jeudi 12 septembre 2024

Métropolite Luc (Kovalenko) de Zaporojye et Mélitopol: LA DEMANDE D'HÉRODIADE

Métropolite Luc

     

Le Métropolite Luc commente une fois de plus la situation intenable actuelle de l'Église orthodoxe ukrainienne [canonique], qui a été officiellement interdite dans son propre pays, malgré le fait qu'elle soit la plus grande organisation religieuse d'Ukraine.

Le Christ est au milieu de nous, chers lecteurs !

À la veille de la décapitation de saint Jean-Baptiste, j'aimerais une fois de plus aborder la situation qui s'est développée autour de notre Église aujourd'hui.

Notre seule « faute » réside dans notre désir de suivre la loi de Dieu et notre refus de faire des compromis avec le monde, d'appeler le mal bien. L'État traite l'UOC (Église orthodoxe ukrainienne) comme une institution sociale. Mais l'Église est un organisme mystique, rempli de grâce et gouverné par des lois spirituelles. La violation de ces lois entraînera une catastrophe.

Lorsque les politiciens essaient d'imposer leurs lois à la vie de l'Église, cela s'apparente à des aborigènes sauvages, qui ne savent ni lire ni écrire, essayant de moderniser le travail d'une centrale nucléaire en fonction de leur propre compréhension. C'est essentiellement ce qui se passe maintenant. Les gens qui ne connaissent même pas la prière « Notre Père », qui ne savent pas comment se signerer et qui n'ont jamais lu la Bible, ont soudainement décidé de nous apprendre comment croire, pour qui prier, dans quelle langue prier et comment ordonner nos vies spirituelles.

Nous sommes accusés d'être des « espions russes ». Le Diable n'invente jamais rien de nouveau. Lorsque les terres de l'Ukraine actuelle faisaient partie de la Pologne et que les diocèses orthodoxes étaient sous l'omophorion du patriarcat œcuménique de Constantinople, les autorités polonaises appelaient les Ukrainiens orthodoxes « espions turcs » parce que leur patriarche était basé à Istanbul. Cela s'est déjà produit dans l'histoire. Aujourd'hui, nous reconnaissons l'absurdité des accusations du gouvernement polonais de l'époque. Les accusations portées contre nous aujourd'hui ne sont pas moins absurdes.

Cependant, à notre époque, Satan est allé plus loin. Par exemple, il exige maintenant la « nationalisation » des saints. C'est-à-dire que si un saint est né dans un pays qui, selon la loi ukrainienne, est considéré comme un agresseur, il ne peut plus être un saint. Mais s'il est né dans un autre pays, il est permis de le prier. Auparavant, pendant les guerres avec la Turquie ou lorsque les Roumains se sont battus aux côtés de l'Allemagne contre nous, l'Église n'a jamais été tenue de décanoniser les saints grecs ou roumains. Mais maintenant, la pensée satanique a également évolué dans cette direction.

Tout aussi absurdes sont les demandes de condamner tout patriarche ou patriarcat. Par exemple, le patriarche Bartholomée a soutenu les opérations militaires turques contre les pays voisins. Pourtant, je n'ai jamais entendu parler de chrétiens orthodoxes en Syrie exigeant que leur patriarche condamne le chef du Phanar. Il y a actuellement une guerre à Gaza, et le territoire libanais est sous bombardement. Mais les autorités de Gaza font-elles pression sur les fidèles de l'Église de Jérusalem pour qu'ils condamnent Israël ? Ou les autorités libanaises lancent-elles des ultimatums au patriarcat d'Antioche pour condamner le patriarcat de Jérusalem ? De telles choses sont impossibles parce que la vie de l'Église n'est pas liée à la politique.

Tout aussi absurde est l'idée d'assimiler la sécurité nationale à l'indépendance spirituelle. Peut-on appeler cela l'indépendance spirituelle lorsque l'OCU ("église" orthodoxe d'Ukraine [schismatique]) dépend du Phanar ? Et serait-il juste de transférer de force l'UOC entièrement autonome à la dépendance du patriarche œcuménique, qui est lui-même entièrement dépendant des autorités turques et de ses commanditaires d'outre-mer [id est les USA. NdT]?

Tout cela équivaut aux accusations d'Hérodiade contre notre Église Mère, qui ne désire qu'une chose : nous couper la tête.

Version Française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

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