mardi 9 octobre 2012

Oh, les difficultés pour trouver un partenaire de vie ayant la foi!




J'avais une question pour le prêtre après mon premier office orthodoxe : "Que que dois-je faire pour devenir prêtre?"
Plutôt que de rabrouer ce jeune garçon de 16 ans, le père Michael fit deux solides suggestions.
"Eh bien, tu as besoin [d'abord] de devenir orthodoxe," a-t-il observé, "puis tu devras épouser une femme qui est orthodoxe."
Ce fut mon introduction à la difficile sagesse de l'ancienne foi. Cependant même si un oiseau peut beaucoup aimer un poisson, ils auront du mal à trouver un endroit pour pondre leurs œufs.
Chercher un partenaire avec les mêmes valeurs sur lesquelles construire une famille est logique, mais moins de gens semblent en voir l'avantage de nos jours. Les couples mariés représentent aujourd'hui une minorité des ménages américains, car les jeunes adultes retardent le moment de se lier, jusqu'à ce que leurs carrières sont établies.
Certains peuvent aimer leur copain/copine, mais réaliser que les épouser est hors de question. Pendant ce temps, ils "tâtent le terrain" en cohabitant.
Pour les chrétiens célibataires, du moins ceux qui croient que la morale biblique est obligatoire, il y a là un problème - la fornication est considérée comme un acte répréhensible et auto-destructeur.

Depuis plus d'une décennie de notre vie, nos corps nous disent que nous sommes prêts à nous reproduire, pourtant une convention sociale rend ceci de plus en plus difficile. Les espoirs de mariage précoces peuvent aussi se heurter à la rareté des perspectives spirituellement compatibles entre personnes de sexe opposé.
Dans mon cas, la nécessité de me marier au sein de l'obscure minorité de l'orthodoxie américaine représentait une difficulté supplémentaire. Bien que les mariages avec d'autres chrétiens trinitaires soient pratiqués, les prêtres doivent avoir des épouses orthodoxes, comme me l'a dit le Père Michael.
En dehors de l'obligation canonique, ceci est de bon sens pour celui qui doit traîner son conjoint à toutes les obligations qui vont de pair avec le fait d'être épouse d'un membre du clergé.
Puisque ma paroisse n'avait pas de filles de mon âge (mis à part les filles des membres du clergé, qui avaient tiré des leçons de l'expérience de leurs mères pour éviter les aspirants prêtres), cela signifiait qu'il fallait faire beaucoup de rencontres missionnaires - ou plutôt de rendez-vous de prospection amoureuse.
Un rabbin juif orthodoxe dans un talk-show à la radio m'a persuadé dès le début que ces rencontres sontt une perte de temps non biblique, donc j'ai décidé d'évaluer de façon critique toute relation dès le début, pour voir s'il y avait une raison de la poursuivre.
Bientôt cette approche philosophique fut mutilée par le train de marchandises de l'infatuation. La première fille qui me le fit expérimenter, faillit se voir faire une proposition de mariage cette semaine-là, même si c'était une fille spirituelle-mais-pas-religieuse qui pensait que ma foi était pittoresque, mais trop traditionnelle pour devenir la sienne.
Heureusement, elle a fini par être assez honnête pour réaliser que cela ne pouvait pas fonctionner. Une fois que vous devenez gaga, le sens commun est facilement abandonné. Vous commencez à abandonner le côté rationnel de vos principes.
Vous pensez que vous allez changer quelqu'un, mais vous êtes le seul qui change. J'ai le plus grand respect pour ceux qui maintiennent leur foi au sein de mariages spirituellement hétérogènes, mais je n'avais pas assez d''endurance pour cela.
Après des entreprises répétées à travers le cycle de l'espoir et de la désillusion, j'ai développé une nouvelle tactique. Le troisième rendez-vous consistait à venir à l'église avec moi. J'ai œuvré à quelques reprises avec celle-là, ce qui était difficile, mais je suis content car la douleur [de l'échec], venait plutôt tôt que tard.
Finalement, j'ai eu de la chance. La sœur d'un camarade de classe au séminaire ne pouvait pas courir assez vite [pour m'échapper]. Nous venons de célébrer nos huit ans de mariage.
Je suis content d'avoir été repoussé à plusieurs reprises pour avoir collé à mes principes, parce que mes enfants savent qui ils sont et ce que notre famille croit. Cela les concernait, après tout.
Je les ai baptisés, et les ai fait communier tous les dimanches. Quand leur mère et moi serons partis, ils seront ce qui reste de nous deux. Après leur avoir donné notre foi, nous espérons qu'ils vont la garder, et allumer un cierge en notre mémoire.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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