Le père Jean visitait souvent la famille du marchand C. de Pétersbourg. Dans la maison où vivait le marchand vivaient également trois jeunes étudiants et ils faisaient souvent des blagues sur la popularité du père John. Un jour, ils pensaient tromper le père Jean et tourner en dérision le pouvoir de guérison de ses prières. K., le plus intelligent d'entre eux, alla voir la famille C. et leur demanda quand le père Jean était censé passer chez eux ajoutant qu'un de ses camarades était sur le point de mourir. Le jeune Vania dut prétendre qu'il était malade, M. dut prétendre qu'il était le frère dumalade et pleurer désespérément près de son lit. Tout fut dit et fait.
Père Jean écouta K. le regardant droit dans les yeux et lui dit: "Je ne refuse personne, je viendrai vers toi aussi mais n'oublie pas que tu plaisantes avec Dieu.`
K. tomba profondément dans ses pensées mais il a insista pour que le père Jean passe chez eux.
"D'accord, je viendrai."Ce fut la réponse. Au bout de dix minutes, la sonnette retentit. Vania sauta rapidement dans son lit et se mit à gémir. K. alla ouvrir la porte. Le père Jean entra et il fut conduit au lit où M. gémissait. Le prêtre fit le signe de la croix et commença la prière ` " Dieu, envoie-leur quelque chose selon leur foi. Amen.`
Il se leva rapidement et dit au revoir et partit. K. et M. le conduisirent jusqu'à la porte. Ils revinrent en riant à haute voix dans la chambre du malade.
Vania, Vania, lève-toi, le père Jean est parti, ne fais plus semblant!`
Mais cette fois, le pauvre homme n'a pas du tout jouer la comédie. Il était complètement paralysé: sa langue, ses mains, ses jambes étaient immobiles. Seul le regard intense de ses yeux montrait qu'il était vivant et qu'il voulait dire quelque chose. Ses deux camarades étaient abasourdis de frayeur. Ils appelèrent rapidement les médecins. Trois médecins célèbres passèrent leur nuit près du malade. Ils ont déclarèrent que la paralysie allait durer et qu'il avait de très faibles chances d'être guéri un jour.
"Probablement un problème terrible est arrivé à votre compagnon et tout son système nerveux est détruit`, déclarèrent-ils.
Dès le lendemain, par le premier train, les deux camarades partirent pour Cronstadt. Le père Jean ne put les recevoir que le soir. Quand on lui en parla, il leur envoya la réponse qu'il ne pouvait rien faire pour eux. Ils passèrent toute la nuit à la porte du prêtre. Le matin, quand le prêtre sortit, ils tombèrent à genoux en s'excusant auprès de lui. Le gentil berger les releva et leur a dit d'aller à l'église. Là, après la Liturgie, il les emmena à l'icône de saint Nicolas et pendant près de deux heures, il leur expliqua en quoi ils avaient eu tort..
Il les réprimanda pour leur plaisanterie grossière leur montrant qu'on ne se moque pas de Dieu impunément.
"Maintenant prions!` À la fin de la prière, le père leur dit:
"Allez et que Dieu soit avec vous et louez-Le."Il semblait qu'ils avaient été libérés du fardeau d'une montagne de leur dos et ils partirent paisiblement.
Ils arrivèrent à la maison le soir. Vania leur ouvrit la porte.
Vania, c'est toi? Es-tu en bonne santé?`
"Presque en bonne santé", leur dit Vania. J'ai mal à la tête et je ressens un vertige dans tout mon corps.`
Il fut constaté qu'au moment où le père Jean priait avec ses amis devant l'icône de saint Nicolas, Vania commença à bouger et lentement tout son corps se mit en mouvement. D'abord sa main droite fut relâchée et il fit le signe de la croix.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Extrait de la vie de saint Jean de Cronstadt-Prêtre Ioan Andronic, Éditions Doxologia via http://doxologia.ro.
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