samedi 13 octobre 2012

Son Eminence le Novice ( Vladyka Basile [Rodzyanko]) (1)

Bishop Basil (Rodzyanko). Photo by Yu. Kaver

L'évêque russe Basile (Rodzianko) est décédé le 17 Septembre 1999, à Washington, DC. En réalité, l'évêque Basile avait simplement attendu ce moment pour commencer un voyage pour lequel il s'était préparé toute sa vie. En effet, Basile en parlait souvent, mais personne ne semblait comprendre. Ses interlocuteurs préféraient l'ignorer ou exprimer leur sympathie en disant: "Pourquoi, Vladyka, [c'est ainsi que les Russes appellent leurs évêques, un mot au sens affectueux "souverain", "Maître" ou "Votre Grâce"], vous avez une vie devant vous! Dieu est miséricordieux! "Mais l'évêque lui-même attendait avec impatience son voyage ultérieur avec impatience et avec un vif intérêt.


Bishop Basil (Rodzyanko) in Pochaev. Photo by the author
Vladyka Basile (Rodzianko) à Potchaev.  

Le fait est qu'au cours de sa vie, il avait toujours été un voyageur invétéré. De plus, je dirais que voyager était sa vraie mission et sa vraie façon de vivre. Le début de son voyage, sans aucun doute, c'était sa naissance dans le domaine aristocratique d'Otrada, qui était son patrimoine familial. Le garçon qui allait devenir l'évêque Basile fut appelé Vladimir (Volodia) par ses parents. Le grand-père paternel du garçon nouveau-né était Mikhaïl Vladimirovitch Rodzianko, le président de la Douma d'État de l'Empire russe. Et sa mère venait de deux anciens lignages princiers du plus haut rang: les Golitsyn et les familles Soumarokov. En effet, de nombreuses familles nobles russes étaient dans la parenté proche ou lointaine avec ce serviteur de Dieu particulier.
En 1920, l'évêque entreprit son voyage réel suivant. A l'époque il n'avait que cinq ans. La route fut longue par terre et par mer, via la Turquie et la Grèce et la Serbie. La famille fut forcée de partir parce que les nouveaux dirigeants de la Russie n'étaient pas prêts à laisser l'ancien président de la Douma Impériale d'Etat et sa famille vivre en paix. Les Rodzyanko s'installèrent à Belgrade, et c'est là que le futur évêque fut élevé.
Il eut la chance d'avoir des professeurs merveilleux. La crème de la communauté russe émigrée s'était rassemblée en Yougoslavie. Parmi eux se trouvaient ses mentors immédiats, le saint hiérarque Jean (Maximovitch), qui trente ans plus tard allait devenir l'éminent archevêque de San Francisco, et serait connu soixante ans plus tard comme un saint de l'Église Orthodoxe Russe à l'Etranger, ainsi que le grand Primat de l'Eglise Orthodoxe Russe à l'Etranger, le métropolite Antoine (Khrapovitski). C'étaient tous deux des géants spirituels, et ils eurent une influence considérable et positive sur leur jeune élève.
Pourtant, il y avait un autre enseignant qui n'est pas moins important dans la vie du futur évêque celui que Volodia ne pourrait jamais oublier. Ce fut son précepteur, un ancien officier de l'armée blanche. Personne d'autre que Volodia ne savait que son tuteur le battait et le torturait constamment et torturait le pauvre garçon très habilement aussi, en le frappant sans laisser de traces. Cet officier misérable nourrissait une haine intense pour Mikhaïl Vassilievitch Rodzianko, grand-père de son petit écolier, estimant qu'il était à blâmer pour la destruction de la Russie. Il n'avait aucun moyen d'exercer sa colère contre le grand-père, et, hélas, il fit payer pour tout cela le pauvre petit-fils.
Des années plus tard, l'évêque se rappelait: "Ma mère peu de temps avant sa mort, a déclaré:"S'il te plaît pardonne-moi sans le vouloir d'avoir laissé cet homme te torturer quand tu étais enfant." "Maman, c'était la volonté de Dieu, dis-je, et si cela n'était pas arrivé à moi quand j'étais enfant, je ne serais jamais devenu ce que je suis aujourd'hui…"

The Church of the Feodorov Icon of the Mother of God in Tsarskoye Selo. Photo: uolliss.ya.ru
L'église de la Mère de Dieu "Fedotov" à Tsarkoïé Selo

Quand l'évêque était déjà dans ses années de déclin, Dieu lui donna l'occasion de retourner au village impérial de Tsarskoïe Selo. Là, Vladyka Basile avait reçu l'autorisation des autorités de l'Église de servir la Liturgie dans l'Église de l'Icône Feodorov de la Mère de Dieu, église de prédilection de la famille du Tzar. Lorsque l'office fut terminé, l'évêque sortit et alla vers la population et confessa la culpabilité qu'il avait ressentie depuis son enfance uniquement parce qu'il avait été le petit-fils de son grand-père bien-aimé. L'évêque dit: "Mon grand-père ne voulait que le meilleur pour la Russie, mais en tant qu'homme faible, il a souvent fait des erreurs. Il était en faute quand il a envoyé ses parlementaires à Sa Majesté Impériale pour lui demander son abdication. Il ne pensait pas que le tsar abdiquerait à la fois pour lui et pour son fils, et quand il a appris que c'était ce qui s'était passé, il pleura amèrement et dit: "Rien ne peut être fait maintenant. La Russie est perdue. Et c'est ainsi qu'il est devenu involontairement responsable de la tragédie du massacre de la famille impériale à Ekaterinbourg. Il s'agissait d'un péché involontaire, mais tout de même un péché. Et maintenant, en ce saint lieu, je demande à la Russie, pour son peuple et pour la famille du tzar assassiné de pardonner à mon grand-père et de me pardonner. Et comme évêque, avec l'autorité qui m'a été donnée par Dieu, je lui pardonne, et je libère son âme de ce péché involontaire…"

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archimandrite Tikhon


Haïjin Pravoslave (239)


Un regard d'icône
T'enracine dans le calme
D'un monde ineffable

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

vendredi 12 octobre 2012

Le petit renard de Dieu




En Égypte, où dans l'ancien passé chrétien, il y avait autrefois de nombreux grands monastères, il était une fois un moine qui fit connaissance d'un paysan inculte et simple. Un jour, ce paysan dit au moine: "Moi aussi je respecte Dieu Qui a créé ce monde! Chaque soir, je verse tout un bol de lait de chèvre et je le laisse sous un palmier. Dans la soirée, Dieu vient et boit mon lait! Il en est très friand! Il n'y a jamais eu une fois une époque où même une goutte de lait est restée dans le bol."
En entendant ces mots, le moine ne put s'empêcher de sourire. Il expliqua gentiment et logiquement à son ami que Dieu n'a pas besoin d'un bol de lait de chèvre. Mais le paysan insista avec tant si d'obstination sur le fait qu'il avait raison, que le moine suggéra alors que la nuit suivante, ils regardent secrètement pour voir ce qui arrivait après que le bol de lait ait été laissé sous le palmier.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Lorsque la nuit tomba, le moine et le paysan se cachèrent à une certaine distance de l'arbre, et bientôt dans le clair de lune ils virent comment un petit renard se glissait jusques à la cuvette et lapait tout le lait jusqu'à ce que le bol soit vide.
"En effet!" dit le paysan déçu, en poussant un soupir. "Maintenant, je peux voir que ce n'était pas Dieu!"
Le moine tenta de réconforter le paysan et expliqua que Dieu est un esprit, que Dieu est quelque chose de complètement hors de notre faible capacité de compréhension dans notre monde, et que les gens comprennent Sa présence, chacun à sa manière propre et unique. Mais le paysan se tenait simplement en baissant la tête tristement. Puis il pleura et retourna chez lui dans sa masure.
Le moine retourna également à sa cellule, mais quand il y arriva, il fut surpris de voir un ange bloquant son chemin. Totalement terrifié, le moine tomba à genoux, mais l'ange lui dit:
"Ce bonhomme n'avait ni éducation, ni sagesse, ni assez de connaissance livresque pour être capable de comprendre Dieu autrement. Alors toi, avec ta sagesse et tes connaissances livresques, tu lui as enlevé le peu qu'il avait! Tu vas sans doute me dire que tu raisonnais correctement. Mais il y a une chose que tu ne sais pas, ô homme savant: Dieu, voyant la sincérité et le coeur de ce bon paysan, envoyait tous les soirs le petit renard vers ce palmier pour le réconforter et accepter son sacrifice".

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après 
Le Prologue 
cité par

Haïjin Pravoslave ( 238)


Comme eau de baptême
Tes larmes de repentance
Délivrent ton âme


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 11 octobre 2012

Préface du livre de l'Archimandrite Tikhon ( Chevkounov)


Archimandrite Tikhon (Shevkunov). Everyday Saints and Other Stories. Translation by Julian Henry Lowenfeld. Pokrov Publications, 2012. $23. 504 pages, illustrated. ISBN 978-0-9842848-3-2, 978-0-9842848-4-9.


C'était une chaude soirée de Septembre, alors que nous, les novices encore jeunes du monastère des Grottes de Pskov près de Pskov, nous nous promenions dans les couloirs et les galeries des anciennes murailles du monastère, nous rendant confortable, regardant au-dessus de ses jardins et de ses champs. Tandis que nous parlions, nous avons commencé à nous remémorer la façon dont chacun de nous en était venu à être au monastère. Et plus nous nous écoutions les uns aux autres, plus nous étions étonnés.

C'était en 1984 à l'époque, et nous étions cinq. Quatre avaient grandi dans des familles non religieuses, et même pour le cinquième de notre groupe, fils de prêtre, nos idées préconçues sur le type  de personnes qui s'en vont rejoindre un monastère étaient totalement soviétiques. Juste un an plus tôt, chacun de nous avait cru fermement que les seules personnes qui soient jamais entrées dans un monastère aujourd'hui étaient des fanatiques ou des échecs complets dans la vie. Bref, des perdants, ou bien des victimes de l'amour non partagé.

Mais en nous regardant les uns les autres, nous avons pu voir que ce n'était tout simplement pas vrai du tout. Le plus jeune de notre groupe avait juste dix-huit ans et le plus vieux était âgé de vingt-six ans. Nous étions tous de jeunes hommes en bonne santé, forts et attirants. Un avait obtenu son diplôme avec mention très bien de l'université pour un diplôme en mathématiques, l'autre, malgré sa jeunesse, était déjà un artiste reconnu à Leningrad. Pourtant, un autre dans notre groupe avait vécu la plus grande partie de sa vie à New York, où son père travaillait et avait rejoint notre monastère après avoir terminé sa troisième année d'université. Le plus jeune (le fils du prêtre) était un graveur et sculpteur sur bois de talent, et il venait de terminer ses études dans une école d'art. Et j'étais récemment diplômé de la division des scénaristes du prestigieux Institut cinématographique national d'État. En bref, chacun de nous, avait des carrières enviables dans le monde à espérer.

Alors pourquoi pourquoi étions-nous venus  au monastère? Et pourquoi avions-nous l'intention de rester ici pour le reste de nos vies? Nous le savions très bien. C'est parce que, pour chacun de nous, un nouveau monde s'était soudainement ouvert, incomparable dans sa beauté. Et ce monde s'était avéré être infiniment plus attrayant que celui dans lequel nous avions déjà vécu nos vies jeunes et jusques alors très heureuses. Dans ce livre, je tiens à vous parler de ce beau monde nouveau qui est mien, où nous vivons sous des lois complètement différentes de celles de la vie «normale» dans le monde, un monde de lumière et d'amour, plein de découvertes merveilleuses, d'espoir, de bonheur, d'épreuves et de triomphes, où même nos défaites acquièrent une signification profonde: un monde dans lequel, par-dessus tout, nous pouvons toujours sentir de puissantes manifestations de la force et du réconfort divins.

Je n'ai pas eu besoin d'imaginer quoi que ce soit. Tout ce que vous vous apprêtez à lire est vraiment arrivé. La plupart des personnes sur lesquelles vous lirez quelque choses sont bel et bien vivantes aujourd'hui.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Archimandrite Tikhon (Shevkunov). Everyday Saints and Other Stories. Translation by Julian Henry Lowenfeld. Pokrov Publications, 2012. $23. 504 pages, illustrated. ISBN 978-0-9842848-3-2, 978-0-9842848-4-9.

Haïjin Pravoslave (237)



Soirée de Vigiles
Devant les livres ouverts
Passe l’Eternel

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)




mercredi 10 octobre 2012

Les saintes Reliques de Saint Dimitri de Bassarbovo




saint dimitri basarbovski


General view of the place where the silver coffin with the holy relics of St. Dimitry of Bassarbovo is kept



Le saint bulgare Dimitri Bassarbovsky (Saint Dimitri de Bassarbovo) est né au village de Bassarbovo, situé à 15 km à l'ouest de Roussé. Par l'Histoire slavo-bulgare de saint Païssi de Hilandar, nous apprenons que Saint Dimitri Bassarbovsky est mort en 1685. c'était un berger du village qui paissaient les troupeaux de ses compatriotes villageois. Un jour, il décida de s'installer dans un monastère, non loin de son village natal. Il devint moine et y vécut jusques à la fin de sa vie. Il est mort sur ​​la rive de la rivière Lom, entre deux rochers. Après de fortes pluies, le fleuve a inondé la rivee et le corps du saint a été balayé dans l'eau et enterré sous le sable de rivière. Une jeune fille aveugle fit un rêve à propos du saint. Le lendemain matin, elle montra l'endroit exact dans la rivière, où son corps reposait. Le corps intact fut sorti de l'eau et placé dans l'église du village. Le saint fit un grand nombre de miracles. En 1774, la première guerre russo-turque se termina. Le Général russe Pierre Saltykov prit les reliques de saint Dimitri de Bassarbovo avec l'intention de les transporter vers la Russie.

Dans la ville de Bucarest, en Roumanie, son traducteur et conseiller Hagi Dimiter Mend - un noble d'origine bulgare demanda au général de laisser le corps du saint en Valachie comme réparation pour les pertes subies pendant la guerre et le général y consentit. De nos jours, les reliques de saint Dimitri Bassarbovsky sont conservées dans un cercueil d'argent à la cathédrale patriarcales des Saints Constantin et Hélène à Bucarest. Le saint est le protecteur de la capitale roumaine.


General view of the place where the silver coffin with the holy relics of St. Dimitry of Bassarbovo is kept


Le 26 octobre, jour de fête de saint Dimitri



Procession with the holy relics

Deux jours avant la fête de saint Dimitri, le cercueil avec ses saintes reliques est amené à l'extérieur de la cathédrale des Saints Constantin et Hélène.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (236)



Toi qui peins l’icône
Garde présent en ton âme
L’ascèse du saint



上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 9 octobre 2012

Oh, les difficultés pour trouver un partenaire de vie ayant la foi!




J'avais une question pour le prêtre après mon premier office orthodoxe : "Que que dois-je faire pour devenir prêtre?"
Plutôt que de rabrouer ce jeune garçon de 16 ans, le père Michael fit deux solides suggestions.
"Eh bien, tu as besoin [d'abord] de devenir orthodoxe," a-t-il observé, "puis tu devras épouser une femme qui est orthodoxe."
Ce fut mon introduction à la difficile sagesse de l'ancienne foi. Cependant même si un oiseau peut beaucoup aimer un poisson, ils auront du mal à trouver un endroit pour pondre leurs œufs.
Chercher un partenaire avec les mêmes valeurs sur lesquelles construire une famille est logique, mais moins de gens semblent en voir l'avantage de nos jours. Les couples mariés représentent aujourd'hui une minorité des ménages américains, car les jeunes adultes retardent le moment de se lier, jusqu'à ce que leurs carrières sont établies.
Certains peuvent aimer leur copain/copine, mais réaliser que les épouser est hors de question. Pendant ce temps, ils "tâtent le terrain" en cohabitant.
Pour les chrétiens célibataires, du moins ceux qui croient que la morale biblique est obligatoire, il y a là un problème - la fornication est considérée comme un acte répréhensible et auto-destructeur.

Depuis plus d'une décennie de notre vie, nos corps nous disent que nous sommes prêts à nous reproduire, pourtant une convention sociale rend ceci de plus en plus difficile. Les espoirs de mariage précoces peuvent aussi se heurter à la rareté des perspectives spirituellement compatibles entre personnes de sexe opposé.
Dans mon cas, la nécessité de me marier au sein de l'obscure minorité de l'orthodoxie américaine représentait une difficulté supplémentaire. Bien que les mariages avec d'autres chrétiens trinitaires soient pratiqués, les prêtres doivent avoir des épouses orthodoxes, comme me l'a dit le Père Michael.
En dehors de l'obligation canonique, ceci est de bon sens pour celui qui doit traîner son conjoint à toutes les obligations qui vont de pair avec le fait d'être épouse d'un membre du clergé.
Puisque ma paroisse n'avait pas de filles de mon âge (mis à part les filles des membres du clergé, qui avaient tiré des leçons de l'expérience de leurs mères pour éviter les aspirants prêtres), cela signifiait qu'il fallait faire beaucoup de rencontres missionnaires - ou plutôt de rendez-vous de prospection amoureuse.
Un rabbin juif orthodoxe dans un talk-show à la radio m'a persuadé dès le début que ces rencontres sontt une perte de temps non biblique, donc j'ai décidé d'évaluer de façon critique toute relation dès le début, pour voir s'il y avait une raison de la poursuivre.
Bientôt cette approche philosophique fut mutilée par le train de marchandises de l'infatuation. La première fille qui me le fit expérimenter, faillit se voir faire une proposition de mariage cette semaine-là, même si c'était une fille spirituelle-mais-pas-religieuse qui pensait que ma foi était pittoresque, mais trop traditionnelle pour devenir la sienne.
Heureusement, elle a fini par être assez honnête pour réaliser que cela ne pouvait pas fonctionner. Une fois que vous devenez gaga, le sens commun est facilement abandonné. Vous commencez à abandonner le côté rationnel de vos principes.
Vous pensez que vous allez changer quelqu'un, mais vous êtes le seul qui change. J'ai le plus grand respect pour ceux qui maintiennent leur foi au sein de mariages spirituellement hétérogènes, mais je n'avais pas assez d''endurance pour cela.
Après des entreprises répétées à travers le cycle de l'espoir et de la désillusion, j'ai développé une nouvelle tactique. Le troisième rendez-vous consistait à venir à l'église avec moi. J'ai œuvré à quelques reprises avec celle-là, ce qui était difficile, mais je suis content car la douleur [de l'échec], venait plutôt tôt que tard.
Finalement, j'ai eu de la chance. La sœur d'un camarade de classe au séminaire ne pouvait pas courir assez vite [pour m'échapper]. Nous venons de célébrer nos huit ans de mariage.
Je suis content d'avoir été repoussé à plusieurs reprises pour avoir collé à mes principes, parce que mes enfants savent qui ils sont et ce que notre famille croit. Cela les concernait, après tout.
Je les ai baptisés, et les ai fait communier tous les dimanches. Quand leur mère et moi serons partis, ils seront ce qui reste de nous deux. Après leur avoir donné notre foi, nous espérons qu'ils vont la garder, et allumer un cierge en notre mémoire.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (235)




Saint de la Slava
Pèlerin de la famille
Voyageur de Dieu


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 8 octobre 2012

John Marler: Sauver le monde (1994)


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"La beauté sauvera le monde" 
Fiodor Dostoïevski

Le progrès avec ses machines a fait régresser le monde vers un lieu où il n'y a pas de beauté. S'il n'y a pas de beauté, qu'est-ce ce qui va sauver le monde?

Depuis le sein [de notre mère], on nous apprend que les choses détestables sont attrayantes, et de ce fait l'image de la véritable beauté est déformée. Comme il n'y a pas de distinction entre ce qui est beau et ce qui est déformé, les jeunes d'aujourd'hui sont laissés dans le chaos.

On nous dit que la beauté est dans l'œil de celui qui regarde, mais si cela était vrai, le monde n'aurait jamais une chance d'être sauvé, car l'interprétation de de la beauté par l'homme peut être mortelle. "La beauté est vérité et la vérité est beauté", mais la vérité ne pourrait jamais être dans l'œil de son spectateur, car dire cela, c'est dire qu'il n'y a pas de vérité ultime, et qu'il n'y a pas de réponse à la question "Pourquoi?"

Dans le passé, l'humanité avait une façon d'exprimer la vraie beauté, et d'exprimer l'âme apparemment confinée de l'homme, et de l'élever vers son état véritable, qui est beauté. Ceci était accompli par les arts, la peinture, la littérature, la sculpture, le théâtre et la musique.

Les arts du monde moderne ont rendu les âmes confuses et déformées et ne les ont plus élevées vers un état supérieur. Ils n'expriment que l'âme de l'homme moderne, qui est tombé la tête la première dans la destruction, le désespoir et la tristesse. 
Ceci est dû au fait que l'homme accomplit ses désirs terrestres et oublie sa vocation surnaturelle. Comme le temps presse, il semble de plus en plus facile d'oublier tout ce pourquoi l'homme a été créé aux yeux de Dieu, mais nous ne devons pas oublier que "Beaucoup sont appelés mais peu sont élus pour n'être  pas de ce monde."

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (234)


Dieu est la frontière
Entre le Royaume Saint
Et ce monde vain

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 7 octobre 2012

Un adepte d'art martial japonais reçoit le baptême orthodoxe


A priest discusses the faith with Tokashi Kishi before his baptism.
Discussion avec le prêtre avant le baptême


Le 12 Septembre à l'église orthodoxe russe Saint-Nicolas du Département Missionnaire de L'Eglise, avec la bénédiction du président du département Jean métropolite de Belgorod et de Stariy Oskol, le sacrement du baptême a été accompli sur Kishi Tokashi, japonais, lutteur d'art martiaux, rapporte ruskline.ru. Le chemin de Tokashi Kishi vers l'orthodoxie est très intéressant, et il nous montre une fois encore que l'Esprit de Dieu souffle où Il veut.

Depuis ses années d'école, Tokashi a pratiqué toutes sortes d'arts martiaux. Dans le processus, il a commencé peu à peu se rendre compte que la connaissance des techniques de combat et des méthodes seules ne pouvait pas satisfaire son désir de devenir vraiment fort. Cela lui fit se demander d'où venait la force et qui l'accordait, car il estimait qu'elle n'était pas seulement le résultat de la formation et de l'exercice. Les muscles ne servent que de passerelle pour la puissance, mais ne sont pas sa source, qui réside plutôt à l'extérieur d'une personne. Tokashi se tourna vers l'étude des religions orientales traditionnelles, en particulier du bouddhisme et de ses enseignements sur la vie considérée comme une sorte de voie. Où cette voie amène-telle une personne, et où va-t-elle trouver la force de terminer le voyage? Tokashi eut beaucoup de bons enseignants bouddhistes, mais il ne reçut jamais de réponses claires de leur part. Il se tourna vers le christianisme, sur lequel il avait beaucoup lu au lycée. Mais le christianisme semblait être juste un autre enseignement religieux et moral qui offre seulement un ensemble de règles. Il lui a semblé être tout à fait semblable au bouddhisme.

The baptism of Tokashi Kishi.
Le baptême de Tokashi Kishi.
Mais à côté de sa quête religieuse, il continua de s'intéresser à diverses formes de combat et arts martiaux. Dans sa recherche, il rencontra le système d'arts martiaux de l'ancienne Russie appelé Ryabko. Il lui est immédiatement apparu comme inhabituel, ne ressemblant pas à tous les arts martiaux qu'il avait déjà étudiés. Ce n'était pas les techniques de combat à mains nues qui étaient inhabituelles, mais la façon dont le combat lui-même se passait. L'esprit et le caractère du combattant jouent un rôle essentiel dans de nombreux types d'arts martiaux, tandis que l'agression est l'une des principales caractéristiques et l'un des principaux attributs d'une bataille. L'état d'esprit agressif est l'endroit d'où les combattants d'art martiaux tirent leur énergie et leur force. Sachant cela, Tokashi fut immédiatement impressionné par le fait que dans le système Ryabko, l'agression n'était pas présente. Cependant, les techniques de défense étaient très efficaces. Il est arrivé en Russie, et a commencé à participer à des formations. Tokashi a vu ce qu'il avait jamais vu parmi ses compagnons d'arts martieux: un haut degré de discipline de l'esprit, l'endurance et une endurance inhabituelle, et une fois de plus l'absence totale d'agression contre l'ennemi. Se mêlant à eux et s'entraînant avec ses collègues russes, Tokashi ressentit le désir de plus en plus d'apprendre à connaître leur religion et leur foi. Les explications simples de ses nouveaux amis l'aidèrent à se rendre compte que la chose principale [dans la vie] est la foi au Seigneur Jésus-Christ, le fait de suivre Ses enseignements et Ses commandements, et la communion avec Lui par la prière et les sacrements.

Après son retour au Japon, Tokashi apprit davantage sur l'enseignement de l'Église orthodoxe, il lut aussi le catéchisme orthodoxe en japonais. Le désir de devenir chrétien orthodoxe s'empara de lui et devint encore plus fort. Il comprit que le Seigneur Jésus-Christ est le Dieu qu'il cherchait et qu'Il est venu sur Terre pour le salut de tous, y compris de lui-Tokashi Kishi. Il est son Dieu et Père, Il lui donne la force et la source de sa vie, à la foi de cette vie et de la vie éternelle.

Tokashi Kishi.
Tokashi Kishi.
Lors de sa visite suivante en Russie, Tokashi annonça son désir d'être baptisé dans la foi orthodoxe. Fondateur du système d'arts martiaux de l'ancienne Russie, Mikhaïl Vassilievitch Ryabko, parla au métropolite Jean de Tokashi et de son désir de devenir chrétien orthodoxe. Avec la bénédiction de Son Eminence le métropolite Jean, le rite du baptême fut accompli par le prêtre Valeriy Bulannikov. Par son Baptême, Tokashi Kishi a pris le nom du Saint Prophète Jean-Baptiste.

Fait remarquable, le baptême de l'adepte d'arts martiaux japonais a eu lieu juste avant la visite de Sa Sainteté le Patriarche de Moscou et de toute la Russie au Japon. La première personne à prêcher la foi chrétienne orthodoxe au Japon 150 années auparavant, était Saint-Nicolas du Japon.

Espérons et prions pour que la lumière de la foi chrétienne continue à éclairer les cœurs de ceux qui cherchent le vrai Dieu, au Japon et partout dans le monde.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Feuillets Liturgiques



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FEUILLETS LITURGIQUES
DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION
DE LA SAINTE CROIX
N°368/2012 – disponible sur le site internet du diocèse : www.diocesedegeneve.net
Lectures : II Cor. IX, 6-11 ; II Tim. III, 10-15 ; Lc. V, 1-11 ; Matth. XXV, 1-13
STE THÈCLE, PROTOMARTYRE ET ÉGALE AUX APÔTRES
Issue d’une famille notable et aisée, Ste Thècle « apprit de St Paul la voie de la vérité », comme il est dit dans l’office du jour, et fut amenée à la foi dans le Christ par ce saint apôtre lorsqu’elle était âgée de dix-huit ans. St Pierre affermit Thècle dans la foi. « Ayant abandonné l’amour terrestre », s’étant « éprise de la pureté », elle décida de vivre dans la virginité et renonça à son fiancé, qui était un jeune homme renommé. Se consacrant à Dieu, elle se donna entièrement à la nouvelle foi, et accompagna le saint apôtre Paul. Lorsque le prince local emprisonna l’apôtre, Thècle fit don au gardien de son collier et d’autres objets en or, afin qu’il la laisse accéder à la cellule de St Paul. St Jean Chrysostome dit à ce sujet : « Écoute, comment Ste Thècle, pour voir St Paul, donna son or au gardien de prison. Et toi, tu ne veux pas donner un sou pour voir le Christ ! ». Par sa prédication du Christ, la sainte convertit au christianisme beaucoup de païens, raison pour laquelle elle fut appelée « égale aux apôtres ». Sur les instances de sa mère, elle souffrit beaucoup pour la foi de la part du gouverneur de la ville d’Iconium. À Antioche, Thècle fut livrée au feu, puis aux animaux sauvages, mais elle resta indemne. St Ambroise de Milan écrit à son sujet : « Que Thècle vous apprenne à vous offrir en sacrifice. Fuyant les liens du mariage, condamnée par la fureur de son fiancé, elle changea la nature même des bêtes féroces qui respectèrent sa virginité » (Des Vierges II). St Isaac le Syrien explique que lorsqu’un saint homme « s’approche des bêtes féroces, dès qu’elles le voient, leur nature sauvage s’adoucit, elles s’approchent de lui comme de leur maître, inclinant la tête, remuant leur queue, lui léchant les mains et les pieds. Car elles sentent, émanant de lui, le parfum qu’exhalait Adam avant la faute, lorsqu’elles se rassemblèrent devant lui dans le paradis et qu’il leur donna des noms » (Discours 20, traduction P. Placide Deseille, p. 159). Ayant sauvé son corps des désirs des païens débauchés, Ste Thècle s’éloigna dans les confins de la Séleucie d’Isaurie, où elle vécut dans le jeûne et la prière, accomplissant beaucoup de miracles et guérissant toutes maladies. C’est là que la sainte reposa dans le Seigneur. L’Église la glorifie comme la « gloire des femmes, l’initiatrice des souffrants, ouvrant à tous la voie du martyre ».

Tropaire du dimanche du 1er ton

La pierre étant scellée par les Juifs et les soldats gardant Ton corps immaculé, Tu es ressuscité le troisième jour, ô Sauveur, donnant la vie au monde ; aussi, les Puissances des cieux Te crièrent : Source de vie, ô Christ, gloire à Ta Résurrection, gloire à Ton règne, gloire à Ton dessein bienveillant, unique Ami des hommes!

Tropaire de Ste Thècle, ton 4
Enseignée par la parole de Paul, vierge de Dieu Thècle et confirmée dans la foi par Pierre, par Dieu appelée au martyre, que parmi les femmes tu fus la première à éprouver ; tu entras dans les flammes comme dans un lieu florissant, et, alors que les fauves et les jeunes gens t’effra aient, tu t’armas de la Croix : aussi, toi qui es digne de toute louange, prie le Christ Dieu de sauver nosâmes.

Kondakion de Ste Thècle, ton 2
Tu as percé ton cœur, magnifique vierge, par l’amour du Christ, tu as rejeté le fiancé éphémère comme négligeable, tu as eu le courage de monter sur le feu et tu as aussi fermé la gueule des fauves, et leur ayant échappé, suivant diligemment Paul, tu souffris la première, ô Thècle.

Autre kondakion de Ste Thècle, ton 8
Tu as brillé par la beauté de la virginité, et tu as été ornée de la couronne du mart re, l’apostolat te fut confiée ô vierge comme très-glorieuse, et tu changeas la flamme en rosée ; tu adoucis la fureur du jeune homme par ta prière, comme protomartyre.

Kondakion du dimanche du 1er ton
Ô Dieu, Tu es ressuscité du tombeau dans la gloire, ressuscitant le monde avec Toi ! La nature humaine Te chante comme son Dieu et la mort s’évanouit. Adam jubile, ô Maître, et Ève, désormais libérée de ses liens, Te crie dans sa joie « C’est Toi, ô Christ, qui accordes à tous la Résurrection ! »

Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME
Le Christ est l’abîme de la miséricorde
Après l’ Evangile, le diacre récite l’ecténie dite «instante ». Celle-ci, dans les temps plus anciens, était plus étendue que maintenant. Les fidèles formulaient des demandes pour les Églises locales et pour toutes les classes de fidèles : les vivants, les morts, les malades, les pénitents, etc... Une telle ecténie existe dans la sainte Liturgie de l’ Apôtre Jacques,le frère du Seigneur.
Nous accourons auprès du Christ et nous demandons sans cesse Sa miséricorde, à l’instar de la Cananéenne : « Aie pitié de moi je n'ai pas de bonnes œuvres par devers moi, je n'ai pas la confiance que donne une bonne vie, j'ai recours à la pitié, je me réfugie dans le port ouvert aux pécheurs, je me réfugie auprès de la miséricorde, où il n'y a pas de tribunal, où se trouve, sans examen, le salut», dit saint Jean Chrysostome, qui poursuit : « Voyez encore la sagesse de la femme ! Elle ne s'adresse pas à Jacques, elle ne fait pas de prières à Jean, elle ne s'approche pas de Pierre... Je n'ai pas besoin d'intermédiaire, le repentir parlepour moi, et je vais droit à la Source même. S'il est descendu, s'Il a revêtu- notre chair, c'est pour que moi aussi je m'entretienne avec Lui »... « Aie pitié de moi. Courte parole, mais elle a découvert l'immense mer d'où le salut découle. Aie pitié de moi. C'est pour cela que Tu es venu près de moi; c'est pour cela que Tu as revêtu ma chair, c'est pour cela que Tu es devenu ce que je suis. En haut, le tremblement [des anges]; en bas, la confiance [de la femme] !»
De même que la Cananéenne, nous aussi, bien que nous n’entendions pas la réponse du Christ à nos demandes, bien que nous ne soyons pas dignes de Sa miséricorde, nous Le supplions à genoux : Seigneur aie pitié !
Le Christ est venu sur terre pour nous faire miséricorde. Le mystère de Sa venue sur terre est appelé miséricorde et vérité : « Miséricorde : car alors que nous nous trouvions dans l’état le plus misérable, que nous étions Ses ennemis et en révolte contre Lui, Il ne nous a pas, à cause de Son immense bonté et amour, regardés avec indifférence Il ne s’est pas contenté de compatir à notre malheur... mais Il nous a rendus dignes de Son Ro aume... C’est donc pour ces motifs que l’œuvre rédemptrice est désignée par le nom de miséricorde. Et elle est ensuite appelée vérité (Ps. 91,3)parce que tout l’AncienTestament était orienté vers elle,comme le sont des ombres et des figures vers la réalité » (St Nicolas Cabasilas).
Le Christ est l’abîme de la miséricorde. Nous accourons là, sûrs de trouver la miséricorde, car c’est auprès de Lui qu’elle se trouve (Ps. 129,7) Le Christ est « la source et le trésor de l’amour pour les hommes, qui jaillit sans s’épuiser » (Theotokion des apostiches du 25 janvier). Il est « l’océan insondable de l’amour pour les hommes » (St Jean Chrysostome).
Cet océan d’amour, le Christ, a accordé le mystère de la Sainte Eucharistie comme mo en d’entrée dans le Ro aume des Cieux. Lorsque la Sainte Eucharistie est célébrée, l’entrée dans le Ro aume est ouverte. Et « le Seigneur se montre plein de pitié et de compassion, quand nous nous tournons complètement et résolument vers Lui » (St Macaire). Celui qui est « puissant dans miséricorde et bon dans la force » (1ère prière des vêpres) nous attend à Son assemblée, pour que nous Le rencontrions et que nous demandions Sa miséricorde. Et Il nous fait miséricorde et s’offre à chacun de nous, car par Son Incarnation « Il s’est uni entièrement avec l’homme dans son intégralité, pour accorder le salut à l’homme entier » (St Jean Damascène).

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Jn. XX, 11-18; Liturgie:IICor.XI,31–XII,9; Hébr.IX,1-7;Lc.VI,31-36:Lc.X,38- 42 ; XI, 27-28

Haïjin Pravoslave (233)


Instant éternel
Dans l'écrin de la prière
Le joyau du Nom

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)