lundi 3 mars 2014

STARITZA NIKODIMA DE DIVIYEVO † 2/15 mars ( 1990) [6/7]


Statue de saint Séraphim à Sarov


6. Tentations

Le monastère de Sarov était proche. Les moines et les moniales se connaissaient, et les moines de Sarov fournissaient de la nourriture et de l'aide au monastère de Diviyévo. Il y avait là un moine... Eh bien, l'Ennemi a conçu une telle tentation pour ce moine, qu'il est allé dans ce monastère de femmes, et il a été très attiré par Mère Nikodima, par Pachenka. 
Il avait une telle passion qu'il ne cessait d'y venir. Elle prenait la vie spirituelle tellement au sérieux qu'elle disait tout à Maria Ivanovna, ses pensées, ses tentations, et le tout avec une grande simplicité. Elle a dit à Maria Ivanovna "Mamachenka, pourquoi continue-t-il à venir ici, je ne veux même pas le regarder. Qu'il arrête de venir ici, il m'a même dit: "Pacha, fuyons ensemble, nous allons bien vivre ensemble. Qu'a-t-il imaginé? Mamachenka, qu'il arrête de venir ici."  Mais voici la sagesse qu'ont les bienheureux [Fols et Folles en Christ]. Elle l'a bénie de faire ce qui suit: "Non, Pacha, quand il vient, tu t'assieds  avec lui et tu ne le chasses pas. Assieds-toi avec lui et parle-lui." 
"Comment puis-je rester avec lui? Je vais aux offices. Pourquoi devrais-je rester avec lui?" " Non, tu t'assieds avec lui. Rien ne se passera entre vous, et tu l'aideras. Ce sera un grand ascète. Cela [sa tentation] va passer. Mais si on le repousse maintenant, il va tomber dans le découragement et son âme périra." Matouchka nous a dit: "En raison de mon jeune âge, je ne comprenais pas comment son âme périrait. Eh bien, il est venu et a pleuré, disant tout en larmes: "Pacha, partons, je vais acheter une maison, nous vivrons bien." Mais je n'affirmais qu'une chose, comme elle m'avait dit de le faire: "Tu es moine, et je suis moniale. Nous avons fait un vœu devant Dieu, et nous devrions garder ce vœu." C'était sa réponse… 
Il pleurait, essayant toute sorte de persuasion, peignant chaque image. "Je gardais le silence," nous dit-elle," "et j'écoutais, je voulais aller à l'église, mais je répétais juste sans cesse: "Nous avons fait un vœu". 
Et vraiment, quand ils ont fermé le monastère de Sarov, ce moine s'est caché dans la forêt de Sarov et il est devenu un ascète bien connu. Ainsi les prières de la bienheureuse ont sauvé son âme. Voilà ce qu'est la sagesse d'un guide spirituel.

7. Bonbons

Lorsque le monastère a fermé, la bienheureuse Maria Ivanovna a discerné l'ensemble du destin de chaque moniale. Chaque moniale est venue et elle lui a dit ce qui l'attendait. 
Celles qui ont été envoyées en prison étaient particulières, des élues, et elle leur dit encore la durée de leur terme en prison. Mais à Mère Nikodima elle a donné douze morceaux de bonbons et elle a dit: "Tu es affectée à élever des orphelins." C'était sa bénédiction pour Maria Ivanovna. Ils ont fermé le monastère, elle est allée dans sa ville natale dans le domaine de Sasovo. Ses parents lui ont construit une cellule dans le jardin. Voilà la piété qu'ils avaient, elle était moniale, et cela devrait se poursuivre. 
Elle connaissait un prêtre que les autorités ont commencé à appeler pour interrogatoire, et qu'ils ont finalement incarcéré et envoyé à Solovki. Eh bien, à cause de ce prêtre, Matouchka fut également emmenée au NKVD, mais elle n'a pas été arrêtée ou incarcérée. Ce sont des moments difficiles. Elle ne leur en raconta pas grand chose, mais il y avait toujours des persécutions, et toujours des dangers, et elle était toujours à deux doigts d'aller en prison. Mais apparemment, ce n'était pas la volonté de Dieu; Maria Ivanovna ne l'avait pas bénie pour aller en prison. Matouchka dit qu'ils allaient l'y emmener, l'interroger, la garder un moment, puis la laisser aller, même si elle était liée à de nombreux prêtres et à d'autres personnes (et la quasi-totalité d'entre eux ont péri). 
On pourrait dire que c'était son premier Golgotha​​. Il est clair que sa souffrance était très grande. Tout d'abord, bien sûr, elle a souffert du fait que ces gens qui lui étaient proches ont souffert, et d'autre part de tous ces interrogatoires, dont elle se rappelait avec de profonds soupirs.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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