vendredi 20 juin 2008

Moine Vsevolod:L'île de l'Amour Divin/ Patéricon de Jordanville (IX)a




Père Antoine (Yamchtchikov)

9. Editeur et Père Spirituel (I)

Et maintenant, je vais vous parler plus longuement du remarquable propriétaire de cette cellule 318 ( c'est-à-dire de la cellule où je vis maintenant), l'archimandrite Antoine Yamchtchikov. Plus d'une page de l'histoire de notre monastère est associée avec Père Antoine. 
Père Antoine est né le 7 octobre 1892 dans le village de Galladia dans la province de Novgorod. Il fut nommé Jean en mémoire de vénérable Jean de Rila. Voici ce que Père Antoine écrivit de ses années de jeunesse: " Ma jeunesse s'est envolée en allant à l'école; j'allais toujours au Matines et à la Divine Liturgie avec les autres étudiants... Ayant commencé à lire et sans que personne ne m'enseigne, je tombais sur certains livres sur l'hypnose, l'autosuggestion, la télépathie et tout ce qui peut s'étudier seul en général...Armé de ces fadaises scientifiques je suis entré au service militaire. J'ai abandonné toute idée de m'établir et d'avoir une vie de famille. Bien que difficile, ma vie militaire fut couronnée de succès, donc au début de l'année 1916, je fus transféré de la compagnie au bureau et à la branche comptable du régiment. Je m'y distinguai et le 24 décembre 1916, je devins fonctionnaire en temps de guerre et fus appointé quartier-maître du régiment."
Après 1917, Père Antoine devint à jamais un ferme partisan de la Russie tzariste disparue. Mis dans la réserve en 1918, il arriva dans le Saint Petersbourg révolutionnaire avec nul autre propos que de tuer le chef des bolchéviks Wladimir Oulianov( Lénine). Avec ce projet à l'esprit, Père Antoine arriva au quartier général des révolutionnaires, et prenant avantage de la confusion qui régnait là, il s'y introduisit. Il était revêtu d'un simple manteau, alors les révolutionnaires le prirent pour l'un d'eux. Père Antoine avait sur lui un revolver chargé. Selon ses souvenirs, il vit un groupe de gens avec Lénine à leur tête venir vers lui. Un instant, puis un autre, et le groupe vint à la hauteur de Père Antoine. Rien ne s'interposait entre Père Antoine et l'accomplissement de son plan. Pourtant il ne tira pas. Etait-ce parce qu'il avait peur? Je ne pense pas. Le Seigneur avait probablement vu en ce guerrier Jean un futur moine, un combattant spirituel, et il empêcha Père Antoine de tirer le coup de feu qui l'aurait fait réduire en pièces par la foule révolutionnaire.
Le guerrier Jean quitta le quartier général des révolutionnaires les mains vides. Et bien quil ait été quelque peu déçu, il voyait déjà une certaine lumière d'un espoir hors du monde sur la voie de son futur. Après cela, Père Antoine fit la guerre aux côtés de l'Armée Blanche. Quand l'Armée Blanche eut été complètement défaite, il se retrouva en Bulgarie, où il travailla dans des mines près de Sophia. C'était autour de 1919 ou 1920. Dans l'émigration, Père Antoine rencontrait souvent des soldats de l'Armée Blanche qui avaient été estropiés, physiquement ou mentalement. Les mutilés qui avaient perdu leur bras ou leurs jambes, menait une vie difficile, parce que personne ne s'occupait d'eux. Le cœur de Père Antoine saignait quand il voyait ces pauvres êtres humains, et il voulait désespérément venir à leur aide.
Pourtant, ce fut seulement beaucoup plus tard qu'il commença à leur apporter une aide réelle, c'est-à-dire quand il devint un pasteur orthodoxe et que beaucoup de ces anciens soldats devinrent ses enfants spirituels. mais alors, dans le milieu des années vingt, il fit un effort désespéré pour pour devenir riche afin d'être capable d'être philanthrope plus tard. Avec ce projet à l'esprit, il partit pour la France et 1928 et commença à jouer à des jeux d'argent. Il avait auparavant fait des calculs mathématiques, mais cependant ses calculs ne l'aidèrent pas. Ayant perdu tout l'argent qu'il avait gagné en travaillant dur dans les mines, Père Antoine arriva à une impasse de sa vie. mais le Seigneur, voyant le bon cœur de Père Antoine le secourut. Un des amis de Père Antoine, Trouchtchevitch, ex-séminariste, le soutint beaucouip spirituellement à ce moment-là.
Par un dimanche matin ensoleillé, Père Antoine qui allait en voiture dans la ville, vit venir de loin, ce qui semblait être la lumière irréelle de croix orthodoxes qui brillaient dans le soleil. Père Antoine se réjouit, car à ce moment-là, il comprit qu'il y avait un autre monde du Christ, saint et éternel et que c'était là seulement qu'il était possible d'y trouver un havre sûr et la consolation. En 1932, Père Antoine arriva en Tcécoslovakie, en Russie Carpathique, au village de Ladomirovo, où depuis 1923, il y avait eu une fraternité monastique missionaire. Le fondateur du monastère de Ladomirovo et de l'imprimerie, était l'archimandrite Vitaly ( Maximovitch) le même qui avait restauré les presses de la Laure de Potchaïev peu de temps avant la Révolution.
Le père Séraphim ( Ivanov, plus tard archevêque) qui avait été tonsuré moine au Mont Athos et le père Philémon, vieux-calendariste de Valaam, tous deux arrivèrent à Ladomirovo en 1928 et d'autres moines vivaient et y travaillaient ensemble en 1932 avec Père Vitaly. La même année 1932, "l'iconographe de toute l'Eglise Russe à l'étranger", l'archimandrite Cyprien ( Pyjov) arriva au Monastère. Des années après, Père Cyprien avait l'habitude de dire en plaisantant qu'il était arrivé comme artiste laïc pour peindre l'église et fut remercié en recevant la tonsure de rassophore pour son travail.
Fin de la première partie...A suivre...

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après le texte du site Rousky Inok 
( Le Moine Russe) de Jordanville
Русскiй Инокъ (На главную)

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