dimanche 1 octobre 2023

17ème DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE & DIMANCHE APRÈS LA FÊTE DE LA SAINTE CROIX


La lecture de l'Évangile pour le 17e dimanche après la Pentecôte est Matthieu 15: 21-28 et pour le dimanche après le Jour de la Sainte Croix est Marc 8: 34 - 9: 1

Sainte Ariane


Ces deux passages des Évangiles nous donnent quelques directives de base pour le mode de vie chrétien. Deux des saints commémorés aujourd'hui nous donnent des exemples de première main. Au 2ème siècle, l'esclavage était légal et un phénomène banal dans l'Empire romain. Dans la ville de Promisea en Phrygie vivait un fonctionnaire du gouvernement, Tertullus, qui était, tout naturellement, païen. Dans sa maison, il y avait une esclave nommée Ariane, mais c'était une chrétienne à la fois spirituellement sage et forte dans sa foi. En effet, elle était la supérieure intellectuelle des femmes de la classe supérieure qu'elle était obligée de servir parce qu'elles étaient totalement asservies aux plaisirs et aux richesses de ce monde. En l'honneur de l'anniversaire de son fils, Tertullus ordonna que des sacrifices soient offerts aux idoles païennes, mais Ariane se tint à l'écart et pria le seul Vrai Dieu. Tertullus  essaya de lui faire renier le Christ et de se joindre aux festivités païennes, mais elle refusa fermement. Pour cela, elle fut fouettée, battue, torturée et emprisonnée. Ariane résista à toutes les tentatives pour la convaincre, de sorte que son propriétaire perdit patience avec elle. À sa libération, elle fut expulsée de la maison. Quelque temps plus tard, Tertullus changea d'avis. Alors, il envoya des serviteurs pour la poursuivre et la ramener. À ce moment-là, elle était loin de la ville, mais voyant qu'elle était poursuivie, Ariane pria Dieu avec ferveur pour obtenir de l'aide. Puis elle vit une crevasse, une ouverture à flanc de montagne, dans laquelle elle s'enfuit et y rendit son âme à Dieu. Elle est commémorée comme martyre pour sa constance face à l'hostilité païenne.

Saint Euménios

Au 7ème siècle, Euménios se donna entièrement au Christ, se libérant de deux fardeaux; la possession des richesses et les exigences de la chair. Le premier, il résolut de donner tous ses biens matériels et le second par une ascèse stricte; la prière et le jeûne. Ce saint homme était rempli du Saint-Esprit à un degré tel que personne ne pouvait l'ignorer. Ainsi, il fut appelé à être évêque de Gortyna, sur l'île de Crète. Il était doté des dons de faire des miracles, de guérir les malades, de chasser les démons et, un jour pendant une sécheresse, par la puissance de ses prières, il fit pleuvoir abondamment. Sa vie terrestre se termina dans la Thébaïde (désert égyptien), où il avait été exilé à la suite d'une dispute avec des hérétiques monophysites. Sa dépouille mortelle fut ensuite transférée à Gortyna.

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Dans l'Évangile du dimanche, saint Matthieu nous parle d'une autre guérison miraculeuse. Christ était dans la région de Tyr et de Sidon, qui étaient des villes païennes, et Il fut approché par une femme dont la fille était malade. Dans son Évangile, saint Marc nous dit que la femme était grecque. Elle ne dit pas: “Guéris ma fille”, mais plutôt “Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David”, sous-entendant sa propre agonie d'avoir à voir son enfant souffrir si cruellement. Une fois de plus, nous assistons à une réaction symbolique. Le Christ n'a pas répondu au début. Sa première mission était auprès des Juifs, mais Il devait le démontrer en ne donnant pas la préférence aux Gentils, en premier lieu. Aussi, Il avait besoin de montrer que la femme avait la foi.

Le Christ et la Cananéenne

Il est clair que cette femme, une mère tourmentée, était frénétique et elle dut embarrasser les disciples qui dirent: "Renvoyez - la”. L'attitude du Christ était qu'Il était envoyé vers les Juifs qui étaient des brebis perdues parce qu'ils étaient égarés par leurs chefs religieux. Pourtant, cela n'a pas dissuadé la femme qui s'est jetée à Ses pieds en implorant de l'aide. Le Christ était dédaigneux parce qu'Il était conscient que les Gentils étaient considérés comme impurs, les comparant à des chiens, parce qu'ils goûtaient le sang des animaux sacrifiés aux idoles païennes. Bien que le Christ ait exprimé cette attitude, la femme a accepté l'insulte, observant que les chiens avaient droit aux restes qui tombaient de la table de leurs maîtres.

Ayant démontré à la fois la foi et l'humilité de la femme, le Christ exauça sa demande. Le rétablissement de sa fille était assuré. Nous voyons dans cette histoire que la guérison n'a pas été accordée immédiatement. Le Christ n'a pas seulement regardé dans son cœur et testé sa foi, Il l'a fait d'une manière qui serait vue et comprise par tous ceux qui étaient témoins de cette rencontre. En exauçant sa demande, le Christ l'a félicitée avec ces mots: "Grande est ta foi”. Théophylacte dit que Tyr signifie assiégé et Sidon signifie ceux qui chassent. Cela représente l'Église rassemblée parmi les Gentils, des gens qui étaient assiégés par le mal en ce sens que les démons étaient parmi eux à la recherche d'âmes. Pourtant, tous, quelle que soit leur origine, peuvent arriver à la foi en Christ et être capables d'une grande piété.

Dans la lecture de l'Évangile du dimanche après le jour de la Sainte Croix, saint Marc nous donne un aperçu des implications du mode de vie chrétien. Il est utile de lire d'abord les versets 31-33 parce que cela donne le contexte des paroles du Christ. La discussion avait porté sur la mort du Christ et saint Pierre avait été sévèrement réprimandé pour avoir exprimé un point de vue très humain. Nous devons nous rappeler que la mort en question était la crucifixion, qui était une chose honteuse réservée uniquement aux criminels condamnés.

Le portement de Croix du Christ

Le Christ dit “Quiconque désire Me suivre”". C'est une condition importante parce que le Seigneur ne contraint personne. Prendre sa croix pour suivre le Christ n'a de valeur que si cela est fait volontairement. Il est donc bon pour nous de nous ignorer nous-mêmes, nos souhaits et nos désirs, en pensant plutôt aux autres et à leurs besoins. Nous devrions être positifs à ce sujet, incarnant la vertu. C'est ce que signifie suivre le Christ. 

Théophylacte observe: Bien que le commandement de se livrer à la mort paraisse dur et cruel, le Seigneur montre tout de suite que ce commandement est donné par amour pour l'humanité. 

Ensuite, nous recevons l'avertissement contre la poursuite de la richesse et du pouvoir, car cela peut devenir une fin en soi. Nous pouvons voir tant d'exemples à travers l'histoire de ceux qui se sont consacrés à la gloire mondaine, mais où sont-ils maintenant? Leurs richesses mondaines ne peuvent pas être utilisées pour acheter leur chemin vers le ciel. 

À ce stade du commentaire, il y a un aparté, traitant des idées de l'hérétique Origène qui enseignait qu'en fin de compte toute l'humanité déchue serait réunie avec Dieu après avoir été punie; une théorie condamnée par le 5ème Concile œcuménique. Théophylacte conclut ce point en disant: Personne n'est gardé en enfer comme punition. C'est plutôt le poids de ses propres péchés qui le retient là.

La lecture se termine par un avertissement effrayant. Cela pourrait sembler s'appliquer uniquement à tous ceux qui nient la divinité du Christ. En fait, c'est plus grave que cela, car cela inclut tous ceux qui pourraient croire, mais qui le gardent pour eux-mêmes comme un simple concept intellectuel. 

Nous sommes doubles; l'âme est sanctifiée par la foi et le corps est sanctifié en confessant ouvertement notre foi. Ceux qui ne verront pas la mort avant d'avoir vu le Seigneur dans la gloire se réfèrent aux apôtres Pierre, Jacques et Jean. Oui, ils sont morts, mais après avoir été témoins de la Transfiguration; c'était une préfiguration de la seconde venue du Christ. Une préfiguration pourrait être décrite comme une prophétie en actions plutôt qu'en paroles. La seconde venue du Christ sera en contraste frappant avec l'Incarnation. Quand le Christ Dieu s'est incarné, c'était dans des circonstances humbles. Seuls ceux qui avaient un cœur pur Le reconnaissaient et L'acceptaient. La seconde venue ne laissera aucun doute car elle sera dans une gloire radieuse, comme la Transfiguration seulement plus importante. 


Version française Claude Lopez-Ginisty


d'après




in Mettingham. 


ENGLAND

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