samedi 7 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 16



16 — De la patience et l’humilité

Il convient de toujours tout supporter, quoi qu’il arrive, pour l’amour de Dieu et avec gratitude. Notre vie dure une minute en comparaison avec l’éternité et pour cela, selon l’apôtre, “les souffrances de la vie présente n’ont point de proportion avec cette gloire qui sera un jour découverte en nous” (Rm 8, 18).

Il faut supporter les offenses des autres avec indifférence, et s’entraîner à une disposition d’esprit telle que nous considérons les offenses comme ne nous concernant pas nous-mêmes, mais les autres.

Supporte en silence l’offense de l’ennemi et ouvre ton cœur au Seigneur.

Quand les hommes nous invectivent, nous devons nous considérer comme indignes de louange. Si nous étions dignes, tout le monde s’inclinerait devant nous.

Nous devons nous humilier toujours et devant tous, suivant en cela l’enseignement de saint Isaac le Syrien : “Humilie-toi et tu verras en toi la gloire de Dieu” (Chapitre 57). 

Ce qui n’est pas dans la lumière est ténèbres. De même, sans l’humilité, il n’y a rien dans l’homme hormis les seules ténèbres. Pour cette raison, aimons l’humilité et nous verrons la gloire de Dieu, car là où surgit l’humilité, là abonde la gloire de Dieu. 

De même que la cire, non réchauffée et ramollie, ne peut recevoir l’empreinte du sceau qu’on lui applique, l’âme ne peut recevoir le sceau des vertus Divines sans être au préalable passée par les labeurs et les faiblesses. Quand le démon quitta le Seigneur dans le désert, les anges s’approchèrent de Lui pour le servir (Mt. 4,11). S’ils s’éloignent de nous pendant les tentations, les anges de Dieu ne vont pas loin, reviennent bientôt et nous servent par des pensées Divines, l’attendrissement, les délices, la patience. L’âme, qui a peiné, acquiert les autres perfections. C’est pourquoi le saint prophète Isaïe dit : "Ceux qui se confient en le Seigneur renouvellent leur force. Ils prennent leur vol comme les aigles ; ils courent, et ne se lassent point, ils marchent et ne se fatiguent point." (Is. 30,31).

C’est ainsi que faisait œuvre de patience le très doux David : car, lorsque Schimeï le maudissait et lui jetait des pierres, disant «va-t’en, homme inique ! », il ne se mit point en colère. Lorsque Abischaï s’indignant de cela, dit au roi "Pourquoi ce chien mort maudit-il le roi mon seigneur ?", celui-ci le menaça, disant : " Laissez-le et qu’il me maudisse", "peut-être le Seigneur regardera-t-il mon affliction, et me fera-t-il du bien en retour des malédictions?" (2 Rois 16, 7-12).

C’est la raison pour laquelle il s’écria ensuite : « J’ai attendu avec patience le Seigneur, et Il m’a prêté attention, Il a exaucé ma prière » (Ps. 39,2).

A l’instar du père qui, aimant ses enfants, punit son fils vivant de façon désordonnée et qui le console lorsqu’il voit que celui-ci est pusillanime et supporte avec difficulté sa punition, ainsi le Seigneur plein de bonté, Lui Qui est notre Père, utilise tout pour notre profit, tant les consolations que les punitions, par amour de l’homme. Pour cette raison, dans notre affliction, comme des enfants se soumettant de bonne grâce, nous devons rendre grâces à Dieu. Si, en effet, nous ne Lui sommes reconnaissants que dans la prospérité seulement, nous ressemblerons aux juifs ingrats qui, après s’être rassasiés de la merveilleuse nourriture dans le désert, dirent que le Christ était véritablement un prophète, voulurent se saisirent de Lui et Le faire roi ; mais lorsqu’Il leur dit : "Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle", ceux-ci Lui répondirent : "Quel miracle fais-tu donc ? Nos pères ont mangé la manne dans le désert" (Jn 6,27-31). C’est à de tels hommes que s’adresse la parole : "Il te confessait quand Tu lui accordais prospérité… Eternellement, il ne verra plus la lumière." (Ps. 48, 19-20).

Pour cette raison, l’apôtre Jacques nous enseigne : « Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien ». Et il ajoute : « Heureux l’homme qui supporte patiemment l’épreuve ; car, après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie » (Jacques 1,2-4, 12).

Version française Claude Lopez-Ginisty


Prier (83)



Ce n'est pas ta chute qui est grave
Ce qui l'est en vérité
C'est que tu ne te relèves pas
Pour poursuivre avec l'aide du Christ
Le combat spirituel

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

vendredi 6 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 15



15 — Des maladies

Le corps est le serviteur de l’âme, l’âme est la souveraine. Pour cette raison, lorsque le corps est usé par la maladie, ceci est dû à la Divine Miséricorde ; car par la maladie, les passions sont affaiblies et l’homme revient à lui-même. En effet, la maladie corporelle est elle-même quelquefois causée par les passions.

Ote le péché et les maladies cesseront car elles nous adviennent à cause du péché, comme l’affirme saint Basile le Grand (Discours sur cette vérité selon laquelle Dieu n’est point la cause du mal) : d’où viennent alors les infirmités? D’où viennent les lésions corporelles ? Le Seigneur a créé le corps mais non l’infirmité, l’âme et non le péché. Et qu’est-ce qui est utile et nécessaire par-dessus toute autre chose? L’union avec Dieu et la communion avec Lui au moyen de l’amour. Si nous perdons cet amour, nous nous séparons de Lui et en nous séparant, nous nous exposons aux maladies diverses et les plus variées.

Pour qui supporte avec patience et gratitude la maladie, celle-ci lui est comptée comme ascèse ou même plus. 

Un staretz qui souffrait d’hydropisie, dit aux frères qui venaient à lui dans le but de le soigner : " Pères, priez afin que mon être intérieur ne fût point exposé à une maladie semblable ; en ce qui concerne ma présente maladie, je demande à Dieu qu’Il ne m’en délivre point tout à coup, car  "même si notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour " (2 Cor. 4,16).

S’il est agréable au Seigneur Dieu que l’homme soit éprouvé par la maladie, Il lui donne également la force de la patience.

Ainsi, que les maladies ne viennent point de nous-mêmes, mais de Dieu...

Version française Claude Lopez-Ginisty

Prier (82)



Tu as quelquefois le droit d'être triste
Mais jamais celui de désespérer
Car la Croix est suivie de la Résurrection
Et la Résurrection de la Pentecôte

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 5 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 14



14 — Du désespoir

De même que le Seigneur est désireux de notre salut, l’homicide, le diable, s’efforce de conduire l’homme au désespoir.
Il est un désespoir, selon l’enseignement de S. Jean Climaque, "qui résulte de la prise de conscience d’une multitude de péchés, d’une conscience chargée et d’un insupportable chagrin, quand l’âme est couverte d’une multitude de blessures, et, sous ce poids, s’enfonce dans l’abîme du désespoir. Il est une autre sorte de désespoir, qui nous vient de l’orgueil et de l’estime de nous-même quand nous pensons que nous ne méritions pas de tomber comme nous l’avons fait. Le premier nous porte à nous abandonner désormais à l’indifférence ; le second nous maintient dans l’ascèse, au sein du désespoir, et bien que cela paraisse ne servir à rien. Le premier pourra être guéri par l’abstinence et une fidèle espérance, et le second par l’humilité en ne jugeant personne " (Saint Jean Climaque, 26,72).

L’âme élevée et ferme ne désespère pas au moment des malheurs, quels qu’ils soient. Le traître Judas fut lâche et inexpérimenté dans la bataille et ainsi, l’ennemi voyant son désespoir, l’attaqua et le força à se pendre. Mais Pierre, roc ferme, lorsqu’il tomba dans un grand péché, étant un homme expérimenté dans le combat, ne désespéra pas et ne perdit pas courage, mais il versa des larmes amères de son cœur brûlant. L’ennemi, voyant ces larmes, comme un feu ardent dans les yeux, s’enfuit loin de lui en gémissant de douleur.

Et ainsi, frères, saint Antioche enseigne que lorsque le désespoir nous attaque, il ne faut pas s’y abandonner mais, étant renforcés et protégés par la lumière de la foi, avec grand courage, disons à l’esprit malin : “Qu’es-tu pour nous, toi qui fus séparé de Dieu, fugitif du Ciel et serviteur mauvais ? Tu n’oseras rien faire contre nous. 
Le Christ, Fils de Dieu, a autorité à la fois sur nous et sur tout. C’est contre Lui que nous avons péché et devant Lui que nous serons justifiés. Et toi, destructeur, éloigne-toi de nous. Affermis par sa Croix vénérable, nous écraserons sous nos pieds ta tête de serpent” (Saint Antioche, Discours 27).

Version française Claude Lopez-Ginisty


Prier (81)



Que ton cœur apaisé
Calme dans la prière
Soit une île
Que les tempêtes du monde
Ne submergeront jamais

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 4 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 13



13 — De l’ennui et de l’acédie (l’abattement spirituel)

L’inséparable compagnon de l’esprit d’affliction est l’ennui. Selon les Pères, il attaque le moine vers midi et produit en lui une telle agitation que tant le lieu où il vit, que les frères qui vivent avec lui, lui deviennent insupportables. De même, pendant la lecture, s’élève en lui une sorte de dégoût, des bâillements répétés et une grande envie de manger. Une fois que le ventre a été satisfait, le démon de l’ennui insinue à ce moine l’idée de sortir de sa cellule et de parler à quelqu’un, lui suggérant que la seule manière de se sauver de l’ennui est de converser constamment avec les autres. Et le moine qui est vaincu par l’ennui est semblable à l’amarantacée du désert qui se meut, s’arrête un instant et puis est à nouveau à la merci du vent. Il est comme une volute de nuage poursuivie par le vent.

S’il ne peut inciter le moine à sortir de sa cellule, ce démon commence à distraire son intellect pendant la prière et la lecture. Ceci, lui dit la pensée, ne doit pas être comme cela, ceci ne doit pas être là, il faut y mettre bon ordre. Le démon fait tout ceci afin de rendre l’intellect oisif et improductif.

Cette maladie est guérie par la prière, l’abstinence de conversation oiseuse, le travail manuel adapté à ses forces, la lecture de la Parole de Dieu et la patience, car elle est née de la pusillanimité, de l’oisiveté et des paroles oiseuses (Saint Antioche, discours 26, S. Isaac le Syrien, 212).

Il est difficile pour quelqu’un qui vient de commencer la vie monastique d’éviter l’ennui car c’est la première chose qui s’attaque à lui. De ce fait, il faut avant tout se prémunir contre celui-ci par l’accomplissement strict et absolu de toutes les obédiences qui sont données à un novice. Quand tes activités se déroulent dans le bon ordre, l’ennui ne trouvera plus de place dans ton cœur. Seuls sont affligés par l’ennui ceux qui dans leurs affaires n’ont pas d’agencement ordonné. Ainsi l’obéissance est le meilleur traitement pour cette dangereuse maladie.

Quand l’ennui prend le dessus sur toi, dis-toi en accord avec les instructions de saint Isaac le Syrien : “Tu veux encore d’une vie impure et honteuse. Et si cette pensée te vient, qu’il est mal de se tuer dans les pratiques ascétiques, réponds : je me tue car je ne puis vivre d’une manière impure. Je mourrai ici afin de ne pas voir la mort véritable : celle de mon âme dans sa relation avec Dieu. Il vaut mieux pour moi mourir ici dans la pureté que de vivre une mauvaise vie dans le monde. J’ai préféré une telle mort à mes péchés. Je me tue parce que j’ai péché contre Dieu et je ne veux plus provoquer sa colère. Qu’est-ce que la vie pour moi si elle est éloignée de Dieu ? Je supporterai cette affliction afin de ne pas être privé de l’espérance céleste. Pourquoi Dieu se soucierait-il de ma vie si je vis dans le mal et que je provoque sa colère ?” (Homélie 22).

L’ennui est une chose et la langueur de l’esprit appelée abattement est tout autre. Il arrive quelquefois qu’un homme soit dans un tel état spirituel qu’il lui semble qu’il lui serait plus facile d’être annihilé ou d’être totalement sans conscience ou sans sentiment aucun que de rester plus longtemps dans cet état incommensurablement douloureux. On doit en sortir rapidement. "Garde-toi de l’esprit d’abattement, car il engendre tout mal" (Saint Barsanuphe le Grand, correspondance, réponse 13,500).

Saint Barsanuphe enseigne qu’il y a "l’abattement physique qui vient de l’épuisement, et il y a l’abattement qui vient du démon. Si on veut les reconnaître, voici comment : celui qui vient du démon se présente avant le moment où on a besoin de repos. Ainsi quelqu’un se met-il à un travail, avant qu’il en ait fait le tiers ou le quart, il accule l’homme à abandonner ce travail et à s’en aller. Il ne doit donc pas se laisser prendre, mais faire une prière, se remettre à son travail et s’y tenir. L’ennemi, voyant qu’il fait la prière pour cela, cesse de l’importuner, car il ne veut pas donner occasion de prier ". (Saint Barsanuphe le Grand, réponse 562,563, et 564).

"Quand il plaît à Dieu de plonger un homme dans de plus grandes afflictions", dit saint Isaac le Syrien, "Il lui permet de tomber entre les mains de la pusillanimité. Celle-ci produit sur lui une grande force d’abattement dans laquelle il ressent un étouffement de l’âme et ceci est un avant-goût de la géhenne. En conséquence de cela, l’esprit de délire vient sur lui et de lui sourdent des milliers de tentations : la confusion, la colère, le blasphème, le fait de se plaindre de son propre sort, les pensées dépravées, le désir de se déplacer d’un lieu à l’autre et ainsi de suite. Si tu demandes quelle en est la cause, je te répondrai : ta négligence parce que tu n’as pas pris le soin de trouver un remède à tout cela. Car il existe pour cela un traitement à l’aide duquel l’homme trouve rapidement le réconfort de l’âme. Et quel est-il ce traitement ? L’humilité de cœur. Il n’est nulle autre manière par laquelle un homme puisse abattre le mur de ces vices, tout au contraire, il découvrira que ceux-ci le dominent"(Saint Isaac le Syrien, homélie 79). 

L’abattement est quelquefois appelé par les saints Pères oisiveté, nonchalance ou indolence.

Version française Claude Lopez-Ginisty

Prier (80)



Aime le silence
Meuble-le
De ton attention
Pour écouter la Voix de Dieu

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 3 mars 2009

La voix de l'ange:

Monastère de Ravanitsa: Ecoutez Divna Ljubojevic chanter l'hymne à la Toute Pure et le Kyrie eléison en grec!




Née en 1970, après des études musicales à Belgrade, elle s'est fait connaître comme chef de plusieurs chœurs. Elle a aussi fondé le chœur de l'église serbe de Paris. Elle donne des concerts un peu partout dans le monde avec son petit ensemble byzantin.
(Merci à Père Adrien pour ces informations!)



SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 12



12 — De l’affliction

Quand l’esprit mauvais de l’affliction s’empare de l’âme, il la remplit d’amertume et de désagrément, et ainsi, il ne permet pas à l’homme de prier avec la ferveur nécessaire. Il empêche de lire l’Ecriture avec l’attention qui convient, il prive l’âme de douceur et de déférence dans ses relations avec ses frères, et il produit une aversion pour toute forme de conversation. Car l’âme qui est remplie d’affliction devient comme folle et délirante, elle est incapable d’accepter calmement un bon conseil, ou de répondre avec douceur aux questions qui lui sont posées.

Elle fuit les gens comme s’ils étaient cause de son trouble et ne peut comprendre que la cause de la maladie est en elle-même. L’affliction est comme un ver dans le cœur, qui ronge la mère qui le fit naître.

Le moine affligé ne pourra mouvoir son âme pour qu’elle s’adonne à la contemplation et il ne peut jamais offrir une prière pure.

Celui qui a vaincu les passions a aussi vaincu l’affliction. Mais celui qui a été défait par les passions, n’échappera pas aux chaînes de l’affliction. Comme on reconnaît un malade au teint de son visage, ainsi celui qui est dominé par les passions est trahi par son affliction.

Celui qui aime le monde, ne peut que s’affliger. Mais celui qui méprise le monde est toujours joyeux.

"Comme le feu purifie l’or, ainsi l’affliction selon Dieu, peut elle, purifier un cœur pécheur"(Saint Antioche, discours 25).

Version française Claude Lopez-Ginisty

Prier (79)



Acquiers la paix de l'âme
Non comme un trophée
Que tu exposes à la vue des autres
Mais comme un bouclier efficace
Contre les assauts du monde

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 2 mars 2009

PRIER/ Premier recueil

Grâce à l'ami Albocicade, 
et à ses documents



les petits textes publiés ici sous le titre PRIER,
 ont vu le jour sous forme de recueil téléchargeable 
sur
上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Prier (78)



Ne confonds jamais
Ton indifférence criminelle
Aux souffrances de tes frères
Avec l'absence de passion
Dont parlent les Pères

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 11



11 — Des larmes

Tous les saints et les moines qui ont renoncé au monde ont passé toute leur vie à pleurer dans l’espérance de l’éternelle consolation, selon l’assurance donnée par le Sauveur du monde : “Bienheureux les affligés, car ils seront consolés” (Mt 5, 4).

Ainsi, nous devons pleurer pour obtenir le pardon de nos péchés. Les paroles de celui qui était vêtu de pourpre [David] devraient nous en convaincre : “Celui qui marche en pleurant quand il porte la semence, revient avec allégresse, quand il porte ses gerbes” (Ps 125, 6), ainsi que les paroles de saint Isaac le Syrien : “Humecte tes joues des larmes de tes yeux, afin que le Saint-Esprit repose en toi et te purifie de la souillure de ta méchanceté. Tâche d’émouvoir ton Seigneur avec les larmes, afin qu’Il vienne vers toi” (Homélie 68).

Lorsque nous pleurons pendant la prière et que le rire s’y mêle, ceci vient de la ruse du Malin. Il est difficile de comprendre les agissements furtifs et subtils de notre ennemi.

Le cœur de celui qui verse des larmes de tendresse (oumilenié, en russe) est illuminé par les rayons du Soleil de Justice, le Christ Dieu.

Version française: Claude Lopez-Ginisty

dimanche 1 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 10



10 — De la prière

Ceux qui ont vraiment décidé de servir le Seigneur Dieu doivent pratiquer le souvenir de Dieu et la prière incessante à Jésus-Christ en disant mentalement : “Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur !”. Dans les heures de l’après-midi, on doit dire la prière ainsi : “Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, par les prières de la Mère de Dieu, aie pitié de moi pécheur !”. On peut également avoir recours directement à la Mère de Dieu en priant ainsi : “Très Sainte Mère de Dieu, sauve-nous !” On peut aussi répéter la salutation angélique : “Vierge Marie, Mère de Dieu, réjouis-toi !” Par de tels exercices, en se préservant de la distraction et en gardant la paix de sa conscience, on peut s’approcher de Dieu et être uni à Lui, car selon saint Isaac le Syrien, “Sans prière incessante, on ne peut approcher de Dieu” (Homélie 69).

La manière de prier fut très bien décrite par saint Syméon le Nouveau Théologien, dans son discours sur les trois sortes de prières (dans la Philocalie).

Le mérite de cette prière fut très bien exposé par saint Jean Chrysostome : « La prière, dit-il, est une arme redoutable, un riche trésor, une richesse qui n’est jamais épuisée, un havre qui n’est jamais troublé, la cause de la tranquillité, la racine d’une multitude de biens, la source et la mère de ceux-ci " (Cinquième discours sur l’incompréhensibilité de Dieu).

Quand nous sommes en prière à l’église, il est utile de se tenir les yeux fermés, vigilants à l’intérieur de nous-même, et de n’ouvrir les yeux que lorsque nous sommes abattus ou que le sommeil pèse sur nous et nous entraîne à somnoler. Alors nous devons fixer nos yeux sur une icône et sur le cierge qui brûle devant elle.

Si, dans la prière, il arrive que l’intellect soit rendu captif et que les pensées le pillent, il faut s’humilier devant le Seigneur Dieu, et lui demander pardon en disant : “J’ai péché Seigneur, par parole, par action, par pensée et par tous mes sens !”

Il convient donc de s’efforcer de ne pas s’abandonner à la dispersion des pensées, car ce faisant, l’âme se détourne du souvenir de Dieu et de l’amour que l’on éprouve pour Lui, par les agissements du diable ainsi que le dit saint Macaire : “Le seul but de notre ennemi est de détourner nos pensées du souvenir de Dieu, de sa crainte et de son amour” (Discours II, chapitre 15).

Quand l’intellect et le cœur sont unis en prière et que les pensées de l’âme ne sont pas dispersées, le cœur est réchauffé par une chaleur spirituelle dans laquelle brille la Lumière du Christ, rendant l’homme intérieur tout entier à la fois paisible et joyeux.

Version française: Claude Lopez-Ginisty

Prier (77)



Pleure
Sur la dureté de ton cœur
Pleure sur tes péchés innombrables
Mais pleure aussi de joie
Pour la grande Miséricorde du Christ
Qui te donne ce jour pour changer ta vie

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)