samedi 7 avril 2012

Les scientifiques mettent à jour un squelette vieux de 1400 ans, appartenant à une des premières chrétiennes de Grande Bretagne

Les scientifiques ont découvert les restes de ce qui est considéré comme l'une des premières chrétiennes de Grande-Bretagne après avoir creusé dans  un  site d'enfouissement anglo-saxon «excessivement rare» vieux de 1400 années dans le Cambridgeshire (Grande Bretagne)

La tombe étonnante de Trumpington Meadows contient les restes du squelette d'une convertie catholique [id est orthodoxe vue l'époque] de 16 ans, couchée sur un lit d'apparat et serrant dans sa main une croix en or et grenat.

On croit que la jeune fille, du 7ème siècle après J.C., était membre de la noblesse, persuadé de rejoindre la foi chrétienne après que le Pape (Grégoire le Dialogue) ait expédié saint Augustin [de Cantorbéry] en Angleterre en l'an 597 après J.C. Saint Augustin était un moine bénédictin, connu sous le nom d'Apôtre des Anglais, dont le travail consistait à convertir les rois anglo-saxons païens et leurs familles.
Le Dr Sam Lewsey, expert de ​​la période concernée, a déclaré: "C'est une découverte excessivement rare, c'est la plus étonnante que j'aie jamais rencontrée… La conversion chrétienne a commencé par la haute société et s'est poursuivie vers le bas. Etre enterré de cette manière élaborée, avec un tel objet précieux, nous dit que cette jeune fille était sans doute membre de la noblesse ou même de la royauté.

Cette croix est le genre d'objet qui était en circulation dans la plus haute sphère de la société."



Tumpington dans le Cambridgeshire(cercle bleu)


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
OODE
citant
YAHOO News
UK & Ireland

Haïjin Pravoslave (98)


Vis l’Eternité
Car le temps n’existe plus
Lorsque tu pries Dieu


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Saint Grégoire Le Grand / Le Dialogue de Rome



Saint Grégoire est né à Rome vers l'an 540. Son grand-père était le Pape Félix; sa mère et ses tantes, Silvia Tarsilla et Emiliana, ont également été comptées parmi le chœur des saints par l'Église romaine. Ayant reçu une éducation profane brillante, il a atteint les plus hauts offices de l'état. Menant une vie qui plaîsait à Dieu, il aspirait au monachisme de toute son âme. Après la mort de son père, saint Grégoire a dépensé toute sa fortune à la construction de six monastères. A Rome, il fonda un monastère au nom de l'apôtre saint André le Protoclyte [Premier-Appelé] et, après avoir échangé ses palais pour une cellule étroite, il reçut la tonsure monastique. Puis, sur une commission du pape Pélage II, saint-Grégoire a longtemps vécu à Byzance. C'est là qu'il écrivit son "Commentaire sur le livre de Job". Après la mort du pape Pélage, saint Grégoire fut élu à la cathèdre romaine. Se considérant comme indigne, le saint pendant sept mois ne pouvait pas se résoudre à accepter un tel ministère responsable, et c'est seulement en cédant aux instances du clergé et du troupeau qu'il accepta la consécration.

Gouvernant sagement l'Église, le hiérarque Grégoire planta inlassablement la Parole de Dieu. Saint Grégoire compila en langue latine l'ordo de la Liturgie des Présanctifiés (utilisée durant le Grand Carême), qui avant lui n'était connue que dans la tradition orale. Confirmé par le VIe concile œcuménique, cet ordo fut accepté par toute l'Église orthodoxe.

Il lutta avec zèle contre l'hérésie des donatistes,et convertit à la vraie foi les habitants païens de Grande-Bretagne et les Goths, qui étaient partisans de l'hérésie arienne.

Le hiérarque Grégoire a laissé derrière lui de nombreux ouvrages. Après l'apparition de son livre, Conversations ou Dialogues sur la vie et les miracles des Pères italiens, (autrement connu sous le nom de Dialogues) le hiérarque a commencé à être appelé le "dialogue", c'est-à.dire " celui qui mène un dialogue, un interlocuteur". Sa "Règle pastorale" (ou "Ministère pastoral") jouit d'une renommée particulière. Dans ce travail, le hiérarque Grégoire décrit en détail l'image du véritable pasteur. En outre, 848 de ses lettres de contenu moral sont parvenues jusques à nous.

Le hiérarque Grégoire a dirigé l'Église romaine pendant treize ans, en prenant soin de tous les besoins de son troupeau. Il fut distingué par un amour hors du commun pour les pauvres, pour lesquels il fut digne d'une vision du Seigneur Lui-même.

Le hiérarque mourut en l'an 604. Son reliques reposent dans la cathédrale du saint Apôtre Pierre au Vatican.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après le site de
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Haïjin Pravoslave (97)


Tu reçois la paix
Et même le paysage
Devient amical


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 5 avril 2012

SOUVENIRS D’UNE RESCAPÉE DES CAMPS OUSTACHIS



Icône des nouveaux martyrs de Jasenovac
victime de la barbarie oustachie et romaine


L’auteur des lignes qui suivent est Smilja Tišma, aujourd’hui retraitée, qui a perdu dans les camps oustachis ses deux parents, ainsi que quinze membres de la famille de sa mère. 
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Tout a commencé ce 19 mai 1941. Ma sœur cadette Dese et moi-même sommes parties jouer dans une petite forêt, distante de la maison d’environ un kilomètre. J’étais alors âgée de neuf ans et demi et ma sœur, de huit ans et demi. De retour à la maison, nous avons eu un choc : la porte d’entrée était grande ouverte, et la maison était vide. Nous ayant aperçus, notre voisin croate nous a expliqué, visiblement troublé, que ma mère, mon frère et ma sœur avaient été emmenés par les oustachis. Il nous a exhorté à les rejoindre, en nous écriant : « Les enfants, courrez, courrez, vous les rattraperez ! »
Tout cela s’est passé dans un village de Slavonie appelé Zrinska. Les oustachis étaient entrés dans le village et avaient pris avec eux tous les habitants serbes : hommes, femmes, enfants et même les nouveaux nés.
Au bout de plusieurs heures de marche, nous avons rejoint la colonne interminable de plusieurs milliers de prisonniers. Nous avons réussi à retrouver notre mère Mara, accompagnée de notre frère Nicolas, âgé de sept ans, et la petite Marie, âgée de trois ans. Nous avons été très heureuses de retrouver notre mère qui, elle, pleurait amèrement. Elle seule savait ce qui nous attendait. Elle nous embrassait en sanglotant et répétait : « Mes enfants, c’est Sainte Parascève qui vous sauvera ! » (…).
Nous avons alors été conduits au camp d’extermination de Jasenovac, où nous avons été placés dans un recoin, à ciel ouvert, sans possibilité de nous protéger du soleil. Nous entendions, jour et nuit, les cris terrifiants des gens égorgés ou assassinés. La peur nous paralysait. Nous étions muettes. Les têtes rasées, nous ressemblions à des cadavres vivants.
Au bout de quelque temps, pour des raisons inconnues, nous fûmes transférées au camp de Stara Gradiška, où le martyre a continué. Nous ne pouvions pas dormir à cause des cris des enfants, qu’on entendait jour et nuit. Nous avons appris plus tard que l’on enduisait leurs lèvres de poison et que ces enfants mouraient dans des souffrances atroces.
Après avoir été transférés dans un autre camp, de nouvelles atrocités nous attendaient. Ils décidèrent de séparer les mères de leurs enfants. Cela s’est passé le jour même de la fête de sainte Parascève, en 1942. Des cris effrayants et désespérés déchiraient l’air et c’est à peine si nous pouvions entendre les paroles de notre mère, qui nous caressait et nous embrassait, en disant : « Mes enfants, c’est sainte Parascève qui vous sauvera ! » Cela a été la dernière fois que nous avons vu notre mère, et nous ignorons tout de son sort.
Nous, les enfants, avons été transférés au camp de Jastrebarsko (1). Au tendre soin de notre mère s’est substituée la protection de la sainte et, en effet, après des années passées dans les camps, nous avons réussi à en sortir, à l’aide de quelques personnes courageuses, parmi lesquelles notre voisin croate, qui s’est porté garant pour nous. De retour au village, nous avons trouvé toutes les maisons serbes incendiées et rasées.

Ce récit a été publié par le journal « Vesti » du 28.9.2011.
Version française Danica Le Caro
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(1) Le camp de Jastrebarsko était destiné aux enfants serbes âgés de 1 mois jusqu’à quatorze ans. Il fut ouvert durant deux mois en 1942. Au cours de ces deux mois, 1018 enfants moururent dans ce camp, qui était gardé par les sœurs de la Congrégation de la Charité!!!

Haïjin Pravoslave (96)


N’engage pas Dieu
Au combat de vaine gloire
Où se plaît ton âme


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Higoumène André (Wade): Quelle est la vraie Eglise du Christ?






Aujourd’hui, nous vivons dans la « société pluraliste ». Tous les points de vue sont admis et respectés. Cette liberté comporte un défi théologique pour nous, car elle pose une question fondamentale : où est la vérité ?
Les chrétiens sont d’accord que la création est une raison suffisante pour croire que Dieu existe, et cette vérité est confirmée par la résurrection du Christ, qui est également la preuve de la divinité du Fils de Dieu. Les apôtres ont été les témoins oculaires de la résurrection, et ils en ont été tellement convaincus qu’ils ont tous été prêts à dédier leur vie à annoncer cet événement et sa signification révolutionnaire pour l’homme. En différents temps et lieux, ils ont donné leur vie comme martyrs plutôt que de renier cette vérité, en des circonstances qui rendent invraisemblables les théories d’hystérie collective ou d’un événement mythique et seulement symbolique.
La difficulté apparaît quand nous nous demandons : « Quel est le vrai enseignement chrétien ? Y a-t-il une Eglise qui est vraie, et laquelle – ou bien aucune ? »
Je propose d’utiliser les méthodes et les arguments employés par les catholiques et par les protestants pour répondre à ces questions, en analysant leurs raisonnements face à la vérité historique. Nous verrons à quelles conclusions ceci nous amènera. ..." LIRE LA SUITE ICI
(article publié une 1ère fois sur le site du P. Julian Nistea)
source de la traduction: 

mercredi 4 avril 2012

Le staretz Païssios et le moine alcoolique



Il y avait une fois sur le mont Athos un moine qui vivait à Karyès. Il buvait et s'enivrait tous les jours et était cause de scandale pour les pèlerins. Finalement, il est mort et cela soulagea quelques fidèles qui allèrent dire au staretz Païssios qu'ils étaient enchantés que cet énorme problème ait finalement été résolu.

Païssios Père leur répondit qu'il était au courant de la mort du moine, après avoir vu un bataillon entier d'anges qui étaient venus pour recueillir son âme. Les pèlerins furent surpris et certains protestèrent et tentèrent d'expliquer au staretz de qui exactement ils parlaient, pensant que le staretz n'avait pas compris.

Le staretz Païssios leur expliqua:. "Ce moine particulier est né en Asie Mineure, peu de temps avant la destruction par les Turcs lorsqu'ils ont ramassés tous les garçons. Pour ne pas qu'ils le prennent à ses parents, ils l'emmenaient avec eux à la moisson, et pour qu'il ne pleure pas, ils ont juste mis du raki* dans son lait afin qu'il dorme. Par conséquent, il a grandi comme alcoolique. Il trouva un staretz et lui dit qu'il était alcoolique. Le staretz lui dit à faire des prosternations et des prières tous les soirs et de prier la Panaghia [La Toute Sainte Mère de Dieu] pour l'aider à réduire d'une unité les verres qu'il buvait.

Après une année il réussi avec la lutte et le repentir de faire des 20 verres qu'il buvait seulement 19 verres. La lutte a continué au fil des ans et il a atteint 2 à 3 verres, avec lesquels il devenait encore ivre. "

Le monde a vu pendant des années un moine alcoolique qui a scandalisé les pèlerins, mais Dieu a vu un combattant qui a mené une longue lutte afin de réduire sa passion.

Sans savoir ce que chacun essaie de faire ce qu'il veut faire, quel droit avons-nous pour juger de son effort?

Version française Claude Lopez
 d'après

* Le raki est une forte boisson alcoolique anisée turque non sucrée, qui est populaire en Turquie, Grèce, Albanie, la Serbie, et d'autres pays des Balkans comme apéritif.


Haïjin Pravoslave (95)



L’écrin du silence
Sertit comme un beau joyau
La prière pure


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 3 avril 2012

Une petite chapelle en bois en pays de Loire



A la suite de l'article de ce weblog présentant la plus petite chapelle d'Angleterre, Matouchka Elisabeth, épouse de Père Laurent (Baron) m'a fait parvenir des photos de leur chapelle du Pokrov (Protection de la Mère de Dieu). Voici la présentation de cette chapelle par Matouchka Elisabeth:
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Nous vivons dans la campagne sarthoise, dans une ferme rénovée, entourée de bois, à 25 kms du Mans.
Nous nous sentions à l'étroit dans notre première chapelle de 12 m², installée en 2006, dans une chambre d'un des bâtiments de notre lieu, et pour laquelle Père Laurent avait reçu un antimension fin 2006, de la part de l'archevêque de Chersonèse  Innokenti (Patriarcat de Moscou).
Par la grâce de Dieu et l'aide matérielle de quelques uns, nous avons résolument entrepris la construction d'une chapelle de 35 m² toute en bois, dans une grange en pierre, qui répond davantage à nos besoins. Achevée début décembre 2011, pour l'Entrée au Temple de la Mère de Dieu, la nouvelle chapelle reste sous le vocable de la Protection de la Mère de Dieu, Pokrov.
Nous ne sommes pas une paroisse, mais un lieu d'accueil, que ce soit pour un office, ou pour passer quelques jours à partager la vie de prière avec nous. C'est dans cet esprit que nous avons créé fin 2010 une association : la FRACOP (Fraternité Cultuelle Orthodoxe du Pokrov).
Nous célébrons donc en français et en slavon, en suivant le calendrier julien.
Les amis qui fréquentent la chapelle sont majoritairement des personnes d'Europe de l'Est et de Russie.
Nous serions heureux d'accueillir de nouvelles personnes, et notamment iconographes et/ou choristes !









Petite bénédiction de la chapelle de la Protection de la Mère de Dieu à Saint-Mars-de-Locquenay

Le samedi 25 février, fête de l'icône de la Mère de Dieu d'Ibérie, l'évêque Nestor de Chersonèse a visité la nouvelle chapelle de la Protection de la Mère de Dieu à Saint-Mars-de-Locquenay, dans la Sarthe.

Vladyka Nestor a procédé à la petite bénédiction de ce lieu de prière et y a célébré la Divine Liturgie, entouré du père Laurent Baron et du père Maxime Politov. La chapelle de la Protection de la Mère de Dieu est érigée sur la propriété de la famille du prêtre Laurent Baron. Elle est située non loin du monastère Saint-Silouane.

Photos de la consécration de l'Eglise par Vladyka Nestor








Renseignements pratiques: 

Fraternité Cultuelle Orthodoxe Pokrov
Pokrov-Vaudoire
72440 Saint-Mars-de-Loquenay
France


Localisation/ Carte:


Autres renseignements utiles:

Chapelle 

de la Protection-de-la-Mère-de-Dieu 

(Saint-Mars-de-Locquenay)


Adresse: 
« Pokrov-Vaudoire » - 72440 SAINT-MARS-DE-LOCQUENAY

Tél. : 02.43.35.63.16 / 06.30.81.65.19
Adresse électronique: pokrov72@yahoo.fr
Prêtre en charge: père Laurent Baron
Célébrations liturgiques le dimanche et en semaine
(en slavon et en français),
selon le calendrier julien.
Téléphoner pour horaires.

Haïjin Pravoslave (94)



Désert nu de l’âme
Fil de prière rompu
Mais reste le Nom


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 2 avril 2012

Saint Nicolas (Vélimirovitch): Recherchez-vous une vision céleste?



Les spirites de nos jours acceptent toutes les manifestations du monde spirituel, comme si elles étaient envoyées par Dieu, et immédiatement ils se vantent que Dieu a été «révélé» pour eux. 
J'ai connu un moine de quatre-vingts ans que tout le monde respectait comme un grand staretz. A ma question: "As-tu jamais dans ta vie vu quoi que ce soit du monde spirituel?", le moine me répondit: "Non, jamais, louée en soit la miséricorde de Dieu." 
Voyant que j'étais étonné de cela, il m'a dit: "J'ai constamment prié Dieu pour que rien ne m'apparaisse, de sorte que, par hasard, je ne succombe pas à l'orgueil et ne reçoive un diable déchu comme si c'était un ange. Jusques à présent, Dieu a entendu mes prières."
Cet exemple montre combien humbles et prudents étaient les startsy. Le Diable, vêtu de la lumière d'un ange, est apparu à un certain moine et lui a dit: "Je suis l'Archange Gabriel et je suis envoyé vers toi" A cela, le frère a répondu: "Penses-tu! N'as-tu pas plutôt été envoyé à quelqu'un d'autre, car je ne suis pas digne de voir un ange?" Le Diable est instantanément devenu invisible et il a disparu.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (93)



Le pèlerinage
Le plus accompli du monde
C’est le quotidien

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Jean-Claude LARCHET/ Recension: « Les Pères de l’Église et la chair »



Chair
Pascal-Grégoire Delage (éd.), « Les Pères de l’Église et la chair. Entre incarnation et diabolisation, les premiers chrétiens au risque du corps. Actes du Actes du Ve  Colloque de La Rochelle 9, 10 et 11 septembre 2011 », CaritasPatrum, Royan, 2012, 454 p.
L’Association CaritasPatrum anime, sous la direction du père Pascal-Grégoire Delage et d'Annie Wellens (dont les chroniquesdéjantées et pleines d'humour valent le détour), un site internet très vivant sur les Pères de l’Église. Elle organise aussi tous les deux ans à La Rochelle des colloques à leur sujet, et vient de publier les actes du colloque tenu en 2011 sur le thème de la chair. Ce mot ambigu, qui désigne tantôt le corps et tantôt ce qui s’oppose à l’esprit, occupe une place importante dans les épîtres de saint Paul et dans les œuvres des Pères de l’Église. Les vingt-cinq communications reproduites dans ce volume abordent différents problèmes posés par le sens du mot, et un certain nombre de réflexions développées par les Pères de l’Église du Ier au IVe siècle sur ce thème important de la pensée chrétienne affrontée, tant à l’extérieur d’elle-même qu’en son sein, à un corps tantôt dévalué, tantôt surévalué, et tantôt réévalué. Les exposés sont riches et variés, mais on constate un léger déséquilibre en faveur des Pères latins et au détriment des Pères grecs pourtant très prolixes sur le sujet.
Nous donnons ci-dessous la liste des communications, regroupées par thèmes et selon l’ordre où elle sont été présentées.
Problématiques bibliques et premiers jalons.- Yves-Marie BLANCHARD,  La dialectique chair /esprit dans l’Evangile selon saint Jean. - Marc COUMONT, La vie selon la chair, la vie selon l’Esprit, approches pauliniennes. - Bernard POUDERON,  « Né de la chair de Marie » (Valentin – Justin – Tertullien). - Marie-Laure CHAIEB, La faiblesse de la chair  selon Irénée de Lyon, de l’opiniâtreté à assumer la corporéité dans la relation à Dieu - Magdalena DIAZ-ARAUJO, Le « péché de la chair » dans la « Vie grecque d’Adam et Eve ». La relation entre la chair et le mauvais penchant dans une tradition judéo-hellénistique.Approfondissement doctrinal et nouvelles pratiques   - Gilles DORIVAL, Origène, théologien de la chair. - Jérôme ALEXANDRE, Tertullien: la chair paradoxale.     - Marie-Françoise  BASLEZ, Les représentations du corps dans les récits de martyre, penser le corps ressuscité. - Emmanuel SOLER, Incarnation, corps saints et purification des corps dans la prédication chrysostomienne. - Benoît JEANJEAN, A propos des « œuvres de la chair »,  l’interprétation et l’utilisation de Ga 5, 19-21 chez les Pères latins. - Delphine VIELLARD, Les citations patristiques sur la relation entre le mariage  et l’union charnelle  dans la « Question 27.2 du Décret de Gratien ». Entre répulsion et apprivoisement- Michel COZIC, Lettre d’Eutrope à la riche chrétienne Cerasia ébranlée jusque dans son âme par la maladie. - Aline CANELLIS, Jeûne et éloge de la gourmandise dans le « De Helia et Ieiunio » d’Ambroise de Milan. - Françoise THELAMON, Ascèse alimentaire et vie angélique: l’idéal de perfection des moines d’Egypte au IVe siècle. - Pascal-Grégoire DELAGE, De la chair éprouvée des saintes femmes. - Sophie MALICK-PRUNIER, « Horace et le psautier », images plurielles du corps féminin dans l’hymne  à Eulalie de Prudence, Perist. 3. La chair comme lieu de salut- Marcel METZGER, Sexualité et mariage dans les « Constitutions apostoliques »: la voie moyenne. - Benoît GAIN, La défense du mariage en Asie Mineure et en Syrie au IVe siècle. - Dominique LHUILLIER-MARTINETTI, Le mariage et l’inflexion chrétienne : l’âge de la nubilité dans les écrits d’Ambroise de Milan - Pierre DESCOTES, Nihil est animae sua carne propinquius: le rapport entre la chair et l’âme selon saint Augustin. - François-Xavier BERNARD, Le corps malade et les pratiques médicales chez Augustin. Actualisation et perspectives-  Jean-Claude LARCHET, La valorisation du corps dans la théologie, l’anthropologie et la spiritualité patristiques - Véronique MARGRON, Une éthique théologique en faveur du corps de chair. - Annie WELLENS, Du  discernement  œnologique  chez  les  Pères  de  l’Eglise, boire ou se bien conduire, faut-il choisir ? - Béatrice CASEAU, Conclusions. L ‘ouvrage sera diffusé à partir du mois de juin par les Éditions du Cerf. Avant cette date il peut être commandé au siège de l’association Caritas Patrum. Voir ici les modalités.
Jean-Claude Larchet
orthodoxie.com

dimanche 1 avril 2012

Père Sofian Boghiu LA RANCUNE EST UN CANCER SPIRITUEL



Архимандрит Софиан (Богиу)


L’archimandrite Sofian (Boghiu), appelé Serge au saint Baptême, est né en 1912 dans une famille de pieux chrétiens qui vécut dans le district de Bălți en Moldavie. À l’âge de 14 ans, il entra au skite de Rugi, dans le district de Soroca, et y resta onze ans comme novice. En 1932, il entra à l’école monastique du monastère de Cernica, près de Bucarest. En 1937, il prononça ses vœux monastiques, en 1939, il fut ordonné diacre. De 1940 à 1945, il étudia à l’Académie des Beaux Arts de Bucarest, de 1942 à 1945, à la faculté théologique de la même ville. Ordonné prêtre au monastère Antim de Bucarest, il devint son higoumène et, en 1954, il fut nommé higoumène du monastère de Plumbuita, à Bucarest également. En 1958, il fut arrêté et condamné à 15 ans de travaux forcés pour avoir participé au mouvement spirituel « Buisson ardent » (« Rugul Aprins »). Au bout de six ans, il fut libéré lors de l’amnistie générale prononcée par le régime. Libéré, il fut néanmoins placé sous étroite surveillance des services secrets. Iconographe professionnel, il orna 25 églises et monastères en Roumanie et aussi le monastère Deir el Harf, au Liban, la cathédrale de Homs et l’église de Hama en Syrie. Le père Sofian était l’un des pères spirituels roumains renommés et était appelé « l’apôtre de Bucarest ». Il s’endormit dans le Seigneur le 14 septembre 2002 au monastère de Căldăruşani, à l’âge de 90 ans.
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Nous nous trouvons, avec l’aide de Dieu, à la fin de la troisième semaine de carême. Les saints Pères, et nous suivons leur enseignement, nous rappellent constamment que le carême ne signifie pas seulement l’abstinence de la nourriture grasse, de la viande et des produits laitiers. Certains croyants observent très strictement le carême, et c’est bien qu’ils le fassent, mais ce n’est pas suffisant. Au carême physique, à savoir l’abstinence de la nourriture – nous devons toujours ajouter ce qui constitue son autre aspect, ce qui est le plus important en lui – l’abstinence du mal. Il faut jeûner de tout son être, afin que les yeux, l’esprit, la bouche, les mains et les jambes, tout s’abstienne du mal. Si l’on réussit à réunir ce carême de l’âme à celui du corps, ce sera ce que Dieu veut de nous. Mais si nous observons seulement le jeûne corporel, et ne nous soucions pas de l’autre, à savoir celui de l’âme, notre jeûne devient alors inutile : nous peinons, mais ne recevons pas de récompense.
Il nous faut bien réfléchir à cela, car chacun a besoin de Dieu. Il y a certaines circonstances dans la vie, lorsque les hommes ne peuvent réellement nous aider, et nous nous tournons alors, dans notre esprit et notre cœur, vers le ciel et crions : « Seigneur, aide-nous ! » Et Dieu nous aide, si nous nous tenons sur Sa voie. Mais si nous suivons notre propre volonté et ne faisons que du mal, si nous disons ce qu’il ne faut pas, et n’accomplissons que le mal, Dieu n’écoute pas alors notre prière, comme le dit le saint Apôtre Jacques . Vous ne recevez pas d’aide et restez inexaucés parce que vous priez mal, vous demandez ce qui en réalité ne vous est pas utile, ou vous le demandez à Celui que vous avez méprisé jusqu’au dernier moment. Lorsque cela t’est nécessaire, tu implores Dieu dans la prière, et tu retournes ensuite à ta vie habituelle, le plus souvent une vie dans le péché.
Aussi, il serait bien de tourner notre attention sur les passions qui bouleversent et troublent notre vie intérieure. En étant troublés nous-mêmes, nous troublons aussi ceux qui nous entourent, et notre vie se transforme souvent en enfer : toute notre vie terrestre avec des scandales dans la famille, au travail, partout, avec tous les conflits possibles en raison de l’ambition, de la colère, des nerfs brisés et ainsi de suite. Pour cette raison, il sera bon, en ces jours de carême, que celui qui peut observer le jeûne corporel l’accompagne du jeûne de l’âme, de la prudence envers tout ce qui trouble notre vie intérieure et extérieure.
L’une des passions qui sévit constamment dans notre vie est la colère et, la main dans la main avec elle, les disputes, les conflits, qui vont parfois très loin. Comme conséquence de la colère, si nous ne parvenons pas à nous réconcilier le jour même avec celui avec lequel nous nous sommes querellés, une passion très dangereuse s’installe en nous : la rancune. Et tu gardes en toi cette rancune, tu ne peux prier, tu restes en esprit en dialogue constant avec celui avec lequel tu t’es disputé. En fait, l’autre aussi t’en veut et ressent également de la colère. Il détourne ses yeux de toi, il lui est pesant ou désagréable de te regarder, car tu l’as offensé, et toi-aussi.
Cette passion, appelée rancune, est le fruit diabolique de la colère. Je vais vous lire ce qu’écrit à son sujet St Jean Climaque. Ce grand psychologue spirituel, ce moine, vécut entre le VIème et VIIème siècle, et a analysé l’âme et la personne humaine, comme aucun psychiatre de nos jours ne l’a fait, en saisissant les nuances subtiles de la vie des hommes, et pour cette raison, il s’arrêta sur la passion dont nous parlons maintenant : la rancune. Il dit ce qui suit en commençant son 9ème discours :
« Les saintes vertus ressemblent à l’échelle de Jacob, et les vices opposés à la sainteté, aux chaînes dont fut délivré Pierre, le coryphée des Apôtres. Car les vertus, en conduisant chacune à la suivante, portent celui qui les choisit jusqu’au ciel ; mais il est de la nature des vices de s’engendrer et de se tenir les uns les autres » . Parce que tu fais le mal, tu trompes, hais, voles, accomplis beaucoup d’autres passions, puis elles t’étreignent, telles des chaînes, et tu deviens semblable à un véritable esclave. Si tu fais le bien, accomplis les vertus, alors, comme le disent les saints Pères, ton intérieur est libéré de ce poison des passions, tu es de plus en plus rayonnant, tu deviens plus calme et tu sens que tu pries, tu sens que Quelqu’un te protège, tu sens que tu as un Maître qui en tout temps peut t’aider.
« Et puisque nous venons d’entendre la stupide colère nous dire que le ressentiment est son propre rejeton, il est sans doute opportun d’en dire maintenant quelque chose » (ch. 1). Le ressentiment est la fin à laquelle amène la colère, elle est le fruit de la colère, « le gardien des péchés, la haine de la justice, et il est opportun d’en dire maintenant quelque chose » (ch. 2) car, comme le cancer dévore les cellules de notre corps, de même la rancune dévore les vertus, les bonnes œuvres, tant les nôtres que celles des autres.
« … La haine de la justice, la ruine des vertus, le poison de l’âme, le ver rongeur de l’intellect, la honte de la prière ». Pourquoi la honte ? Parce que tu pries afin que Dieu te pardonne, et toi-même tu ne pardonnes pas ! Et il doit être honteux pour toi de demander que Dieu te pardonne, lorsque tu es toi-même fâché avec ton prochain.
« …Le tarissement de la supplication… », parce que lorsque tu pries, tu demandes que Dieu tarisse ta supplication. Tu n’as pas le droit d’être pardonné, si tu ne pardonnes pas toi-même.
« … L’aliénation de l’amour ; c’est un clou enfoncé dans l’âme, un sentiment désagréable aimé dans la douceur de l’amertume, un péché continuel, une iniquité toujours en éveil, une malice de toutes les heures » (ch. 2). Cela veut dire que le ressentiment est « une sombre et triste passion, c’est un de ces vices engendrés par un autre, mais n’ont pas eux-mêmes de progéniture. C’est pourquoi nous n’avons pas l’intention de nous étendre longuement sur ce sujet » (ch. 3).
« Celui qui a apaisé la colère a éteint le ressentiment ; car des enfants ne peuvent naître que si leur père est vivant » (ch. 4). Tant que la colère vit en nous, le ressentiment continue. Aussi, avec les autres saints Pères, saint Jean Climaque dit à un autre endroit : « Dans un conflit, lorsque tu es en colère après quelqu’un, ne donne pas à ta volonté le premier mot, garde-le ». Si tu es en colère et exaspéré et tu dis le premier mot, tu en diras un autre, tu en ajouteras encore un plus méchant, et le conflit éclatera comme un feu, comme un incendie, et il sera déjà difficile de l’éteindre. Le conflit sera de plus en plus aigu, il brûlera, et cette colère, cette dispute et cette haine continueront, et tu ne pourras plus réparer ce qui a été fait le même jour.
« S’il t’arrive, après beaucoup de luttes, d’être encore incapable d’extraire cette épine (celle du ressentiment), prosterne-toi devant ton ennemi, même si ce n’est qu’en parole. Peut-être, par la suite, auras-tu honte de ton longue hypocrisie à son égard, et en arriveras-tu, stimulé par la brûlure de ta conscience, à l’aimer d’une parfaite charité » (ch. 11).
« Tu sauras que tu es entièrement débarrassé de cette infection, non pas simplement si tu pries pour celui qui t’a offensé, ni si tu échanges avec lui des présents, ni si tu le conviens à ta table, mais seulement si, apprenant qu’il est tombé dans quelque malheur spirituel ou corporel, tu souffres et pleures sur lui comme sur toi-même » (ch. 12). C’est l’attribut de l’amour, dont parle l’apôtre Paul dans le chapitre 13 de la première épître aux Corinthiens : souffrir avec ceux qui souffrent, même s’il est ton ennemi. Si tu souffres avec lui et pries pour lui alors qu’il est dans un grand malheur, tu guériras et lui et toi-même.
« L’hésychaste rancunier est une vipère, cachée dans un trou et qui porte au-dedans d’elle-même un poison mortel » (ch. 13).
« Le souvenir des souffrances de Jésus guérit l’âme du ressentiment, par l’extrême confusion où la met l’exemple de Sa mansuétude » (ch. 14).
« Les vers naissent dans le bois pourri, et le ressentiment s’installe chez ceux qui ne sont doux et paisibles qu’en apparence » (ch. 14). Tu te conduis bien, tu souris, mais tu te souviens du mal, qui pénètre ton intérieur. Le psalmiste dit : « Leurs paroles sont plus douces que l’huile, mais ce sont des traits acérés » (Ps. 54,33). Ainsi, cette paix mensongère dans ton âme, n’est en fait qu’une quelconque politesse… Tu souris, mais tu es toujours prêt à enfoncer le poignard dans le cœur de l’autre.
« Celui qui l’a rejeté (le ressentiment), a trouvé le pardon, mais celui qui s’y attache est exclu de toute compassion (de Dieu). Certains, pour obtenir le pardon, se livrent avec ardeur aux travaux et aux sueurs, mais l’homme qui oublie les offenses les surpasse. Car elle est vraie, cette parole : « Pardonnez promptement, et il vous sera abondamment pardonné » (cf. Matth. 6, 14-15).
Ainsi, le secret se renferme dans ce qui suit : se réconcilier avec son ennemi le jour même. « Que le soleil ne se couche pas sur votre colère » nous conseille la Sainte Écriture (Éph. 4,26). Que le soleil ne se couche pas sur notre colère, et alors le ressentiment sera expulsé de nous et les relations entre toi et moi et les autres seront remises en ordre.
« L’oubli des offenses est l’indice d’une sincère pénitence. Mais celui qui garde de l’inimitié et croit se repentir est semblable à un homme qui dort et rêve qu’il court » (ch.17). Peut-être avez-vous eu de tels songes : vous vous êtes vu courant à toute vitesse, effrayés par quelque chose, et, en vous réveillant vous étiez dans votre lit. De même celui qui veut garder en lui le mal qu’on lui a fait: il semble qu’il s’est repenti, et en apparence il est devenu doux, mais il entretient l’inimitié en lui. Il est semblable à celui qui a l’impression de courir pendant son sommeil.
« J’ai vu des hommes pleins de ressentiment exhorter les autres à l’oubli des offenses, et, confondus par leurs propres discours, se libérer de leur passion » (ch. 18). Il est plus facile de parler que de faire.
« Que personne ne regarde ce sombre vice comme une passion inoffensive, car souvent il gagne même les hommes spirituels » (Ch. 19).
Et le dernier paragraphe, en bref : « C’était le neuvième degré. Qui l’a atteint peut demander désormais avec confiance au Dieu sauveur le pardon de ses péchés ».
Amen.

Version française Bernard Le Caro
d'après