samedi 17 novembre 2007

La voix des Théophores (2)

Sagesse des Pères Théophores 

Ceux qui prient peu, ont le cœur faible,
et ainsi quand ils veulent prier, leur cœur s’affaiblit de même que leurs
mains, leur corps, leurs pensées et il devient difficile pour eux de prier. Il
est nécessaire de se vaincre soi-même, de se forcer à prier de tout son cœur,
car c’est une bonne et heureuse chose que de prier de tout son cœur.





Saint Père Jean de Cronstadt
°

Parmi tes pieux devoirs réside
l’obligation d’aimer ton prochain et de toujours lui pardonner. Si tu fais
cela, tu seras rempli de joie et tu jouiras de la santé de l’âme et du corps.





Saint Raphaël le Nouvel Apparu de Lesbos
°


A partir de ce jour, de cette heure, de

cette minute, aimons Dieu par-dessus tout.

Saint Germain d’Alaska

*


Un guerrier du Christ devrait utiliser
tous les moyens pour éviter les soucis et les agitations du cœur, s’il veut
vraiment vaincre ses ennemis [spirituels].



Saint Théophane le Reclus




*



Les conciles condamnèrent ceux qui ne
voulaient obéir à l’Eglise et professaient des opinions contraires à Sa
doctrine. Je n’exprime pas mes propres opinions, je n’introduis rien de nouveau
dans l’Eglise, ni ne défends aucune erreur. Mais je préserve fermement la
doctrine que l’Eglise a reçue du Christ Sauveur, a conservée, et conserve à ce
jour... Qui peut médire ou abaisser cette doctrine? Si je reste ferme dans
cette doctrine et ne veux point la rejeter, qui osera me traiter d’hérétique?
Vous devez d’abord juger la doctrine que je défends, mais si elle est reçue
unanimement comme sainte et
orthodoxe, comment alors puis-je être passible de jugement?


Saint Marc d’Ephèse.



*



Quand tu désires quelque chose et ne
réussis pas à l’obtenir, tu ne dois pas te révolter contre cet état de fait,
mais dire plutôt “ Béni est le Nom du Seigneur”, à la fois dans le succès et
dans l’échec.


Geronda Daniel de Katounakia



*



Il est plus tard que tu ne penses.




Père Seraphim ( Rose) de bienheureuse mémoire.




*

L’orgueil est l’adversaire de Dieu.



Saint Jean Climaque


*



Il est dit quelque part que deux sortes
d’hommes devraient communier fréquemment: les parfaits afin de préserver leur
perfection, et les imparfaits afin d’atteindre la perfection.



Staretz Gérasime du Mont Athos

Saint Macaire d'Optino: Lettre


Saint Macaire d'Optino: L'humilité et la consolation spirituelle

°Prends grand soin de tes enfants: nous vivons à une époque où on donne beaucoup de liberté à l'expression de la pensée, mais sans se préoccuper du fait que les pensées doivent être fondées sur la Vérité. Apprends-leur à aimer la Vérité.

°Quand l'ennemi insère le désespoir dans ton cœur, faisant venir en ton intellect les pensées d'anciens péchés si noirs qu'il ne peut y avoir d'espoir de pardon, retiens-toi de mettre tes propres mérites dans la balance pour conterbalancer le poids de tes péchés. Pense aux mérites de notre Seigneur Jésus-Christ: Ce sont les seuls mérites qui nous procurent le salut. Souviens-toi aussi que notre Mère l'Eglise prie aussi pour nous pécheurs à chaque eucharistie.

°Une fois de plus je dois me répéter: tu penses trop vite que la sensation de chaleur corporelle que tu ressens durant la prière sont des signes sûrs d'une grâce, c'est faux! Ce n'est rien de tel: c'est plutôt une tentation du Malin. Accepte ce qui advient dans l'abandon et restes-en là, sans tirer de conclusions hâtives.

°Quand tu verras X... transmets-lui mes plus chaleureuses salutations et mes meilleurs vœux de prompt rétablissement. Mais dis-lui aussi que même si sa foi et son espérance sont fortes, il ne doit pas mépriser l'aide d'un médecin. Dieu est le Créateur de tous les hommes et de toutes choses: non seulement du patient, mais aussi du médecin, de la science du médecin, des plantes médicinales et de leur pouvoir curatif.

°Et veille à ce que ta foi ne diminue pas d'intensité. Car même ces grands serviteurs de Dieu qu'étaient les prophètes ne pouvaient rien pour ceux qui manquaient de foi.

°"Il n'est nul endroit où l'on puisse se mettre à couvert des armées de tentations, si ce n'est dans les profondeurs de l'humilité." 

° Tu as bien sûr tout à fait raison: il n'est aucune place pour le doute! Le Seigneur veut ardemment rassembler tous les hommes dans Ses bras. Tous, et plus particulièrement les pires pécheurs!

°Quand tu es assailli par les tentations, demande du courage dans ta prière et de la force pour rester ferme. Souviens-toi qu'il y a l'éternité!

in Russian Letters of Direction 
Macarius, Starets of Optino 
SVS Press 1975 
Version française Claude Lopez-Ginisty

Saint Syméon le Nouveau Théologien: Hymne


Syméon le Nouveau Théologien
Hymne de l'Amour Divin de Saint Syméon le Nouveau Théologien 
( Hymne VI)
(Quatrains de [Saint Syméon] dans lesquels 
nous voyons l'amour qu'il éprouvait pour Dieu.)

Comment peux-Tu être à la fois la source de Feu,
Et la fontaine de rosée?
La brûlure et la douceur,
Comment peux-Tu être un remède pour toute corruption?

Comment fais-Tu de nous les hommes des dieux,
Comment changes-Tu les ténèbres en Lumière?
Comment fais-Tu ressortir quelqu'un de l'enfer,
Comment nous rends-Tu, nous mortels, impérissables?

Comment attires-Tu les ténèbres vers la Lumière, 
Comment triomphes-Tu de la nuit?
Comment illumines-Tu le cœur?
Comment parviens-Tu à me transformer complètement?

Comment deviens-Tu un avec les hommes,
Comment fais-Tu d'eux des fils de Dieu?
Comment les consummes-Tu avec Ton Amour,
Comment les blesses-Tu sans user d'un glaive?

Comment peux-Tu être patient, comment peux-Tu nous supporter?
Comment fais-Tu pour ne pas nous châtier immédiatement?
Comment vois-Tu les actions de tous,
Toi Qui es au-dessus de toutes les créatures?

Comment vois-Tu la conduite de chacun d'entre nous,
Toi Qui es si loin de nous?
Donne patience à Tes serviteurs,
Afin que les épreuves ne les submergent pas.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après Hymns of Divine Love
Dimension Books
Denville N.J. /USA/s.d.

L'écho de la Sainte Montagne de l'Athos


Holy Mount Athos

°Le Père Ioannis, célèbre géronda d'Axion Estin, raconta qu'un nouvel ouvrier était venu à la skite de saint André pour se confesser. Cet ouvrier lui confia qu'il avait connu la mort lorsqu'il était encore un jeune enfant. Avant qu'il ne soit enterré, sa mère alla à l'église et, versant des larmes, pria longuement à genoux. 
Quand elle retourna chez elle, elle mit ses plus beaux vêtements et s'allongea près de l'endroit où son fils gisait dans son cercueil et elle lui dit: "Lève-toi mon fils, je prendrai ta place!". Le fils ressuscita et sa mère mourut à cet instant même. Des années plus tard, cet enfant vint à la sainte montagne pour travailler comme ouvrier à Karyes.

°Un Ancien disait: " Construisons une usine à produire de bonnes pensées. Su une usine produit des balles et que nous la "nourrissons" avec du fer, elle fera des balles. Si une usine fabrique des calices et que nous la "nourrissons" avec de l'or, elle produira des calices d'or. Si nous lui donnons du fer, elle produira des calices de fer. Nous n'obtiendrons que le résultats des pensées avec lesquelles nous nourrissons notre esprit."

°Un jour, un bon et pieux moine vit notre Mère de Dieu balayant le monastère de la grande Laure. Peu de temps après, l'armée turque quitta le Mont Athos. Ceci arriva en 1928.

°Un Ancien disait: " La raison pour laquelle nous souffrons, c'est parce que nous ne sommes pas humbles, et notre manque d'humilité est aussi cause de la souffrance des autres. Nous sommes tourmentés jusqu'à ce que nous devenions humbles."

°Un vieil ascète disait: " Celui qui craint Dieu respecte tous les hommes. Mon Ancien s'inclinait avec respect même devant les personnes les plus insignifiantes et indignes."

°Un Ancien disait:" Plus une personne est spirituelle, moins elle veut de droits dans sa vie."

°Le Père Païsios disait:" Sous l'adversité humaine, se cache l'harmonie de Dieu. Ainsi, dans un mariage deux personnalités tout à fait différentes peuvent faire l'expérience de l'harmonie. Et les femmes avec leur richesse émotionnelle peuvent rapprocher les hommes de Dieu.

° Un Ancien disait: De nos jours, nous essayons de devenir vertueux sans trop d'effort. Nous avons abandonné la tradition. Nous ne regardons pas ceux qui sont au sommet, et comment ils y sont parvenus en tête de la course. Nous ne voyons que ceux qui sont les derniers."

° Un pieux moine disait: " La prière qui autrefois était notre principale occupation a pris une seconde place dans nos vies. Et le travail qui devrait être secondaire, devint notre priorité."

in 
Archimandrite Ioannikios, 
An Athonite Gerontikon, 
Monastery of St Gregory Palamas 1997
Version française C.Lopez-Ginisty

Note: Ancien traduit le grec Geronda et le russe Staretz

vendredi 16 novembre 2007

Staretz Macaire d'Optino ( 1834-1860) Lettres à ses enfants spirituels.






Elder Macarius of Optina

°Prends grand soin de tes enfants: nous vivons à une époque où on donne beaucoup de liberté à l'expression de la pensée, mais sans se préoccuper du fait que les pensées doivent être fondées sur la Vérité. Apprends-leur à aimer la Vérité.

°Quand l'ennemi insère le désespoir dans ton cœur, faisant venir en ton intellect les pensées d'anciens péchés si noirs qu'il ne peut y avoir d'espoir de pardon, retiens-toi de mettre tes propres mérites dans la balance pour conterbalancer le poids de tes péchés. Pense aux mérites de notre Seigneur Jésus-Christ: Ce sont les seuls mérites qui nous procurent le salut. Souviens-toi aussi que notre Mère l'Eglise prie aussi pour nous pécheurs à chaque eucharistie.

°Une fois de plus je dois me répéter: tu penses trop vite que la sensation de chaleur corporelle que tu ressens durant la prière sont des signes sûrs d'une grâce, c'est faux! Ce n'est rien de tel: c'est plutôt une tentation du Malin. Accepte ce qui advient dans l'abandon et restes-en là, sans tirer de conclusions hâtives.

°Quand tu verras X... transmets-lui mes plus chaleureuses salutations et mes meilleurs vœux de prompt rétablissement. Mais dis-lui aussi que même si sa foi et son espérance sont fortes, il ne doit pas mépriser l'aide d'un médecin. Dieu est le Créateur de tous les hommes et de toutes choses: non seulement du patient, mais aussi du médecin, de la science du médecin, des plantes médicinales et de leur pouvoir curatif.

°Et veille à ce que ta foi ne diminue pas d'intensité. Car même ces grands serviteurs de Dieu qu'étaient les prophètes ne pouvaient rien pour ceux qui manquaient de foi.

°"Il n'est nul endroit où l'on puisse se mettre à couvert des armées de tentations, si ce n'est dans les profondeurs de l'humilité."

° Tu as bien sûr tout à fait raison: il n'est aucune place pour le doute! Le Seigneur veut ardemment rassembler tous les hommes dans Ses bras. Tous, et plus particulièrement les pires pécheurs!

°Quand tu es assailli par les tentations, demande du courage dans ta prière et de la force pour rester ferme. Souviens-toi qu'il y a l'éternité!

in Russian Letters of Direction 
Macarius, Starets of Optino 
SVS Press 1975 
Traduction Claude Lopez-Ginisty

lundi 12 novembre 2007

Vie de notre père parmi les saints Iotam Zedgenidze ( 1465)



Saint Iotam Zedgenidze ( 1465) de Géorgie, 
fêté le 30 octobre/ 12 novembre

En 1466, Giorgi VIII fut couronné roi à la tête du royaume uni de Géorgie. Rempli de vertus sans nombre, le vaillant guerrier et Roi craignant Dieu dédia les vingt années de son règne à un combat incessant pour la réunification de son pays. Il repoussait sans cesse les envahisseurs étrangers, surmontait les luttes intérieures et faisait face aux trahisons de certains de ses sujets.

Parmi les séparatistes, il y avait le dirigeant de Samtskhe, l'atabeg Qvarqvare Jakeli II ( 1451-1498). En 1465, le roi Giorgi mena ses troupes vers la Géorgie du sud pour attaquer l'atabeg rebelle.

Près du lac Paravani les traîtres envoyèrent des assassins dans le camp du roi. Parmi ceux qui servaient le monarque à la cour royale, vivait un certain Iotam Zedgenidze, homme profondément dévoué à son roi. Il entendit parler de la terrible conspiration et prévint le roi, mais le noble et courageux Giorgi ne crut pas qu'une aussi méprisable trahison pouvait être possible.

Désespéré de ne pouvoir convaincre le roi du danger réel et imminent, le dévoué Iotam lui dit alors: " Permettez-moi de passer cette nuit à votre place dans votre lit pour vous prouver la véracité de mes paroles."

Certain que son bien aimé courtisan se trompait et que son amour et son dévouement incommensurables étaient causes de ses soupçons, le roi Giorgi lui permit de passer la nuit dans le lit royal et il alla dormir ailleurs.

Le matin suivant il entra dans sa tente et trouva le bien aimé Iotam gisant dans une mare de sang. Immédiatement il se mit à pleurer amèrement son erreur. Il arrêta et fit exécuter les conspirateurs et il ensevelit son fidèle serviteur avec les grands honneurs dûs à son sacrifice.

L'église géorgienne inscrivit Iotam Zedgenidze parmi ses saints, à cause de sa dévotion pour le roi oint de Dieu.

Saint martyr Iotam couronné par Dieu, prie Dieu pour nous!

in Archpriest Zakaria Machitadze, 
Lives of the Georgian Saints
St. Herman of Alaska Brotherhood, 2006
Version française Claude Lopez-Ginisty

dimanche 11 novembre 2007

ST. EPHREM LE SYRIEN: Discours sur la passion





DISCOURS SUR LA PASSION 
DE NOTRE PERE PARMI LES SAINTS 
EPHREM LE SYRIEN


Je crains de parler / Et de toucher de la langue/ Cette relation effroyable/ concernant le Sauveur / Car il est effrayant en vérité / De narrer tout cela./

Notre Seigneur / Fut livré en ce jour /Aux mains des pécheurs ! / Pour quelle raison alors / Celui Qui est Saint / Et sans péché fut-il livré ?/



Pour n’avoir point péché, / Il fut livré en ce jour./

Allons ! Examinons soigneusement / Pourquoi Christ notre Sauveur / Fut livré./



Pour nous impies, / Le Maître fut livré . / Qui ne s’émerveillerait pas ? / Qui ne glorifierait pas ce fait ? / Alors que les esclaves ont péché, / Le Maître fut livré./



Les fils de perdition / Et les enfants des ténèbres / Sortirent des ténèbres / Pour arrêter le Soleil /Qui avait le pouvoir /De les consumer en un instant./



Mais le Maître connaissant / Leur effronterie / Et la force de leur ire, / Avec douceur, / De Sa propre autorité, / Se livra Lui-même / Aux mains des impies.



Et les hommes sans Loi, / Ayant lié le Maître Très Pur, / Se moquèrent de Celui / Qui avait lié le puissant / De liens solides, / Et nous avait libérés / Des chaînes du péché.



Ils Lui tressèrent une couronne / De leurs propres épines, / Fruit de la vigne des Judéens.

/ Avec moquerie, Ils L’appelèrent Roi./ Ces êtres sans Loi / Crachèrent à la Face du Très Pur, / Dont le regard / Fait trembler de peur / Toutes les puissances des Cieux / Et les ordres angéliques.



Voyez à nouveau l’affliction et les pleurs, / S’emparent de mon cœur / Tandis que je contemple le Maître / Qui supporte les outrages et les insultes, / La flagellation, les crachats et les coups / Des esclaves. /



Venez, observez bien / L’abondance de compassion, / L’indulgence et la mercy / De notre doux Maître./



Il avait un esclave/ Dans le Paradis des délices / Et Quand celui-ci pécha, / Il fut livré aux bourreaux. / Mais quand le Très Bon / Vit sa faiblesse d’âme, / Il eut compassion et mercy

De cet esclave, / Et Il se présenta Lui-même, / Pour être flagellé par lui./



Je voulais rester silencieux / Car mon intellect / Était totalement frappé de stupeur / Mais là encore, je craignis / De rejeter par mon silence / La Grâce de mon Sauveur. / Et mes os tremblent

Lorsque j’y songe seulement./



Celui Qui fit toute chose, / Notre Seigneur Lui-même, / Fut en ce jour mis en accusation / Comme un condamné devant Caïphe ; / Et un des serviteurs de ce dernier, / Le frappa./



Mon cœur tremble / Alors que je songe à ces choses : / L’esclave est assis, / Le Maître se tient debout, / Et celui qui est plein d’iniquité / Porte sentence / Sur Celui Qui est sans péché./



Les cieux tremblèrent, / Les fondations de la terre furent ébranlées ; / Les Anges et Archanges

Tremblèrent tous de terreur. / Gabriel et Michel / Couvrirent leurs visages / De leurs ailes./



Les Chérubins du Trône / Se cachaient sous les rouages, / Les Séraphins à cet instant / Choquaient leurs ailes / L’une contre l’autre / Quand le serviteur / Donna un coup au Maître./



Comment les fondations de la terre / Supportèrent-elles le séisme / Et le tremblement / À ce moment même / Où le Maître fut outragé ?/



J’observe et je tremble, / Et de nouveau, je suis stupéfié, / Quand je vois la longanimité / Du Maître aimant./



Car voyez comme mes entrailles / Tremblent tandis que je parle, / Car le Créateur, / Qui par Grâce façonna / L’humanité dans la poussière, / Lui Qui façonna tout / Est frappé !/



Ne nous contentons pas d’écouter, / Mes frères, / Soyons dans la crainte révérencieuse / Le Sauveur endura / Toutes ces choses pour nous./



Misérable serviteur / Dis-nous pourquoi / Tu frappas le Maître ?/



Tous les serviteurs / Lorsqu’ils sont libérés / Reçoivent un coup,

Afin d’obtenir la liberté périssable ; / Mais toi, misérable, / Tu frappas injustement / Le Libérateur de tous./



Espérais-tu peut-être / Recevoir de Caïphe / Une récompense pour ce coup ?/



N’avais-tu pas entendu dire, / N’avais-tu pas appris / Que Jésus / Est le Maître des Cieux ?/



Tu donnas un coup / Au Maître de toute chose, / Mais tu devins esclave des esclaves. / D’âge en âge, / Et tu fus condamné à jamais, / Disgrâce et abomination, / Au feu qui ne s’éteint point./



C’est grande merveille, ô frères, / Que de voir la douceur / Du Christ Roi ! / Frappé par un esclave, / Il répondit avec patience, / / Avec douceur / Et grande révérence. / Un serviteur serait indigné, / Le Maître supporte.. / Un serviteur est enragé, / Le Maître est doux./



Au temps de la colère, / Qui supporterait / Rage et tumulte ? / Mais notre Seigneur / Se soumit à tout ceci / Dans Sa Bonté./



Qui peut exprimer / Ta longanimité / Ô Maître ?/



Vous que le Christ attend / Qui êtes aimés du Christ, / Approchez avec componction / Et désir ardent du Sauveur./ / Venez, / Apprenons ce qui advint en ce jour / À Sion, la Cité de David. / Les bien aimés élus / De la racine d’Abraham, / Qu’ont ils fait en ce jour ? / Ils ont livré à la mort / Le Très Pur Maître / Aujourd’hui./



Christ notre sauveur / Fut injustement pendu / Sur l’arbre de la Croix / Par des mains impies.

Venez, / Lavons tous nos corps / Avec des larmes et des gémissements, / Car notre Seigneur, / Le Roi de Gloire, / Fut livré à la mort, / Pour nous, gens impies./



Si quelqu’un entend dire soudain / Que l’être qu’il aimait en vérité, / Est mort, / Ou encore, s’il voit soudain, / L’être bien aimé lui-même / Gisant comme un cadavre / Devant ses yeux, / Sa contenance est altérée / Et sa vue s’enténèbre alors./



Ainsi dans les hauteurs des Cieux, / Quand on vit / L’outrage fait au Maître / Sur l’arbre de la Croix, / Le soleil étincelant fut changé ; / Il retira de ses rayons / Sa brillance accoutumée, / Et incapable de voir / L’outrage causé au Maître, / Se vêtit lui-même de douleur et de ténèbres./



Mêmement le Saint Esprit / Qui est dans le Père, / Quand Il vit / Le Fils Bien Aimé / Sur l’arbre de la Croix, / Déchirant le voile / Qui ornait le Temple, / Sortit soudain / Sous l’apparence d’une colombe./



Toute la création / Fut crainte et tremblement^/ Quand le Roi des Cieux, / Le Sauveur, souffrit / Tandis que nous, pécheurs, / Pour lesquels le Seul Immortel / Fut livré, / Nous Le traitons avec mépris./



Nous rions chaque jour / Quand nous entendons / Les souffrances et les outrages / Subis par le Seigneur. / Nous sommes contentés chaque jour, / Remplis de grand zèle / Pour nous revêtir de beaux atours./

Le soleil dans le ciel / À cause de l’outrage fait à Son Maître / Changea son rayonnement / En ténèbres, / Afin que nous, le voyant, / Nous suivions son exemple./



Le Maître sur la croix / Fut outragé par amour pour nous, / Tandis que toi, / Misérable, / Tu te revêts à jamais de splendides atours./



Ton cœur ne tremble-t-il pas ? / Ton intellect ne tressaille-t-il pas / Quand tu entends de telles choses ?/



Celui Qui seul est sans péché, / Fut livré pour toi / À la mort ignominieuse, / Aux outrages et aux insultes / Tandis que toi, / Tu écoutes tout ceci / Avec une hautaine indifférence./



Le troupeau des brebis logiques / Devrait considérer très attentivement / Son Berger / Et avoir à jamais / Désir ardent de Sa Présence / Et Le respecter / Car dans Son amour, / Il souffrit, / Lui Qui est toute pureté / Et absence de passion./



Il ne devrait pas se vêtir / D’habits corruptibles, / Ni s’adonner au vain plaisir / Et aux nourritures du monde / Mais plaire à son Maître / Par l’ascèse et la révérence vraie./



Ne devenons pas / Imitateurs des Judéens, / Peuple dur et rebelle, / Qui rejette à jamais les bénédictions / Et les bienfaits de Dieu./



Le Dieu Très Haut / Pour l’amour d’Abraham / Et de Son alliance, / Supporta dès le principe / L’obstination du peuple. / Du Ciel il donna / La manne en nourriture, / Mais eux, indignes, / Avaient faim d’ail / Et de mets aux fragrances malignes./



De même il leur donna de l’eau / Du rocher dans le désert, / Et en retour, / Ils l’abreuvèrent de vinaigre / Quand ils Le suspendirent à la Croix./



Frères, veillons / À ne pas être semblables aux Judéens / Qui crucifièrent le maître / Leur propre Créateur. / Soyons toujours / Dans la crainte révérencieuse, / Tenant à jamais devant nos yeux / Les souffrances du Sauveur./



Gardons toujours à l’esprit / Ses souffrances, / Car ce fut pour nous / Qu’Il souffrit. / Lui, le Maître impassible, / Lui le seul sans péché, / Il fut crucifié pour nous./



Que pouvons-nous donner en retour / Pour tout cela / Ô Frères ? / Approchez tous, / Fils de l’Eglise / Rachetés avec le Précieux Sang / Du Maître Très Pur./ Allons, méditons / Ses souffrances avec des pleurs, / Avec crainte ; / Méditons avec tremblement, / Nous disant à nous-mêmes / Christ notre Sauveur / Fut livré à la mort pour nous qui sommes impies./



Sache bien, ô frère,/ Ce que tu entends là : / Dieu Qui est sans péché, / Le Fils du Très Haut,

Fut livré pour toi.. / Ouvre ton cœur, / Apprends en détail / Ses souffrances, / Et dis-toi :

« Dieu Qui est sans péché

En ce jour fut livré,

En ce jour fut tourné en dérision,

En ce jour fut insulté,

En ce jour fut frappé,

En ce jour fut flagellé,

En ce jour porta

Une couronne d’épines,

En ce jour fut crucifié,

Lui l’Agneau Céleste."



Ton cœur tremblera,/ Ton âme tressaillira. / Verse des pleurs chaque jour, / En méditant / Les souffrances du Christ. / Les larmes deviennent douces, / L’âme est illuminée / Qui médite toujours / Les souffrances du Christ./



Médite à jamais ainsi, / Versant des larmes chaque jour, / Remerciant le Maître / Pour les souffrances / Qu’Il endura pour toi. / Au jour de Sa Parousie, / Tes larmes deviendront / Ta fierté et ton exaltation / Devant le Tribunal Céleste./



Demeure dans ce même état, / Tandis que tu médites / Sur les souffrances du Maître aimant. / Supporte les tentations, / Et remercie-Le en ton âme./



Bienheureux celui / Qui a devant ses yeux / Le Maître Céleste / Et Ses souffrances, / Et qui est crucifié Lui-même, / Se coupant de toutes ses passions / Et qui es devenu l’imitateur / De son propre Maître./



Là est l’entendement véritable, / Là, l’attitude de ceux qui aiment Dieu / Quand ils deviennent à jamais, / Par leurs bonnes œuvres, / Les imitateurs de leur Maître./



Homme impudent, / Vois-tu le Maître Très Pur / Suspendu à la Croix, / Tandis que tu dépenses / Le temps de ta vie sur terre / Dans le plaisir et les rires ?/



Ne sais-tu pas, misérable, / Que le Seigneur crucifié / Te demandera compte / De toutes tes actions méprisantes ? / Le sais-tu, / Toi, qui les entendant mentionner, / Ne montres nulle inquiétude / Et qui au sein de ton plaisir, / Ris / Et te contentes dans l’indifférence ?/



Le jour viendra, / Ce jour effroyable / Où tu pleureras sans discontinuer / Et tu hurleras de douleur dans la fournaise, / Et il n’y aura personne / Pour répondre / Et avoir mercy de ton âme./



Je T’adore ô Maître, / Je Te bénis, Toi Qui Es Bon, / Je Te supplie, ô Saint,/

Je me prosterne devant Toi, Qui aimes les hommes, / Et je Te glorifie, ô Christ, / Car Toi, Fils Unique, / Maître de Tout, Seul sans péché, / Tu fus livré à la mort, / À la mort sur une Croix / Afin de délivrer / L'âme des pécheurs / Des liens des péchés./



Et que Te donnerais-je / En retour pour tout, / Ô Maître ?/



"Gloire à Toi, Ami des hommes,

Gloire à Toi, Ô Miséricordieux,

Gloire à Toi, ô Longanime,

Gloire à Toi, Qui pardonnes toute faute,

Gloire à Toi, Qui descendis pour sauver nos âmes,

Gloire à Toi, Incarné dans le sein de la Vierge,

Gloire à Toi, Qui fus lié,

Gloire à Toi, Qui fus flagellé,

Gloire à Toi, Qui fus crucifié,

Gloire à Toi, Qui fus enseveli,

Gloire à Toi, Qui ressuscitas,

Gloire à Toi, Qui fus proclamé,

Gloire à Toi, Qui fus cru,

Gloire à Toi, Qui fus élevé aux Cieux,

Gloire à Toi, Qui siégeas avec grande gloire,

À la droite du Père,

Et reviendras

Avec la gloire du Père et des saints Anges

Pour juger toute âme

Qui a méprisé

Tes saintes souffrances.

En cette heure redoutable et terrible,

Quand les puissances des Cieux

Seront ébranlées,

Quand les Anges, les Archanges,

Les Chérubins et les Séraphins

Viendront tous ensemble,

Avec crainte et tremblement,

Devant Ta Gloire ;

Quand tous les fondements de la terre

Trembleront,

Et que tout ce qui respire

Tressaillira devant Ta Gloire

Immense et sans fin,

En cette heure

Ta main me protègera,

Et mon âme sera délivrée

Du feu terrible,

Des grincements de dents

Des ténèbres extérieures

Et des pleurs éternels."



Et Te bénissant, / Puissè-je dire : / « Gloire à Celui Qui / Par Ses nombreux actes / De pitié et de compassion /Voulut sauver le pécheur. »/


Version française de Claude LOPEZ-GINISTY
d'après
https://www.trueorthodoxy.info/pat_stephrem_passion_savior.shtml


Fin & Gloire à Notre Dieu !

Saint Serapion de Zarzma



Commémoré le 29 octobre/ 11 novembre


Saint Sérapion de Zarzma était fils d’un aristocrate de Klarjeti célèbre pour sa richesse et ses bonnes actions. Sérapion avait deux frères. Tous trois étaient encore jeunes quand leur mère mourut. Leur père mourut peu après.
Depuis son enfance saint Sérapion désirait mener la vie d’ermite. Avec son plus jeune frère Jean partit pour le monastère de Parekhi où il demanda à être guidé spirituellement par le grand thaumaturge Michel de Parekhi, « père spirituel et maître des orphelins ».
Son frère aîné demeura à la maison, poursuivant la tradition familiale en étant bon avec les vagabonds et les pauvres.
St Michel perçut chez le jeune Sérapion un véritable zèle pour le ministère divin et il le bénit pour qu’il accède à la prêtrise.
Un jour, tandis qu’il priait, saint Michel eut la révélation dans une vision qui lui fit comprendre qu’il devait envoyer ses disciples Sérapion et Jean à Samtskhe pour y fonder un monastère.
Sérapion eut peur à la pensée de la grande responsabilité que cela représentait, mais il se soumit à la volonté de son père spirituel et il partit pour Samstkhe avec plusieurs compagnons. Il emporta avec lui l’icône miraculeuse de la Transfiguration de Notre Seigneur.
Les moines allèrent jusqu’au sommet d’une très haute montagne et ayant jeté un regard aux alentours, décidèrent de s’installer là et de commencer la construction d’un monastère. Mais bientôt les villageois chassèrent les moines et grâce à cela, les moines découvrirent l’endroit exact que saint Michel, leur bon berger, avait vu dans sa vision. En ces temps-là, un noble fidèle du nom de Georges Tchortchaneli gouvernait cette région montagneuse. Un jour tandis qu’il chassait, Georges vit de la fumée qui s’élevait de cette forêt dense et envoya un serviteur voir d’où elle venait. Il fut bientôt informé que deux moines remarquables s’étaient installés là. Il s’y rendit immédiatement, salua humblement les deux moines, vénéra l’icône miraculeuse et demanda la bénédiction des pères.
Empli de joie et inspiré par les paroles de Sérapion, le prince tomba à genoux devant lui et promis de l’aider à établir le nouveau monastère. Ayant donné cette terre et celle qui entourait le futur monastère, il fit présent aux moines d’un document qui attestait leur propriété de tout le territoire que les moines pourrait parcourir à pied en une journée. Il leur donna son serviteur pour les accompagner.
Les frères cheminèrent à pied à travers de denses forêts et des sentiers de roc. Deux habitants du lieu Ia le pieux et Garbaneli les accompagnaient. Mais tous les habitants du lieu ne reçurent pas les moines aussi : les habitants de Tsiskvili montrèrent leur hostilité et tentèrent de les arrêter.
Cette même nuit, un miracle survint. Un tremblement de terre fendit les rochers qui retenaient le lac Satakhve et celui-ci fut entièrement englouti. Il n’y eut que deux frères du village qui survécurent. Jusqu’à ce jour ce lieu est appelé « Zarzma » ( le mot « Zari » est souvent employé pour décrire un événement tragique.)
Les moines cherchèrent un lieu convenable pour construire leur église. Saint Sérapion voulait la construire sur une haute colline, mais jean et les autres frères y étaient opposés. « Il n’est pas nécessaire, saint père, de construire en cet endroit » dirent-ils, « ce endroit est trop haut et trop froid et les frères ne sont vêtus que de haillons. »
Pour résoudre cette question, les saints pères remplirent deux lamapades d’icônes avec une quantité égale d’huile. Sérapion plaça l’une d’elle au sommet de la colline, l’autre près d’un torrent sur le flanc sud de la colline et ils commencèrent à prier. Au lever du jour, la lampe de Sérapion était éteinte tandis que celle de Jean continua à brûler jusqu’à midi. Ils commencèrent donc à construire l’église à l’endroit choisi par Jean.
Les moines durent faire face à de nombreux obstacles dans la construction de leur église. L’endroit était couvert d’une forêt dense et les pierres nécessaires à la construction ne pouvaient être trouvées que dans la rivière. Suivbant le conseil de Georges, ils récupérèrent les pierres d’une église qui avait été détruite par le tremblement de terre.
Après trois ans de construction, le monastère fut bâti et l’icône miraculeuse de la Transfiguration fut mise dans le sanctuaire de l’église. Les moines construisirent des cellules et saint Sérapion établit la règle du monastère.
Quand il fut près de la mort, Michel de Parekhi envoya deux de ses disciples vers Sérapion et Jean. Quand il sut que la construction du monastère était achevée, il se réjouit grandement et bénit son bienfaiteur Georges Tchortchaneli. Puis il prit une branche sèche de buis et la lui donna disant : « Mon fils, plante ceci près de l’église et s’il fleurit à nouveau, sache que c’est la volonté de Dieu que tu continues avec zèle l’œuvre commencée en Son Nom. » Peu après la branche fleurit et ce miracle devint connu d’une multitude. Et Georges devint moine.
Quand le bienheureux higoumène Sérapion sentit venir sa mort, il convoqua ses frères, leur fit ses adieux et nomma son successeur en la personne du hiéromoine Georges. Il fut enseveli avec grands honneurs sur le côté est de l’autel de l’église du monastère.

in Archpriest Zakaria Machitadze,
Lives of the Georgien Saints
St. Herman of Alaska Brotherhood, 2006
Version française Claude Lopez-Ginisty