- Mes chrétiens, comment allez-vous ici ? Avez-vous de l'amour les uns pour les autres ? Si vous voulez être sauvés, ne demandez rien d'autre, dans le monde, que l'amour. Y a-t-il quelqu'un parmi vous qui ait cette sorte d'amour envers ses frères ? Qu'il se lève et qu'il me le dise, afin que je lui souhaite bonne chance et que je fasse en sorte que tous les chrétiens lui pardonnent. Il recevra un tel pardon qu'il n'aurait pas pu trouver un pareil s'il avait donné des milliers de livres d'or.
- Saint homme de Dieu, j'aime Dieu et mes frères.
- C'est bien, mon enfant. Tu as ma bénédiction. Quel est ton nom ?
- Costas.
- Quel est ton métier ?
- Je suis berger.
- Pèses-tu le fromage que tu vends ?
- Oui, je le pèse.
- Toi, mon enfant, tu as appris à peser le fromage et moi j'ai appris à peser l'amour. La balance a-t-elle honte de son maître ?
- Non.
- Laisse-moi donc peser ton amour maintenant et, s'il est juste et non faux, je te souhaiterai bonne chance et je ferai en sorte que tous les chrétiens te pardonnent.
Comment puis-je savoir, mon enfant, que tu aimes tes frères ? Maintenant que je suis ici, que je chemine et que j'enseigne aux gens, je dis que j'aime Monsieur Costas comme la prunelle de mes yeux, mais vous ne me croyez pas. Vous voulez d'abord me mettre à l'épreuve et ensuite me croire.
J'ai du pain à manger, vous n'en avez pas. Si je vous en donne un morceau, à vous qui n'en avez pas, je montre que je vous aime. Mais si je mange tout le pain et que vous avez faim, qu'est-ce que je montre ? Je montre que l'amour que je ressens pour vous est faux. J'ai deux coupes de vin à boire, vous n'en avez pas. Si je vous en donne à boire, je montre que je vous aime. Mais si je ne vous en donne pas, mon amour est faux.
Vous êtes triste. Votre mère ou votre père est mort. Si je viens vous consoler, mon amour est vrai. Mais si vous pleurez et sanglotez et que je mange, bois et danse, mon amour est faux. Aimes-tu ce pauvre enfant ?
- Oui, je l'aime.
- Si tu l'aimais, tu lui achèterais une chemise parce qu'il est nu, afin qu'il prie aussi pour ton âme. Alors ton amour serait vrai. Mais maintenant, il est faux. N'est-ce pas, mes chrétiens ?
Nous ne pouvons pas aller au paradis avec un faux amour. Maintenant, puisque tu veux que ton amour devienne de l'or, prends les pauvres enfants et habille-les et alors je les ferai te pardonner. Le feras-tu ?
- Je le ferai.
- Mes Chrétiens, Costas a compris que l'amour qu'il avait jusqu'à présent était faux et veut en faire de l'or, et habiller les pauvres enfants. Puisque nous l'avons édifié, je vous prie de le dire trois fois pour M. Costas, que Dieu lui pardonne et lui fasse miséricorde!
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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