mercredi 8 janvier 2025

Sur Orthodoxie.com_ « Pour devenir maître de ses pensées », une interview de Jean-Claude Larchet

Jean-Claude LARCHET

Version originale française de l’interview de Jean-Claude Larchet parue en roumain dans la revue du monastère de Putna Cuvinte către tineri [Paroles adressées aux jeunes], n°17, 2024, pp. 62-67

1. Comment garder notre esprit intact afin que nous puissions prier tout en étant exposés à un afflux d’informations sans précédent ?

Nous ne sommes pas exposés à un afflux d’informations dans précédent : c’est nous-mêmes qui nous y exposons ; c’est notre volonté et notre responsabilité qui sont en jeu. Personne n’est obligé d’être sur les réseaux sociaux. Personnellement, je ne suis inscrit sur aucun. Des personnes qui aiment mes livres avaient créé une page Facebook à mon nom. Je leur ai demandé de l’enlever. On n’est pas non plus obligé de recevoir des messages et d’en envoyer sur son smartphone. Personnellement j’ai un smartphone qui est réglé pour ne recevoir que les appels d’un très petit nombre de personnes – la majorité étant des membres de ma famille – qui peuvent me contacter ou que je peux contacter en cas de nécessité ; les appels d’autres personnes sont bloqués et mon téléphone ne sonne pas ; quand je sors, je l’oublie d’ailleurs très souvent à la maison. En ce qui concerne les emails, on peut aussi faire une sélection, d’abord en ne donnant pas son adresse à tout le monde, ensuite en ne répondant pas à tous les emails. L’Internet est bien utile pour faire des recherches, mais il faut en limiter l’usage, en ne se laissant pas, par exemple, entraîner à suivre les liens proposés. On n’est pas non plus obligé de regarder la télévision, et si on la regarde, on doit veiller à en limiter l’usage aux émissions informatives et formatrices, que l’on trouve notamment sur les chaînes culturelles. Par rapport à toutes les sollicitations extérieures, venant en particulier des médias numériques, il faut faire une sélection a priori ; cela s’apprend ; et il faut que les enfants, dès l’école primaire, fassent cet apprentissage sous la conduite d’enseignants qui sont eux-mêmes capables de maîtriser les médias. Il faut évidemment que les parents eux aussi montrent l’exemple, car comment des parents qui sont constamment sur leur smartphone pourraient exiger de leurs enfants qu’ils ne fassent pas la même chose ?

Je dois ajouter que le flux de pensées que l’homme doit gérer est d’abord un flux interne. Nous ne cessons de penser, de nous souvenir, d’imaginer ; il est même impossible de ne pas penser (saint Grégoire de Nysse l’avait déjà fait remarquer). La Philocalie est un recueil de textes des Saints Pères, dont l’un des principaux buts est d’apprendre à gérer ce flux interne au moyen d’une attitude fondamentale pour la vie spirituelle – plus précisément d’abord pour éviter les mauvaises pensées, ensuite pour faire place à la prière – qui est ce que les Pères grecs appellent la nepsis, qui signifie à la fois vigilance et sobriété, et que l’on traduit souvent en français, pour intégrer ces deux aspects, par « vigilance sobre » ou par « sobriété vigilante ». Cette attitude est si importante que le titre complet de la Philocalie est Philocalie des Pères neptiques, c’est-à-dire Philocalie des Pères vigilants. Cette attitude s’acquiert progressivement par des exercices continuels, par un travail intérieur qui permet, au bout d’un certain temps, de ne plus être soumis au flux intérieur de ses pensées (de ne plus en être l’esclave), mais de devenir maître de ses pensées, c’est-à-dire d’abord de les voir arriver, puis de discerner celles qui sont bonnes et celles qui ne le sont pas, puis de rejeter les pensées mauvaises (ou, quand on prie, toutes les pensées qui ne sont pas celles de la prière). Il se réalise ainsi une purification intérieure, mais aussi une amélioration de nos dispositions intérieures et de notre comportement extérieur, car nos dispositions, notre comportement et nos actes dépendent de nos pensées.

2. Quelles sont vos attentes, en tant que fidèle laïc, à l’égard des membres des communautés monastiques d’aujourd’hui ?

On devient moine pour faire son salut, le monastère constituant un endroit à l’écart du monde, qui en évite l’agitation et les soucis, et permet de se consacrer pleinement à l’ascèse et à la prière.

Il y a pour les moines – et d’abord pour l’higoumène qui dirige la communauté – un danger de faire entrer dans le monastère le monde que l’on a quitté – par exemple sous forme d’organisation de cessions ou de camps de jeunes –, ou de quitter régulièrement le monastère sous prétexte de mission (confessions, prédications, conférences, etc.).

Cela dit, les monastères ont toujours joué un rôle important dans la vie des fidèles qui souhaitent mener une vise spirituelle sérieuse et approfondie. Il y trouvent ce qu’ils ne trouvent pas dans la plupart des paroisses, en particulier l’exemple d’un mode de vie totalement consacré à Dieu, dans une vie communautaire fondée sur l’amour mutuel des frères ou des sœurs, et des conseils sur la vie ascétique (le combat contre les passions, l’acquisition des vertus, la pratique de la Prière de Jésus) que, généralement, ils ne reçoivent pas dans leur paroisse. Ils peuvent aussi se confesser auprès de pères spirituels expérimentés (dans les meilleurs des cas doués de charismes) et recevoir d’eux des conseils avisés, capables de les faire progresser, voire de changer leur vie.

Mais les fidèles qui viennent dans les monastères (et peuvent y séjourner quelques jours) doivent y venir en tant que pèlerins, dans le cadre d’une démarche personnelle, où ils se fondent discrètement dans le rythme des services liturgiques, et non dans le cadre de démarches collectives. De même, la sortie de moines (et notamment de l’higoumène) pour aller dans le monde doit être limitée au strict nécessaire et ne pas devenir une pratique habituelle, voire un système, comme on le voit dans certains monastères, qui finissent par perdre de vue la finalité de la vie monastique et même l’identité de celle-ci. C’est d’ailleurs en préservant strictement leur mode de vie retiré de monde que les monastères peuvent avoir le plus d’impact positif sur les fidèles, qui viennent justement dans les monastères pour y rencontrer un mode de vie différent de celui du monde et en rupture par rapport à celui-ci.

3. Le multiculturalisme et la mondialisation sont-ils des problèmes ou plutôt des défis fructueux ? Quelle est, selon vous, la pensée de Dieu pour les fidèles chrétiens orthodoxes dans le contexte social actuel ? 

Le multiculturalisme et la mondialisation sont deux processus différents mais qui ont le même effet négatif : une perte progressive d’identité des sociétés traditionnellement chrétiennes, le premier par une relativisation ou un mélange des cultures, le second par la suppression des frontières dans tous les domaines, notamment dans le domaine éthique, avec l’imposition, par les institutions mondiales (comme l’OMS) ou européennes, de lois légitimant et banalisant des comportements et des pratiques qui ne sont pas conformes à l’éthique chrétienne (avortement pour convenance personnelle, euthanasie, déviations sexuelles, changement de sexe, mariages homosexuels, procréation médicalement assistée pour les couples homosexuels ou les femmes seules, recours à des mères de substitution, etc.). Le processus de « contamination » est souvent rapide : en Grèce, pays traditionnellement orthodoxe, on a pu observer, à partir de l’intégration du pays à la Communauté européenne, une détérioration rapide des structures familiales traditionnelles et que l’on croyait solides, et le phénomène de sécularisation qui affectait depuis longtemps les autres pays d’Europe occidentale.

En tant que chrétiens nous ne pouvons pas nous opposer aux lois de nos pays respectifs (car dans la plupart de ces pays nous sommes devenus minoritaires, sans pouvoir et sans influence), mais il est vital de préserver notre identité, c’est-à-dire nos valeurs spécifiques et notre mode de vie particulier. Il est important que, à l’occasion des différentes réformes sociétales, ces valeurs soient rappelées (par le clergé, mais aussi par les théologiens qui réfléchissent sur les questions éthiques) et que la vie communautaire se resserre pour renforcer le sentiment d’appartenance à l’Église. Celle-ci, il ne faut pas l’oublier, est la vraie société des chrétiens, qui sont eux-mêmes, selon l’expression de saint Paul, des « hommes nouveaux » dont les modèles sont le Christ et les saints qui ont acquis la ressemblance à Lui.

4. Quelle est l’importance de la relation avec une personne dans la guérison d’une dépendance ? Y a-t-il des exemples et des conseils à ce sujet dans les écrits des Saints Pères ?

Face à la dépendance d’une personne, ses parents, proches et amis sont malheureusement presque toujours impuissants. Ils peuvent cependant aider d’une manière indirecte, car la dépendance est toujours un moyen de fuir une réalité difficilement supportable, ou un moyen de trouver une satisfaction plus grande que celle qu’offre la réalité. L’attention et l’amour que l’on porte à une personne dépendante peuvent l’aider à trouver plus de satisfaction dans le monde réel qui l’entoure. Les vrais amis (ceux de la vie réelle) peuvent faire expérimenter aux amateurs des faux amis et des « like » superficiels de Facebook la richesse et la joie d’une amitié véritable.

Mais pour être libéré d’une dépendance, la personne qui peut le plus aider est le père spirituel. Je ne parle pas du prêtre de paroisse à qui l’on se confesse de temps en temps, rapidement, et sans avoir avec lui une relation approfondie, mais d’un père spirituel compatissant, aimant et priant, sur lequel on peut compter à tous les instants, et qui suit de manière permanente l’état de son enfant spirituel, en lui donnant continuellement les conseils adéquats pour se libérer de sa dépendance. Cela ne peut être le fait du seul père spirituel (bien qu’il y ait parfois des miracles de la part de pères spirituels charismatiques) mais cela suppose aussi un travail, une volonté et  effort de la part de celui qui est dépendant, autrement dit cela doit s’accomplir dans le cadre d’une collaboration étroite, avec, je le rappelle, un vrai suivi de part et d’autre.

Le père spirituel, surtout s’il est un moine engagé dans la vie ascétique traditionnelle, est un expert dans la libération par rapport à une dépendance, et même par rapport à une multitude de dépendances. Car nous sommes tous, en tant que membres d’une humanité déchue, dépendants d’une multitude de passions, qui sont fortement implantées en nous-mêmes et qu’il est difficile d’éliminer. La vie ascétique n’est rien d’autre qu’un effort permanent et méthodique de libération par rapport à ces passions. Et d’ailleurs il est fréquent que le mot « liberté » soit utilisé comme un équivalent du mot « apatheia » (impassibilité) que l’on trouve dans les textes patristiques pour désigner un état atteint par celui qui a en lui maîtrisé les passions.

Cela répond à la seconde partie de votre question : les écrits ascétiques des Saints Pères fournissent la méthode à suivre pour se libérer de cette forme fondamentale de dépendance que constituent les passions, et cette méthode est en fait utilisable pour toutes les autres formes de dépendance, y compris celles qui n’existaient pas à l’époque où les Pères ont composé leurs traités, car elle est fondée, comme je l’ai expliqué dans une réponse précédente, sur une maîtrise des pensées qui sont à la source de tous les comportements.

5. Quelle est la maladie de l’âme dont l’homme contemporain est le moins conscient, qui l’éloigne de Dieu sans même s’en rendre compte ?

Pour donner une réponse classique, qui est aussi valable pour toutes les époques, on peut dire que c’est l’orgueil, qui nous donne une impression d’autonomie et d’autosuffisance, et donc nous rend oublieux de notre dépendance à Dieu et de la relation que nous avons avec Lui par nature objectivement (en tant qu’êtres créés à Son image) et que nous devons avoir aussi subjectivement, en tant que personnes, par notre foi et toute notre vie spirituelle.

On peut dire aussi que c’est la philautia, l’amour égoïste de soi, que les Saints Pères considèrent comme la mère de toutes les passions, qui est un état fondamental de l’homme déchu, et qui est un obstacle spontané à l’amour de Dieu et à l’amour du prochain.

Mais on peut dire plus largement que l’homme déchu est a priori inconscient de toutes ses passions, qu’il considère comme des tendances naturelles, définissant, selon leur proportion et leur mélange, le caractère de chacun.

Tout cela constitue ce que j’’ai appelé, dans mon livre L’inconscient spirituel, un « inconscient déifuge », c’est-à-dire qui tend à nous éloigner de Dieu.

Mais heureusement il y a aussi en nous un inconscient que j’ai appelé « théophile » qui nous rattache à Dieu, et qui explique que tous les hommes ont en eux un besoin de transcendance, et par là un besoin de religion ou du moins de spiritualité. Malheureusement, ce besoin se satisfait souvent par de pseudo-religions et de pseudo-spiritualités. C’est pourquoi l’Église demande dans sa prière en s’unissant à celle du Christ : « … qu’ils Te connaissent Toi le seul vrai Dieu » (Jn 17, 3).

La tâche missionnaire de l’Église est de faire connaître le vrai Dieu et la vraie façon de lui rendre grâce (c’est le sens étymologique du mot ortho-doxie – croyance et célébration justes et droites). L’Église doit s’appuyer sur cette tendance vers la transcendance qui se trouve au fond de tout homme, en révélant son but véritable ; c’est ce qu’a fait saint Paul quand il s’est adressé aux Athéniens : « Hommes Athéniens, je vous trouve à tous égards extrêmement religieux. Car, en parcourant votre ville et en considérant les objets de votre dévotion, j’ai même découvert un autel avec cette inscription: “À un dieu inconnu !” Ce que vous révérez sans le connaître, c’est ce que je vous annonce » (Actes 17, 22-23).

En ce qui concerne chacun de nous, la tâche est de travailler, par la vie ascétique, à réduire en nous la part de l’inconscient spirituel en prenant conscience des passions sous-jacentes à nos états, à nos dispositions, à nos pensées, et à nos actes, ce qui se fait par la pénitence intérieure et par la manifestation des pensées et la confession, et en acquérant la conscience que ce qui nous relie à Dieu (Son image qui est en nous) – c’est ce que les Pères appellent la connaissance de soi dans sa forme la plus fondamentale – et en concrétisant cette conscience par l’acquisition des vertus (par lesquelles se forme en nous la ressemblance à Dieu). C’est le rôle de la vie spirituelle en Christ, nourrie par les saints mystères de l’Église, de réaliser cela.

6. Quelle est la disposition de l’âme qui rapproche le plus facilement l’homme de Dieu ?

D’abord la pénitence, par laquelle, premièrement, nous prenons conscience de nos péchés qui nous ont séparés de Dieu, et de nos passions qui nous maintiennent éloignés de Lui, et par laquelle, deuxièmement, nous nous désolidarisons de ces péchés et de ces passions.

Ensuite la prière, qui est le mode fondamental de notre relation à Dieu. En priant constamment, nous sommes constamment proches de Dieu, et même unis intimement à Lui si notre prière est pure et s’accomplit avec une âme et un cœur purifiés.

7. Comment rechristianiser la culture d’aujourd’hui ?

Les pays occidentaux dont la culture a été pendant un, voire presque deux millénaires, fondée sur les valeurs chrétiennes, se sont déchristianisés à une vitesse vertigineuse. Selon des statistiques récentes, il y a aujourd’hui en France plus de 50% de jeunes qui ne croient pas en Dieu. En Europe occidentale, le catholicisme a connu une décroissance rapide depuis les années 60 du siècle dernier, et les communautés protestantes – luthérienne et réformée – se portent encore plus mal, étant soumises à un processus de sécularisation massive. Les réformes sociétales progressivement appliquées par tous les pays occidentaux, dont j’ai parlé précédemment, sont le signe d’une perte des repères fondamentaux de la morale d’inspiration chrétienne. La violence et les comportements sauvages se multiplient dans nos sociétés. La notion du bien et du mal se perd, y compris chez ceux qui devraient être les premiers à l’avoir et à l’exposer (en France, le Président du Comité National d’Éthique n’a pas hésité à dire : « Je ne sais pas ce que sont le bien et le mal, et vous avez de la chance si vous le savez vous-même ! »). La religion étant abandonnée, la morale n’est plus enseignée nulle part, et ne peut d’ailleurs plus avoir de fondement solide, car seul Dieu, qui est absolu, peut donner à la morale un fondement absolu. Comme le disait Dostoïevski, « si Dieu n’existe pas, tout est permis ».

Beaucoup d’adultes et la plupart des jeunes sont déboussolés dans ce monde qui a relativisé toutes les valeurs. Mais là est peut être le salut : beaucoup souffrent de cette situation qui apparaît finalement invivable. Beaucoup se réfugient dans les drogues numériques pour y échapper, mais cela ne résout rien, et au contraire, cela aggrave le problème, car les réseaux sociaux contribuent largement à la décomposition du monde.

On constate depuis quelques années, d’abord aux États-Unis puis en Europe occidentale, que de nombreuses personnes – en majorité de jeunes adultes – se tournent vers l’Église orthodoxe et s’y convertissent, parce qu’ils perçoivent que c’est elle qui  a le plus et le mieux conservé le christianisme authentique et ses valeurs, grâce à son respect de la Tradition qui la rattache de manière vivante à foi des origines – celle léguée par le Christ et par les Apôtres, celle entretenue par les Saints Pères, celle incarnée par les grands spirituels de notre époque, celle que vivent les chrétiens orthodoxes les plus engagés, laïcs et moines. C’est par l’exemple que ceux-ci donnent au monde d’une vie éclairée, droite et épanouissante, que le christianisme peut redevenir contagieux et se répandre à nouveau.

Interview réalisée par l’Archimandrite Dosoftei Dijmărescu

mardi 7 janvier 2025

Belle et Sainte fête de la Nativité du Seigneur



TROPAIRE ton 4

Ta nativité , ô Christ notre Dieu / a fait resplendir dans le monde la lumière de la connaissance / en elle les serviteurs des astres / enseignés par l’étoile/ apprennent à t’adorer Toi soleil de justice / et à Te connaître orient ,venu d’en haut// Seigneur ,gloire à Toi ! 

KONDAKION de Romain le Mélode ton 3

La Vierge aujourd’hui met au monde l’Eternel/et la terre offre une grotte àl’inaccessible/ les anges et les pasteurs le louent./ et lesmages avec l’etile s’avancent/ car Tu es népour nous //petit enfant , Dieu éternel.


 

St. Ephrem le Syrien: La nuit de la Nativité

 




Pure est la nuit présente, dans laquelle le Pur est apparu, Qui est venu nous purifier ! Que notre ouïe soit pure, et que la vue de nos yeux soit chaste, et que le sentiment du cœur soit saint, et que le discours de la bouche soit sincère !
La nuit présente est la nuit de réconciliation ; que personne ne soit furieux contre son frère et ne l'offusque !
Cette nuit a donné la paix au monde entier, et donc, que personne ne menace. C'est la nuit du Très Doux ; que personne ne soit cruel !
C'est la nuit de l'Humble ; que personne ne soit orgueilleux !
C'est maintenant le jour de la joie ; ne nous vengeons pas des offenses ! C'est maintenant le jour de la bonne volonté ; ne soyons pas durs. En ce jour de sérénité, ne nous agitons pas par la colère !
Aujourd'hui, Dieu est venu vers les pécheurs ; que le juste ne s'exalte pas au-dessus des pécheurs !
Aujourd'hui, le Tres Riche est devenu pauvre pour notre bien ; que l'homme riche invite les pauvres à sa table !
Aujourd'hui, nous avons reçu un cadeau que nous n'avons pas demandé ; faisons l'aumune à ceux qui crient vers nous et nous supplient !
Le jour présent a ouvert la porte du Ciel à nos prières ; ouvrons aussi notre porte à ceux qui nous demandent pardon !
Aujourd'hui, la divinité a posé sur elle-même le sceau de l'humanité, et l'humanité a été ornée du sceau de la divinité !


Version française Claude Lopez-Ginisty

câpres

ORTHODOX WAY OF LIFE 

lundi 6 janvier 2025

St. Nicodème l'Hagiorite: Ces chrétiens ("orthodoxes") qui se considèrent comme croyants…

 



Nous le voyons chez ces chrétiens (orthodoxes) qui se considèrent comme croyants, non pas parce qu’ils vivent selon les enseignements du Christ, mais seulement parce qu’ils sont nés de parents chrétiens et ont été baptisés. 

En réalité, ils ressentent très peu la grandeur des Mystères et connaissent encore moins l’essence de notre foi et la manière dont elle diffère des autres religions. 

Dans cet état, ils diffèrent très peu des incroyants. Je demande maintenant à chaque chrétien : qui es-tu, pour te tenir ici dans l’Église ? 

Ce n'est que par votre nom que je peux dire que vous êtes chrétien, cela n'étant indiqué par rien d'autre. Si quelqu’un vous demande qui était le Christ, en qui vous croyez, il apparaîtra que vous ne pouvez rien dire d’intelligible. 

Ainsi, il est exact de dire que de nos jours la foi des chrétiens a diminué, comme le prophète David l'a également dit : Les vérités ont diminué chez les fils des hommes (Ps. 11 : 1) ; car même s'ils croient aux Mystères de l'Église, leur foi est si confuse, si froide et si faible, qu'on peut dire avec assurance qu'ils les connaissent comme l'aveugle qui voyait les hommes comme des arbres : Je vois les hommes comme des arbres, marchant ( Marc 8 :24).


dimanche 5 janvier 2025

28e DIMANCHE APRÈS LA PENTECOTE/ Dimanche des saints Ancêtres

Icône des Saints Ancêtres


Les Saints Ancêtres sont les prophètes et les justes serviteurs de Dieu dans l'Ancien Testament dont le message était d'attendre et de préparer la venue du Messie. Malheureusement, leur prédication est tombée dans l'oreille d'un sourd. Trop souvent, ils ont été ignorés, et parfois persécutés, maltraités et même tués. Le résultat est que, lorsque le Messie est venu, les dirigeants et le peuple étaient mal préparés, et l'ont donc rejeté

Icône des Saints Innocents


Un exemple flagrant est celui du roi Hérode, qui ordonna le massacre des bébés innocents dans le but de tuer le Christ. En ce moment, nous nous préparons à Noël, mais il y a tant de facteurs envahissants et d'erreurs qui peuvent causer de la confusion. Nous avons la chance de disposer d'une iconographie qui nous aide à comprendre. 

L'hymnographie et l'art pictural de l'Ouest répètent des erreurs. Prenons par exemple les premières paroles du chant populaire : « Jadis, dans la cité royale de David, se dressait une humble étable, où une mère déposa son enfant ». Il est évident que cette image s'inspire des peintures de la Renaissance représentant une crèche dans une étable ou une dépendance quelconque. Ces détails sont répétés à l'infini dans les œuvres d'art liées à Noël. Ensuite, regardez une icône de la Nativité, en vous rappelant que, dans l'iconographie, il y a une convention qui veut qu'un intérieur ne soit jamais montré. 

Ainsi, la scène est représentée à l'entrée de la grotte, mais il s'agit toujours d'une grotte, jamais d'une étable ou d'un bâtiment quelconque. La raison en est simple. Si vous vous rendez en pèlerinage à Bethléem, vous pouvez visiter la grotte, où vous verrez une étoile d'argent sur le sol, marquant le lieu même de l'Incarnation, avec une ouverture au centre pour permettre aux fidèles de pénétrer dans la terre sacrée. 



Iconographie traditionnelle et peinture occidentale
de la Nativité


L'église de la Nativité fut construite au-dessus de la grotte et il y a donc des marches qui descendent dans ce lieu très saint. Puisque nous abordons le sujet de l'iconographie, regardez les icônes de la Génitrice de Dieu [Théotokos] et comparez-les avec les images occidentales, qui montrent une jeune femme tenant un bébé joufflu. Il peut s'agir de n'importe quelle jeune mère. La différence est immédiatement frappante, car dans une icône, l'Enfant Jésus n'est pas un bébé. La petite taille indique le jeune âge du Seigneur mais les proportions sont celles d'un adulte. La raison en est simple. Le Christ n'est pas un enfant mâle quelconque, ni un être créé ; Il est Dieu incarné. Il n'y a pas eu un seul moment où cela n'a pas été le cas, c'est pourquoi Il est représenté comme un adulte, bien que d'une taille plus petite. On peut donc dire que la Vierge Marie a tenu dans ses bras son propre Créateur. Elle est donc véritablement la Théotokos (Mère de Dieu). Les traditions de l'iconographie démontrent cette vérité éternelle avec la plus grande clarté.

La lecture de l'Évangile du dimanche est Luc 14, 16-24 et raconte la parabole de l'homme qui fit un grand souper. À première vue, nous pourrions nous interroger sur la pertinence de ce passage, mais il devient clair à mesure que nous y réfléchissons. Le Tout-Puissant souhaite le salut de toute l'humanité. La route est jalonnée de panneaux indicateurs : les prophéties, puis l'Incarnation. Ce sont les « invitations au repas ». 

Les prophéties ont été ignorées et, dans la parabole, l'invitation a été rejetée. Aujourd'hui, il suffit de regarder l'état spirituel de notre pays, autrefois chrétien, pour voir comment l'histoire se répète de génération en génération. La lecture des quatre versets précédents nous aide à comprendre cette parabole, car elle nous donne le contexte. Le Seigneur répondait à l'homme qui était à table avec lui et qui avait dit : « Heureux celui qui mangera du pain dans le royaume de Dieu ». Lorsque le Christ parle d'un certain homme, il fait clairement référence à Dieu le Père. L'utilisation du mot « souper », qui se mange tard dans la journée, est un autre symbole.

Matthieu 22:1-14

 En termes d'éternité, le Seigneur est venu dans les derniers jours de cet âge (ce symbolisme est perdu dans certaines traductions - la RSV utilise le mot banquet au lieu de souper). L'homme a envoyé son serviteur, qui représente le Christ, lequel, en devenant homme, a pris la forme d'un serviteur. C'est pourquoi il n'est pas dit « serviteur », c'est-à-dire n'importe quel serviteur, car il s'agit d'une référence spécifique. 

Le Christ est le seul et unique serviteur qui, dans Sa nature humaine, a été parfaitement obéissant et agréable à Dieu. Plus loin, nous lisons qu'il s'agit de ceux qui ont été appelés, ce qui signifie très probablement les enfants d'Israël qui ont été appelés par la loi et les prophètes. Le Seigneur a certainement été envoyé pour appeler tous ceux qui appartenaient à la maison d'Israël. Leur réponse pourrait facilement être résumée par les mots utilisés dans la parabole : ils se mirent tous d'un commun accord à s'excuser. La parabole nous donne les détails des excuses. Le morceau de terre représente la terre et les cinq jougs de bœufs sont les richesses de la terre. Cela implique non seulement l'amour des avantages matériels de cette vie, mais aussi l'incapacité de voir au-delà des choses du monde physique. L'homme qui a épousé une femme n'est pas critiqué à cause de son mariage mais à cause de son attitude. C'est-à-dire qu'il a laissé le plaisir dominer sa vie et n'a pas été capable de voir plus loin. 

L'avertissement est que nous devrions nous méfier de l'attachement à quelque chose qui consume toute notre vie et nous éloigne de Dieu. Pour prendre un moment de réflexion ici, il peut être légitime de se demander si les personnes qui donnent de telles réponses pensent qu'elles font délibérément quelque chose de mal. Peut-être pas, et il y a des exemples contemporains. 

Aujourd'hui, on parle beaucoup de sauver la planète, mais le salut des âmes ne semble pas susciter le même intérêt. Il y a aussi la fameuse phrase de la Déclaration d'indépendance américaine sur la recherche du bonheur. Présentée sous un jour positif, elle pourrait être une manifestation d'égoïsme. 

Il s'agit de regarder au-delà de ce qui est immédiat et matériel, afin de commencer à comprendre ce qui plaît à Dieu. Le maître de maison est informé de la réponse de ses invités. Cela symbolise le fait que les chefs des Juifs ont refusé l'invitation de Dieu. Eux aussi avaient une vision limitée. Ils étudiaient les paroles de la loi et des prophètes, mais avec des yeux juridiques plutôt qu'avec les yeux de la foi. Quelques âmes ont été inspirées, dont les apôtres et des dizaines de milliers de personnes. Pour prendre la place de tous ceux qui ont refusé l'invitation divine, les portes ont été ouvertes à tous. 

Les routes et les haies suggèrent ce qui est sauvage, indiscipliné et en dehors de la loi. Les païens ne connaissaient rien de la loi et des prophètes, ils avaient de nombreuses fausses croyances et des coutumes barbares, mais ils furent appelés par Dieu. Comme l'observe Théophylacte dans son commentaire : On pourrait dire que les Grecs païens ne voulaient pas quitter leurs idoles et leurs riches festins, mais qu'ils ont été contraints de les fuir par la vérité de l'Évangile. 

Le Seigneur a commencé par dire à ses compagnons de table de ne pas inviter leurs riches convives, mais de donner la subsistance aux pauvres et aux nécessiteux. Qui sont les pauvres et les nécessiteux qui doivent être invités au festin du Seigneur ? Certainement ceux qui meurent de faim à cause de leur pauvreté spirituelle due à leur ignorance de l'Évangile. 

C'est ainsi que nous bouclons la boucle. Le Seigneur a commencé par dire à Ses compagnons de table de ne pas inviter leurs riches convives, mais de donner la subsistance aux pauvres et aux nécessiteux. Qui sont les pauvres et les nécessiteux qui doivent être invités au festin du Seigneur ? Certainement ceux qui meurent de faim à cause de leur pauvreté spirituelle due à l'ignorance de l'Évangile. Théophylacte termine son commentaire de ce passage par la phrase suivante. C'est aussi un bon conseil pour les enseignants : enseignez ce qui est nécessaire, même si les étudiants ne le veulent pas.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in Mettingham. 
ENGLAND 

Un acolyte de l'église de l'icône de la Mère de Dieu « Feodorovskaya » RB Georgy: Le Papillon


L'église est vide aujourd'hui - pas une âme.

En silence, je prie...

Un papillon s'envole du silence

Pour écouter ma prière.

 

Le papillon était loin,

Le papillon s'envola vers le feu.

Maintenant il est posé sur ma main,

Les ailes repliées vers  l'autel.

 

La porte s'ouvre en grinçant,

L'horloge fait tic-tac dans le narthex.

Le papillon a maintenant le temps

De se débarrasser du pollen.

 

Je ne connais pas le chemin du papillon

Un fil qui va vers le ciel.

Je n'ose pas effrayer le papillon

Je n'ose pas l'effrayer.

 

C'est peut-être que l'âme sur les ailes,

dans l'éternité de l'éternité,

s'est posée pour se reposer une demi-heure.

car il n'y a pas de temps dans l'Eternité.

 

Peut-être qu'avant un long voyage

elle s'est « posée en chemin ».

Un papillon, et nous disparaîtrons tous,

dans les interstices blancs de la fenêtre.

 

Le papillon est une fleur sur la rivière

Il sera bientôt en route vers le feu.

Mais pour l'instant, il est posé sur mon bras,

écoutant ma prière.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Crimea.eparhia.ru


 

Mère Siluana : Une bonne pensée pour le début de l'année

 

Mère Siluana

J'ai cette pensée : renouvelons-nous. Changeons notre vie ; renouvelons notre vie.

Réveillons-nous chaque matin et disons : "C'est un nouveau jour ! Je veux le vivre comme un jour nouveau. Je veux me renouveler. » Et nous trouverons un geste, un mot, une fleur qui sera le signe de notre renouveau. Et fixons un nouveau départ.


Et je vous invite tous à apprendre ensemble ce renouveau dans le Saint-Esprit. 


Apprenons à être renouvelés spirituellement. Sans Dieu, tout est vieux, tout est une habitude. Le péché se répète toujours et nous ment à chaque fois.


Faisons un nouveau départ et changeons-nous. 


Aimons le changement. Que Dieu vous aide pour que tout soit renouvelé pour vous.


Et n'oubliez pas, après avoir célébré le réveillon du Nouvel An, d'aller également à la Divine Liturgie le lendemain, pour célébrer la saint Basile le Grand, parce que c'est ainsi que nous établissons vraiment un bon début.

Joie bénie ! Bonne année !


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Sayings of the Romanian Elders