mercredi 5 février 2025

PÈRE D'UNE GRANDE FAMILLE Le souvenir du staretz Ephraim (Moraïtis) 10

 


(Elles [les moniales de Mère Mihaela] ont rapidement déménagé de la Californie à l'Arizona. Le staretz Ephraïm lui-même a trouvé des terres pour le monastère de St. Païssy Velichkovsky (maintenant dans l'ERHF), et quand il y est arrivé avec les monialess, leur montrant le terrain, il a presque dansé de joie :

« Il y aura un grand monastère ici ! »)

Père Ephraïm lui-même fut l'higoumène du monastère de Philothéou sur le Mont Athos pendant trente ans. Il allait occasionnellement avec plusieurs moines athonites au Canada et aux États-Unis - pour la première fois en 1979 parce qu'il avait besoin d'une opération difficile sur sa jambe ; par la suite, ressentant la faim spirituelle du continent, il fut prêt à partager sa capacité à guérir les blessures spirituelles.

Le staretz Ephraim déménagea en Amérique du Nord par une révélation spéciale de Dieu. Au début, il installa juste  une caravane dans le désert de l'Arizona, qui est, il faut le dire, un endroit très dangereux, avec des masses de serpents à sonnettes et de scorpions.

Sa migration fut un véritable débarquement apostolique. Le staretz commença par la fondation du couvent de la Nativité de la Très Sainte Mère de Dieu en 1989 en Pennsylvanie, près de Pittsburgh. Et ainsi, il  fonda l'un après l'autre avec près de deux douzaines de monastères masculins et féminins, y compris, en 1995, le monastère de St. Antoine le Grand, où il s'installa lui-même.

Au début, il entendit le son des cloches dans un endroit complètement désert. Quand ils y allèrent avec l'agent immobilier, la sonnerie se répéta, et les enfants spirituels de Père Éphraïm qui étaient avec lui ont également entendu la sonnerie, par ses prières. Cela leur a été donné par le Seigneur pour leur affermissement - à ce moment-là, ils avaient collecté des moyens très modestes pour acheter un terrain. Dès qu'ils entendirent cette sonnerie, le staretz mit son doigt sur ses lèvres : « Chut ! Ne faites pas savoir au vendeur que nous sommes très intéressés par ce no man's land. »

Ainsi, la parcelle de terrain fut achetée et les travaux commencèrent à s'intensifier. Personne n'imaginait qu'avec le temps une telle oasis se développerait ici. Les jeunes arbres furent achetés par dizaines. Le staretz, armé d'une boîte de peinture, fit le tour de ce désert et peignit des croix, marquant ainsi l'endroit où les arbres devraient être plantés.

Puis il indiqua lui-même  l'endroit où creuser pour trouver de l'eau. Les experts se disputèrent avec lui et s'y opposèrent. Mais il sourit : « Creusez ! J'en prends la responsabilité. »

En effet, une rivière qui coule à plein débit fut trouvée dans les profondeurs, et le désert devint un paradis. Il n'y avait plus de pénurie d'eau dans le monastère, et la construction commença. La cuisine du monastère nourrissait un certain nombre d'ouvriers, ainsi que des pèlerins, qui étaient de plus en plus nombreux.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire