samedi 1 juin 2013

L’Orthodoxie est une référence en France (3)



Sainte Geneviève de Paris
Entretien avec l'higoumène Basile (Vassily) [Pasquiet] ( suite)

Vous avez été en Tchouvachie pendant huit ou neuf ans?

- Oui, neuf ans.

On dit que, quelqu'un comme le ministre français des Affaires étrangères vous a rendu visite?

- Huber... Non, l'ambassadeur. Huber…

Huber Colin de Verdière?
- Oui, oui.

- Maintenant, il est le secrétaire général du ministère français des Affaires Etrangères …

- Vraiment? Bon.

- Alors, vous avez aimé [être] là-bas?

- C'était bien. Bien sûr, il a été surpris de voir le monastère dans un tel mauvais état. C'était un chantier de construction. Les locaux du monastère ont été détruits sous le régime soviétique. Il a vu à quel point nous avions fait beaucoup en peu de temps et combien restait à faire. Mais il pouvait voir ce qu'est la foi, ce que les miracles sont. Plus tard, il nous a remerciés de l'avoir invité à passer la nuit au monastère, parce que séjourner là et manger avec les frères était un événement spécial pour lui. Bien sûr, tous les dignitaires locaux et régionaux étaient présents aussi.

- Et "toute l'herbe avait été peinte en vert"?

- Bien sûr. (rires). C'était une bonne réunion. Puis nous l'avons accompagné à la frontière avec la Mordovie.

- Nous savons que la France prend grand soin de ses citoyens et aspire à répandre sa culture. Apparemment, le fait que vous étiez un citoyen français a amené la visite de l'ambassadeur?

- Oui, la France prend vraiment soin de ses citoyens par le biais de ses ambassades et de ses consulats. Ils veulent aussi que d'autres nations apprennent le français, et ils aident les écoles françaises et d'autres organisations. Mais il l'a fait, en dehors d'autres raisons, par curiosité spirituelle - il voulait voir le monastère de l'intérieur.

- Mais vous avez eu la visite non seulement de l'ambassadeur français, mais de Sa Sainteté le Patriarche également…

- Oui, il était là, mais pas me rendre visite personnellement. C'était sa première visite en Tchouvachie. La première fois qu'il était là, c'était en 1996, mais ensuite il a visité seulement la capitale, Tcheboksary. Et en 2001, il est allé dans plusieurs villes, y compris notre Alatyr. Bien sûr, c'était un grand honneur pour la ville, pour chaque chrétien orthodoxe. Des milliers de personnes se sont rassemblées pour le rencontrer, même Sa Sainteté elle-même a été surprise. Sa visite nous a donné une impulsion qui dure encore. Nous serions heureux de le rencontrer à nouveau.
- Père Basile, vous parlez si bien de Vladyka Varnava, mais il y a des rumeurs chez certaines personnes orthodoxes selon lesquelles il aurait sanctifié une idole ...
- Oui, vous savez, je vénère vraiment Vladyka Varnava, c’est un saint homme. Et lui reprocher un tel péché est vraiment mal. Ces rumeurs sont vraiment blessantes pour nous, prêtres du diocèse de Tchouvachie, parce que nous aimons tous notre évêque, il est comme un père pour nous.

- Alors que s'est-il réellement passé?

- Un prêtre a simplement trouvé un prétexte (il a cherché pendant un long moment) d'insulter l'évêque. Il le hait tout simplement, je ne sais pas pourquoi. Et le prétexte qu'il a trouvé était la présence de l'évêque à la bénédiction d'un monument dédié à nos mères. Pourquoi n'y aurait-il un monument en l'honneur de nos mères, qui nous ont élevés, qui se sont inquiétées et ont souffert pour nous? Ce monument est un objet culturel, il n'a rien à voir avec la religion. Père André Berman est profondément dans l’erreur dans ce cas, et c'est parce qu'ici, il ne se bat pas pour la pureté de l'orthodoxie chrétienne, mais pour son orgueil et sa désobéissance. À mon avis, c’est un idolâtre de son orgueil. C'est ma propre opinion.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après


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