samedi 18 avril 2015

1ère CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LES MEDIA DIGITAUX ET LA PASTORALE ORTHODOXE





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1ère CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LES MEDIA DIGITAUX
ET LA PASTORALE ORTHODOXE
"DMORC15 EAU VIVE"

ATHENES 7,8,9 MAI 2015
organisée conjointement 
par 


Athènes, Grèce: durant les deux dernières décennies, nous avons été témoins d'une explosion sans précédant en ce qui concerne les moyens électroniques de communication et d'information. Les Eglises orthodoxes locales et les croyants orthodoxes du monde entier n'ont pas tardé à faire ressentir leur présence sur cette scène nouvelle, utilisant au mieux les média afin de diffuser la Parole de Dieu, la tradition patristique et la théologie orthodoxe. 

L'Institut de Recherche "Saint Maxime le Grec" pour la préservation, la promotion des traditions spirituelles et culturelles, qui est actif dans ce domaine depuis plusieurs années, en particulier par l'intermédiaire de Pemptousia (www.pemtousia.gr) site web orienté spirituellement et multilingue, a décidé d'organiser une conférence internationale, en coopération avec les portails du web "Orthodox Christian Network" (www.myocn.net), organisme de l'Assemblée des hiérarques canoniques des Etats-Unis d'Amérique, et "Bogoslov" (www.bogoslov.ru) du Département d'Education Religieuse du Patriarcat de Moscou. A cette conférence, une évaluation sera faite du travail fait par les orthodoxes dans le champ de la pastorale par les média digitaux, tandis qu'une réflexion sera présentée sur la dynamique de la présence orthodoxe dans ce domaine particulier, avec la perspective d'une discussion  concernant l'évolution du discours chrétien orthodoxe dans le cyberespace.


Cette conférence, est la première du genre dans ce domaine particulier, et elle se tiendra les 7, 8 et 9 mai 2015, à l'Hôtel Divani Appollon Palace, à Vouliagméni, Athènes.

Hormis le fait de rassembler ceux qui sont responsables des Média Digitaux Orthodoxes, l'autre but de la conférence, vise la coordination des efforts pour parvenir à une manière plus efficace de diffuser la Parole de l'Evangile aux utilisateurs d'internet, pour la gloire de Dieu. Elle aura aussi pour but d'être le point de départ d'une effort commun bien agencé, pour propager les valeurs de la Tradition chrétienne orthodoxe parmi tous les êtres de bonne volonté.

Il y aura 75 experts qui interviendront à la conférence sur ce thème, membres du clergé orthodoxe et laïcs de 21 pays, représentant toutes les juridictions de l'Eglise Orthodoxe.

Cette conférence est organisée sous le haut patronage de Sa Sainteté le Patriarche Œcuménique Bartholomée.

Pour plus d'information: www.dmopc15.com, contact@dmopc15.com 


ST MAXIM THE GREEK INSTITUTE-
M. NOUAROU 22, MAROUSI, 15126, GREECE
TEL. 210 6141170, CONTACT@MAXIMTHE GREEK.ORG
WWW.STMAXIMTHE GREEK.ORG

Pâques dans les camps de prisonniers, 4 récits (2b/4)






Cher oncle Grishanchik! Te rappelles-tu de l'office des Douze Évangiles  dans notre église de Sergiyevskoye? Te souviens-tu de l'attitude merveilleuse et inimitable de notre petit prêtre? Ce printemps il y aura neuf ans qu'il est décédé au cours de la Liturgie de minuit à Pâques, mais même maintenant, quand j'entends certaines litanies ou certaines lectures d'Évangile, je peux entendre la voix exaltée de notre gentil prêtre, ses intonations perçant jusques à l'âme. Je me souviens que tu as été pris par cet office, qui eut un grand impact sur toi. Je vois maintenant l'immense crucifix s'élevant au milieu de l'église, avec les silhouettes de la Mère de Dieu d'un côté et de l'apôtre Jean de l'autre, encadrés par des lampades multicolores, la flamme vacillante de nombreux cierges, et, parmi la foule totalement familière des paysans de Sergiyevskoye, ta silhouette par le mur de droite en face du comptoir des cierges, avec une expression contemplative sur ton visage. Si tu savais ce qui se passait dans mon âme à cette époque! C'était un retournement total, une immense révélation curative!

Ne sois pas surpris que je t'écrive de cette façon; Je ne pense pas exagérer quoi que ce soit, c'est juste que je ressens une grande émotion à me souvenir de toutes ces choses, parce que je m'interromps en permanence pour aller à la fenêtre et écouter. Une calme, nuit étoilée pèse sur Moscou, et je peux entendre une première, puis une autre église marquer la lecture des Evangiles successifs avec de lents, et mesurés sons de cloche. Je pense à ma Lina et à notre Marinochka, à Papa, à Maman, à mes sœurs, à mes frères, à vous tous, ressentant la tristesse de l'exil dans ces jours, tous si chers et si proches. Quelque douloureuse que soit, surtout en ce moment, la prise de conscience de notre séparation, je crois inébranlablement tout de même que l'heure viendra où nous nous rassemblerons tous, tout comme vous êtes tous réunis maintenant dans mes pensées.

1/14 Avril - ils mont permis de terminer la rédaction des lettres, et je me suis délibérément assis pour la finir cette nuit. Dans une minute, les matines de Pâques va commencer; dans notre cellule tout est propre, et sur notre grande  table commune, il y a des koulitchs et de la paskha, un énorme "XB" [Christos Voskrese "Christ est ressuscité"] de cresson frais est joliment aménagé sur une nappe blanche avec des œufs aux couleurs vives tout autour. Il y a un calme inhabituel dans la cellule; afin de ne pas éveiller les gardes, nous sommes tous couchés sur les lits du bas (nous sommes 24!) en prévision de la sonnerie des cloches, et je me suis assis pour vous écrire à nouveau.

Je me souviens que je suis sorti de l'église de Sergiyevskoye à ce moment submergé par une masse de sentiments et de sensations, et mon brouillard spirituel d'un peu plus tôt, semblait une vétille, ne méritant aucune attention. 

Dans les grandes images des offices de la Semaine Sainte, l'horreur du péché de l'homme et de la souffrance du Créateur menant à la grande victoire de la résurrection, j'ai découvert soudain ce commencement éternel, indestructible, qui était aussi en ce printemps temporairement calme, se cachant dans la graine d'un renouveau total de tout ce qui vit. Les offices ont continué dans leur ordre rigoureux et riche; les images ont remplacé les images, et quand, le Samedi Saint, après le chant de "Lève-toi, Seigneur," le diacre, ayant changé son vêtement pour être en blanc, marche dans le centre de l'église vers l'épitaphios pour lire l'Evangile de la résurrection, il me semble que nous sommes tous aussi ébranlés, que nous ressentons tous la même chose et que nous prions comme un seul être.

Dans l'intervalle, le printemps est passé à l'offensive. Quand nous sommes entrés aux matines de Pâques, la nuit était humide, de lourds nuages ​​couvraient le ciel, et marchant à travers les ruelles sombres du parc aux tilleuls, j'ai imaginé un mouvement dans le sol, comme si d'innombrables plantes invisibles poussaient à travers la terre pour aller vers l'air et la lumière.

Je ne sais pas si nos Matines de Pâques à minuit, ont fait une impression quelconque sur vous alors. Pour moi, il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais, rien de mieux que Pâques à Seriyevskoye. Nous sommes tous trop organiquement liés à Sergiyevskoye, pour que quoi que ce soit le transcende, pour évoquer autant de bien. Ce n'est pas là un patriotisme aveugle, parce que pour nous tous, Seriyevskoye était ce berceau spirituel dans lequel tout ce par quoi chacun de nous vit et respire, est né et a grandi.

Mon cher oncle Grishanchik, comme je te l'ai écrit, la sonnerie des cloches éparpillées autour de Moscou est devenue un son festif puissant. Les processions ont commencé, les bruits de pétards nous parviennent, une église après l'autre rejoint le vacarme croissant des cloches. La vague de son s'enfle. Là! Quelque part tout à proximité, une petite église rompt brillamment l'accord commun avec une telle joie, avec une petite voix qui exulte. Parfois, il semble que le tumulte a commencé à décliner, et soudain une nouvelle vague se précipite avec une force inattendue, un grand hymne entre ciel et terre.

Je ne peux pas écrire plus! Ce que j'entends maintenant, c'est trop irrésistible, trop bon, pour essayer de le transmettre en mots. Le sermon incontestable de la Résurrection semble s'élever depuis ce puissant éclat de louange. Mon cher oncle Grishanchik, il est si bon dans mon âme que la seule façon dont je puisse t'exprimer mon état d'esprit est de te dire une fois de plus, le Christ est ressuscité!

Georgy.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

vendredi 17 avril 2015

Pâques dans les camps de prisonniers, 4 récits (2a/4)





Le deuxième récit est une lettre de la prison de la Boutyrka (Бутырская тюрьма) à Moscou (photo ci-dessus) écrit à Pâques en 1928. Il est paru en traduction anglaise dans le livre de Serge Schmemann Echoes of a Native Land: deux siècles d'un village de Russie, et a été récemment publié par le père Steven Freeman sur son excellent blog:


30 Mars / 12 Avril 1928

Cher oncle Grishanchik, je te salue toi et tante Macha dans l'imminence de ce Jour Saint, et je vous souhaite tout le meilleur. Pendant longtemps, longtemps, j'ai voulu t'écrire, cher oncle Grishanchik; tu as toujours eu un tel souci de moi, toute ton image est si intimement liée pour chacun de nous, tes neveux, avec ces merveilleux souvenirs; tu es toujours, tu es et tu seras notre cher oncle, le plus aimé.

J'aborde la quatrième Pâques que je vais passer derrière ces murs, séparés de ma famille, mais les sentiments de ces jours saints qui ont été infusés en moi dès l'enfance ne me manqueront pas maintenant; depuis le début de la Semaine Sainte, j'ai senti l'approche de la fête, je suis la vie de l'Église, je me répète les hymnes des offices de la Semaine Sainte, et dans mon âme se lèvent ces sentiments de tendre vénération que je ressentais enfant pour aller à la confession ou à la Communion. A 35 ans, ces sentiments sont aussi forts et aussi profonds que dans ces années d'enfance.

Mon cher oncle Grishanchik, repassant en mémoire les Pâques passées dans ma mémoire, je me souviens de notre dernière Pâques au Sergiyevskoye, que nous avons passé avec toi et tante Macha, et j'ai ressenti le besoin immédiat de vous écrire. 

Si tu n'as pas oublié, Pâques en 1918 était plutôt en retard, et le printemps fut précoce et très chaud, donc quand dans les dernières semaines du Carême je devais amener tante Macha à Ferzikovo, les routes étaient impraticables. Je me souviens de ce voyage comme si c'était aujourd'hui; c'était une chaude journée, lourde et humide, qui consumait la dernière neige dans les forêts et les ravins plus rapidement que le soleil le plus chaud; quel que soit l'endroit ou l'on regardait, de l'eau, de l'eau, et encore de l'eau, et tous les sons semblaient monter d'elle, du gargouillis et de la précipitation des flux de tous les côtés, avec l'anneau incessant d'innombrables alouettes [dans le ciel]. 

Nous avons dû aller en traîneau, non pas sur la route, qui serpentait à travers les champs à moitié nus dans une seule crête boueuse, mais à côté, choisissant soigneusement l'itinéraire. Chaque empreinte de sabot, chaque piste laissée par les coureurs, se  transformait immédiatement en un petit cours d'eau boueux, occupé à se précipiter quelque part. 

Nous avons roulé longtemps, épuisant le pauvre cheval, et, enfin, après avoir échappé avec succès au champ de Polivanovo, l'un des endroits les plus difficiles, je suis devenu trop audacieux et j'ai fait que tante Macha était si souillée par la boue que je faillis noyer le cheval et le traîneau; nous avons dû dételer pour l'en sortir et nous avons été mouillés jusques aux sourcils; en un mot, [nous avions alors] une totale "couleur locale."

Je me souviens du sentiment que j'avais en ce printemps d'une force croissante, mais malgré tout le vacarme de ce printemps heureux, malgré toute la beauté et la joie de l'éveil de la nature, je ne pouvais pas étouffer le sentiment d'alarme qui serrait le cœur de chacun de nous. 

Soit une main se levait avec une fureur insensée pour profaner notre Sergiyevskoye, ou bien il y avait le sentiment troublant que notre famille aimante et étroitement soudée était brisée: Sonia loin quelque part, seule,  avec un tas d'enfants, séparée de son mari; Sérioja, vient de se marier, nous ne savons ni où, ni comment, et vous, mon cher oncle Grisha et tante Macha, séparés de vos jeunes enfants, en souci constant pour eux. 

Ce fut un temps dur et difficile. Mais je crois qu'au-delà de ces problèmes spécifiques, ce brouillard spirituel avait une source commune plus profonde: nous tous, jeunes et vieux, nous étions alors à un tournant critique: sans le savoir, nous disions adieu à un passé rempli de chers souvenirs, tandis que devant nous, se tissait quelque futur hostile et totalement inconnu.

Et au milieu de tout cela est arrivée la Semaine Sainte. Le printemps était dans ce stade où la nature, après une grosse poussée pour se débarrasser des entraves de l'hiver, devient soudain silencieuse, comme pour se reposer de la première victoire. Mais sous ce calme apparent, il y a toujours le sentiment d'un processus complexe qui se déroule, caché quelque part au fond de la terre, qui s'apprête à s'ouvrir de toute sa force, de toute la beauté de la croissance et de la floraison. Le labourage et l'ensemencement de la terre exhalaient de riches parfums, et, après la charrue dans le sillon en sueur, qui tournait doucement, on était enveloppé dans la merveilleuse odeur de la terre humide. Je me suis toujours enivré par cette odeur, parce qu'en ce jour on sent la puissance créatrice illimitée de la nature.

Je ne sais pas ce que vous ressentiez tous à l'époque, parce que je vivais une vie totalement séparée, et je travaillais du matin au soir dans les champs, ne pas voyant pas, et, oui, ne voulant voir rien d'autre. 

C'était trop douloureux de penser, et seul l'épuisement physique total donnait une chance, si ce n'est d'oublier, alors au moins de s'oublier. Mais avec la Semaine Sainte ont commencé les offices à l'église et à la maison, j'ai eu à diriger la chorale en répétition et à l'église; Mercredi Saint j'ai terminé l'ensemencement d'avoine et rangé la charrue et la herse, je me suis donné entièrement au diapason. Et là commença ce que je n'oublierai jamais!

(à suivre)



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

jeudi 16 avril 2015

Pâques dans les camps de prisonniers, 4 récits (1/4)



XB!
Ce qui suit sont quatre récits extraordinaires de la célébration de Pâques dans les camps de prisonniers. Le premier vient du camp de concentration de Dachau en 1945, le deuxième de la prison de Boutyrka à Moscou en 1928, et le troisième et le quatrième du camp de prisonniers de Solovki dans les années 1920.

Le premier récit, par le regretté Gleb Rahr (2006), raconte l'histoire de la célébration de Pâques à Dachau peu après sa libération en 1945. Il est parmi les choses les plus extraordinairement émouvantes que j'ai jamais lues. Il a été affiché sur un bon nombre de sites et de blogs, mais je ne puis m'empêcher de le reproduire une fois de plus. La photographie ci-dessous montre l'intérieur de la chapelle orthodoxe russe à Dachau, que mentionne l'auteur. Remarquez en particulier la grande icône derrière l'Autel.

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Voici le récit de mon père sur la manière dont il a célébré la fête en 1945.

Le dernier transport de prisonniers de Buchenwald arrive. Des 5.000 à l'origine destinés à Dachau, j'étais parmi les 1300 qui avaient survécu au voyage. Beaucoup furent tués, certains sont morts de faim, tandis que d'autres moururent du typhus...

28 avril: mes codétenus et moi pouvons entendre le bombardement de Munich qui se déroule à environ 30 km de notre camp de concentration. Comme le bruit de l'artillerie se rapproche toujours plus près depuis l'ouest et le nord, des ordres sont donnés interdisant aux prisonniers de quitter leurs casernes en toutes circonstances. Des soldats SS patrouillent dans le camp sur des motos, tandis que des mitrailleuses sont dirigées sur nous depuis les tours de guet, qui entourent le camp.

29 avril: Le son de déflagration de l'artillerie a été rejoint par les rafales en staccato des mitrailleuses. Des obus sifflent sur le camp venant de toutes les directions. Soudain, des drapeaux blancs apparaissent sur les tours, signe d'espoir que les SS se rendraient, plutôt que de tirer sur tous les prisonniers et de combattre jusqu'au dernier homme. Puis, vers 18h00, un bruit étrange peut être détecté émanant de quelque part près de la porte du camp, et qui augmente rapidement de volume...

Enfin, tous les 32.600 prisonniers se joignent dans un cri alors que les premiers soldats américains apparaissent juste derrière les grilles du camp. Après un court moment, l'électricité est coupée, les portes s'ouvrent et les GI américains font leur entrée. Comme ils regardent les yeux écarquillés notre sort, faméliques que nous sommes et malades du typhus et de dysenterie, ils paraissent plus comme des garçons de quinze ans que comme des soldats épuisés par le combat...

Un comité international des prisonniers est formé pour prendre en charge l'administration du camp. De la nourriture des magasins des SS est mise à disposition de la cuisine du camp. Une unité de l'armée américaine offre également sa contribution en nourriture, m'offrant ainsi ma première occasion de goûter au maïs américain. Par ordre d'un officier américain les radio-récepteurs sont confisqués aux "nazis de premier plan" dans la ville de Dachau, et distribués aux divers groupes nationaux de prisonniers. Les nouvelles arrivent: Hitler s'est suicidé, les Russes ont pris Berlin, et les troupes allemandes se sont rendues dans le Sud et dans le Nord. Mais les combats font toujours rage en Autriche et Tchécoslovaquie...

Naturellement, j'étais toujours conscient du fait que ces événements importants se déroulaient pendant la Semaine Sainte. Mais comment pourrions-nous le marquer, autrement que par nos prières silencieuses, individuelles? Un compagnon de captivité et interprète en chef du comité du prisonnier international, Boris F., fit une visite dans ma caserne infestée par le typhus au "bloc 27" pour m'informer que des efforts étaient en cours, en collaboration avec les comités de prisonniers nationaux de Yougoslavie et de Grèce pour organiser un office orthodoxe pour le le 6 mai, jour de Pâques.

Il y avait des prêtres orthodoxes, des diacres et un groupe de moines du Mont Athos parmi les prisonniers. Mais il n'y avait pas de vêtements liturgiques, pas de livres, pas d'icônes, pas de cierges, pas de prosphores, pas de vin...

Les efforts visant à obtenir tous ces articles de la paroisse russe de Munich échouèrent, car les Américains ne pouvaient tout simplement pas localiser une seule personne de cette paroisse dans la ville dévastée. Néanmoins, certains problèmes purent être résolus. 

Les quelque 400 prêtres catholiques détenus à Dachau avaient été autorisés à rester ensemble dans une caserne, et à réciter la messe chaque matin avant d'aller travailler. Ils nous ont offert à nous les orthodoxes l'utilisation de leur salle de prière au "bloc 26", qui était juste en face de mon propre "bloc". 

La chapelle était nue, n'ayant qu'une table en bois et une icône de la Théotokos de Chestokhova accrochée sur le mur au-dessus de la table - une icône qui avait son origine à Constantinople et avait été plus tard emportée à Belz en Galice, où elle fut ensuite prise aux orthodoxes par un roi de Pologne. 

Lorsque l'armée russe chassa les troupes de Napoléon de Chestokhova  cependant, l'abbé du monastère de Chestokhova donna une copie de l'icône au tsar Alexandre Ier, qui la plaça dans la cathédrale de Kazan à Saint-Pétersbourg où elle fut vénérée jusqu'à la saisie du pouvoir des bolcheviques. 

Une solution créative au problème des vêtements liturgiques fut également trouvée. Des serviettes de lin neuves furent prises à l'hôpital de nos anciens gardes SS. Lorsqu'elles furent cousues ensemble sur la longueur, deux serviettes formèrent un épitrachelion et quand elles furent cousues aux extrémités, elles devinrent un orarion. Des croix rouges, destinées à l'origine à être portées par le personnel médical des gardes SS, furent mises sur les serviettes-vêtements liturgiques.

Le dimanche de Pâques, 6 mai (23 Avril selon le calendrier de l'Église), qui tomba cette année-là comme un signe  sur la fête de saint Georges le Tropéophore [porteur de victoire], les Serbes, les Grecs et les Russes se rassemblèrent dans la caserne des prêtres catholiques. Bien que les Russes représentaient environ 40 pour cent des détenus de Dachau, seuls quelques-uns réussirent à assister à l'office. 

À ce moment des "officiers de rapatriement" des unités spéciales "Smersh"  [СМЕРШ] étaient arrivées à Dachau par des avions militaires américains, et avaient commencé le processus d'ériger de nouvelles lignes de barbelés dans le but d'isoler les citoyens soviétiques du reste des prisonniers, ce qui était la première étape pour les préparer à leur éventuel rapatriement forcé. 

Dans toute l'histoire de l'Église orthodoxe, il n'y a probablement jamais eu un office de Pâques comme celui de Dachau en 1945. Les prêtres grecs et serbes ensemble, avec un diacre serbe, ont revêtu leurs "vêtements liturgiques de fortune" sur leurs uniformes de prisonniers rayés bleu et gris. Puis ils ont commencé à chanter, passant du grec au slavon, puis de nouveau au grec. Le Canon de Pâques, les Stichères de Pâques… tout a été récité de mémoire. L'Evangile: "Au commencement était le Verbe," également de mémoire.

Et enfin, l'homélie de saint Jean Chrysostome - également de mémoire. Un jeune moine grec de la Sainte Montagne se leva devant nous et la récita avec un tel enthousiasme contagieux que nous ne l'oublierons jamais, aussi longtemps que nous vivrons. Saint Jean Chrysostome lui-même semblait parler à travers lui pour nous, et pour le reste du monde aussi bien! 

Dix-huit prêtres orthodoxes et un diacre - dont la plupart étaient des Serbes, ont participé à cet office inoubliable. Comme le malade qui avait été descendu à travers le toit d'une maison et placé aux pieds du Christ Sauveur, l'archimandrite grec Meletios fut amené sur une civière dans la chapelle, où il resta prostré pendant la durée de l'office.

Les prêtres qui participèrent à l'office de Pâques 1945 à Dachau sont commémorés à chaque service divin tenu dans la chapelle commémorative orthodoxe russe de Dachau, avec tous les chrétiens orthodoxes, qui ont perdu leur vie "en ce lieu ou dans un autre lieu de torture" ("на месте семь ив иных местах мучения умученных и убиенных" [na meste sem iv inykh mestakh mucheniya umuchennykh i ubiennykh]). 

La Chapelle de la Résurrection de Dachau, qui fut construite par une unité du groupe occidental de l'armée des forces de Russie, juste avant leur départ d'Allemagne en août 1994, est une réplique exacte d'une église ou chapelle  de Russie du Nord aux dix dômes (Shatrovyie). 

Derrière la table-autel de la chapelle est une grande icône représentant des anges ouvrant les portes du camp de concentration de Dachau et le Christ lui-même conduisant les prisonniers vers la liberté. 

Aujourd'hui, j'aimerais profiter de l'occasion pour vous demander, chrétiens orthodoxes du monde entier, de transmettre les noms des compatriotes orthodoxes qui ont été emprisonnés et sont morts ici à Dachau ou dans d'autres camps de concentration nazis, afin que nous puissions les inclure dans nos prières. 

Si jamais vous venez en Allemagne, n'oubliez pas de visiter notre chapelle russe sur le site de l'ancien camp de concentration de Dachau, et priez pour tous ceux qui sont morts "en ce lieu ou dans un autre lieu de torture."

Le Christ est ressuscité!
أل مسيح قام

Khristos voskrese! Christos anesti! Le Christ est ressuscité! Al Massih Qam!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


mercredi 15 avril 2015

Message Pascal





Message Pascal de Son Eminence le Métropolite Hilarion de New York et d'Amérique de l'Est, Protohiérarque de l'Église Russe à l'Etranger (ERHF)

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Très révérends hiérarques et frères, très honorables pères et concélébrants, moines,  bien-aimés frères et sœurs en Christ, paroissiens et fidèles de notre Église dispersés à travers le monde entier:


Le Christ est ressuscité!


Vraiment, ces saintes paroles séculaires que nous avons échangées entre nous au moment de la Pâque du Seigneur résonnent avec une grande joie dans le cœur des croyants orthodoxes. 

Ces sensations étonnantes, rayonnantes que les âmes chrétiennes vivent dans la nuit de Pâques, sont comme un reflet de la joie céleste envoyée par le Seigneur. 

Ces sentiments joyeux nous inspirent pendant les heures bénies où nous entendons les salutations du clergé, le chant des chorales d'église et que le beau carillon des cloches pascales nous appelle à partager la fête des fêtes commune. 

Nous voyons dans l'église merveilleusement décorée les visages bienveillants et respectueux de ceux qui sont réunis pour prier,  et avec eux, nous recevons la Communion aux Saints Mystères du Christ.

Concernant la joie de Pâques,  le Métropolite Anastase [Gribanovsky] à jamais mémorable, qui est décédé il y a 50 ans (le 22 mai 1965) a écrit remarquablement: 

"La joie! Notre âme a soif toujours d'elle! Chacun d'entre nous aurait plaisir à s'en délecter! Mais elle ne nous est pas donnée gratis. Chaque moment de bonheur doit être acheté dans ce monde. Maintenant, la joie pascale rayonnante vient à nous indépendamment de nos efforts, comme une bénédiction céleste. Comme une rosée rafraîchissante, elle tombe du ciel sur la terre, elle nous embaume comme ce vent doucement parfumée du printemps. Nous sommes tous élevés en esprit sur ses douces brises[…]"

D'un cœur joyeux nous éprouvons l'audace de la foi, car le Seigneur nous a tous unis dans Sa glorieuse victoire sur le péché et les puissances de l'enfer, la victoire, Il l'a remportée par Sa résurrection.

La résurrection du Christ est un fait historique incontestable, fiable, confirmé précisément, et entièrement par les Evangiles, ces documents uniques du premier siècle. 

Plus de 20 ans après la Résurrection, l'apôtre Paul a témoigné du Christ ressuscité: "Après cela, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plus grande partie sont encore vivants, mais certains se sont endormis" (Corinthiens 15: 6). 

Cela signifie que la majorité de ces témoins, qui, de leurs propres yeux virent le Christ, Qui S'était relevé au troisième jour, étaient encore en vie à ce moment-là, et étaient en mesure de confirmer la réalité de ce miracle à tous ceux qui en doutait. Grâce à leur vie, à leurs luttes et à leur prédication, le christianisme s'est répandu dans le monde entier.

Au cours de la Semaine Lumineuse, après la conclusion de la Divine Liturgie, l'Eglise nous invite tous les jours à nous réunir en procession. L'hymne "Ayant contemplé la résurrection du Christ" est chanté à plusieurs reprises dans l'Eglise en ces jours. Il nous invite à entrer dans le monde et à proclamer la vérité de ce plus grand des miracles, pas tellement, bien sûr, par la parole que par le bon exemple, les actes et la vie, tout comme l'ont fait ceux qui contemplèrent le Christ de leurs propres yeux.

Du fond de mon cœur, je vous salue, hiérarques, prêtres, moines, sororité paroissiale, vous tous qui œuvrez dans nos églises, nos chers paroissiens, fidèles et nos compatriotes, pour la grande fête de la splendide Résurrection du Christ. 

J'exprime par la parole mon propre désir sincère que le Seigneur ressuscité, Qui aime l'humanité, au milieu de nos peines et tentations, nous renouvellera par la joie de Sa Résurrection vivifiante, soutiendra la foi et la piété en nous, et nous illuminera avec confiance dans la venue, de la célébration éternelle "du jour sans déclin de Son royaume." Amen.


Dans l'amour du Christ ressuscité,

+ Hilarion,
Métropolite d'Amérique de l'Est et de New York,
Protohiérarque de l'Eglise Orthodoxe Russe à l'Etranger.

mardi 14 avril 2015

Plus de 600 villes russes rejoignent l'action du souvenir du 100EME ANNIVERSAIRE DU GÉNOCIDE ARMÉNIEN





Moscou, le 6 Avril, 2015

Plusieurs centaines d'événements dédiés au 100e anniversaire du génocide arménien auront lieu dans la Fédération de Russie, rapporte l'agence TASS. Cette information a été reçue lundi du responsable des journalistes de l'Union des Arméniens de Russie, Ara Abramian.

*

"Des centaines de manifestations auront lieu dans 640 villes et villages russes. Elles comprendront un concert commémoratif à la salle de la colonne de la Chambre des syndicats, des tables rondes avec la participation d'hommes politiques, de membres de l'Académie des sciences de Russie, de la Chambre civique, de la Douma d'Etat, "a-t-il indiqué. "La Russie partage fraternellement cette douleur avec nous", a ajouté Abramian.

Le triste anniversaire sera marqué le 24 avril 2015.

A Moscou, le 22  avril, la soirée commémorative du Mémorial du Monde sans génocide  aura lieu à la salle de la colonne, et le 19 avril la diaspora arménienne donnera un spectacle intitulé "La Cour est en session!" avec Armen Tzhigarkhanyan, Dmitry Kharatyan, Olga Kabo et d'autres acteurs connus. Le drame présentera au public la preuve documentaire, recueillie sur la base des archives de Berlin de 1921.

En outre, en avril l'Académie des Sciences de Russie tiendra une conférence universitaire à grande échelle intitulée "le génocide dans l'histoire du 20e siècle". Des expositions de photos, des concerts commémoratifs ainsi que des projections de films consacrés à la tragédie, seront également organisées à Moscou.

La reconnaissance internationale du génocide arménien (y compris la reconnaissance par la Turquie) est un processus historique inévitable, a également déclaré Abramian.

"Aujourd'hui, les Arméniens n'ont pas de haine envers le peuple turc, nous comprenons tous que le génocide a été initié par les politiciens", a-t-il souligné. De l'avis d'Abramian, "même à l'époque des massacres en Turquie il y a des gens qui ont sauvé les Arméniens, et de nos jours la majorité des représentants des milieux de l'intelligentsia turque ne peut que reconnaître le fait de ce génocide."

"Les raisons derrière le génocide, ainsi que l'élimination de ses conséquences dépendent des politiciens", a déclaré Alexandre Mkrtchian, membre du conseil de l'Union des Arméniens de Russie. "Toutefois, divers pays ont encore certains intérêts politiques qui peuvent conduire à un nouveau génocide des différentes nations: nous avons assisté à des événements tragiques en cours en Ukraine, par exemple à Odessa," a-t-il fait remarquer.

"La présente diffusion de cette politique de tyrannie dans le monde indique que maintenant il est particulièrement nécessaire de faire entendre la voix de la communauté internationale, en vue de prévenir la répétition d'un génocide contre les autres nations", a déclaré Abramian en conclusion.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

A tous les lecteurs du blog: Le Christ est ressuscité!


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Slavon

Христос воскресе из мертвых,
смертию смерть поправ
и сущим во гробех живот даровав.

Arabe:
المسيح قام من بين الأموات
و وطئ الموت بالموت
و وهب الحياة
للذين في القبور

Grec:
Χριστὸς ἀνέστη ἐκ νεκρῶν,
θανάτῳ θάνατον πατήσας,
καὶ τοῖς ἐν τοῖς μνήμασι,
ζωὴν χαρισάμενος!


Néerlandais :
Christus is verrezen, door de dood 
Hij overwon de dood,
aan hen die in het korf zijn, 
heeft Hij het leven geschonken


Anglais:
Christ is risen from the dead,
Trampling down death by death,
And upon those in the tombs
Bestowing life!


Japonais:
ハリストス死より復活し、
死を以て死を滅ぼし、
墓に在る者に
生命を賜へり。

Slavon (Vieux Ritualistes):
Хрїстосъ воскресе изъ мертвыхъ,
Смертїю на смерть настѹпи,
И грѡбным животъ дарова

Français:
Le Christ est ressuscité des morts;
par la mort, il a vaincu la mort;
à ceux qui sont dans les tombeaux
il a donné la vie


Coréen:
그리스도께서 부활하셨네
죽음으로 죽음을 멸하시고
무덤에 있는 자들에게
생명을 베푸셨나이다


Latin:
Christus resurrexit a mortuis,
Morte mortem calcavit,
Et entibus in sepulchris
Vitam donavit

Turc:
Hristos ölülerden dirildi,
ölüm ile ölümü tepeleyerek
ve mezarda olanlara hayat bağışladı



Serbe:
Христос васкрсе из мртвих,
смрћу смрт уништи,
и онима који су у гробовима,
живот дарова!

Polonais
Chrystus powstał z martwych,
śmiercią podeptał śmierć
i będącym w grobach
życie darował


Espagnol:
Cristo ha resucitado de los muertos,
por la muerte, la muerte hollando;
y a los que están en las tumbas
la vida dando

Espagnol ( autre version)
Cristo resucitó de entre los muertos, 
hollando la muerte con la muerte 
y otorgando la vida a los que yacian en los sepulcros

Géorgien:
ქრისტე აღსდგა მკვდრეთით,
სიკვდილითა სიკვდილისა დამთრგუნველი
და საფლავების შინათა
ცხოვრების მიმნიჭებელი

Roumain:
Hristos a înviat din morţi,
Cu moartea pre moarte călcând,
Şi celor din morminte,
Viaţă dăruindu-le!


Albanais:
Krishti u-ngjall se vdékuresh,
me vdékjé vdékjén shkéli
édhé te varrosurvé u fali jéten!


Allemand:
Christus ist auferstanden von den Toten
hat den Tod durch den Tod zertreten
und denen in den Gräbern das Leben geschenkt

Chinois:
基督已經從死裡復活,
他的死勝過死亡,
把生命賜給已埋葬在墓中的人。

Hongrois:
Feltámadt Krisztus halottaiból,
legyőzte halállal a halált,
és a sírban lévőknek életet ajándékozott






lundi 13 avril 2015

Le Christ est ressuscité! En vérité Il est ressuscité!




Slavon:

Христос воскресе из мертвых, 
смертию смерть поправ 
и сущим во гробех живот даровав.
Arabe:
المسيح قام من بين الأموات
و وطئ الموت بالموت
و وهب الحياة
للذين في القبور

Grec:
Χριστὸς ἀνέστη ἐκ νεκρῶν,
θανάτῳ θάνατον πατήσας,
καὶ τοῖς ἐν τοῖς μνήμασι,
ζωὴν χαρισάμενος!

Anglais:
Christ is risen from the dead,
Trampling down death by death,
And upon those in the tombs
Bestowing life!


Japonais:
ハリストス死より復活し、
死を以て死を滅ぼし、
墓に在る者に
生命を賜へり。

Slavon (Vieux Ritualistes):
Хрїстосъ воскресе изъ мертвыхъ,
Смертїю на смерть настѹпи,
И грѡбным животъ дарова

Français:
Le Christ est ressuscité des morts;
par la mort, il a vaincu la mort;
à ceux qui sont dans les tombeaux
il a donné la vie


Coréen:
그리스도께서 부활하셨네
죽음으로 죽음을 멸하시고
무덤에 있는 자들에게
생명을 베푸셨나이다


Latin:
Christus resurrexit a mortuis,
Morte mortem calcavit,
Et entibus in sepulchris
Vitam donavit

Turc:
Hristos ölülerden dirildi,
ölüm ile ölümü tepeleyerek
ve mezarda olanlara hayat bağışladı



Serbe:
тропар - Христос васкрсе из мртвих,
смрћу смрт уништи,
и онима који су у гробовима,
живот дарова!

Polonais
Chrystus powstał z martwych,
śmiercią podeptał śmierć
i będącym w grobach
życie darował


Espagnol:
Cristo ha resucitado de los muertos,
por la muerte, la muerte hollando;
y a los que están en las tumbas
la vida dando

Espagnol ( autre version)
Cristo resucitó de entre los muertos, 
hollando la muerte con la muerte 
y otorgando la vida a los que yacian en los sepulcros

Géorgien:
ქრისტე აღსდგა მკვდრეთით,
სიკვდილითა სიკვდილისა დამთრგუნველი
და საფლავების შინათა
ცხოვრების მიმნიჭებელი


Roumain:
Hristos a înviat din morţi,
Cu moartea pre moarte călcând,
Şi celor din morminte,
Viaţă dăruindu-le!


Albanais:
Krishti u-ngjall se vdékuresh,
me vdékjé vdékjén shkéli
édhé te varrosurvé u fali jéten!


Allemand:
Christus ist auferstanden von den Toten
hat den Tod durch den Tod zertreten
und denen in den Gräbern das Leben geschenkt

Chinois:
基督已經從死裡復活,
他的死勝過死亡,
把生命賜給已埋葬在墓中的人。

Hongrois:
Feltámadt Krisztus halottaiból,
legyőzte halállal a halált,
és a sírban lévőknek életet ajándékozott