mercredi 11 décembre 2024

Prêtre Stephenos Anagnostopoulos: Le jeune homme qui répandait un parfum de romarin

 



Dans une ville du Péloponnèse, j'ai rencontré un jour un chrétien d'environ 32 ans qui répandait une odeur de romarin. Mon étonnement fut encore plus grand lorsqu'il commença à me parler de la prière de Jésus, réalisant que de sa bouche sortait l'ineffable parfum de l'Esprit Saint.

Il avait appris la récitation du chapelet et la prière de Jésus quelques années auparavant à la Sainte Montagne [Athos] et depuis lors, il ne cessait de la réciter, jour et nuit. La prière comblait le besoin naturel de sommeil.

Ainsi, peu à peu, la prière de Jésus devint spirituelle dans son cœur.

Il se réjouissait de la grandeur de cette prière, sans pouvoir expliquer comment elle était dite à l'intérieur de lui-même. Cela se passait dans son cœur avec tant de douceur et il ne la disait pas consciemment, ni avec sa bouche, ni avec sa parole intérieure. C'est la grandeur de la prière spirituelle, surtout de celle qu'on appelle la prière de l'esprit.

Un jour, dans un tel état, il fut tellement transformé par la Grâce de Dieu qu'il dit : " Je me suis oublié. C'était comme si je me perdais et tout à coup j'ai senti que mon âme était dans les bras ouverts de mon confesseur spirituel, qui priait devant un trône céleste lumineux avec une abondance de lumière et de Grâce de Dieu.

Au bout d'un moment, cette lumière céleste a recouvert entièrement mon confesseur spirituel et l'a fait briller d'un tel éclat que j'ai eu l'impression d'avoir fermé les yeux de mon âme. Comment ai-je vu ? Je n'en sais rien. Mon âme, qui était étroitement liée à lui, l'a entendu prier pour moi le Seigneur Jésus-Christ.

Je n'ai pas osé lever les yeux de mon âme, mais j'ai senti ce flot de lumière m'envahir, me remplir de béatitude, de joie, de paix, d'étonnement, d'exultation. Après un certain temps, j'ai repris mes esprits.

J'ai senti que je ne marchais pas sur terre et la prière de Jésus s'est répétée en moi de nombreuses fois. Mon Seigneur Jésus, Mon Seigneur Jésus, Mon Seigneur Jésus...

Pendant trois ou quatre jours, je n'ai pas mangé, je n'ai pas bu d'eau et je n'ai pas dormi. Je me délectais d'une joie céleste indescriptible.

Mes larmes coulaient comme un torrent et étaient très douces ".

C'est ici que se termine l'expérience divine de ce chrétien qui vit parmi nous à notre époque, lui qui est un être humain si rare dans cette époque de folie que nous vivons.

Il a goûté au miel des délices divins, provenant de la prononciation du doux et puissant Nom de Jésus-Christ.

Il se consacrait entièrement à ce travail spirituel, disant la prière d'abord du bout des lèvres, puis à voix basse, puis avec sa parole intérieure, sans tenir compte des devoirs qu'il avait au travail, dans la société et à la maison. Dans son esprit, dans ses pensées, dans ses souvenirs, dans ses sentiments ne régnait que cette soif du Nom de Jésus-Christ. Une soif qui devint amour et qui se transforma en amour divin pour le Christ.

Une faim et une soif inlassables de l'Amour de Dieu, de tout son cœur et de tout son esprit, de tout son pouvoir. Notre Seigneur Jésus-Christ nous assure que ceux qui ont faim et soif de la justice de Dieu, non seulement ils seront rassasiés, mais ils seront aussi heureux grâce à cette plénitude d'Amour de Dieu. Et la plénitude de l'Amour, comme on peut le voir, a conduit ce jeune homme au jardin de la Mère de Dieu.



Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

The Athonite Testimony

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