samedi 4 mai 2013

Staretz Nicetas de Valaam (1832-1907) (R)



Staretz Nicetas
(1832-1907)
21 avril
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"Quand l'Ennemi attaque et veut vous irriter, dites alors trois fois Le Christ est ressuscité! Il craint ces paroles plus que toute autre chose; elles le brûlent comme du feu, et il s'éloignera de vous en courant."

Staretz Michel II de Valaam

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Reflet fidèle de la douceur et de l'humilité du Christ, [le staretz Nicetas] ce simple moine, atteignit de hauts sommets sous la guidance spirituelle de l'higoumène Damascène, et caché dans la quiétude azuréenne des îles de Valaam avec leurs skites et leurs cellules du désert, il devint un saint qui n'est pas encore glorifié officiellement, comme beaucoup d'autres hommes de Dieu de Valaam.

Son souhait était de mourir à Pâques, et Dieu lui accorda cette requête. dans la quiétude de la skite de Tous les Saints, en anticipation de la Pâques éternelle, il mourut le Samedi Saint afin de rencontrer son Seigneur dans les Cieux.

Le staretz Nicetas était un ami proche des startsy Alexis et Agapit, qui tous deux contribuèrent à sa croissance spirituelle. Il y a de nombreux récits de sa claivoyance et de son accomplissement de miracles.Mais son icône à jamais resplendissante, est celle d'une incarnation de douceur et d'humble sagesse. Ses yeux mystiques étaient ouverts au monde des anges de Dieu et à ceux des ténèbres.

Un jour, durant la prière, il eut la pensée que l'ange de Lumière est à droite, et l'ange des ténèbres à gauche. A peine cette pensée était-elle entrée dans son esprit, qu'il vit l'ange déchu, en armure, près de son lit. Il sursauta, et il se signa en disant: " Que Dieu se lève, et que se dispersent ses ennemis!", et le démon disparut.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
VALAAM PATERICON
Book of Days
Valaam Society of America
New Valaam Monastery
Alaska
1999

Haïjin Pravoslave (LXXII)


Attente de Pâques
Dans la nuit soudain le Ciel
Descend sur la terre

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Colonel Valentin Petrov: Youri Gagarine a-t-il dit qu'il n'a pas vu Dieu dans l'espace?




Aujourd'hui [12 avril], la Russie célèbre la Journée astronautique, qui marque l'anniversaire du premier vol spatial habité, effectué ce jour-là en 1961 par Youri Gagarine (1934-1968). Pour marquer cette journée, nous vous proposons les extraits suivants, tirés d'une interview donnée à Interfax-Religion en 2006, par le colonel Valentin Vassilievitch Petrov, professeur à l'Académie de L'Armée de l'Air Gagarine,.

Valentin Vassilievitch, vous avez été des amis proches avec Youri Gagarine. Selon certains récits, le premier cosmonaute était croyant, même s'il ne l'a pas ébruité. Peut-on dire que la foi orthodoxe était un autre élément tacite qui lie votre amitié en tant que jeunes pilotes soviétiques au cours de ces années d'athéisme d'État, si difficiles pour l'Église?
Youri Alekseyevich [Gagarine], comme tous les Russes, a été baptisé et, pour autant que je puisse le savoir, il était croyant. Notre visite conjointe à la Laure de la Trinité-Saint-Serge en 1964, le jour même du trentième anniversaire de Gagarine, reste inoubliable pour moi. Lui qui était si vif par nature, m'a demandé un jour  directement si j'étais jamais allé à la Laure. Ayant reçu une réponse affirmative, il suggéra d'y retourner. Nous partîmes immédiatement, ce soir-là, déguisé en habits "civils." Nous étions de vrais fous, bien sûr, parce que Gagarine ne pouvait pas se déguiser... Quand nous sommes arrivés à la Laure, une foule de gens s'est approchée de lui pour lui faire signer des autographes. L'office n'était même pas terminé que tout le monde, après avoir entendu parler de l'arrivée de Gagarine, se précipita vers lui. Tel était l'amour du peuple pour Youri, et il ne pouvait pas repousser qui que ce soit.


Colonel Valentin Petrov à l'Académie théologique de Moscou
Youri Alekseyevich était une personne unique: il ne s'est jamais vanté de sa gloire. Quand on se tournait vers lui, il ne voyait et n'entendait personne d'autre que vous. Il en va de même avec ses enfants, qui n'ont pas été (et ne sont pas) bouffis d'orgueil du fait  qu'ils sont les enfants du premier cosmonaute.
Puis, dans la Laure, le Père Supérieur nous a sauvés - et, bien sûr, Gagarine en premier lieu. Il nous a emmenés dans sa cellule où, selon la coutume russe, il nous a bien sûr versé des boissons. Après le troisième verre, il a dit: "Eh bien, qui me croirait [si je disais] que Gagarine était dans ma cellule?" Et Gagarine lui a répondu en plaisantant: "Eh bien, qui ne le croirait pas?" Il lui a alors sorti une photographie de lui-même, signée "Pour le Père Supérieur de la part de Gagarine, avec ses meilleurs voeux", et il la lui a donnée. Ce dernier a dit: "Eh bien, nous avons besoin de boire pour ça!" Et bien sûr, nous l'avons fait!
Puis le Père Supérieur a suggéré que nous visitions le Tsak. Nous avons répondu avec étonnement: "Qu'est-ce que tu racontes, Père, nous sommes allés au TsAGI!" Nous pensions à notre Institut central aérohydrodynamique [TsAGI]. Il s'est avéré qu'il parlait du Cabinet ecclésio-archéologique de l'Académie théologique de Moscou [Tsak]. [1] 
Nous sommes allés là-bas, bien sûr, et quelque chose s'est passé là-bas qui m'a complètement surpris. Quand nous sommes arrivés devant la maquette de la cathédrale du Christ-Sauveur, Youri a jeté un œil à l'intérieur, a regardé, et m'a dit alors: "Valentin, regarde quelle beauté ils ont détruite" Puis il a continué à regarder pendant un temps très long...
Quand nous revenions de la Laure à ce moment-là, nous avons été tellement impressionnés par tout ce que nous avions vu que nous avons roulé comme hypnotisés. Youri m'a dit de façon inattendue: "Valentin, médite ces paroles: "Qui es aux cieux." Je l'ai regardé les yeux écarquillés: "Youri Alekseyevich, connais-tu vraiment des prières?" Il a dit: "Crois-tu être le seul qui les connaisse?  Eh bien, tu sais garder le silence." Après tout, c'était en 1964, quand Khrouchtchev a promis de "montrer le dernier prêtre... "
J'ai eu des ennuis à cause de ce voyage: j'ai été accusé d'avoir attiré Gagarine vers la religion, mais Gagarine m'a sauvé." Il a dit: "Comment un capitaine peut-il attirer un colonel vers la religion?! Il ne m'y a pas conduit: nous y sommes allés dans ma voiture" En conséquence, j'ai été réprimandé selon la ligne du parti pour avoir mené Youri Gagarine dans l'Orthodoxie, et maintenant je suis très fier de cela.
Peu de temps après notre voyage, Youri Gagarine, en parlant lors d'une session plénière du Comité central sur l'éducation des jeunes, a ouvertement suggéré la restauration de la cathédrale du Christ Sauveur comme monument de la gloire militaire et produit exceptionnel de l'Orthodoxie. Il a proposé simultanément de restaurer l'Arc de Triomphe, alors en ruines de Moscou. 
Les motivations de Gagarine étaient très simples: on ne peut pas faire grandir le patriotisme si on ne connait pas ses racines. Dans la mesure où la cathédrale du Christ-Sauveur était un monument de la gloire militaire, alors les gens qui vont défendre leur patrie doivent le savoir.
Personne dans le plénum, ​​bien sûr, ne s'attendait à ces paroles du premier cosmonaute: la réaction a été incroyable et les applaudissements était assourdissants. Le présidium, bien sûr, eut sérieusement peur, mais il va sans dire qu'ils ne pouvaient rien faire contre Youri Alekseyevich.

Mais que dire de la fameuse phrase attribuée à Gagarine: "J'ai volé dans l'espace, mais je n'ai pas vu Dieu"?
Ce n'est très certainement pas Gagarine qui a dit cela, mais Khrouchtchev! C'est en liaison avec une session plénière du Comité central qui abordait la question de la propagande anti-religieuse. Khrouchtchev alors,  a donné pour tâche à tout le parti et aux organisations des Komsomols [Jeunesses communistes] d'utiliser une telle propagande. Il a dit: "Pourquoi vous accrochez-vous à Dieu? Gagarine a volé dans l'espace et il n'a pas vu Dieu. "Cependant, quelque temps plus tard, ces paroles ont commencé à être dépeintes sous un jour différent. Elles ont été citées en relation non pas avec Khrouchtchev, mais avec Gagarine, qui était aimé par le peuple. Une telle phrase prononcée par lui était susceptible d'avoir une grande importance. On n'avait pas particulièrement confiance en Khrouchtchev, disaient-ils, mais en Gagarine certainement. Mais rien n'a jamais été dit par Gagarine à ce sujet, il ne pouvait avoir proféré de telles choses.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Pravoslavie.ru

[1] Tsak est l'acronyme de tserkovno-arkheologicheskii kabinet, tandis que TsAGI est mis pour Tsentral'nyi aerogidrodinamicheskiy institut.

Haïjin Pravoslave (LXXI)


Dans tous les visages
L'icône du Christ paraît
Mais tu es aveugle

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 2 mai 2013

Saint Ephrem le Syrien: Discours sur la Passion (R)


Преподобный Ефрем Сирин

DISCOURS SUR LA PASSION 
DE NOTRE PÈRE PARMI LES SAINTS
EPHREM LE SYRIEN

Je crains de parler
Et de toucher de la langue
Cette relation effroyable
Concernant le Sauveur.
Car il est en vérité effrayant
De narrer tout cela.

Notre Seigneur
Fut livré en ce jour
Aux mains des pécheurs !

Pour quelle raison alors
Celui Qui est Saint
Et sans péché fut-Il livré ?

Pour n'avoir point péché,
Il fut livré en ce jour.

Allons ! Examinons soigneusement
Pourquoi Christ notre Sauveur
Fut livré.

Pour nous impies,
Le Maître fut livré.

Qui ne s'émerveillerait pas ?
Qui ne glorifierait pas ce fait ?

Alors que les esclaves ont péché,
Le Maître fut livré.

Les fils de perdition
Et les enfants des ténèbres
Sortirent des ténèbres
Pour arrêter le Soleil
Qui avait le pouvoir
De les consumer en un instant.

Mais le Maître connaissant
Leur effronterie
Et la force de leur ire,
Avec douceur,
De Sa propre autorité,
Se livra Lui-même
Aux mains des impies.

Et les hommes sans Loi,
Ayant lié le Maître Très Pur,
Se moquèrent de Celui
Qui avait lié le puissant
De liens solides,
Et nous avait libérés
Des chaînes du péché.

Ils Lui tressèrent une couronne
De leurs propres épines,
Fruit de la vigne des Judéens.

Avec moquerie, Ils L'appelèrent Roi.
Ces êtres sans Loi
Crachèrent à la Face du Très Pur,
Dont le regard
Fait trembler de peur
Toutes les puissances des Cieux
Et les ordres angéliques.

Voyez à nouveau l'affliction et les pleurs,
S'emparent de mon cœur
Tandis que je contemple le Maître
Qui supporte les outrages et les insultes,
La flagellation, les crachats et les coups
Des esclaves.


Venez, observez bien
L'abondance de compassion,
L'indulgence et la mercy
De notre doux Maître.

Il avait un esclave
Dans le Paradis des délices,
Et quand celui-ci pécha,
Il fut livré aux bourreaux.

Mais quand le Très Bon
Vit sa faiblesse d'âme,
Il eut compassion et mercy
De cet esclave,
Et Il se présenta Lui-même,
Pour être flagellé par lui.

Je voulais rester silencieux
Car mon intellect
Était totalement frappé de stupeur
Mais là encore, je craignis
De rejeter par mon silence
La Grâce de mon Sauveur.
Et mes os tremblent
Lorsque j'y songe seulement.

Celui Qui fit toute chose,
Notre Seigneur Lui-même,
Fut en ce jour mis en accusation
Comme un condamné devant Caïphe ;
Et un des serviteurs de ce dernier,
Le frappa.

Mon cœur tremble
Alors que je songe à ces choses :
L'esclave est assis,
Le Maître se tient debout,
Et celui qui est plein d'iniquité
Porte sentence
Sur Celui Qui est sans péché.

Les cieux tremblèrent,
Les fondations de la terre furent ébranlées ;
Les Anges et Archanges
Tremblèrent tous de terreur.
Gabriel et Michel
Couvrirent leurs visages
De leurs ailes.

Les Chérubins du Trône
Se cachaient sous les rouages,
Les Séraphins à cet instant
Choquaient leurs ailes
L'une contre l'autre
Quand le serviteur
Donna un coup au Maître.

Comment les fondations de la terre
Supportèrent-elles le séisme
Et le tremblement
À ce moment même
Où le Maître fut outragé ?

J'observe et je tremble,
Et de nouveau, je suis stupéfié,
Quand je vois la longanimité
Du Maître aimant.

Car voyez comme mes entrailles
Tremblent tandis que je parle,
Car le Créateur,
Qui par Grâce façonna
L'humanité dans la poussière,
Lui Qui façonna tout
Est frappé !

Ne nous contentons pas d'écouter,
Mes frères,
Soyons dans la crainte révérencieuse
Le Sauveur endura
Toutes ces choses pour nous.

Misérable serviteur
Dis-nous pourquoi
Tu frappas le Maître ?

Tous les serviteurs
Lorsqu'ils sont libérés
Reçoivent un coup,
Afin d'obtenir la liberté périssable ;
Mais toi, misérable,
Tu frappas injustement
Le Libérateur de tous.

Espérais-tu peut-être
Recevoir de Caïphe
Une récompense pour ce coup ?

N'avais-tu pas entendu dire,
N'avais-tu pas appris
Que Jésus
Est le Maître des Cieux ?

Tu donnas un coup
Au Maître de toute chose,
Mais tu devins esclave des esclaves.
D'âge en âge,
Et tu fus condamné à jamais,
Disgrâce et abomination,
Au feu qui ne s'éteint point.

C'est grande merveille, ô frères,
Que de voir la douceur
Du Christ Roi !
Frappé par un esclave,
Il répondit avec patience,
Avec douceur
Et grande révérence.


Un serviteur serait indigné,
Le Maître supporte..
Un serviteur est enragé,
Le Maître est doux.

Au temps de la colère,
Qui supporterait
Rage et tumulte ?


Mais notre Seigneur
Se soumit à tout ceci
Dans Sa Bonté.

Qui peut exprimer
Ta longanimité
Ô Maître ?

Vous que le Christ attend
Qui êtes aimés du Christ,
Approchez avec componction
Et désir ardent du Sauveur.

Venez,
Apprenons ce qui advint en ce jour
À Sion, la Cité de David.

Les bien aimés élus
De la racine d'Abraham,
Qu'ont ils fait en ce jour ?

Ils ont livré à la mort
Le Très Pur Maître
Aujourd'hui.

Christ notre sauveur
Fut injustement pendu
Sur l'arbre de la Croix
Par des mains impies.

Venez,
Lavons tous nos corps
Avec des larmes et des gémissements,
Car notre Seigneur,
Le Roi de Gloire,
Fut livré à la mort,
Pour nous, gens impies.

Si quelqu'un entend dire soudain
Que l'être qu'il aimait en vérité,
Est mort,
Ou encore, s'il voit soudain,
L'être bien aimé lui-même
Gisant comme un cadavre
Devant ses yeux,
Sa contenance est altérée
Et sa vue s'enténèbre alors.

Ainsi dans les hauteurs des Cieux,
Quand on vit
L'outrage fait au Maître
Sur l'arbre de la Croix,
Le soleil étincelant fut changé ;
Il retira de ses rayons
Sa brillance accoutumée,
Et incapable de voir
L'outrage causé au Maître,
Se vêtit lui-même de douleur et de ténèbres.

Mêmement le Saint Esprit
Qui est dans le Père,
Quand Il vit
Le Fils Bien Aimé
Sur l'arbre de la Croix,
Déchirant le voile
Qui ornait le Temple,
Sortit soudain
Sous l'apparence d'une colombe.

Toute la création
Fut crainte et tremblement
Quand le Roi des Cieux,
Le Sauveur, souffrit
Tandis que nous, pécheurs,
Pour lesquels le Seul Immortel
Fut livré,
Nous Le traitons avec mépris.

Nous rions chaque jour
Quand nous entendons
Les souffrances et les outrages
Subis par le Seigneur.

Nous sommes contentés chaque jour,
Remplis de grand zèle
Pour nous revêtir de beaux atours.

Le soleil dans le ciel
À cause de l'outrage fait à Son Maître
Changea son rayonnement
En ténèbres,
Afin que nous, le voyant,
Nous suivions son exemple.

Le Maître sur la Croix
Fut outragé par Amour pour nous,
Tandis que toi,
Misérable,
Tu te revêts à jamais de splendides atours.

Ton cœur ne tremble-t-il pas ?
Ton intellect ne tressaille-t-il pas
Quand tu entends de telles choses ?

Celui Qui seul est sans péché,
Fut livré pour toi
À la mort ignominieuse,
Aux outrages et aux insultes
Tandis que toi,
Tu écoutes tout ceci
Avec une hautaine indifférence.

Le troupeau des brebis logiques
Devrait considérer très attentivement
Son Berger
Et avoir à jamais
Désir ardent de Sa Présence
Et Le respecter
Car dans Son amour,
Il souffrit,
Lui Qui est toute pureté
Et absence de passion.

Il ne devrait pas se vêtir
D'habits corruptibles,
Ni s'adonner au vain plaisir
Et aux nourritures du monde,
Mais plaire à son Maître
Par l'ascèse et la révérence vraie.

Ne devenons pas
Imitateurs des Judéens,
Peuple dur et rebelle,
Qui rejette à jamais les bénédictions
Et les bienfaits de Dieu.

Le Dieu Très Haut
Pour l'amour d'Abraham
Et de Son alliance,
Supporta dès le principe
L'obstination du peuple.

Du Ciel Il donna
La manne en nourriture,
Mais eux, indignes,
Avaient faim d'ail
Et de mets aux fragrances malignes.

De même Il leur donna de l'eau
Du rocher dans le désert,
Et en retour,
Ils L'abreuvèrent de vinaigre
Quand ils Le suspendirent à la Croix.

Frères, veillons
À ne pas être semblables aux Judéens
Qui crucifièrent le maître
Leur propre Créateur.


Soyons toujours
Dans la crainte révérencieuse,
Tenant à jamais devant nos yeux
Les souffrances du Sauveur.

Gardons toujours à l'esprit
Ses souffrances,
Car ce fut pour nous
Qu'Il souffrit.


Lui, le Maître impassible,
Lui le seul sans péché,
Il fut crucifié pour nous.

Que pouvons-nous donner en retour
Pour tout cela
Ô Frères ?

Approchez tous,
Fils de l'Eglise
Rachetés par le Précieux Sang
Du Maître Très Pur.

Allons, méditons
Ses souffrances avec des pleurs,
Avec crainte ;
Méditons avec tremblement,
Nous disant à nous-mêmes
Christ notre Sauveur
Fut livré à la mort pour nous qui sommes impies.

Sache bien, ô frère,
Ce que tu entends là :
Dieu Qui est sans péché,
Le Fils du Très Haut,
Fut livré pour toi…


Ouvre ton cœur,
Apprends en détail
Ses souffrances,
Et dis-toi :
" Dieu Qui est sans péché
En ce jour fut livré,
En ce jour fut tourné en dérision,
En ce jour fut insulté,
En ce jour fut frappé,
En ce jour fut flagellé,
En ce jour porta
Une couronne d'épines,
En ce jour fut crucifié,
Lui l'Agneau Céleste.

Ton cœur tremblera,
Ton âme tressaillira.

Verse des pleurs chaque jour,
En méditant
Les souffrances du Christ.

Les larmes deviennent douces,
L'âme est illuminée
Qui médite toujours
Les souffrances du Christ.

Médite à jamais ainsi,
Versant des larmes chaque jour,
Remerciant le Maître
Pour les souffrances
Qu'Il endura pour toi.
Au jour de Sa Parousie,
Tes larmes deviendront
Ta fierté et ton exaltation
Devant le Tribunal Céleste.

Demeure dans ce même état,
Tandis que tu médites
Sur les souffrances du Maître aimant.
Supporte les tentations,
Et remercie-Le en ton âme.

Bienheureux celui
Qui a devant ses yeux
Le Maître Céleste
Et Ses souffrances,
Et qui est crucifié lui-même,
Se coupant de toutes ses passions
Et qui es devenu l'imitateur
De son propre Maître.

Là est l'entendement véritable,
Là, l'attitude de ceux qui aiment Dieu
Quand ils deviennent à jamais,
Par leurs bonnes œuvres,
Les imitateurs de leur Maître.

Homme impudent,
Vois-tu le Maître Très Pur
Suspendu à la Croix,
Tandis que tu dépenses
Le temps de ta vie sur terre
Dans le plaisir et les rires ?

Ne sais-tu pas, misérable,
Que le Seigneur crucifié
Te demandera compte
De toutes tes actions méprisantes ?
Le sais-tu,
Toi, qui les entendant mentionner,
Ne montres nulle inquiétude
Et qui au sein de ton plaisir,
Ris,
Et te contentes dans l'indifférence ?

Le jour viendra,
Ce jour effroyable
Où tu pleureras sans discontinuer
Et tu hurleras de douleur dans la fournaise,
Et il n'y aura personne
Pour répondre
Et avoir mercy de ton âme.

Je T'adore ô Maître,
Je Te bénis, Toi Qui Es Bon,
Je Te supplie, ô Saint,
Je me prosterne devant Toi, 
Qui aimes les humains,
Et je Te glorifie, ô Christ,
Car Toi, Fils Unique,
Maître de Tout, Seul sans péché,
Tu fus livré à la mort,
À la mort sur une Croix
Afin de délivrer
L'âme des pécheurs
Des liens des péchés.

Et que Te donnerais-je
En retour pour tout,
Ô Maître ?

Gloire à Toi, Ami des hommes,
Gloire à Toi, Ô Miséricordieux,
Gloire à Toi, ô Longanime,
Gloire à Toi, Qui pardonnes toute faute,
Gloire à Toi, Qui descendis pour sauver nos âmes,
Gloire à Toi, Incarné dans le sein de la Vierge,
Gloire à Toi, Qui fus lié,
Gloire à Toi, Qui fus flagellé,
Gloire à Toi, Qui fus crucifié,
Gloire à Toi, Qui fus enseveli,
Gloire à Toi, Qui ressuscitas,
Gloire à Toi, Qui fus proclamé,
Gloire à Toi, Qui fus cru,
Gloire à Toi, Qui fus élevé aux Cieux,
Gloire à Toi, Qui siégeas avec grande gloire,
À la droite du Père,
Et reviendras
Avec la gloire du Père et des saints Anges
Pour juger toute âme
Qui a méprisé
Tes saintes souffrances.


En cette heure redoutable et terrible,
Quand les puissances des Cieux
Seront ébranlées,
Quand les Anges, les Archanges,
Les Chérubins et les Séraphins
Viendront tous ensemble,
Avec crainte et tremblement,
Devant Ta Gloire ;
Quand tous les fondements de la terre
Trembleront,
Et que tout ce qui respire
Tressaillira devant Ta Gloire
Immense et sans fin,
En cette heure
Ta main me protègera,
Et mon âme sera délivrée
Du feu terrible,
Des grincements de dents
Des ténèbres extérieures
Et des pleurs éternels.

Et Te bénissant,
Puissè-je dire :
" Gloire à Celui Qui
Par Ses nombreux actes
De pitié et de compassion
Voulut sauver le pécheur. "

Version française de Claude LOPEZ-GINISTY

Fin et Gloire à Notre Dieu !

Haïjin Pravoslave (LXX)


Apprends chaque jour
Que le temps n'existe pas
Dans l'Eternité

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 1 mai 2013

Les omelettes, les œufs et la prédestination...


Un grand chef "prédestina" un jour une omelette de trois œufs à être mise devant le roi. Tôt dans la matinée, avant qu'un seul œuf ne soit cassé, il prépara la batterie de cuisine, la recette, une douzaine d'œufs, et des épices fraîches. Il fit une promesse solennelle au roi... "Peu importe ce qui arrive, cette omelette que je fais vous sera présentée, délicieuse, saine et à temps!"

Quand le bon moment fut venu, le chef cassa le premier œuf dans un petit bol. Il avait l'air parfait. Le jaune était d'un jaune profond et  riche, évidemment débordant de saveur. Il brouilla rapidement l'œuf, puis le verse dans le grand bol où il préparait l'omelette.

Il cassa ensuite le deuxième oeuf. Il avait aussi l'air fantastique. Il brouilla l'œuf également, et ensuite l'ajouta au premier.

Mais quand il cassé le troisième oeuf, son nez se plissa à causse de l'odeur âcre et sulfureuse. Cet œuf avait mal tourné, et il était clairement mauvais pour le roi. Le chef rejeta cet œuf mauvais, et ensuite il lava soigneusement le petit bol qu'il utilisait.

Puis le chef cassa le quatrième oeuf. Il était très beau, tout comme les deux premiers œufs. Le chef sourit, le brouilla, et l'ajouta à l'omelette. Puis il se mit à ajouter habilement la garniture, les assaisonnements et les épices. Et il fit cuire l'omelette à la perfection.

Comme promis, le grand chef apporta son omelette parfaite au roi. C'était délicieux, sain et à temps.

Fait intéressant, la prédestination du Chef pour de l'omelette n'équivalait pas à une prédestination de tout œuf individuel. Le chef pouvait prendre n'importe quel oeuf donné avec l'intention de l'ajouter à l'omelette, et pourtant il prit une décision de jeter les œufs qui se trouvaient être pourris. Pourtant, les œufs pourris individuels n'interfèrent pas avec la création de l'omelette parfaite.

La prédestination d'une personne morale (l'Eglise) ne nécessite pas de prédestination des membres de cet organisme (personnes individuelles).

Bien sûr, un œuf ne peut pas choisir s'il faut être frais ou pourri. Mais les gens peuvent choisir. Et selon Jérémie 18, la prédestination de l'argile du potier dépend de la disposition de l'argile en vers le potier. Si l'argile choisit d'être têtue, alors le potier donne à l'argile une forme d'ustensile qui convient à la destruction. Mais si l'argile choisit de se repentir, alors le potier donne à l'argile une forme d'ustensile qui convient à la gloire.

Dieu a prédestiné l'Église à la gloire. Rien ne peut empêcher l'Eglise d'arriver à cet objectif prévu. Il y aura un festin des noces de l'Agneau, le Christ épousera Sa promise.

Mais est-ce que cette personne individuelle-ci ou à cette personne individuelle-là fera partie de cette Église? Eh bien, cela dépend du choix individuel. Choisissez -vous d'être un œuf frais, ou un œuf pourri? Le choix est le vôtre.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (LXIX)


Tu penses Le suivre
Pourtant tu n'as pas laissé
Ton cœur s'embraser

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 30 avril 2013

Staretz Sophrony de Maldon: De la volonté de Dieu...




De nos jours, l'homme instruit, par le développement de son approche critique, est incomparablement moins équipé pour l'exercice ascétique de l'obéissance que l'homme qui a un esprit simple, et qui n'est pas séduit par la curiosité intellectuelle. 
L'homme cultivé, épris de sa propre intelligence critique, habitué à la considérer comme sa principale dignité et la base solide de sa vie "personnelle", doit renoncer à cette richesse qui est sienne avant de devenir un novice(*), ou bien il sera difficile pour lui d'entrer dans le Royaume. Mais comment cela peut-il être fait? 
L'homme entre les mains duquel nous devons remettre notre volonté  n'est-il pas simplement un être humain comme nous - quelqu'un qui, en effet, parfois nous semble se tenir plus bas que nous ne le faisons? 
Le disciple commence à raisonner en lui-même: " Ce staretz est-il donc un oracle? Et comment connaît-il la volonté de Dieu? Dieu nous a donné notre raison et nous devons raisonner par nous-mêmes. Par exemple, ce que le staretz vient de me dire, n'a aucun sens. C'est complètement absurde." Et ainsi de suite. 
Ce genre d'attitude rend le novice dubitatif et hésitant au sujet de chaque parole de son père spirituel, de chacune de ses directives, et ainsi il oublie que la volonté de Dieu, lorsque ce dernier se manifeste à travers l'homme dans ce monde, s'exprime dans les mêmes formes extérieures qui servent à manifester à la fois la volonté naturelle de l'homme et la volonté démoniaque. 
Il juge par les apparences, à la manière de l'homme "raisonnant", et donc il n'a pas trouvé le chemin de la foi vivante…  
En présence de la vérité divine, le novice se retrouve profondément convaincu de l'imperfection de ses propres facultés de raisonnement. Ceci marque une étape importante dans sa vie ascétique. En se méfiant de son intelligence, le moine se libère du cauchemar dans lequel vit toute l'humanité... Par ce renoncement à sa volonté et à son jugement, pour accepter la volonté divine qui dépasse toute sagesse humaine, le novice ne renonce en fait à rien d'autre qu'à sa propre volonté, produit égocentrique des passions, et de son peu de faible intelligence, en montrant ainsi une vraie sagesse et une volonté supérieure. 
De cette manière, légèrement, le novice (et imperceptiblement pour lui-même) avance à une hauteur où les hommes de la plus haute culture intellectuelle ne peuvent atteindre, voire appréhender. Cette hauteur est la pureté de l'esprit en Dieu, comme nous l'avons dit plus tôt.




Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Staretz Sophrony de Maldon

Principles of Orthodox Asceticism,
in 
The Orthodox Ethos, 1964, 
pg. 273-274

(*): Il est expliqué plus tôt [dans le texte] que "novice" dans ce contexte, se réfère à tout chrétien qui se tourne vers un père spirituel pour qu'il le guide.



lundi 29 avril 2013

Saint Père Païssios de l'Athos: Philotimo




Père Païssios et saint Arsène de Cappadoce

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Un jour, un voisin nommé Kostas a dit à mon frère [en parlant de moi]. "Je vais lui faire changer sa façon de penser, jeter ces livres qu'il lit, et abandonner son jeûne et la prière" 
Il m'a trouvé - j'avais environ quinze ans alors - et il a commencé à me parler de la théorie de Darwin. Il a commencé à parler, et a continué encore et encore et m'a fait tourner la tête. 
Avec cette brume en moi, je me suis dirigé vers la forêt, à la chapelle de sainte Barbara. Je suis entré et j'ai commencé à prier le Christ: "Mon Christ, si Tu existes, révèle-Toi à moi d'une manière ou d'une autre." Je n'arrêtais pas de dire cela, sans cesser de faire des prosternations pendant une longue période. 

C'était l'été. La sueur coulait le long de mon corps, et j'étais trempé et complètement épuisé. Mais je n'ai pas entendu ou vu quoi que ce soit. Dieu ne m'a pas aidé de quelque manière que ce soit,  même par un petit signe, un son, un peu d'ombre, je n'étais qu'un enfant, après tout. 

Même si l'on devait examiner la situation d'un point de vue humain et logique, on pourrait dire: "Mon Dieu, quelle honte pour le pauvre enfant. A onze ans, il est monté sur les collines pour vivre dans l'ascèse. Cet homme lui a fait tourner la tête avec certaines théories insensées. À la maison, il a des difficultés avec son frère. Il a couru dans la forêt pour chercher de l'aide de Toi… Et pourtant, rien, rien, rien! 
Épuisé par les nombreuses prosternations, je me suis assis pendant un moment. Puis j'ai pensé: "Bon, quand j'ai demandé Kostas ce qu'il pensait de Christ, qu'est-ce qu'il m'a dit? Il m'a dit que le Christ était le meilleur des hommes, le plus vertueux, Qui a proclamé la justice et Il avait tellement offensé les pharisiens qu'ils L'ont crucifié par envie. 
Alors j'ai dit: " Si le Christ était un homme bon, si juste, et qu'aucun autre homme n'était jamais apparu comme Lui, et que d'autres l'ont tué par jalousie, alors il est juste de ma part de faire pour cet homme beaucoup plus que ce que j'ai fait, même de mourir pour lui. "Dès que j'ai vu les choses de cette façon, le Christ m'est apparu dans une grande lumière - la chapelle était pleine de lumière - et Il m'a dit: "Je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra" (Jean 11:25-26). 
Ces mêmes paroles, je pouvais aussi les lire dans l'Évangile ouvert qu'Il tenait dans une main. Il y eut une telle transformation intérieure en moi que je me suis même dit constamment: "Viens ici maintenant, Kosta, pour discuter s'il y a ou il n' y a pas de Dieu." Vous voyez, pour que le Christ apparaisse, Il attendait ma réponse remplie de philotimo (φιλότιμο). Maintenant, si le Christ exige une telle réponse même d'un jeune enfant, pouvez-vous imaginer combien plus il serait en droit d'attendre d'un adulte.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Elder Païsios of Mount Athos
Epistles (Lettres)
Editions du monastère de Souroti, 
Thessalonique, Grèce

dimanche 28 avril 2013

Hiéromoine Vincent [Monastère Orthodoxe Saint Nicolas] Mémoire éternelle!

N.B.: Cet article publié en 2013 n'était absolument pas au courant des déviations ignobles et criminelles des deux moines cités dans cet article, leurs crimes furent révélés en 2022! Rien durant les courts séjours passés au monastère ne pouvait nous laisser penser que de tels agissements pouvaient y avoir lieu. Comment aurions pu nous douter que de tels faits pouvaient exister? La Métropole grecque dont dépendait la Dalmerie qui avait des contacts bien plus étroits et plus fréquents, ne fut pas non plus consciente de ces actes abominables de ses clercs. Au début des années 1980, nous avons fréquenté le monastère de Père Placide plus proche de notre lieu de résidence et ne sommes plus allés à la Palmeraie [où nous n'avons séjourné que 4 fois en tout!). 
(Le village avec le catholicon du monastère à droite)

Le 24 avril 2013, le hiéromoine Vincent du monastère orthodoxe Saint Nicolas de la Dalmerie (Hérault) est né au Ciel, rejoignant la véritable patrie spirituelle qui fut la sienne depuis son appel à la vie monastique.

Nous nous souvenons avec nostalgie de nos séjours au Monastère Saint Nicolas, du Père Abbé Benoît et de son accueil chaleureux (à présent Abbé Emérite, il séjourne au métochion du monastère à Béziers), de Père Marc de bienheureuse mémoire qui vint souvent visiter les amis du monastère en Suisse, et dont la bonne humeur et la gentillesse sont encore présents dans nos mémoires. 

Avec Père Vincent, nous avons souvent fait de longues randonnées dans les collines avec les chèvres du monastère, et nous avons beaucoup parlé avec lui de la foi. Nous avons encore sa bonne voix à l'esprit quand il répondait simplement et justement aux questions que nous lui posions sur l'Orthodoxie qui nous était chère. 

Nous nous souvenons aussi de son autorité efficace sur Orion l'immense bouc du troupeau, qui n'avait qu'une idée, nous faire dévaler d'un coup de tête puissant la pente sur laquelle nous nous tenions avec les chèvres!

Un certain nombre d'entre nous ont un autre lien envers Père Vincent: il fut notre maître en sculpture iconographique. Beaucoup d'entre nous en effet, ayant vu les sculptures qu'il réalisait, ont essayé, avec très souvent beaucoup moins de talent, de se mettre à sculpter des icônes. Puis ils ont appris à d'autres à le faire. Et ainsi, il y a à présent une véritable petite école de ses disciples dans les paroisses ou les monastères. Mais Père Vincent ne le savait pas…

C'était aussi un iconographe de talent. 

Nous gardons de Père Vincent le souvenir ému d'un moine humble et doux, et nous savons que sa bienveillance envers nous se poursuit dans la prière auprès du Père Céleste qu'il a rejoint à présent.

Père Vincent, mémoire éternelle!


Claude Lopez-Ginisty


Icône de mon saint patron Claude de Besançon, 
peinte par le hiéromoine Vincent

Le village dans les années 1970!


La petite chapelle


La ruelle


Les granges


L'hôtellerie

(Dessins de D. A.-L.)



Lettre du Patriarche d'Antioche

Le patriarche Jean X (Yazigi) d'Antioche a adressé une lettre à l'occasion de la clôture du Carême, à la veille du dimanche des Rameaux et de l'entrée dans la semaine sainte. Cette lettre, rédigée en arabe, a été traduite et diffusée en français, anglais, grec, allemand, italien et espagnol. Elle sera lue à la liturgie du dimanche des Rameaux dans toutes les églises du Patriarcat orthodoxe d'Antioche. Pour lire la traduction française, cliquez ici.

Haïjin Pravoslave (LXVIII)


Tu es responsable
De ta part de Paradis
Et de ton enfer

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Livres Orthodoxes à prix réduits





EGLISE ORTHODOXE SERBE
                 DIOCÈSE DE FRANCE ET D’EUROPE OCCIDENTALE
ЕПАРХИJЕ ЗАПАДНОЕВРОПСКE


Le monastère Saint Gény fait un 2ème déstockage de livres orthodoxes:
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FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


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15/28 avril 
 ENTREE DU SEIGNEUR A JERUSALEM (DIMANCHE DES RAMEAUX) 
 Saints Aristarque, Pudens et Trophime, apôtres (vers 67) ; St Mstislav-Théodore, prince de Kiev ; Saintes martyres Basilisse et Anastasie, martyres à Rome (vers 68) ; saint Soukhia et ses nombreux compagnons, martyrs en Arménie (100-130) ; saint martyr Sabbas le Goth (372). 
 Liturgie de Saint Jean Chrysostome Lectures : Philip. IV, 4 - 9 / Jn. XII, 1-18 

 SUR LA RÉSURRECTION DE LAZARE ET L’ENTRÉE DU CHRIST A JÉRUSALEM 
 En accomplissant la prophétie sur le doux Roi, le Roi de la paix et de l’humilité, Jésus, le Seigneur de l’univers, monte sur un ânon, tandis que les hommes Le glorifie comme Roi et thaumaturge de ce monde ; « Hosanna ! Béni soit… le Roi d’Israël ! ». Ce faisant, le Seigneur veut nous montrer que Son Royaume « n’est pas de ce monde », que Son œuvre n’a rien de politique (cf. Jn XI, 48), que Son royaume est : la vérité, l’immortalité, la vie éternelle. Mais personne ne le comprenait, pas même Ses disciples, jusqu’à ce que Jésus ressuscitât des morts. Le peuple a seulement ressenti dans la résurrection de Lazare la grandeur du miracle : « la foule vint au devant de Lui, parce qu’elle avait appris qu’Il avait fait ce miracle ». Les témoins oculaires attestent : « Tous ceux qui étaient avec Jésus, quand Il appela Lazare du sépulcre et le ressuscita des morts, Lui rendaient témoignage ». Et Lazare ? Comme un monument vivant de l’immortalité et de la Résurrection, il est là, parmi eux. Un témoignage si convaincant et si total ne peut exister. La nature humaine, la logique sceptique dépose-t-elle les armes ? Oui, elle les dépose. Mais la méchanceté humaine, la malice humaine, la jalousie humaine ne le peuvent. En voici une preuve : « Les pharisiens se dirent donc les uns aux autres : vous voyez que vous ne gagnez rien ; voici, le monde est allé après Lui ». « Le monde », tout le monde, pas seulement le peuple ou les hommes. Mais cependant, ils maintiennent leur décision : tuer Jésus. C’est encore une preuve du degré de la force du mal ennemi de Dieu dans l’homme. Vraiment, l’âme humaine est dans le délire et la folie à cause du péché. Il s’agit d’une maladie incurable, aucun remède humain ne peut aider ; il n’y a que ce remède : le Dieu-homme et Son œuvre dépassant l’entendement humain, qui sauve les hommes du péché, de la mort et du diable. C’est pourquoi le Verbe de Dieu s’est incarné, car Il pouvait seul sauver l’homme. Lui-seul, et personne d’autre parmi les anges ou les hommes. St Justin de Tchélié  

1er antiphone, ton 2
Возлюби́хъ, я́ко услы́шитъ Го́сподь
глácъ моле́нiя моего́.
J’aime, car le Seigneur écoutera la voix de ma prière.
(après chaque verset : Моли́твами Богopóдицы, Спáce спacи́ нácъ : par les prières de la Mère de Dieu, Sauveur, sauve-nous).

Я́ко приклони́ у́хо Cвое́ мнѣ́, и во дни́ моя́ призову́.
Car Il a incliné vers moi Son oreille, et je L’invoquerai tous les jours de ma vie.

Обя́ша мя́ болѣ́зни сме́ртныя, бѣды́
а́довы обрѣто́ша мя́.
Les douleurs de la mort m’ont environné, et les périls de l’enfer sont venus sur moi.
Ско́рбь и болѣ́знь обрѣто́хъ, и и́мя Госпо́дне призвáxъ.
L’angoisse et l’ennui me tenaient, j’appelai le nom du Seigneur.

2ème antiphone, ton 2
Bѣ́ровахъ, тѣ́́мже возглаго́лахъ: а́зъ же смиpи́xcя зѣ́ло.
J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé ; mais j’ai été humilié à l’excès.

Après chaque verset :

Спаси́ ны Сы́не Бо́жiй, возсѣ́ди на жребя́, пою́щыя ти́ : аллилу́ія
Sauve-nous Fils de Dieu, qui es monté sur un ânon, nous qui Te chantons : Alléluia
Что́ возда́мъ Го́сподеви о всѣ́хъ, я́же воздаде́ ми ?
Que rendrai-je au Seigneur, pour tout ce qu’Il m’a donné ?

Ча́шу спасе́нія пріиму́, и и́мя Госпо́дне призову́.
Je prendrai la coupe du salut, et j’invoquerai le nom du Seigneur.

Моли́твы моя́ Го́сподеви возда́мъ, предъ всѣ́ми людьми́ eго́.
J’acquitterai mes vœux au Seigneur devant tout Son peuple.
3ème antiphone ton 1
Исповѣ́дайтеся Го́сподеви я́ко бла́гъ, я́ко въ вѣ́къ ми́лость Его́.
Confessez le Seigneur, car Il est bon, car éternelle est Sa miséricorde.
(Après chaque verset, le tropaire « Avant Ta passion », cf. ci-dessous)
Да рече́тъ у́бо до́мъ Исраи́левъ: я́ко бла́гъ, я́ко въ вѣ́къ ми́лость Его́.
Que la maison d’Israël le dise : car Il est bon, car éternelle est Sa miséricorde.
Да рече́тъ у́бо до́мъ Aapóнь : я́ко бла́гъ, я́ко въ вѣ́къ ми́лость Его́.
Que la maison d’Aaron le dise : car Il est bon, car éternelle est Sa miséricorde.

Да peку́тъ у́бо вси́ боя́щіися Го́спода: я́ко бла́гъ, я́ко въ вѣ́къ ми́лость Его́.
Que ceux qui craignent le Seigneur le disent : car Il est bon, car éternelle est Sa miséricorde.
Благослове́нъ гряды́й во и́мя Госпо́дне, благослови́хомъ вы́ изъ до́му Госпо́дня, Бо́гъ Го́сподь, и яви́ся на́мъ.
Béni est Celui qui vient au nom du Seigneur, nous vous avons bénis de la maison du Seigneur. Le Seigneur est Dieu, et Il nous est apparu.
1er tropaire de la fête, ton 1
О́бщee вocкреніe пре́жде Tвоея́ стрácти увѣpя́я, изъ ме́ртвыхъ воздви́глъ ecи́ Ла́заря Xpисте́ Бо́же. Tѣ́мже и мы́ я́ко о́троцы побѣ́ды зна́менія нося́ще, Тебѣ́ побѣди́телю сме́рти вопіе́мъ: ocáнна въ вы́шныхъ, благослове́нъ гряды́й во и́мя Госпо́дне.
Avant Ta Passion Tu t’es fait le garant de notre commune Résurrection, en ressuscitant Lazare d’entre les morts, ô Christ Dieu. C’est pourquoi nous aussi comme les enfants portant les symboles de la victoire, nous Te chantons, à Toi le vainqueur de la mort : Hosanna au plus haut des cieux, béni est Celui qui vient au nom du Seigneur.
2ème tropaire de la fête, ton 4
Спогре́бшеся Тебѣ́ креще́ніемъ Xpиcте́ Бо́же на́шъ, безсме́ртныя жи́зни сподо́бихомся воскpecéніемъ Твои́мъ, и воспѣва́ющe зове́мъ: ocáнна въ вы́шныхъ, благослове́нъ гряды́й во и́мя Госпо́дне.
Ensevelis avec Toi par le baptême, ô Christ notre Dieu, nous avons été rendus dignes de la vie immortelle par Ta Résurrection  et nous Te clamons cette louange : Hosanna au plus haut des cieux, béni est Celui qui vient au nom du Seigneur.
Kondakion de la fête, ton 6
Нa престо́лѣ на нeбecи́, на жребя́ти нa земли́ носи́мый Xpиcте́ Бо́же, áнгеловъ xвале́нie, и дѣте́й воспѣва́нie прiя́лъ ecи́ зову́щихъ ти́: благослове́нъ ecи́ гряды́й Aда́ма воззва́ти.
Porté sur un trône dans le ciel et par un ânon sur la terre, ô Christ Dieu, Tu as reçu la louange des anges et le chant des enfants qui Te clament : bénis es-Tu, Toi qui viens rappeler Adam.
Au lieu de « Il est digne en vérité », ton 4
Бо́гъ Го́сподь и яви́ся на́мъ, соста́вите пра́здникъ и веселя́щеся пріиди́те, возвели́чимъ Xpиста́, cъ ва́iями и вѣ́твьми, пѣ́сньми зову́ще: благослове́нъ гряды́й во и́мя Го́сподa Cпа́са на́шего.
Le Seigneur est Dieu, Il nous est apparu. Organisez une fête et, pleins d’allégresse, allons magnifier le Christ avec des palmes et des rameaux, chantant cet hymne : « béni est Celui qui vient au nom du Seigneur, notre Sauveur ».


Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne 
 COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME 
 Le diacre : Demandons au Seigneur un ange de paix, guide fidèle, gardien de nos âmes et de nos corps. L’ange gardien Depuis le moment de son baptême, chaque fidèle est protégé par un ange gardien. Le célébrant adresse au Seigneur cette supplication pour chaque baptisé : « Attelle à sa vie un ange de lumière » (4ème exorcisme). Le Seigneur même a parlé des anges gardiens lorsqu’Il a dit au sujet des petits enfants : « Leurs anges… voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux » (Matth. XVIII, 10). Le prophète David nous assure que « L’ange du Seigneur établira son camp autour de ceux qui Le craignent et il les délivrera » (Ps. 33,8). Et St Basile interprète ainsi ce verset : « Auprès de chacun qui a cru dans le Seigneur, se trouve continuellement un ange, si nous ne le chassons pas par nos œuvres mauvaises. De même que la fumée éloigne les abeilles et qu’une mauvaise odeur chasse les colombes, le péché lamentable et fétide éloigne l’ange gardien de notre vie. Si tu as dans ton âme des œuvres dignes de la protection angélique… Dieu placera près de toi des protecteurs et des gardiens et t’entourera d’une garde angélique. Et sois attentif à la puissance de la nature angélique : un ange est semblable à un campement entier… Comme les murs des villes sont construits autour d’elles et empêchent les attaques ennemies de tous côtés, de la même façon l’ange te protège de tous les côtés comme un rempart ». Lorsque St Macaire vint à Constantinople, il rencontra un jour un noble jeune homme qui pleurait près d’une maison close. Il avait caché son visage avec ses deux mains et se lamentait de telle façon que l’on aurait pu croire que le ciel pleurait avec lui. St Macaire s’approcha et lui demanda de lui expliquer la cause de sa tristesse. Et celui-ci lui répondit : « Glorieux servant de Dieu, je suis par nature un ange. Comme chaque chrétien reçoit de Dieu un ange au moment de son baptême, la protection de cet homme m’a été confiée. Je suis très affligé cependant lorsque je le vois pécher, comme maintenant qu’il se trouve dans une maison close. Comment ne me lamenterais-je pas sur l’image de Dieu qui a été réduite à de telles ténèbres ? » Le saint lui dit : « Mais pourquoi ne l’admonestes-tu pas ? » L’ange lui répondit alors : « Je n’ai pas le droit de m’en approcher. Car depuis qu’il a commencé à pécher, il est l’esclave des démons, et je n’ai aucune autorité sur lui ». Par cette demande du célébrant, nous demandons donc au Seigneur que notre vie soit telle, qu’elle n’éloigne pas notre ange gardien. Car il est, après le Seigneur, l’espoir de notre salut. 
 LECTURES DU DIMANCHE DE PÂQUES : Actes I, 1-8 ; Jean XX, 19-25