lundi 19 août 2024

Archimandrite Iachint Unciuleac: PRIÈRE POUR LA FÊTE DE LA TRANSFIGURATION

 


Reviens vers nous, Ô Jésus, n'écoute pas Pierre ! Descends du Thabor et viens chez nous, dans nos cœurs ! Viens ici, où nous souffrons et travaillons pour notre pain quotidien ! Viens ici, où nous sommes crucifiés par les gens, les démons et les passions ! Si Pierre ne veut pas descendre, laisse-le sur la montagne et viens à nous, dans nos cœurs !

Apprends-nous à être sauvés, montre-nous comment endurer [les difficultés]. Entraîne-nous à porter la croix de notre vie. Apprends-nous à être crucifié. Viens souffrir pour nous, Tu te crucifies à notre place, goûte d'abord à la coupe de la mort, montre-nous une nouvelle voie vers le salut par la souffrance.

Oh, comme nous aurions aimé rester avec Pierre sur le mont Thabor ! Mais nous portons un corps, haletant de maladie, de convoitises et de passions. Dans notre sein, le cœur brûle de haine. À la maison, nos enfants nous attendent, nous demandent un morceau de pain !...


Oh, comme nous aimerions nous réjouir avec Pierre là-bas, sur le mont Thabor ! Mais nous nous voyons entourés de brouillard, de péché. Ne nous abandonne pas, Ô Jésus, mais descends vers nous dans un vent violent, au pied de la montagne. Ici, nous T'attendons, avec les autres disciples : Thomas et André, Jacques et Matthieu, Jude et Bartholomée, Simon et Thaddée. Affamés et nus, les vagabonds et les orphelins, les jeunes et les vieux, les veuves et les mendiants, les malades et les souffrants - nous T'attendons tous, assoiffés de Toi. Viens faire la paix avec nous.

Descends encore plus loin, sur le rivage de la mer, où la vie est jetée dans les vagues, où les navires sont détruits contre les rochers et tant de voiles sont déchirées, tant d'avirons sont brisées, tant d'âmes sont portées au fond par la force rebelle des vagues. Nous savons que la montagne, avec son calme et sa solitude, T'appelle à la prière, mais regarde néanmoins la mer avec pitié. Là, au loin, les vagues ont jeté leur brume, déchirant les rives avec une telle fureur... Et c'est le monde. Mais sur les vagues, les navires se battent avec la mer, le vent et la nuit. Et c'est l'homme.

Descends à cet endroit, dans l'abîme de la mer, au cœur de l'homme, au cœur de la famille. Viens là, où la lumière est mélangée à l'obscurité, la vie à la mort, la joie avec les soupirs, le pain à la poussière, la vérité aux mensonges, le miel au poison, l'amour à la haine, le vin au vinaigre, le temps à l'éternité. Viens ici, où nous, les gens, souffrons ; fais la paix avec nous, transforme la face du monde, calme la mer, apaise nos cœurs et unis les pensées de nos âmes en une seule.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

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