mardi 18 juin 2024

Métropolite de Florina Augoustinos [Kantiotes] (+2010): Caractéristiques du clergé orthodoxe

 

Métropolite Augoustinos [Kantiotes]


Une brève note d'introduction à ce court article. Augoustinos [Kantiotes] (+2010) était et reste une légende dans l'esprit et le cœur des chrétiens orthodoxes grecs, un géant d'évêque, un défenseur intrépide de la foi, de la stature des saints. Athanase, Photios et Marc qu'il mentionne dans cette conférence.

Nous avons traduit et publié cette courte conférence parce que à Orthodox Witness, nous sommes inspirés et renforcés par ses paroles qui sonnent encore vraies aujourd'hui, à notre époque d'apostasie et de trahison de la foi, et nous souhaitons à notre lectorat la même inspiration et la même force.

Mes bien-aimés,

Nous devons avouer une vérité amère.

Les fidèles qui se battent pour garder l'Orthodoxie sont peu nombreux. Un grand et immense courant détourne beaucoup d'orthodoxes de leur foi.

Je vais dire quelque chose que je n'ai jamais dit. Vous pouvez l'appeler égoïste, mais je vous donnerai une mesure, par laquelle mesurer les prêtres, les évêques, tout le clergé et tous les théologiens. Quelle est cette mesure ? Quelle est la principale caractéristique d'un prêtre ? Recueillir des prosphores ? Faire de bons offices ? Prêcher avec éloquence à partir de l'ambon et faire venir à quelques demoiselles les yeux larmoyants avec ses pensées profondes ? Quelle est la caractéristique d'un prêtre et d'un évêque en ces temps difficiles ?

La principale caractéristique de l'évêque et du prêtre est un esprit combatif, l'audace. C'est ce que l'apôtre Paul a dit « Ceux qui souhaitent vivre une vie pieuse en Jésus-Christ seront persécutés ». [2 Tim. 3:12] Si vous voyez un prêtre, si vous voyez un théologien, si vous voyez un métropolite ou un archevêque qui n'est pas persécuté, mais qui jouit de l'amour et de l'appréciation de tous, alors la parole du Christ s'applique : « Malheur à vous quand les gens parlent bien de vous » [Luc 6:26] ; sachez très bien qu'il ne chemine pas correctement. La même chose s'applique à quelqu'un qui se dit orthodoxe, mais qui ne veut pas aller à l'encontre du courant, cette avalanche qui descend pour détruire le monde.

Le prêtre orthodoxe va à contre-courant. Saint Athanase le Grand était une seule personne, mais il portait sur ses épaules, comme Atlas, toute l'Orthodoxie. Saint Marc Eugenikos n'était également qu'un, mais il portait dans ses bras toute l'Orthodoxie. Saint Photios, même chose. Ils étaient peu nombreux, mais la victoire n'est pas obtenue par les chiffres, mais par la foi. Parce que la valeur d'un prêtre fidèle, la valeur d'un évêque fidèle, la valeur d'un archevêque fidèle, la valeur d'un laïc ou d'une femme, est plus que le reste du monde.

Par conséquent, ne perdons pas  courage par cette trahison de notre foi qui se produit à gauche et à droite. J'ai une suggestion. Ne me dites pas : mais celui-ci est bon, ou, cet autre est un grand théologien, ou, cet autre est un grand prédicateur, ou professeur, et quand vous l'entendez, c'est merveilleux ! ... Considérez-le s'il a la flamme de saint Marc Eugenikos, la flamme de saint Photios, la flamme du patriarche Cérulaire, la flamme du staretz Papoulakos (moine analphabète qui s'est dressé contre le monde entier).

Je dis ces choses, conscient de ma position en tant que Grec et en tant qu'évêque avec une énorme responsabilité. Nous sommes prêts à tout sacrifier. J'ose dire, peut-être pour la dernière fois depuis cette chaire : Ceux d'entre vous qui aiment le Christ, ceux d'entre vous qui aiment l'Église, nous avons de notre côté notre très Sainte Vierge, nous avons de notre côté tous ceux qui ont combattu et ceux qui se battent pour notre foi orthodoxe.

Ceux qui sont avec le Diable, laissez-les s'asseoir et fermer la bouche. Parce que leur lâcheté vient du Diable, leurs tentations sont du Diable, leurs arguments sont du Diable, qui cherche à amadouer une poignée de personnes qui sont torturées, opprimées et persécutées pour la foi de notre Christ.

Nous avons toujours eu comme slogan le serment des adolescents d'Athènes, les garçons de la Grèce antique, qui, du haut de l'Acropole, ont juré, en disant : "Que ce soit seul ou avec d'autres, je défendrai ce qui est sacré et saint". Moi aussi, soldat insignifiant, déclare avec audace : Que ce soit seul ou avec d'autres, je défendrai jusqu'à la dernière goutte de mon sang ce qui est sacré et saint dans notre foi. Et vous, au lieu d'applaudissements vains, au lieu de louanges, qui ne signifient rien, élevez vos prières, parce qu'il reste peu de chrétiens orthodoxes, et la bataille se répand, et nous nous retrouverons bientôt devant de nouveaux événements. Lucifer a fait campagne et fait rage pour éradiquer la foi orthodoxe du cœur du peuple, non seulement dans notre petite Grèce, mais aussi dans tous les coins de la terre.

Je ne sais pas ce qui va se passer. Je ne sais pas quelles persécutions subiront ceux d'entre nous évêques et les autres membres du clergé qui nous entourent, qui ont cessé de commémorer Athagoras. Je ne sais pas sur quel Mont Athos nous allons nous réfugier. Je sais une chose : quoi qu'il arrive, si les étoiles tombent, si les rivières sèchent, si le monde est bouleversé, je sais une chose - je crois fermement qu'en fin de compte, l'Orthodoxie prévaudra. Lorsque le temps de la persécution arrivera pour les orthodoxes, alors nous avons nous aussi notre plan, comme tous les fidèles. Et vous tous - les 3 000 d'entre vous qui sont ici - dispersez ce que je vous ai dit partout. Que l'un devienne deux, les deux quatre, les quatre huit... devenant une grande vague de la mer qui purifiera notre patrie de telle sorte que la Grèce deviendra une étoile au ciel, un lieu orthodoxe, un paradis de l'orthodoxie. Amen.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHODOX WITNESS


En mars 1970, le Métropolite Augoustinos (Kantiotes) de Florina, en Grèce (+ 28 août 2010) cessa la commémoration du patriarche œcuménique Athénagoras. Avant lui, le Métropolite Amvrosios d'Eleftheroupolis avait déjà cessé la commémoration, suivi du troisième hiérarque, le Métropolite Pavlos de Paramythia. Les vingt monastères du mont Athos avaient également cessé la commémoration, y compris Saint Païssios. Ni l'Église de Grèce ni aucune des autres Églises autocéphales n'ont condamné le patriarche œcuménique pour ne pas avoir exprimé le phronème orthodoxe par ses actions. Après trois ans, ils reprirent la commémoration. Aucun d'entre eux n'a rompu la communion avec ceux qui ne les ont pas rejoints pendant cette période. 

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