qu’elles seront pour lui un moyen de progresser spirituellement en les affrontant puis en les surmontant : cela ressort de différents passages des Écritures (voir par ex. 1 P 1, 6, 7), mais aussi de l’enseignement commun des Pères.

Certains fidèles ont ouvertement critiqué cette traduction (en particulier sur le « Forum orthodoxe francophone », très actif à cette époque). D’autres ont glosé pour rendre la formule plus acceptable, proposant par exemple : « ne nous soumets pas à l’épreuve au-delà de ce que nous pouvons supporter », ou encore, comme Jean-François Colosimo dans l’une de ses chroniques du Monde des religions : « ne nous laisse pas persévérer dans l’épreuve », ce qu’il aurait fallu plutôt formuler : « ne nous laisse pas endurer des épreuves trop longues ou trop dures » ; mais toutes ces propositions s’éloignent considérablement du texte. Le mot peirasmos a d’ailleurs dans le Nouveau Testament et chez les Pères presque toujours le  sens de tentation, le mot épreuve correspondant plutôt au grec dokimé.

Il convient sans aucun doute de revenir à la notion de tentation, n’en déplaise à ceux dont la mentalité sécularisée (encore peu présente dans l’Église orthodoxe) n’aime entendre parler ni de diable, ni de péché, ni donc de tentation).

— Dans Les Divines Liturgies de saint Jean Chrysostome et de saint Basile le Grand, et la Liturgie des Dons Présanctifiés, selon l’usage du Mont-Athos, traduction publiée avec la bénédiction de S. E. le métropolite Emmanuel, Métropole grecque de France, Patriarcat œcuménique, Saint-Laurent-en-Royans et Solan, 2009, le Père Placide Deseille (qui a par ses travaux antérieurs acquis une grande autorité en matière de traduction de textes scripturaires et patristiques) propose tout bonnement d’en revenir à l’ancienne traduction catholique : « ne ne nous laisse pas succomber à la tentation » qui, comme nous l’avons déjà noté, ne correspond pas à la littéralité du texte, mais bien à son sens. La traduction liturgique du Père Placide Deseille, dans sa globalité, n’a cependant été adoptée que par quelques paroisses grecques, car elle diffère en certains points de l’usage des Églises slaves.

— En 2013, l’Église catholique, devant l’opposition suscitée en son sein par la formule « ne nous soumets pas à la tentation » qu’elle avait conservée jusqu’alors, a décidé d’adopter cette nouvelle traduction : « et ne nous laisse pas entrer en tentation. »

Cette traduction est sans aucun doute correcte. Outre qu’elle est justifiable d’un point de vue grammatical si l’on se réfère à l’hébreu et à l’araméen (voir à ce sujet les arguments de Joachim Jérémias, de Jean Carmignac, et du chanoine Rose), elle est littéralement confirmée par une parole du Christ au jardin des Oliviers : « Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation : l’esprit est ardent, mais la chair est faible » (Mt 26, 41 = Mc 14, 38 ; cf. Lc 22, 40.46).

On peut cependant discuter, d’un point de vue stylistique, de l’usage de la préposition « en ». La traduction : « Et ne nous laisse pas entrer dans la tentation » aurait été parfaite. C’est la traduction qu’avait sans succès proposée Oliver Clément pour l’Église orthodoxe, et c’est celle que pour ma part j’ai adoptée depuis longtemps après un examen soigneux de la question, et qui est utilisée aussi dans ma paroisse. Elle reste proche du texte tout en correspondant bien à la nature et au processus de la tentation tels que les conçoit la tradition patristique : un processus qui comporte différentes étapes, que l’on peut stopper avec l’aide de Dieu à son seuil (que les Pères appellent « suggestion » ou « attaque » [prosbolè]), ou dans son « antichambre » (qu’ils appellent liaison [sunduasmos]), mais dont on devient prisonnier et qui nous mène irrémédiablement au péché dès que l’on est entré dans le stade suivant (j’ai donné de ce processus une description détaillée dans mon livre Thérapeutique des maladies spirituelles, 5e éd., Paris, 2013, p. 521-524).

Les évêques orthodoxes de France n’ont pas pris position par rapport à cette traduction dans la mesure où pour le moment elle ne concerne que l’Église catholique, mais l’A.E.O.F. devrait sans problème pouvoir l’adopter, soit unilatéralement, soit dans le cadre d’un accord avec les autres confessions chrétiennes, comme cela avait été le cas en 1966.

Si cette formule devenait commune à tous les chrétiens, il faudrait encore, pour que l’ensemble du Notre-Père le soit aussi, résoudre, aux yeux des Orthodoxes les problèmes posés par deux autres demandes de sa seconde partie :
— la 4e demande a été généralement traduite par « donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien », ou « donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour », mais cela ne correspond pas à l’adjectif grec epiousios ; la traduction approuvée par l’assemblée des l’A.E.O.F. en 2007 propose « essentiel », et d’autres traductions orthodoxes proposent « substantiel » ou « suressentiel », adjectifs qui correspondent mieux à l’intention de texte qui ne vise pas le pain matériel, mais le pain surnaturel : soit l’eucharistie, comme le pensent de nombreux Pères dans leur commentaire de la prière dominicale, soit plus généralement la grâce divine qui alimente notre vie spirituelle ;

— la dernière demande est traduite depuis longtemps dans l’Église catholique-romaine et les communautés protestantes par « délivre-nous du mal », traduction que le Comité Interépiscopal Orthodoxe (ancêtre de l’A.E.O.F.) a formellement adoptée en 1966 lorsqu’il a accepté la traduction œcuménique. Mais la grande majorité des paroisses et des fidèles orthodoxes sont attachés à une traduction plus respectueuse du texte grec ῥῦσαι ἡμᾶς ἀπὸ τοῦ πονηροῦ : « délivre-nous du Malin ».

On peut d’ailleurs considérer que cette 7e demande est connectée avec la 6e par son sens et par le « mais » qui la précède et qui introduit une opposition, ce qui confirme le bien-fondé de la traduction : « ne nous laisse pas entrer dans la tentation », « le Malin » étant celui qui propose la tentation et nous pousse à y entrer.

Article publié dans la revue Ressources, n°1, Avril 2015, p.  20-24

dimanche 31 mai 2015

Laurent Brayard : Je suis allé dans le Donbass et j’accuse le gouvernement français!


Les imbéciles heureux, 
valets criminels de l'Amérique
clg


et les enfants victimes innocentes de leur autosatisfaction insane
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J’ai eu la chance colossale de me rendre dans le Donbass et à Donetsk pendant plusieurs jours, d’accomplir ainsi un devoir qui aurait été celui de notre gouvernement dans des temps normaux. Avec des moyens très faibles, avec le soutien extraordinaire de quelques personnalités de Donetsk (et d’ailleurs), j’ai donc pu venir voir de mes propres yeux ce qu’il se passe dans cette région de l’Europe dont tout le monde parle mais que quasiment aucun français ne saurait placer sur une carte. J’ai accompli quelques milliers de kilomètres pour y parvenir et désormais je peux accuser le gouvernement français, plus fortement, plus justement. Ne rien dire serait un crime, ne rien dire serait déshonorer mon nom de Français. Je t’accuse gouvernement de France, je t’accuse par ton soutien indirect d’être responsable de la mort de milliers de personnes dans le Donbass, de favoriser la disette et les conditions de vies déplorables de la population, je t’accuse de participer à une propagande mensongère, injuste, sale et scandaleuse dont des millions de gens sont victimes, je t’accuse d’avoir trahi toutes les traditions françaises issues de la Révolution et même de l’Ancien régime, visant à supporter les faibles, à les défendre, à les libérer des oppressions à la manière des milliers de volontaires nationaux de l’An II qui marchèrent contre toute l’Europe pour arracher leur liberté et celle d’autres peuples.

Je t’accuse gouvernement de France d’avoir abandonné ta souveraineté, en la laissant dans un caniveau appelé Union européenne, je t’accuse de ne plus utiliser les droits et les devoirs de La voix française qui intiment l’ordre à nos gouvernants d’user de notre diplomatie et de l’impact de notre aura dans le monde pour faire le bien, en toute indépendance et hors des cercles d’influence étrangers contraire à l’intérêt de la Nation. Je t’accuse gouvernement de France de mentir aux Français, par une propagande de masse criminelle qui consiste depuis de longs mois à saper, à attaquer et à salir la Russie par tous les moyens en sa possession. Cette politique russophobe dangereuse, frayant avec le racisme, le nationalisme est à ce point effrayante pour notre pays que nous avons refusé de défiler aux côtés de nos frères russes pour la Victoire du 9 mai 1945, victoire contre le nazisme. Pendant ce temps en Ukraine, nous supportons un régime s’appuyant sur une frange néonazi, nous avons versé plusieurs milliards d’euros par le biais de l’Union européenne avec les impôts des Français, argent qui sert à armer et équiper des soldats de bataillons de massacreurs et de violeurs tels ceux d’Azov ou Aydar.

  
Je t’accuse gouvernement de France, avec tous les journalistes ou presque de notre pays, de participer à un mensonge dramatique dont les gens meurent dans le Donbass : le mythe de l’armée russe ayant agressé l’Ukraine. Je suis allé dans le Donbass, j’y suis rentré en passant par deux postes frontières différents, à Novochakhtinsk et Matveev-Kourgan. S’il y avait les 50 000 soldats russes annoncé par des activistes pro-ukraine qui ont désormais du sang sur les mains de manière indirecte, telle l’infâme Nathalie Pasternak, s’il y avait plusieurs divisions, j’aurais nécessairement vu des centaines de chars, de camions, les forces de soutien, d’intendance etc. Je n’ai vu aucune force militaire russe massée à la frontière et il est difficile de cacher autant d’hommes de troupes dans un pays où la steppe des cosaques est l’apanage du paysage et de la morphologie du terrain. Je n’ai pas vu pendant tout mon voyage, ni soldat russe, ni régiment, ni brigade, ni division ou armée de la Fédération de Russie. Partout où je me suis rendu, dans les villes que j’ai traversé, comme par exemple la ville des Cosaques d’Antratsyt, petite ville de 54 000 habitants au sud de Lougansk, je n’ai pas vu de forces militaires russes. J’ai pu interroger tous les habitants que j’ai pu rencontrer, toutes les personnes ici présentent, même opposées au projet de la Novorossia (car j’en ai rencontré !) ont déclaré qu’il n’y avait pas d’Armée russe dans le Donbass. J’ai pu le vérifier moi-même pendant tout mon séjour et je n’ai découvert que les soldats républicains des forces des deux républiques, habillés et armés de manière très hétéroclite.
Je raconterais dans d’autres temps ce que j’ai vu et entendu dans le Donbass. Il aurait suffi au gouvernement français d’envoyer un seul diplomate, un seul observateur pour constater, vérifier et faire un rapport objectif à notre ministre des Affaires étrangères et à travers lui à notre Président de la République. Notre gouvernement français ne l’a pas fait, au contraire il s’entête à charger la Russie. Ce que j’ai vu dans le Donbass, ce sont de simples gens, jeunes, moins jeunes, femmes et hommes, enfants et vieillards. C’est une population certes russophone mais elle ne souhaite que sa liberté. Elle a déjà choisi l’indépendance par un référendum. Elle a déjà hissé à Donetsk et à Lougansk le drapeau de la liberté. Cette population est soutenue et encore de manière relative par la Russie qui a accueilli 1,7 millions de réfugiés sans aucune aide extérieure, sans que la France, pays des Droits de l’Homme ne verse un seul centime pour aider tous ces gens en détresse. C’est la Russie au contraire qui a été montré du doigt, sanctionnée injustement. C’est la population du Donbass qui souffre et meure. Sans la solidarité incroyable des gens du Donbass, des milliers d’entre eux seraient déjà morts, mais d’autres vont mourir, soldats ou civils. Et cela parce qu’ils veulent être libres, ils veulent être maîtres de leurs destinées, ils veulent vivre.
J’appelle donc, en mon nom unique et quoi qu’il puisse m’en coûter, même l’oppression et la prison, tous les Français, de quelques origines qu’ils soient, sans distinction de couleurs de peau, d’orientation politique, à sanctionner le gouvernement français par toutes les résistances possibles, électorales ou non, en pratiquant la résistance passive, en se dressant, en cessant de vivre à genoux. Les populations du Donbass nous montrent l’exemple, nous pouvons renverser ce régime présidentiel inique, d’oligarques repus et suffisants. Nous pouvons pacifiquement les pousser hors de nos murs, la force du Peuple comme le disait Danton est sans limite, il suffirait juste d’une étincelle pour que la France réapprenne sa force populaire, se réapproprie la Démocratie pour que plus jamais des mensonges et des falsifications de l’histoire ne soient soutenus par la France, surtout quand des gens meurent sous les bombes, assassinés et même faute de soins médicaux ou de nourriture. Pour moi ma décision est prise. Comme l’ambassadeur français à Prague en 1939 demandait la nationalité tchèque alors que les divisions allemandes forçaient la frontière, je demande la nationalité du Donbass. Je préfère partager le sort de braves gens que de me taire et suivre tacitement des politiques qui déshonorent leurs charges et à travers elle la France chaque jour qui passe.
Laurent Brayard
source

NB : Les légendes des photos ne sont pas dans l'article original

Archimandrite Melchisédek [Velnic]: Le moine, Don de Dieu (5 et fin)




Dans nos vies dans le monde, différents obstacles surgissent dans l'accomplissement de cet idéal. La pire et la plus difficile à surmonter est l'orgueil et ses fils, dont le principal est l'égoïsme. Mais, si l'homme est prêt, "tout est possible à celui qui croit" (Marc 9:23). Il y en a d'innombrables exemples dans le Patericon et les Vies des Saints; nous rappellerons seulement Dosithée, novice de Dorothée. Après seulement quelques années de vie monastique, quand il était dans l'absence de passions, il est allé à l'éternel, "seulement en raison de l'obéissance qu'il avait," révélant plus brillante que tout le reste la couronne de ceux qui retranchent leur volonté. Il fut assez digne de se tenir devant la Tout-Sainte et pieuse Trinité et de prier pour ceux qui restaient [22].

Ceci est la récompense, ceci est la couronne de ceux qui de leur plein gré ont pris "le joug léger" et "le fardeau léger" du Christ et de Ses disciples. Et puis l'effort en vaut entièrement la peine, car hormis l'âme, qui est "de Dieu" et "retourne à Dieu", rien n'est n'éternel sur terre. (Ecclésiaste 12: 7).

Toutes ces choses, l'accomplissement de bonnes actions, l'apathie [absence de passions], l'obéissance, le retranchement de la volonté, la pureté, la pauvreté, la patience, la virilité, le courage et toutes les autres vertus exigées par la vie monastique, font de cette vie un sacrifice vraiment bien reçu devant Dieu.

Vivant ainsi, le moine se sanctifie lui-même et sanctifie ceux qui l'entourent, il est lumière et vie pour tous dans la "maison. Saint Jean Climaque dit que la prière est la béquille de ce monde [23]. Dans cet esprit, "soutenir" signifie agir comme support, pour étayer,  tenir quelque chose comme dans une étreinte, et donc, dans cet esprit, le monde a besoin des donateurs de prière.

Nous pouvons donc dire que le moine a le courage de transformer en vie les paroles du Christ Rédempteur, accordant de l'espoir au monde. Les paroles du Christ sont esprit et vie, et le moine montre qu'elles peuvent tenir et œuvrer dans un corps impuissant. Il montre au monde entier, ce monde dévasté par le désespoir et le manque de directions de rédemption, que tout n'est pas encore perdu. Il témoigne par sa vie même de la vérité de la parole du Christ: "Et voici, je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde" (Matthieu 28:20), en renforçant par son exemple personnel, souvent mal compris par les autres, les paroles par lesquelles le Bon Pasteur encourage son troupeau: "Ne crains pas, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner le royaume." (Luc 12:32)

Nous avons donc besoin d'un moine qui soit bien ancré dans les lois et règles confessionnelles et qui vive libre dans l'Esprit Donateur de vie. Que quiconque n'est pas moine,  soutienne ceux qui le sont, car plus que jamais, le monde a besoin de ces donateurs de soutien.

Et nous, moines d'aujourd'hui, rappelons-nous nos pères - Saints Pères - qui souhaitaient vivre ainsi dans les temps passés, à peiner pour le bien du monde. Nous, qui avons été appelés à de tels saints travaux, profondément spirituels, nous le ferons, car le Christ ne sera jamais notre débiteur. Il donnera et ne reprendra pas, Il donnera et n'en sera pas désolé. Par conséquent, en avant vers la joyeuse et sainte absence de passions! Laissez-nous le souhaiter et le faire! Et ne l'oublions pas que Jésus est la seule joie du moine:

Jésus, le Très Aimable,  joie de moines!
Jésus, le réconfort de mon âme!
Jésus, la lumière de mon esprit!
Jésus, la joie de mon cœur!
Jésus, Fils de Dieu, accorde-moi [Ta] miséricorde!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Mănăstirea Putna

Notes bibliographiques des ouvrages utilisés par l'auteur:

[22] Avva Dorotei [Abba Dorothée], Useful Teachings and Letters for the Soul, printed by the blessing of His Eminence Justinian, Bishop of Maramureş and Sătmar, Bacău, 1997, p. 14-15.
[23] Saint John Climacus, The Ladder of Holy Willlessness, in Filocalia, IX, translation, introduction and notes by Father Dumitru Staniloae, Bucharest, 1980, p. 403.