dimanche 26 novembre 2023

25e DIMANCHE APRÈS LA PENTECOTE

St. Jean Chrysostome


Nous commémorons aujourd'hui saint Jean Chrysostome, dont le nom est principalement associé à la Liturgie que nous utilisons habituellement, à l'exception des dimanches du Grand Carême et de quelques autres occasions. Pourtant, ce n'est pas le seul héritage qu'il laissa à l'Église. Saint Jean était un prédicateur doué et nombre de ses sermons furent enregistrés. En outre, c'était un écrivain prolifique. Ses œuvres comprennent des essais et des homélies sur de nombreux aspects de la doctrine et de la discipline chrétienne, ainsi que des commentaires bibliques détaillés. En fait, il y a tellement de choses à dire sur ce très grand saint que ces quelques paragraphes pourraient difficilement lui rendre justice. 

Il naquit à Antioche en 347. Son père était Secundus, officier militaire, et sa mère Anthusa. Jean reçut une éducation classique, étudiant la philosophie grecque, mais il fut désillusionné par le paganisme et se tourna vers le christianisme, qu'il considérait comme la source de toute vérité. Il fut baptisé alors qu'il avait une vingtaine d'années et fut ordonné dans les ordres mineurs par l'évêque Meletios d'Antioche.  On rapporte que ses parents se convertirent également au christianisme et furent baptisés. Vers 375, Jean devint ermite, vivant dans un ascétisme sévère. Il passe son temps à mémoriser les Saintes Écritures, mais la rigueur de son régime nuisit à sa santé, ce qui l'obligea à retourner en ville.

En 381, l'évêque Meletios ordonna Jean diacre. Il fut ordonné prêtre vers 388 et acquit la réputation de prêcher avec éloquence, devenant ainsi connu sous le nom de Chrysostome (Bouche d'or). Quelque 700 sermons et 246 de ses lettres ont survécu jusqu'à aujourd'hui. Il avait la capacité d'interpréter les Écritures de manière claire et sans ambiguïté, mais il n'était pas diplomate dans son langage, s'attaquant au péché, au mensonge, à l'ostentation et à l'extravagance mondaine sans crainte ni faveur, et ne cessant jamais de prêcher la vertu de l'aumône. Son attitude intransigeante lui valut autant d'amis que d'ennemis. 

St. Jean Chrysostome 
commente les Epitres de saint Paul

En 397, Jean fut élevé à l'épiscopat et devient archevêque de Constantinople. Là, il continua à prêcher contre la prodigalité et refusa d'organiser des réunions sociales somptueuses. Cette politique le rendit impopulaire auprès des classes supérieures et du clergé. Ses réformes disciplinaires ne firent qu'aggraver le malaise du clergé. Lorsqu'une statue en argent de l'impératrice Aelia Eudoxia fut érigée, Jean dénonça les cérémonies de dédicace comme un retour au paganisme. Cette attitude intransigeante lui valut plus d'un séjour en exil. Il mourt en exil le 14 septembre 407. Ses dernières paroles auraient été : "Gloire à Dieu pour toutes choses". Très peu de temps après sa mort, Jean commença à être vénéré comme un saint, mais ce n'est qu'en 438 que ses précieuses reliques furent transportées à Constantinople et déposées dans l'église des Saints-Apôtres. 

Saint Jean Chrysostome est commémoré plusieurs fois au cours de l'année. 

27 janvier - Translation de ses reliques de Comana à Constantinople.

30 janvier - Synaxe des trois hiérarques, saint Basile le Grand, saint Grégoire le Théologien et saint Jean Chrysostome.

14 septembre - Dormition de saint Jean Chrysostome, mais comme c'est le jour de la Sainte-Croix, l'office de saint Jean est célébré le 13 novembre. On dit que le 13 novembre est le jour où la nouvelle du trépas de saint Jean est parvenue à Constantinople. 

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Le Bon Samaritain

Aujourd'hui, la lecture de l'Évangile du dimanche (Luc 10, 25-37) est la parabole du bon Samaritain. Nous retrouvons ici un schéma familier. Dans ce cas, un avocat a cherché à tromper le Seigneur en lui posant une question tendancieuse. Le Christ savait clairement ce que l'homme avait en tête et Il lui donna donc l'occasion de démontrer son savoir. Il nous est montré que les êtres humains sont composés de divers attributs. Ceux-ci sont illustrés par les phrases utilisées. Il nous est dit d'aimer Dieu de tout notre cœur, ce qui fait référence aux aspects physiques, organiques. Ensuite, de toute notre âme, car l'âme est l'aspect éternel, et de tout notre esprit, ce qui fait référence à l'intellect humain. De toutes nos forces nous rappelle qu'il ne faut pas se laisser abattre. Ces termes proviennent de l'ancienne loi et incluent le prochain comme nous-mêmes. Cependant, ce n'est pas le conseil de perfection que le Christ enseigna, car il va plus loin lorsqu'il dit Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis (Jean 15:13). Le Christ dit au juriste qu'il a répondu correctement, mais seulement parce que la compréhension de cet homme était encore conforme à l'ancienne loi.

Nous voyons l'orgueil du docteur de la loi qui pensait avoir marqué un point et qui poursuivit avec ce qu'il croyait être une réponse intelligente : "Et qui est mon prochain ?  Nous devons ici nous souvenir de l'état d'esprit du juriste qui se considérait comme juste. Il aurait donc veillé à ne pas être contaminé par le contact avec les publicains et les pécheurs. Il ne s'associait qu'avec d'autres "justes". Ce sont les personnes qu'il considère comme son prochain. 


Le Christ raconte ensuite une histoire dans laquelle le héros, le bon prochain, est un Samaritain méprisé, membre de la secte qui l'a rendu paria du point de vue du juriste. 

Le Christ démontre ainsi que nous recevons tous notre nature humaine de Dieu. Il y a également un symbolisme dans le fait que le voyageur descendait de Jérusalem à Jéricho. Jérusalem (vision de paix) était un lieu honoré, mais Jéricho, un point bas dans le paysage, n'avait pas cette réputation. Ainsi, en raison de notre nature déchue, nous sommes toujours susceptibles de faire un voyage vers le bas. Après la parabole, le Christ pose la question simple que nous connaissons tous. Même le juriste a compris le sens du Seigneur. Le commandement qui suit ne s'adresse pas seulement au juriste, mais à nous tous : "Va, et toi aussi, fais de même".

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND

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