dimanche 3 août 2008

Moine Vsevolod:L'île de l'Amour Divin/ Patéricon de Jordanville

Jordanville Monastery-1


Portrait spirituel de Jordanville (14)
Le 14/27 décembre 2003, le hiérodiacre nonagénaire Méthode ( Rizan), alors le plus ancien des habitants du Monastère de la Sainte Trinité, rejoignit le Seigneur. Il était arrivé en Amérique en 1950 et s'était installé peu après au monastère. Là, il joignit le séminaire dont il fut diplômé en 1955. Son condisciple l'archimandrite Job ( Kotenko) parle de lui ainsi:
" Père Méthode était un très bon étudiant. Il était très discipliné et c'était un travailleur dévoué. Il travaillait à l'atelier de mécanique, s'occupait de la soudure, et il fit vraiment beaucoup pour le monastère. Les tombereaux du monastère aui sont encore en bon état de marche sont le résultat de son travail. Père Méthode assistait avec diligence aux offices de l'église. Il aimait les animaux et il nourrissait toujours les animaux du monastère avant de vaquer à ses obédiences..."
L'exemple de la vie du Père Méthode, nous montre comment le Seigneur Miséricordieux se soucie de Ses enfants les moines. Plusieurs fois, Père Méthode regarda littéralement la mort en face, pourtant à chaque fois il fut sauvé d'une mort soudaine. Dans les années cinquante ou soixante, il travaillait à la grange à foin et il trébucha sur la courroie. Ayant atteint le sol, il freina, mais incapable de résister à la chute, il alla droit dans la fosse où se trouvait une grande machine métallique pour la balle de foin. Il heurta sa tête si fort que le sang la fit noircir et les frères pensaient qu'il allait mourir. Pourtant le Seigneur préserva la vie de Père Méthode. Une autre fois, Père Méthode était sous une voiture pour réparer un pneu à plat, mais le cric glissa, lui tombant dessus. Après cet incident, Père Méthode boîta un peu. Une autre fois, Père Méthode se leva la nuit pour aller aux toilettes. C'était la nuit, alors la fenêtre de sa cellule était complètement ouverte. Il vit soudain un ange qui lui dit: " Viens avec moi!" et il le suivit...par la fenêtre ouverte de la cellule située au deuxième étage. Il y avait alors un chien du nom de Polkan au monastère ( Dont Levouchka se souvient souvent d'ailleurs!). Ayant vu le Père Méthode inconscient gisant sur le sol, le chien commença à aboyer, réveillant les frères. Père Méthode, qui avait de nombreuses fractures,  fut transporté à l'hôpital où il passa environ un mois. 
C'est ainsi que le Seigneur fit honte à l'Ennemi de la race humaine qui était apparu sous les traits d'un ange... Malgré de telles blessures, on put voir Père Méthode, accomplir ses obédiences presque jusqu'au jour où il mourut, dans son uniforme usé couvert de taches d'huile de moteur, les mains pleines de graisse, tenant quelque pièce détachée de tracteur ou travaillant sur le bulldozer.
Père Méthode ne se plaignait de rien  à qui que ce soit. Au contraire, vivant au monastère, il se réjouissait de ne pas vivre parmi de simples mortels, mais parmi des saints. Il parla ainsi avec enthousiasme à une pèlerine à propos du monastère: " Il y a ici de jeunes hommes qui donneront leur vie pour la foi! Je vous le dis, j'en suis sûr." Père Méthode aimait chèrement son service de diacre, et on peut dire qu'il servait avec une certaine appréhension. Un chanteur professionnel a dit que Père Méthode avait un don de la nature ( Il serait plus juste de dire de Dieu), il avait ce que les chanteurs professionnels atteignent avec difficulté: "une voix qui pleure" qui allait directement au fond de l'âme de ceux qui l'écoutaient.
Imitant son père spirituel,  Abba Gury, Père Méthode gardait quelquefois un jeûne très strict.
Père Méthode eut une attaque deux semaines avant de mourir: il fut trouvé dans sa cellule revêtu de son uniforme de travail, comme s'il allait sortir pour accomplir son obédience.
Un jour, les séminaristes qui venaient rendre visite à Père Méthode après son attaque, lui demandèrent: " Père, quels hymnes liturgiques voulez-vous que nous chantions pour vous? Le viel homme répondit d'une voix hésitante, faible et qui baissait déjà, "les hirmis de la fin de la pannikhide."
Une autre anecdote mémorable eut lieu à l'hôpital. Une infirmière russophone commença, entre autre choses, à discuter de religion avec un moine qui était venu rendre visite à Père Méthode. Le moine lui demanda: " Croyez-vous en Dieu?" A ce moment Père Méthode qui était dans un état à moitié inconscient, commença sans succès à essayer de sauter hors de son lit et il cria avec ferveur: " Je crois en Dieu!"
Le frère qui habilla Père Méthode après la mort de ce dernier, attesta du fait qu'il était aussi blanc qu'un ange, et que son visage était très très brillant!"
Pendant le sercice funèbre du hiérodiacre Méthode, le Métropolite Laure fit le discours suivant: " Bénie est la Voie que tu prends aujourd'hui frère, car un lieu de repos a été préparé pour toi. Nous avons maintenant à présent achevé la prière commune et le service funèbre pour notre frère le hiérodiacre Méthode, que le Seigneur a rappelé auprès de lui. Nous espérer et avons confiance dans le fait que la Voie qu'il va prendre sera une voie bénie pour lui.
Père Méthode est arrivé aux Etats-Unis au début des années cinquante. Peu après, son père spirituel, l'archiprêtre Nicolas ( Martsichevsky), l'amena dans notre monastère, et il y resta. Il travaillait comme ouvrier, mais durant le premier, le deuxième et le troisième été, il retourna vers Père Nicolas dans le New Jersey, pour revenir ici ensuite. Durant la seconde moitié des années cinquante, il commença ses études au séminaire. Il accomplit divers es obédiences. Nos frères aussi bien que nos visiteurs, savent qu'il travaillait pour ainsi dire sans discontinuer. En 1958, il fut tonsuré moine rassophore sous le nom de Méthode en l'honneur du hiérarque Patriarche de Constantinople, avant cela, son nom était Nicolas. En 1959, il fut tonsuré dans le petit schème, fut fait moine, et en 1963, le jour de sa fête onomastique, il fut ordonné hiérodiacre. Pendant quarante ans il servit comme diacre. Dernièrement, il lui était difficile de servir, mais il le fit néanmoins, dirigeant quelquefois les services épiscopaux au monastère. Peu de temps après son ordination, il servait aussi dans les paroisses. Je me souviens que nous avons un jour célébré ensemble pour la fête de l'église Saint Nicolas à Poughkeepsie. Bien qu'il fût difficile pour lui de servir dernièrement, il essayait de communier le dimanche et les jours de fête. Quant au travail, il travailla jusques à la fin. Tout l'avant dernier été, il trvailla dans les champs avec le bulldozer, nettoyant le site près de notre vieux cimetière, pour y préparer une nouvelle section. Il assistait aux offices de l'Eglise et gardait la règle monastique avec grande diligence et très exactement. Quand nous descendions dans l'église du bas pour l'office de minuit, il y lisait toujours le "Trisaghion" et le " Notre Père" et chantait la litanie tandis que le hiéromoine qui officiait commémorait les noms de nos frères défunts.
Le Seigneur l'a appelé et il a rejoint nos frèsres, qui, ainsi que nous l'espérons, sont eux Cieux. Nous sommes confiants que par ses prières il intercèdera pour nous et pour notre monastère. Le Seigneur nous  a donné, à nous tous, Père Méthode comme exemple. Que le Seigneur nous accorde aussi, avec nos Pères  défunts, de glorifier la Sainte Trinité. Amen!"
*
Quand le présent économe de notre monastère et responsable de l'atelier d'imprimerie, Abba Georges ( Schaeffer) reçut son diplôme du Séminaire du Monastère de la Sainte Trinité, il alla à la cuisine et le brûla dans le four. A cette époque, Père Georges avait déjà choisi la voie monastique, et ce fut pour des raisons d'ascèse qu'il agit ainsi.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après le texte du site Rousky Inok
( Le Moine Russe) de Jordanville
Русскiй Инокъ


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire