samedi 27 mai 2023

Père Bogdan Chiorean: Ne vous étonnez pas que les gens ne viennent pas à l'église



L'Évangile proposé par le Christ est anti-managérial : il laisse 99 brebis sages et court réconforter celle qui vagabonde ailleurs, il accueille le fils prodigue en l'embrassant et plaint celui qui est resté à la maison, il dit qu'il vaut mieux donner que prendre et donne aux travailleurs qui arrivent à la fin de la journée la même somme d'argent qu'à ceux qui ont supporté la chaleur et le fardeau de la journée.

C'est absolument paradoxal : la pensée n'est pas inférieure à l'acte, l'amour de ceux qui ne vous aiment pas est une norme essentielle et le cadeau que vous devez offrir surtout à ceux qui n'ont rien à vous donner en retour.

Rien de ce monde

Pour ceux qui fuient ces réalités célestes, la chute de quelqu'un fait taire temporairement leur conscience : ils se demandent " pourquoi aller encore à l'église ", comme on descend les escaliers du théâtre après un spectacle raté.

Mais pour pouvoir aller à l'Eglise, il faut sentir quelque chose de la relation que le Christ vous propose. Ce que vous réussissez à découvrir montre en fait combien vous avez d'amour.


Version française Claude Lopez.-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY

vendredi 26 mai 2023

Archiprêtre Andrei Tkachev: QUAND JE PENSE AUX DÉFUNTS...


  

Quand je pense aux défunts... Qu'est-ce plus - un cri, un gémissement ou un hurlement ? Rappelez-vous combien vous vous sentez mal quand vous êtes vraiment tombé, quand vous avez fait quelque chose qui n'aurait pas dû être fait. Que se passe-t-il à ce moment-là ? À ce moment-là, vous savez quel est le goût de la mort, c'est pourquoi vous avez dans la bouche l'amertume de la mort. Et dans vos narines, vous avez l'odeur de la mort, et vous êtes vous-même au bord du gouffre. 

Et comment prouver que vous n'êtes pas en enfer ? Si vous ne marchez pas, si vous ne dites pas bonjour, si vous n'essayez pas de sourire. Il y a une grande différence entre vous et un défunt. Pourtant, vous êtes vivant, et un chien vivant vaut mieux qu'un lion mort (Ecclésiaste 9:4). Mais imaginez que l'angoisse dans votre âme soit toujours la même et que la possibilité de vous repentir vous soit retirée à jamais. Imaginez que tout réconfort vous ait été retiré : le réconfort de la conversation, le réconfort de la nourriture, et tout réconfort imaginable en général. Imaginez aussi que vous êtes devenu perspicace ces derniers temps. Vous êtes devenu perspicace pour votre propre malheur. C'est-à-dire que vous comprenez maintenant clairement ce que vous avez fait de mal dans la vie, ce que vous avez fait en général que vous n'auriez pas dû faire. Et combien de choses nécessaires et utiles n'ont pas été faites ! Toute votre vie tient dans le creux de votre main. Et tout est aussi clair que le jour. Mais cette connaissance ne sert à rien. Il n'y a que l'amertume d'une vie vécue dans le vide, comme si ce n'était pas votre vie. Que fait alors l'homme ? Il hurle et se lamente. Il se plaint amèrement et pleure. Ce cri ne se fait-il pas entendre dès que l'on pense aux défunts ?

Ces pleurs n'apportent pas de réconfort. (Ô Ciel ! Car c'est en versant des larmes sur la terre que nous sommes vraiment consolés, que nous épanchons nos âmes et que nous trouvons le silence. Mais ces pleurs sont des pleurs inconsolables. Quel mot terrible !) Et ce n'est pas une personne, ni deux, mais une multitude qui échappe au verdict. Et quand on pense aux défunts, il semble qu'on entende, que ce soit un cri ou un gémissement. On entend le son des remords et des regrets tardifs d'une vie vécue dans le vent, en vain, pour rien.

Pas toujours, loin de là. Sinon, la vie ne serait pas une vie, mais l'écoute de sons terribles. Mais s'il en est ainsi parfois, il est insupportable d'avoir pitié de ceux qui ont dépassé la frontière visible. Et comme une rosée sur l'âme vient alors résonner l'office chrétien pour les défunts. Tous ces services commémoratifs, ces chants, ces liturgies, ces offrandes funéraires sur la table des funérailles. Neuf jours, quarante jours... ils reposent tous sur votre âme, comme un puzzle perdu, sans lequel vous ne pouvez pas voir la vue d'ensemble. Et vous comprenez que l'Église est amour. Un amour non pas sentimental, mais simple et réel. Un amour clairvoyant. C'est un amour surtout pour ceux qui sont sans défense, y compris les défunts, qui de là - de la distance invisible, tendent leurs mains en supplication.

On ne peut s'empêcher de penser à soi, qui un jour devra partir d'ici et franchir la ligne. Qui priera pour vous ? Et ces prières suffiront-elles à descendre sur votre âme aussi fraîchement que la rosée sur le sol ? Autre chose : on comprend mieux pourquoi les saints ont pleuré si amèrement sur eux-mêmes de leur vivant. Les mystères de l'ère à venir s'ouvraient devant eux, et ils se sentaient déjà jugés ; c'est pourquoi ils pleuraient amèrement sur eux-mêmes, comme sur les défunts impénitents. Maintenant, ils sont tranquilles et joyeux. Mais ceux qui pleurent sont ceux qui ont chanté et se sont réjouis avec une libellule dans l'été rouge. Même s'ils sont responsables de leur sort peu enviable,  ils sont aussi à plaindre. Et l'Église, qui leur disait auparavant : "Repentez-vous", dit maintenant à Dieu : "Aie pitié d'eux selon Ta grande miséricorde".

Il faut penser aux défunts, il faut y penser. Et il faut se taire, écouter si l'on entend un gémissement, un hurlement, un cri. Car ils sont nombreux, "tombés dans l'abîme qui s'ouvre au loin". Et quand tu as péché et que tu as pleuré mortellement (car le péché engendre la mort), remercie Dieu de n'être pas encore mort, car le repentir existe pour toi. Et si tu entends les murmures moqueurs de ceux qui ne comprennent pas tout ce qui est dit, laisse-les avec leurs âmes gelées et leurs cœurs sourds. 

Comme le disait Dante,  [Divine Comédie, Chant Troisième]. Nous avons tant de tâches à faire qu'il est dommage de perdre du temps avec des arguments inutiles. Il faut penser aux défunts, il le faut. D'ailleurs, le service commémoratif de la saint Dimitri approche*.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après 

Pravoslavie.ru


* Autour de la fête de saint Dimitri de Thessalonique [une semaine avant ou après], l'Eglise russe a un office de commémoration des défunts.  pour les défunts de la bataille de Koiulikovo (1380 contre les Tatares) et pour tous les défunt-

jeudi 25 mai 2023

Saint Côme d'Aitolie: l'Amour véritable


- Mes chrétiens, comment allez-vous ici ? Avez-vous de l'amour les uns pour les autres ? Si vous voulez être sauvés, ne demandez rien d'autre, dans le monde, que l'amour. Y a-t-il quelqu'un parmi vous qui ait cette sorte d'amour envers ses frères ? Qu'il se lève et qu'il me le dise, afin que je lui souhaite bonne chance et que je fasse en sorte que tous les chrétiens lui pardonnent. Il recevra un tel pardon qu'il n'aurait pas pu trouver un pareil s'il avait donné des milliers de livres d'or. 

- Saint homme de Dieu, j'aime Dieu et mes frères. 

- C'est bien, mon enfant. Tu as ma bénédiction. Quel est ton nom ? 

- Costas. 

- Quel est ton métier ? 

- Je suis berger. 

- Pèses-tu le fromage que tu vends ? 

- Oui, je le pèse. 

- Toi, mon enfant, tu as appris à peser le fromage et moi j'ai appris à peser l'amour. La balance a-t-elle honte de son maître ? 

- Non. 

- Laisse-moi donc peser ton amour maintenant et, s'il est juste et non faux, je te souhaiterai bonne chance et je ferai en sorte que tous les chrétiens te pardonnent. 

Comment puis-je savoir, mon enfant, que tu aimes tes frères ? Maintenant que je suis ici, que je chemine et que j'enseigne aux gens, je dis que j'aime Monsieur Costas comme la prunelle de mes yeux, mais vous ne me croyez pas. Vous voulez d'abord me mettre à l'épreuve et ensuite me croire. 

J'ai du pain à manger, vous n'en avez pas. Si je vous en donne un morceau, à vous qui n'en avez pas, je montre que je vous aime. Mais si je mange tout le pain et que vous avez faim, qu'est-ce que je montre ? Je montre que l'amour que je ressens pour vous est faux. J'ai deux coupes de vin à boire, vous n'en avez pas. Si je vous en donne à boire, je montre que je vous aime. Mais si je ne vous en donne pas, mon amour est faux. 

Vous êtes triste. Votre mère ou votre père est mort. Si je viens vous consoler, mon amour est vrai. Mais si vous pleurez et sanglotez et que je mange, bois et danse, mon amour est faux. Aimes-tu ce pauvre enfant ? 

- Oui, je l'aime. 

- Si tu l'aimais, tu lui achèterais une chemise parce qu'il est nu, afin qu'il prie aussi pour ton âme. Alors ton amour serait vrai. Mais maintenant, il est faux. N'est-ce pas, mes chrétiens ? 

Nous ne pouvons pas aller au paradis avec un faux amour. Maintenant, puisque tu veux que ton amour devienne de l'or, prends les pauvres enfants et habille-les  et alors je les ferai te pardonner. Le feras-tu ? 

- Je le ferai. 

- Mes Chrétiens, Costas a compris que l'amour qu'il avait jusqu'à présent était faux et veut en faire de l'or, et habiller les pauvres enfants. Puisque nous l'avons édifié, je vous prie de le dire trois fois pour M. Costas, que Dieu lui pardonne et lui fasse miséricorde!


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

St. Côme d'Aitolie


DIOCÈSE ALLEMAND AU CLERGÉ DE L'EGLISE RUSSE HIORS FRONTIERES : PAS DE DISCOURS POLITIQUES, DE PROPAGANDE, DE DÉCLARATIONS PATRIOTIQUES UNILATÉRALES

Évêque Job de Stuttgart. Photo : pravkarasuk.ru

Évêque Job de Stuttgart. Photo : pravkarasuk.ru     

Munich, le 24 mai 2023

Le diocèse allemand de l'Église orthodoxe russe hors frontières a publié hier un appel aux membres de son clergé, leur rappelant que l'Église doit être un refuge pour tout le monde.

« En tant que pasteurs et guides spirituels, nous ne pouvons rejeter personne en raison de son origine, de sa culture, de sa langue ou de ses croyances politiques, ni modifier notre attitude envers une personne pour de telles raisons », peut-on lire dans l'appel, signé par Vladyka Job de Stuttgart.

La vision de l'Église doit être définie pastoralement, et le diocèse appelle donc ses clercs à « s'abstenir des discours politiques et de la propagande, des déclarations patriotiques unilatéraux, d'accusations et de condamnation de personnes spécifiques ».

Lisez l'appel complet :

Honorables Pères servant dans le diocèse allemand :

La guerre en Ukraine nous tourmente depuis plus d'un an et nous sommes confrontés à de grands défis. Dans nos paroisses, des émigrants, des réfugiés et diverses autres personnes venues de l'ancienne Union soviétique, de la Fédération de Russie, de l'Ukraine, de la Biélorussie et d'autres pays se rassemblent pour prier ensemble. Nous chérissons cette communion avec tous ceux qui ont émergé du seul font de baptême de la Rus' de Kiev. Nous tous, ainsi que nos frères serbes et bulgares, sommes unis par la langue slave de l'Église, établie comme langue de prière et de lecture des Saintes Écritures. C'est avec une grande inquiétude ici, dans la diaspora, que nous observons l'émergence de nouvelles structures religieuses à motivation purement politique.

De nos jours, nous sommes obligés de rappeler à tout le monde que l'« Église orthodoxe russe » ne porte pas le nom de la Fédération de Russie, mais en l'honneur de la Sainte Rus', qui à l'époque est née sur la base de principes culturels et religieux, et non en tant qu'entité politico-nationale. Par conséquent, même aujourd'hui, nous restons fidèles à notre nom et à notre structure ouverte et unificatrice.

En tant que pasteurs et guides spirituels, nous ne pouvons rejeter personne en raison de son origine, de sa culture, de sa langue ou de ses croyances politiques, ou pour de telles raisons, changer notre attitude envers une personne. Quiconque cherche à prier dans la maison de Dieu, qui cherche la force spirituelle et le réconfort, devrait être accepté avec ce même amour en Christ, tout le monde devrait être écouté, tout le monde devrait bénéficier de  compréhension et d'attention .

Afin de préserver la paix dans nos églises face à la guerre fratricide, Son Eminence le Métropolite Mark, dès le début du conflit l'année dernière, a déterminé que le clergé et les responsables de nos paroisses ne devraient pas autoriser de discussions ou de déclarations politiques dans les églises et les locaux paroissiaux. Cela s'applique également à l'utilisation de drapeaux, de symboles ou de slogans à l'appui d'un camp ou de l'autre.

Dans ses déclarations - à la fois internes et publiques - notre Église souligne que sa vision est définie exclusivement par l'aspect pastoral, et que les enfants de notre Église perçoivent la guerre en Ukraine différemment. L'Église estime donc qu'il est nécessaire, dans la mesure du possible, de s'abstenir d'évaluer ce conflit.

Nous apprenons souvent de première main l'abîme moral qui s'est déroulé pendant cette guerre, la perte de contrôle et la violence barbare. Rien de tout cela ne peut être justifié. En même temps, notre compassion pour les victimes ne devrait pas se transformer en haine pour les auteurs, et elle ne devrait pas, en outre, ouvrir la porte à la haine collective.

Pour le bien du salut spirituel de notre troupeau, nous, en tant que pasteurs et prêtres, sommes appelés à nous abstenir de discours politiques et de propagande, de déclarations patriotiques unilatérales, d'accusations et de condamnation de personnes spécifiques. Cela concerne à la fois notre activité pastorale et la prise de parole en public, et il est nécessaire que nous suivions l'apôtre Paul :

« J'ai été faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin d'en sauver de toute manière quelques-uns. » (1 Corinthiens 9:22).

Avec le temps, toute vérité sera révélée, car le Christ, Qui est la Vérité et la Vie, assurera certainement Sa victoire. Pour cela, nous prions : « Seigneur, donne-nous Ta paix, Ta vérité et Ta vie. » Amen.

+ Evêque Job  de Stuttgart

6/19 mai 2023

*Nota bene : Cet appel est lancé à tous les prêtres servant dans notre diocèse, y compris ceux qui sont venus récemment à la suite du conflit. Il est destiné à l'attention de tous les croyants qui peuvent s'attendre à des déclarations politiques de la part de leurs prêtres, ou qui sont eux-mêmes appelés à expliquer et à évaluer la "position politique" de l'Église russe à l'étranger en Allemagne.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Orthochristian


 

mercredi 24 mai 2023

La prière de remerciement de la Très Sainte Mère de Dieu pour la Sainte Montagne de l'Athos



La Sainte Montagne a été incluse dans le plan de Dieu pour le salut des peuples, accompli par l'Incarnation de Son Fils.

La tradition nous dit que la Mère de Dieu est venue à cet endroit et que cette montagne est devenue son apanage.

La Très Sainte Mère de Dieu, remerciant pour cet apanage qui lui fut donné, prononça la prière suivante :

"Mon Fils et mon Dieu, bénis cet endroit que Tu m'as donné en héritage ! QueTa miséricorde se déverse sur lui et préserve-le indemne jusqu'à la fin des temps, ainsi que ceux qui l'habiteront pour Ton Saint Nom et pour le mien. 

Pardonne-leur leurs péchés pour leur  petit labeur  et les efforts ascétiques qu'ils feront et donne-leur la vie éternelle. Glorifie cette montagne plus que tout autre endroit et fais-le rayonner par toutes sortes de miracles. Remplis d'ascètes de tous les peuples de la terre qui invoquent Ton Nom et multiplie leurs sanctuaires d'un côté à l'autre. Libére-les du tourment éternel et protége-les de toutes les tentations des ennemis visibles et invisibles, de toutes les hérésies et renforce leur foi orthodoxe."

Priant ainsi, la Très Sainte Mère de Dieu entendit du ciel une voix disant : " J'accomplirai toujours tout ce que tu m'as demandé, Ma Mère, si ceux-ci suivent mes commandements. Désormais, ce lieu sera ton apanage et ton jardin et un havre de salut pour tous ceux qui veulent sauver leur âme et aussi un lieu de refuge et de repentair pour ceux qui sont accablés par de nombreux péchés."

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY

Extrait de 

The Holy Mountain 

-Evanghelismos Publishing.

L'UKRAINE POURSUIT LE METROPOLITE LONGIN, HÉROS DE L'UKRAINE, PÈRE DE CENTAINES D'ORPHELINS (+VIDÉO)


Chernivtsi, Ukraine, 23 mai 2023

Photo : news.church.uaPhoto : news.church.ua     

La dernière cible hiérarchique de l'Ukraine est l'un des évêques les plus aimés et les plus influents de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique.

Son Eminence le Métropolite Longin, vicaire du diocèse de Tchernivtsi et de Bucovine et higoumène du monastère de la Sainte-Ascension-Bancheny, est connu pour sa prédication ardente et sa condamnation des schismatiques et de la persécution de l'Église par l'État.

Il est également connu comme père d'orphelins. Depuis le début des années 1990, il a adopté plus de 400 orphelins, qui ont été pris en charge à l'orphelinat géré par son monastère. En 2008, il a officiellement reçu le titre de Héros de l'Ukraine pour ses efforts inlassables.

Mais maintenant, ce héros est ciblé comme ennemi d'État, pour "incitation à la haine religieuse" - la même accusation qui a été portée contre plusieurs autres hiérarques.

Le 19 mai, le Métropolite a reçu une convocation pour être interrogé au service de police local, rapporte le diocèse de Chernivtsi-Bukovina.

« J'ai été et je reste fidèle à l'Église orthodoxe ukrainienne et à Sa Béatitude le Métropolitan Onuphre. Je demande l'aide de Dieu pour rester fidèle à l'Église orthodoxe canonique jusqu'à la fin et pour préserver la pureté de notre foi orthodoxe", a commenté Son Éminence.

« Nous souffrirons, nous endurerons, mais nous ne vendrons ni l'Église ni l'État. Nous restons toujours avec le peuple. »

Des centaines de clercs, de moines et de laïcs se sont réunis au commissariat de police de Tchernivtsi hier pour montrer leur soutien dans la prière à leur bien-aimé Métropolite Longin. Des images de la scène montrent comment les fidèles lisaient des prières devant la police armée pendant que Son Eminence était interrogée :

Des témoins oculaires rapportent qu'un certain nombre de participants ont également été convoqués par la police pendant la prière.

« La police ne laissera pas entrer les gens. Si vous êtes un évêque orthodoxe, alors, bien sûr, vous êtes un criminel. Si vous êtes un évêque qui a adopté 400 orphelins, il est difficile d'imaginer un crime pire", a noté le diocèse de manière sarcastique.

Le Métropolite Longin a remercié la foule en quittant le commissariat de police, l'encourageant à continuer à prier et à être très prudente.

Le Service de sécurité de l'État ensuite annoncé que le hiérarque est sous suspicion officielle pour ses homélies dans lesquelles il a fait référence  "l'église orthodoxe d'Ukraine" schismatique comme "l'église de l'antichrist" et "satanique".

Selon une source proche du Métropolite. Longin, les autorités ont retardé leurs plans d'imposer une "mesure préventive" au hiérarque en raison de l'affluence  des personnes qui aiment l'évêque.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

mardi 23 mai 2023

Prêtre Savatie Baștovoi: La nécessité de convaincre quelqu'un par rapport à la nécessité de transmettre une vérité

Il y a une énorme différence entre la nécessité de convaincre quelqu'un et la nécessité de transmettre une vérité.

La vérité, étant l'exhaustivité de la connaissance et inchangée dans son intégrité, n'a pas besoin de convaincre. C'est pourquoi le Christ, lorsqu'on lui fut demandé par Pilate « qu'est-ce que la vérité », n'a rien répondu.

Ceux qui sont obsédés par le besoinde convaincre les autres de la vérité de leurs propres croyances, qui peuvent être des idées simples qui ne sortent pas d'une croyance personnelle mais qui imposent une idéologie réelle, ne le peuvent pas.

L'agressivité combinée à la punition qui, dans le cas des idéologies imposées par l'État, s'exprime par des amendes et des privations, sont les signes évidents que nous n'avons pas affaire à la vérité, mais avec un mensonge.

La vérité est douce, elle n'est pas importune et n'est pas fière, ne punit pas et ne se précipite pas pour se manifester, car sa nature reste éternellement inchangée, qu'elle soit acceptée ou non. Alors que le mensonge est orgueilleux, désireux de s'imposer, avide de pouvoir et toujours en mouvement, entraînant dans sa hâte tous ceux qui n'aiment pas la sagesse de la vérité - et tout cela parce qu'il connaît sa fugacité et son néant par rapport à la Vérité

Prions pour que le temps qui passe nous éloigne des jours de mensonge et nous rapproche le plus possible de la Vérité. Cette Vérité qui reste silencieuse lorsqu'elle est abordée avec orgueil, mais qui se révèle aux humbles - cette Vérité dont le nom est Jésus-Christ !

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY

lundi 22 mai 2023

Isidore de Péluse: Lettre au lecteur Timothée ( Patrologie Grecque 78:252)

 

Saint Isidore de Péluse

De même que les pêcheurs 

cachent l'hameçon avec un appât 

et ferrent secrètement le poisson,

 de même, 

les alliés rusés des hérésies

 couvrent leurs mauvais enseignements

 et leur compréhension corrompue

 par le piétisme

 et attirent les plus simples, 

les amenant à la mort spirituelle.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Trueorthodoxy.eu

dimanche 21 mai 2023

DIMANCHE DE L'AVEUGLE-NE

Saint Apôtre Jean le Théologien

Nous commémorons aujourd'hui le saint apôtre et évangéliste Jean le Théologien. Le jour de son repos en Christ est le 26 septembre ou le 9 octobre, mais nous nous souvenons aujourd'hui d'un miracle lié à sa tombe.

Saint Jean était le fils de Zébédée, le pêcheur, et de Salomé, une fille de Joseph le Fiancé par son premier mariage. Dans Matthieu 4, 21-22, nous lisons que le Seigneur appela Jean et son frère Jacques. Tous deux Le suivirent sans hésiter. Jean était dévoué au Christ et il resta avec lui jusqu'à la fin. Avec Pierre et Jacques, il était présent lors de la résurrection de la fille de Jaïrus et de la Transfiguration du Seigneur. 

Il est significatif que Jean ait été le seul disciple à assister à la crucifixion, avec les saintes femmes. Dans son Évangile, il évoque la scène (Jean 19, 25-27), sans se nommer, où il devint le gardien de la Sainte Mère de Dieu.  Il s'occupa d'elle jusqu'au jour de sa dormition, après quoi il partit avec son disciple Prochore pour prêcher l'Évangile en Asie Mineure, principalement dans la région d'Éphèse. 

Par sa prédication et ses miracles, Jean amena beaucoup de gens à la foi en Christ. Il s'attire ainsi l'inimitié des païens qui l'envoyèrent à Rome, où l'empereur Domitien le fit torturer. Bien qu'on lui ait fait boire du poison, Jean demeura indemne, ce qui  effraya l'empereur superstitieux, qui l'exila sur l'île de Patmos. Il fut finalement libéré et autorisé à retourner à Éphèse, où il reprit son labeur apostolique. Il avait cent ans lorsqu'il reçut sa récompense éternelle. La tradition rapporte que, plus tard, lorsque ses disciples ouvrirent sa tombe, ils constatèrent que son corps ne s'y trouvait pas. Alors, chaque année, à cette date, une poussière odorante, dotée de pouvoirs de guérison, jaillit de sa tombe. C'est ce miracle que nous commémorons aujourd'hui.

Tropaire - ton 2

Apôtre bien-aimé du Christ notre Dieu, hâte-toi de délivrer un peuple sans défense. Celui qui te permit de t'incliner sur sa poitrine te reçoit en t'inclinant dans la prière, ô Jean le Théologien. Implore-Le de dissiper l'obstination des païens et de nous accorder la paix et la miséricorde. 

Kondakion - ton 2 

Qui peut raconter tes œuvres puissantes ? Ô saint bien-aimé. Tu as produit des miracles. Tu es une source de guérison et tu intercèdes pour nos âmes en comme théologien et ami du Christ. 

+

Saint Paul et Silas baptisant leur gardien

La lecture apostolique de la liturgie dominicale est celle des Actes 16, 16-34, qui raconte l'histoire de la jeune esclave possédée par un démon. Cette jeune fille a interpellé Paul et Silas d'une manière sarcastique. Le saint apôtre n'était pas content d'entendre les paroles du démon, car l'Évangile détruit l'œuvre du démon et n'a pas besoin de sa sanction.

 Lorsque le démon fut chassé, les maîtres de la jeune fille, qui gagnaient de l'argent grâce à ses prédictions, se rendirent compte que leur profit était anéanti. Ils s'arrangèrent pour susciter le ressentiment des gens. Ils traînèrent donc  les apôtres devant les magistrats pour trouble de l'ordre public. Sans procès, les apôtres furent battus et emprisonnés sous haute surveillance. Pour les empêcher de s'échapper, le gardien de nuit leur attacha les pieds dans les ceps. Paul et Silas ne désespérèrent pas. Au contraire, ils louèrent Dieu. Le tremblement de terre ébranla tellement le bâtiment que les portes s'ouvrirent et que les chaînes tombèrent. Paul exhorte les autres prisonniers à ne pas s'enfuir, mais le gardien supposa qu'ils l'avaient fait et il était sur le point de se tuer parce qu'il pensait qu'il avait manqué à son devoir. Paul empêcha ce péché et, ce faisant, le gardien comprit que le message de l'Évangile, prêché par les apôtres, était bel et bien vrai. C'est ainsi que lui et toute sa famille vinrent à la foi en Christ Sauveur.  

Guérison de l'aveugle-né

 

Aujourd'hui, nous avons une longue lecture de l'Évangile (Jean 9, 1-38), dans laquelle saint Jean nous raconte un autre miracle du Christ : la guérison de l'aveugle-né. Cet homme ne s'est pas adressé directement au Christ, mais c'est le Seigneur qui est allé vers lui. L'homme souffrait du double fardeau d'être né à la fois aveugle et pauvre. Bien que ses parents aient été encore en vie, ils ne peuvaient manifestement pas subvenir à ses besoins et il devait donc mendier dans les rues pour survivre.

À l'époque, les gens pouvaient être très superstitieux à l'égard des malformations congénitales. Les disciples font allusion à cette attitude lorsqu'ils demandent qui, du péché de l'homme ou de celui de ses parents, est à l'origine de son état. Le Christ rejette rapidement l'idée que la cécité est une punition pour le péché, mais cela ne veut pas dire que l'homme et sa famille sont parfaits et sans péché. Non, ils étaient comme l'ensemble de l'humanité. Comme le dit la litanie des défunts, "nul ne vit sans pécher". 

Puisque le Christ est Dieu incarné, il aurait pu guérir l'aveugle d'un simple mot, mais il ne l'a pas fait. Au lieu de cela, il nous a rappelé à tous que nous sommes formés de la poussière de la terre en faisant une pâte boueuse de poussière du sol et en oignant les yeux de l'aveugle. Ensuite, pour tester son obéissance, il a dit à l'homme d'aller se laver les yeux. Le symbolisme supplémentaire de cette action est le lavage rituel des péchés par le baptême. D'autres facteurs communs à cette histoire sont que, une fois de plus, c'était le jour du sabbat. Après avoir accompli le miracle, le Christ quitte discrètement la scène.

Ses connaissances étaient stupéfaites de voir cet homme, qui était né aveugle, voir apparemment clair. Ils let traitèrent comme on traite souvent les personnes handicapées. Ils parlaient de lui comme s'il n'était pas là. Ils discutaient de son identité. Était-il vraiment le mendiant aveugle ? Certains disaient qu'il lui ressemblait. Nous commençons à voir la force de caractère de cet homme. Il est quelque peu irrité et les interrompt en disant : "C'est moi". Leur prochaine action est de rapporter cet incident aux gardiens de la loi, les Pharisiens. Cela ne semble pas être une action particulièrement amicale.

Les Pharisiens cherchaient toujours des moyens de critiquer et de s'opposer au Christ. Au début, les questions qu'ils posent à l'homme se concentrent sur ce qu'ils considèrent comme une violation de la loi sur le sabbat. Puis ils ont changé d'approche. 

Pour nier le miracle, les Pharisiens ont ensuite essayé de prouver que le mendiant était un imposteur et qu'il n'avait jamais été réellement aveugle. Ils interrogèrent ses parents, qui semblent avoir été intimidés par les pharisiens, pompeux et imbus d'eux-mêmes. Ils se retirèrent donc  en disant que leur fils était assez grand pour parler lui-même. 

Lorsqu'il fut appelé à parler aux Pharisiens, l'homme se montra assez audacieux, voire provocateur. Après s'être vu poser plusieurs fois les mêmes questions, l'homme retourna la situation et se montra assez insolent. 

Il leur demanda s'ils voulaient encore entendre les détails pour devenir les disciples du Christ. La réponse des pharisiens fut très indignée et ils firent jeter l'homme dehors. Le Christ alla chercher l'homme et l'interrogea sur sa foi. Jusqu'à présent, l'ancien aveugle avait considéré Jésus comme un prophète ou un maître, mais en tout cas comme un homme, même s'il s'agissait d'un homme de Dieu. Lorsque le Christ se révèle sous Sa véritable identité, l'homme tombe à ses pieds en signe d'adoration et de reconnaissance de Dieu. Le Christ a touché et ouvert les yeux physiques de l'homme, mais il a également touché son cœur et son esprit, ouvrant les yeux spirituels de son âme.

Les pharisiens du passé ont de nombreux homologues modernes. Beaucoup de gens, aujourd'hui, nient ou se moquent du Christ. L'homme né aveugle devrait être une source d'inspiration pour nous. Puissions-nous toujours être prêts à nous lever et à être identifiés, sans jamais avoir honte de proclamer et de défendre la vraie foi.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND