vendredi 1 mai 2015

Père Georges [Maximov]: Notes indonésiennes (1)



Jakarta
Djakarta

Que fait  la princesse héritière de Bali dans une église orthodoxe, pourquoi les Russes préfèrent-ils se confesser aux Indonésiens, et pourquoi l'Orthodoxie est-elle une bénédiction pour l'Indonésie? Ceci et d'autres thèmes sont abordés dans les notes indonésiennes de Père Georges Maximov.
    
La première chose qui m'a frappé à l'atterrissage à Djakarta était de voir combien l'aéroport était sous-développée. Il n'y avait pas de bulletins d'information électronique familiers, il fallait aller vers quelqu'un qui y travaille là-bas et demander à quel tapis roulant,  ils déchargeaient les bagages de tel ou tel vol. Je fus également étonné de la pratique indonésienne de coller de grandes photographies d'eux-mêmes sur leurs fourre-tout et leurs valises, avec leur numéro de téléphone écrit en-dessous, ils sont plus faciles à trouver en cas de perte. Mais quand ces valises avec les portraits de leurs propriétaires se déplacent l'une après l'autre sur le tapis à bagages, cela semble assez drôle.

La ville elle-même est grande, mais en comparaison avec, par exemple, Bangkok, elle ne produit pas une bonne impression.

J'ai eu l'occasion de servir une vigile dans l'église de Saint-Thomas à Djakarta (Eglise Russe Hors Frontières). Le recteur était un Indonésien, Père Boris. Quand je l'ai vu, je pensais qu'il avait à peine plus de 20 ans, et la pensée me traversa l'esprit: "Comment ont-ils pu ordonner un homme aussi jeune?" Il s'est avéré qu'il était âgé de 38 ans en réalité. Les asiatiques ont tendance à sembler plus jeunes que leur âge, mais Père Boris battait tous les records à cet égard.

Inside St. Thomas's Church

À l'intérieur de l'église Saint-Thomas
    
J'ai trouvé l'orthodoxie  indonésienne très touchante, à la fois dans cette église et dans une autre où j'ai officié. Les prêtres, les servants, le chœur et les paroissiens sont tous Indonésiens, la plupart d'anciens musulmans. Nul missionnaire «blanc» n'est venu à eux ou n'a prêché pour eux-ces Indonésiens se sont eux-mêmes convertis, ont prêché aux autres eux-mêmes, ont servi, et ont essayé de mener une vie chrétienne eux-mêmes. La prédication de saint Nicolas du Japon était très bien organisée, de sorte que la plupart du temps il fut le seul missionnaire russe, tandis que des convertis japonais -catéchistes et prêtres- effectuaient les activités de prédication; il les guidait seulement et les mettait sur la bonne voie. C'était magnifiquement organisé. Et en Indonésie, nous voyons quelque chose d'encore plus étonnant: il n'y a pas un seul missionnaire venu de l'extérieur du tout pour diriger et superviser, mais tout est fait par les Indonésiens eux-mêmes.

Parmi les paroissiens, un couple de personnes âgées vient à l'esprit-la princesse héritière de Bali et son époux. Elle s'est convertie à l'Orthodoxie, lorsque son mari était dans le coma et que les médecins ne lui donnaient pas un pronostic favorable. Mais cette grand-mère a commencé à prier avec ferveur pour que le Seigneur, même pour un court laps de temps, lui permette de reprendre conscience, de sorte qu'il serait en mesure de recevoir le baptême et ne pas mourir sans baptême. 

Le Seigneur exauça sa demande et plus encore: non seulement son époux reprit conscience, mais il récupéra complètement. Maintenant, ils vont tous deux à l'église. Quand elle a découvert que j'étais russe, la princesse a partagé avec moi le fait qu'ils allaient aller en pèlerinage en Russie et qu'ils étaient très ravis à ce sujet.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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