26
novembre / 9 décembre
27ème
dimanche après la Pentecôte
Saint Alypios, stylite à Andrinople (VII) ; commémoration
de la dédicace de l’église Saint-Georges à Kiev (1051) ; saint Nikon le
métanoïte, (vers 1000) ; saint Innocent, évêque d'Irkoutsk (1731) ; saint
Acace, moine du Sinaï (VI) ; saint Jacques, ermite en Syrie (457) ; saint
Georges de Chios, néo-martyr (1807).
Lectures : Eph. VI, 10-17 ; Hébr. VII, 26 – VIII, 2 ; Lc. XIII, 10-17 ; Jn. X, 9-16
VIE DE ST INNOCENT D’IRKOUTSK
Le XVIIIème siècle fut l’époque de la naissance spirituelle de la Sibérie, due aux grands hiérarques glorifiés par l’Église : Jean de Tobolsk (†1715), Innocent d’Irkoutsk († 1731), Sophrone d’Irkoutsk († 1771) et Paul de Tobolsk († 1770). Grâce au zèle spirituel et les labeurs continuels de ces hiérarques, mais aussi des justes et ascètes de Sibérie restés inconnus, la lumière de la foi du Christ a resplendi sur les immensités de la terre sibérienne. St Innocent d’Irkoutsk naquit dans la province de Tchernigov en 1680 et reçut sa formation à l’académie ecclésiastique de Kiev, qu’il acheva en 1706. Peu après, le futur hiérarque prononça ses vœux monastiques et fut ordonné prêtre, puis enseigna à l’Académie de Moscou. A cette époque, le Saint-Synode ayant décidé d’envoyer un évêque à Pékin, ce fut le père Innocent qui fut choisi pour accomplir cette mission. Il fut donc sacré évêque « pour prêcher la parole de Dieu et répandre la piété orthodoxe d’Orient dans l’Etat chinois, où il n’y a eu aucun évêque jusqu’à présent ». Cependant, les autorités chinoises s’opposèrent à l’entrée de Mgr Innocent en Chine. En effet, la lettre du Sénat russe aux dites autorités mentionnait que l’évêque concerné « était une personnalité religieuse », lui donnant le titre de « grand seigneur ». Or, les Chinois objectèrent à cela que, dans le monde entier, seul l’empereur de Chine avait droit au titre de « grand seigneur » et que, par voie de conséquence, il ne pouvait y en avoir un autre... C’est ainsi que le hiérarque resta à Selenginsk, petite localité située près de la frontière chinoise, et ce durant trois ans, dans l’attente d’un revirement éventuel des autorités. Ne recevant plus de rétribution des autorités russes, le hiérarque et sa suite vivaient des dons et de la pêche, ou encore de travaux chez des paysans de la région. Durant toute cette période difficile, le saint trouvait consolation dans l’office Divin, mais il mit aussi à profit ce temps pour apprendre la langue mongole et commença à prêcher le christianisme dans les peuples païens. En 1727, le saint-synode de l’Eglise russe le nomma évêque d’Irkoutsk, où il œuvra beaucoup à la conversion des Bouriates, Iakoutes et Toungouses. Envers eux, le hiérarque faisait preuve de beaucoup de douceur et de délicatesse. Peu avant son trépas, il fit connaissance du sage mongol Lasan, très connu à cette époque, qui, suite à ses discussions avec le saint, reçut le baptême et devint prédicateur du christianisme. Mais ce n’étaient pas seulement les païens qui avaient besoin de la prédication du saint, mais aussi les Russes orthodoxes qui s’étaient éloignés de la foi en raison du manque d’églises dans cette vaste contrée. Aussi, St Innocent déploya tous ses efforts pour faire construire des églises. Malheureusement, le rude climat sibérien entama sérieusement la santé du saint. En automne 1731, il tomba malade et cessa de célébrer. Le 27 novembre de la même année, il reposa paisiblement dans le Seigneur, à l’âge de 51 ans. Ainsi, St Innocent ne dirigea son diocèse que quatre ans et trois mois, mais cette courte période fit bien plus que de nombreuses années de stagnation spirituelle. L’invention des reliques du saint eut lieu en 1804. Le corps, mais aussi les ornements du hiérarque étaient intacts. Le Seigneur glorifia les saintes reliques par de nombreux miracles, qui se produisent jusqu’à nos jours. En 1921, les reliques furent profanées par les bolcheviques, qui ouvrirent la tombe pour procéder à une expertise médicale détaillée. Ensuite, sous une forte escorte, les reliques furent acheminées à un lieu inconnu. On pensait alors que celles-ci étaient perdues à jamais. Néanmoins, la Providence en décida autrement. En 1990, dans des locaux attenants à l’église S. Nicolas de Iaroslavl, des reliques inconnues furent trouvées. A l’aide de l’identification réalisée par l’institut médico-légal de la ville, on parvint à la conclusion que lesdites reliques correspondaient pleinement à la description effectuée par la commission bolchevique de 1921 à Irkoutsk. Les reliques de S. Innocent, livrées à l’humidité d’un local non chauffé, sont restées intactes, par la Grâce Divine, pour la plus grande joie du peuple orthodoxe.
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Tropaire du dimanche du 2ème ton
Lorsque Tu descendis dans la
mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité.
Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les
Puissances des cieux s’écrièrent : « Ô Christ, Source de Vie, notre
Dieu, gloire à Toi ! »
Tropaire de St Innocent d’Irkoutsk,ton 3
Luminaire de l’Église très resplendissant, éclairant ce pays par les rayons de tes vertus, et glorifiant Dieu par les nombreuses guérisons de ceux qui accourent à ton tombeau, nous te prions, saint hiérarque Innocent, garde par tes prières cette cité de tous les maux et afflictions.
Kondakion de St Innocent d’Irkoutsk, ton 4
Ce pasteur dont le nom est synonyme de pureté, prédicateur de la foi parmi les peuples mongols, gloire et ornement des ouailles d’Irkoutsk, nous l’acclamons avec amour nous tous les fidèles : il est le gardien de ce pays et celui qui prie pour nos âmes.
Kondakion du dimanche, 2ème ton
Sauveur tout-puissant, Tu es
ressuscité du Tombeau : l’enfer, voyant ce prodige, est saisi de stupeur et les
morts ressuscitent. A cette vue, la création se réjouit avec Toi ; Adam partage
l’allégresse, et le monde, ô mon Sauveur, ne cesse de Te louer !
Hiéromoine
Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE
ST JEAN CHRYSOSTOME
Alors que s’approche le moment de
la Consécration et de la sainte Communion, nous ressentons qu’il nous faut être
intégralement purs pour recevoir le Christ. Car il n’est pas possible qu’avec
le même corps, nous servions le Christ et le diable. St Jean Chrysostome
demande : « Tu ne trembles pas, mon ami, à la pensée de regarder avec
les mêmes yeux et ce lit au théâtre, où se jouent les drames abominables de
l'adultère et cette Table sacrée où les redoutables Mystères sont célébrés? D'écouter avec
les mêmes oreilles les immondes propos d'une courtisane et les révélations d'un
prophète ou d'un apôtre? De recevoir dans le même cœur de mortels poisons,
et le Sacrifice redoutable et saint ? ».
Il nous faut lutter pour garder
purs le corps et l’âme, comme le dit encore St Jean Chrysostome : « Que
la pensée de ce sacrifice si grand te porte à embellir les membres de ton corps. Réfléchis à ce que
saisit ta main, et ne la laisse frapper aucun de tes frères… Ce n'est pas
seulement ta main qui saisit, c'est encore ta bouche qui reçoit les dons du
ciel, et garde ta langue de toutes paroles injurieuses, impudiques, blasphématoires,
parjures… N'ourdis donc jamais la fraude contre ton prochain; et que ton âme
reste exempte de toute méchanceté. Tu pourras ainsi préserver et ton oreille et
tes yeux… Tu es convié à des noces, mon ami, n'y entre pas avec une robe
souillée ; mais prends un vêtement digne de la solennité. L'homme le plus
pauvre, engagé à des noces mondaines, souvent achète ou emprunte un habit
convenable [Cf. Matth. XIII, 2-14][1].
L’habit de noces, c’est-à-dire
l’éclat de l’âme, est un don de l’Époux qui nous appelle à Son Festin. Cette
splendeur, nous la demandons au Christ en disant : « Fais briller le
vêtement de mon âme » (Matines du Grand Lundi,
exapostilaire). Après
l’avoir reçu, nous Lui demandons de le garder propre de toute souillure de la
chair et de l’esprit.
L’hymne des chérubins
Et le chœur chante l’hymne des chérubins : Nous qui mystiquement figurons les Chérubins
et chantons à la vivifiante Trinité l’hymne trois fois sainte, déposons
maintenant tout souci du monde. Afin de recevoir le Roi de toutes choses,
invisiblement escorté des armées angéliques. Alleluia, alleluia, alleluia.
« La grande Entrée » est
le nom donné à une suite d’hymnes, de prières, d’actions du célébrant et du
peuple. Celle-ci commence par l’hymne des chérubins et la lecture de la prière. L’Église nous appelle à nous préparer
pour recevoir le Roi de gloire, qui entre dans la Ville sainte, afin d’y être
crucifié pour le monde. Elle nous appelle à cheminer avec le Christ sur la voie
du martyre et à nous tenir près de Lui sur la Croix avec Sa Mère Toute-Sainte
et Son Disciple bien-aimé. À ce
moment – maintenant – est-il dit dans l’hymne, déposons tout souci du monde,
car il s’agit de recevoir le Roi de toutes choses. Utilisons la sortie du monde
des choses de la vie, pour réussir l’entrée dans l’espace de l’offrande du
Christ. St Jean Chrysostome nous exhorte : « Les mages sont sortis de
Perse pour aller adorer le Christ. Éloigne-toi des choses du monde et chemine
vers le Christ ».
L’amour envers Dieu est la force
spirituelle qui nous aidera à nous élever au-dessus des choses du monde :
«Quiconque est embrasé de l'amour de Dieu, méprise dès lors tout ce qui tombe
sous les yeux de la chair; armé d'autres yeux, des yeux de la foi, il ne voit
plus que les biens invisibles; il n'a plus de pensée que pour les biens
invisibles; il va et vient sur la terre, comme s'il vivait dans le ciel… qui
brûle de courir sur la route de la vertu et à monter de la terre au ciel,
laisse au-dessous de lui tous les objets visibles, uniquement appliqué à sa
course, ne s'arrêtant jamais, ne se laissant jamais distraire, quoi que
puissent voir les yeux de son corps » dans son cheminement (St Jean
Chrysostome).
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines
: Luc XXIV, 36-53; Liturgie : Col. I, 12-18 ; Lc. XVIII, 18-27
[1]
Les laïcs recevaient alors la
Communion comme le clergé le fait actuellement, c’est-à-dire qu’ils recevaient
d’abord le saint Corps du Christ dans leurs mains, puis buvaient ensuite le saint
Sang au calice.
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