dimanche 25 mai 2025

DIMANCHE DE L'AVEUGLE-NE



Aujourd'hui, parmi les nombreux noms du calendrier des saints, nous trouvons le patriarche saint Hermogène de Moscou et de toutes les Russies. Il a rejoint le Seigneur le 17 février 1612 et fait l'objet d'une commémoration ce jour-là, mais c'est aujourd'hui que l'on commémore sa glorification en tant que saint en 1913. 

Saint Hermogène

Il naquit vers 1530. La fin du XVIe siècle fut une époque difficile, connue sous le nom de « période de troubles ». Cependant, le patriarcat fut établi en 1589, avec le métropolite Job de Moscou élu comme premier patriarche. Hermogène fut nommé métropolite de la ville de Kazan, récemment conquise, où il se consacra à la conversion des Tartares musulmans au christianisme. En 1606, avec l'appui du tzar Vassili IV, Hermogène fut élu patriarche. Les Polonais envahirent Moscou et projetèrent de remplacer Vassili par le roi polonais Vladyslav IV, mais le patriarche Hermogène refusa de donner sa bénédiction car Vladyslav ne se convertit pas à l'orthodoxie. Le patriarche resta ferme dans sa décision, malgré les menaces de violence physique de certains boyards. En décembre 1610, Hermogène exhorta le peuple russe à se soulever contre la domination polonaise. Lorsqu'une armée de volontaires, sous le commandement de Prokopy Lyapunov, s'approcha de Moscou, le patriarche condamna les envahisseurs polonais et donna sa bénédiction à Lyapunov. En conséquence, ce dernier fut arrêté et gardé en captivité dans le monastère de Tchudov.  Lorsqu'il apprit qu'une nouvelle armée de volontaires avait été levée par Kuzma Minin et commandée par le prince Pojarsky, Hermogène leur donna sa bénédiction patriarcale. En conséquence, les Polonais le maltraitèrent et le laissèrent mourir de faim. Il alla vers sa récompense éternelle en 1612 et fut donc désigné comme hiéromartyr.  


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Aujourd'hui, nous avons une longue lecture de l'Évangile (Jean 9, 1-38), dans laquelle saint Jean nous raconte un autre miracle du Christ : la guérison de l'aveugle-né. Cet homme ne s'approcha  pas directement du Christ, mais c'est le Seigneur qui alla vers lui. L'homme souffrait du double fardeau d'être né à la fois aveugle et pauvre. Bien que ses parents aient été encore en vie, ils ne pouvaient manifestement pas subvenir à ses besoins et il devait donc mendier dans les rues pour survivre.

À l'époque, les gens pouvaient être très superstitieux à l'égard des malformations congénitales. Les disciples font allusion à cette attitude lorsqu'ils demandent qui, du péché de l'homme ou de celui de ses parents, est à l'origine de son état. Le Christ rejette rapidement l'idée que la cécité est une punition pour le péché, mais cela ne veut pas dire que l'homme et sa famille soient parfaits et sans péché. Non, ils étaient comme l'ensemble de l'humanité. Comme le dit l'ecténie des défunts, « nul ne vit sans pécher ». 



Puisque le Christ est Dieu incarné, il aurait pu guérir l'aveugle d'un simple mot, mais il ne l'a pas fait. Au lieu de cela, il nous rappela à tous que nous sommes formés de la poussière de la terre en faisant une pâte boueuse de poussière du sol et en oignant les yeux de l'aveugle. Ensuite, pour tester son obéissance, il dit à l'homme d'aller se laver les yeux. Cette action symbolise en outre le rituel du baptême, qui permet de se débarrasser des péchés. D'autres facteurs communs à cette histoire sont que, une fois de plus, c'était le jour du sabbat. Après avoir accompli le miracle, le Christ quitta discrètement la scène.

Ses compagnons furent stupéfaits de voir que l'homme, qui était né aveugle, voyait apparemment clair. Ils le traitèrent comme on traite souvent les personnes handicapées. Ils parlaient de lui comme s'il n'était pas là. Ils discutaient de son identité. Était-il vraiment le mendiant aveugle ? Certains disaient qu'il lui ressemblait. Nous commençons à voir la force de caractère de cet homme. Il est quelque peu irrité et les interrompt en disant : « C'est moi ». Leur prochaine action est de rapporter cet incident aux gardiens de la Loi, les Pharisiens. Cela ne semble pas être une action particulièrement amicale.

Les Pharisiens cherchaient toujours des moyens de critiquer le Christ et de s'y opposer. Au début, les questions qu'ils posent à l'homme se concentrent sur ce qu'ils considèrent comme une violation de la loi sur le sabbat. Puis ils changèrent d'approche. Pour nier le miracle, les Pharisiens  essayèrent ensuite de prouver que le mendiant était un imposteur et qu'il n'avait jamais été réellement aveugle. Ils ont interrogèrent ses parents, qui semblent avoir été intimidés par les pharisiens, pompeux et imbus d'eux-mêmes. Ils se retirèrent donc  en disant que leur fils était assez grand pour parler lui-même. Lorsqu'il fut appelé à parler aux Pharisiens, l'homme se montra assez audacieux, voire provocateur. Après s'être fait poser plusieurs fois les mêmes questions, l'homme retourna la situation et se montra assez insolent. Il leur demanda s'ils voulaient encore entendre les détails pour devenir les disciples du Christ. La réponse des pharisiens fut très indignée et ils firent jeter l'homme dehors. Le Christ alla chercher l'homme et l'interrogea sur sa foi. Jusque-là, l'ancien aveugle avait considéré Jésus comme un prophète ou un maître, mais en tout cas comme un homme, même s'il s'agissait d'un homme de Dieu. Lorsque le Christ se révèle sous sa véritable identité, l'homme tombe à ses pieds en signe d'adoration et de reconnaissance de Dieu. Le Christ avait touché et ouvert les yeux physiques de l'homme, mais il avait également touché son cœur et son esprit, ouvrant les yeux spirituels de son âme.

Les pharisiens du passé ont de nombreux homologues modernes. Beaucoup de gens, aujourd'hui, nient ou se moquent du Christ. L'homme né aveugle devrait être une source d'inspiration pour nous. Puissions-nous toujours être prêts à nous lever et à témoigner, sans jamais avoir honte de proclamer et de défendre la vraie foi.   


 

Le jeudi de cette semaine (29 mai), nous célébrons le jour de l'Ascension. La lecture de l'Évangile à la liturgie est Luc 24, 36-53, dans lequel l'évangéliste donne un récit assez bref de l'Ascension. Ce sont les derniers versets de l'Évangile de saint Luc, qui semble se terminer de manière assez abrupte. Un récit plus complet de l'Ascension se trouve dans la lecture de l'épître de la liturgie (Actes : 1 - 1-12). Ensemble, nous obtenons une image complète et nous nous souvenons que le saint évangéliste Luc est l'auteur à la fois de l'Évangile et des Actes des Apôtres. 

Le passage de l'Évangile nous rappelle l'état traumatique des disciples après la crucifixion. Le Christ vient à eux, pour calmer leurs craintes et pour démontrer que la résurrection est vraie et qu'Il n'est pas une apparition, bien qu'Il ne soit plus limité par des murs et des portes. Non seulement Il dit « touche-moi », mais Il demande à manger et mange, ce qu'un fantôme ne pourrait pas faire. 

Le Christ commence alors à préparer les disciples à la venue de l'Esprit Saint, en expliquant le sens de tout ce qui a été écrit dans la loi de Moïse, dans les psaumes et par les prophètes. Soyez tranquilles et sachez que je suis Dieu (Psaume 45:10). En outre, il leur dit de prêcher à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. 

Ces instructions n'ont pas été données à l'occasion d'un événement unique, mais dans le cadre d'un processus qui s'est déroulé pendant les quarante jours suivant la résurrection. Lors de l'Ascension, on nous dit que le Christ bénit les disciples et qu'il se sépara d'eux, mais il s'agissait d'un tournant. Au début, ils étaient craintifs et se cachaient. Après l'Ascension, ils devinrent audacieux et se rendirent chaque jour au temple pour glorifier Dieu.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in Mettingham. 

ENGLAND



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