dimanche 7 avril 2024

TROISIEME DIMANCHE DE GRAND CARÊME

 



Nous arrivons aujourd'hui au troisième dimanche du Grand Carême, où la tradition de l'Église est de vénérer la Croix. C'est aussi aujourd'hui l'une des douze grandes fêtes : l'Annonciation. À première vue, ces deux commémorations ne vont pas bien ensemble. Pourtant, les paroles du Seigneur mettent tout en perspective lorsqu'il dit : " Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie : nul ne vient au Père que par Moi".

C'est la clé, le lien, le fil qui tient tout ensemble. Ainsi, loin d'être sans rapport, l'Annonciation à la Sainte Vierge de l'intention et du désir de Dieu de s'incarner, et la Croix, qui est décrite comme étant à la fois précieuse et vivifiante, sont intimement liées par le Seigneur, le Christ Rédempteur. Lorsque nous pensons à ces choses, nous réalisons que nous ne devons jamais violer la foi comme cela s'est produit dans ce triste pays qui est le nôtre. Les soi-disant réformateurs du XVIème siècle ont commencé le processus en perçant des trous dans la théologie chrétienne, en particulier leur manque de respect envers la Mère de Dieu. Le mantra "La Bible et la Bible seulement. Si ce n'est pas dans la Bible, ce n'est pas vrai", est mis à mal par les paroles de la Mère de Dieu elle-même dans l'Évangile de saint Luc (1:46-48)

Marie dit : Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit se réjouit en Dieu mon SauveurCar il a eu égard à la bassesse de sa servante ; et voici que désormais toutes les générations me diront bienheureuse. Ainsi, il existe aujourd'hui une myriade de sectes qui se prétendent chrétiennes, mais qui ne possèdent que des fragments de théologie chrétienne. En ce jour, il est donc tout à fait approprié de vénérer à la fois la Croix et la Génitrice de Dieu, car elles font toutes deux partie intégrante de notre salut. La Sainte Vierge a obéi à la volonté de Dieu et nous pouvons démontrer notre obéissance par un simple geste : faire le signe de la croix. Cela en dit long. La croix est le symbole de la foi. Nous affichons la croix sur nos églises, nous portons une croix autour du cou, nous faisons le signe de la croix lorsque nous entrons dans une église, lorsque nous faisons une prière, lorsque nous disons le bénédicité avant les repas ou lorsque nous partons en voyage. Nous montrons ainsi que nous remettons tout entre les mains de Dieu.

Tropaire Ton 1

Seigneur, sauve ton peuple, et bénis ton héritage ! 
Accorde à ton Église la victoire sur ses adversaires, et, 
par ta Croix, sauve les nations qui t’appartiennent !

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Dans la lecture de l'Évangile, saint Marc nous donne un aperçu des implications du mode de vie chrétien. Il est utile de lire d'abord les versets 31-33, car ils donnent le contexte des paroles du Christ. La discussion portait sur la mort du Christ et saint Pierre avait été sévèrement réprimandé pour avoir exprimé un point de vue très humain. Nous devons nous rappeler que la mort en question était la crucifixion, qui était un acte honteux et peu glorieux. Rappelons que la mort dont il est question est la crucifixion, qui est une chose honteuse réservée aux pires criminels condamnés.



Le Christ dit : "Quiconque veut me suivre..." C'est une condition importante car le Seigneur ne contraint personne. Se charger de sa croix pour suivre le Christ n'a de valeur que si c'est volontaire. Il est donc bon que nous fassions abstraction de nous-mêmes, de nos souhaits et de nos désirs, en pensant plutôt aux autres et à leurs besoins. Nous devrions être positifs à cet égard, en incarnant la vertu. C'est ce que signifie suivre le Christ. Théophylacte observe : Bien que le commandement de se livrer à la mort semble dur et cruel, le Seigneur montre immédiatement que ce commandement est donné par amour pour l'humanité

Ensuite, nous avons la mise en garde contre la poursuite de la richesse et du pouvoir, car cela peut devenir une fin en soi. Nous pouvons voir de nombreux exemples dans l'histoire de ceux qui se sont consacrés à la gloire du monde, mais où sont-ils aujourd'hui ? Leurs richesses matérielles ne leur permettent pas d'acheter leur entrée au paradis. À ce stade du commentaire, il y a un aparté sur les idées de l'hérétique Origène qui enseignait qu'en fin de compte, toute l'humanité déchue serait réunie avec Dieu après avoir été punie ; une théorie condamnée par le 5e concile œcuménique. Théophylacte conclut ce point en disant : "Personne n'est gardé en enfer pour des raisons de sécurité : Personne n'est gardé en enfer en guise de punition. C'est plutôt le poids de ses propres péchés qui l'y retient.

La lecture se termine par un avertissement inquiétant. On pourrait penser qu'il ne s'applique qu'à tous ceux qui nient la divinité du Christ. En réalité, c'est plus grave que cela, car cela inclut tous ceux qui pourraient croire, mais qui le gardent pour eux comme un simple concept intellectuel. 



Nous sommes deux : l'âme est sanctifiée par la foi et le corps est sanctifié en confessant ouvertement notre foi. Ceux qui ne verront pas la mort avant d'avoir vu le Seigneur dans la gloire fait référence aux apôtres Pierre, Jacques et Jean. Oui, ils sont morts, mais après avoir assisté à la Transfiguration, qui était une préfiguration de la seconde venue du Christ. Une préfiguration pourrait être décrite comme une prophétie en actes plutôt qu'en paroles. La seconde venue du Christ sera en contraste frappant avec l'Incarnation. Lorsque le Christ Dieu s'est incarné, c'était dans d'humbles circonstances. Seuls ceux qui avaient un cœur pur l'ont reconnu et accepté. La seconde venue ne laissera aucun doute, car elle se fera dans une gloire rayonnante, comme la Transfiguration, mais en plus grand.



Nous nous souvenons également qu'il y a 99 ans aujourd'hui, le grand et saint patriarche saint Tikhon de Moscou et de toutes les Russies a reçu sa récompense céleste.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND 


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